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dimanche 1 septembre 2024

BD - Fantastique nucléaire dans le roman graphique "Retour à Tomioka"


Plus de 18 000 personnes ont perdu la vie dans le tsunami qui a ravagé la région de Fukushima au Japon le 11 mars 2011. Les parents de Osamu et Akiko font partie des victimes. Les deux enfants se retrouvent orphelins du jour au lendemain. Ils seront récupérés par leur grand-mère Bâ-chan qui a perdu son mari dans la catastrophe. Et sa ferme qui se trouve à Tomioka, dans la zone la plus contaminée par l'explosion de la centrale nucléaire.


Retour à Tomioka
, roman graphique écrit par Laurent Galandon et dessiné par Mickaël Crouzat, se déroule deux années plus tard. Osamu, petit garçon d'à peine dix ans, vit très mal ce bouleversement. Il s'est refermé, s'imagine un monde peuplé de lutins plus ou moins bienveillants, une réalité parallèle magique. Akiko, jeune adolescente, au contraire, va de l'avant. Passionnée de maquillage et de design, elle publie des vidéo de conseil et agrandit chaque jour la communauté qui la suit.

Quand la grand-mère meurt, les deux enfants doivent rejoindre une lointaine cousine à Tokyo. Mais avant, Osuma veut aller déposer les cendres de Bâ-chan dans la ferme familiale. Une zone encore fortement contaminée, impossible d'accès.

L'album raconte le périple dans ces paysages fantômes que les humains ont déserté pour laisser les animaux s'éteindre lentement. Osuma et Akiko, malgré la police et le danger invisible, vont respecter la tradition en croisant des chiens agressifs, des autruches, beaucoup de cadavres et quelques yôkai, ces fameux lutins, amis et protecteurs d'Osamu.

Une très belle histoire entre légendes et réalité, entre fantastique merveilleux et dangereux nucléaire.
«Retour à Tomioka», Jungle, 104 pages, 19 €

samedi 16 septembre 2023

BD - Les nouveaux réfugiés d'une Europe dépassée


De nos jours, un groupe terroriste inconnu fait sauter la centrale nucléaire de Mosseheim en Alsace. Des millions de Français, mais aussi de Belges et d’Allemands doivent quitter la zone irradiée. Sylvain Runberg et Olivier Truc se sont associés pour écrire ce scénario mis en images par Julien Carette.

Les premières pages montrent le travail des techniciens de la centrale quelques minutes avant l’explosion ainsi que la vie d’une famille prise dans la tourmente. Les Murat, Christophe, le père, chef cuisinier, en train de fêter sa première étoile, Sandra, la mère, décidée à le quitter après des années d’humiliation et deux grands ados, Thibaud et Louise. La catastrophe nucléaire change complètement la donne. Terminée la belle villa, le boulot prenant mais épanouissant, les projets de nouvelle vie avec un autre amoureux, la Playstation et les posts Instagram.

Envoyés en Suède dans le cadre d’un accord européen, les Murat deviennent des réfugiés au même titre que les Syriens arrivés quelques mois auparavant. Mais le plus compliqué reste la cohabitation avec les Allemands, qui rendent la France, et donc tous les Français, responsables de cette situation. Dans le camp où les bénévoles sont débordés, les tensions sont fortes, d’autant qu’à ce quotidien se greffe une intrigue politico-militaire sur les véritables responsables de l’explosion.

La première partie de ce roman graphique en deux tomes est passionnante comme un polar futuriste. Les exilés de Mosseheim a aussi le grand mérite de nous faire réfléchir sur deux réalités trop souvent occultées dans notre monde moderne et privilégié : les risques du nucléaire et le sort des réfugiés, quelles que soient leurs raisons ou leurs origines.

« Les exilés de Mosseheim » (tome 1), Dupuis, 88 pages, 21,95 €

lundi 7 mars 2022

De choses et d’autres - Hiver nucléaire

En tant que fan de science-fiction, j’ai beaucoup lu de récits et vu de films à grand spectacle dits « post-apocalyptiques ». Des histoires pour se faire peur, de la dissuasion efficace. Longtemps, l’apocalypse était présentée comme l’utilisation massive des bombes atomiques amassées depuis des années par les grandes puissances. Le genre est passé de mode.

Car jamais, depuis Nagasaki, une bombe nucléaire, n’a été utilisée agressivement. On préférait plutôt imaginer une pandémie mondiale voire l’apparition de zombies affamés qui dévorent le monde. Le nucléaire n’avait plus la cote dans les scénarios catastrophes. On a fini par oublier que dans des silos enterrés il y a suffisamment de missiles pour rayer de la carte toute l’Europe (de la Grande-Bretagne à la Sibérie), l’Amérique du Nord et la Chine. L’hiver nucléaire n’était plus que de l’ordre du scénario de série B.

Et puis ce dimanche, Vladimir Poutine, un des trois hommes les plus puissants du Monde (avec Biden et le président chinois), a évoqué cette arme ultime. En quatre jours on est passé de la simple invasion à la guerre totale, puis au 3e conflit mondial et finalement à la dernière guerre. Car si le président russe décide d’appuyer sur le fameux bouton rouge, toute cette histoire sera vite réglée.

Espérons que cette menace soit l’erreur de trop pour Poutine et que son état-major décide en urgence de le débrancher.

Et n’oublions pas que le maître du Kremlin est un piètre scénariste doublé d’un acteur médiocre (souvenez-vous de ces mises en scène où, torse nu, il fait du cheval dans les steppes), alors que le président ukrainien est à la base un comédien qui s’est fait élire en interprétant le rôle d’un candidat… qui gagne la présidentielle.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 28 février 2022

lundi 4 juin 2018

BD : Lefranc met le cap au Sud



Le reporter Guy Lefranc est envoyé en Australie pour couvrir les Jeux Olympiques de Melbourne. Nous sommes en 1956, ce nouvel épisode des aventures du reporter imaginé par Jacques Martin jouant sur la fibre vintage. En provenance de la Réunion, il se pose à Perth. Mais des orages le bloquent au sol. Il parvient cependant à prendre un avion pour la capitale australienne. En voulant éviter la zone mouvementée, l’avion dévie vers le sud. Une avarie le pousse à amerrir. Les passagers pensent mourir quand ils sont secourus par un immense navire futuriste. Prisonnier, Lefranc découvre un complot contre l’humanité. La menace nucléaire va-t-elle déclencher la 3e guerre mondiale ? Scénario pointu et très documenté de Roger Seiter, illustré par Régric dans un style proche de celui de Bob de Moor, «La stratégie du chaos» est un excellent cru de la série reprise par plusieurs duos.

«Lefranc» (tome 29), 11,95 €

jeudi 27 octobre 2016

De choses et d'autres : Satan existe


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Dieu, je ne sais pas. Mais c’est sûr, Satan c’est sûr, existe. « Satan 2 » exactement, petit surnom du nouveau missile balistique russe répondant plus prosaïquement au nom de « RS-28 Sarmat ». Ce concentré de technologie dernier cri a officiellement été pré- senté en début de semaine par l’étatmajor de l’armée rouge. Avec une capacité d’action de 10 000 kilomè- tres, il peut toucher la côte est des Etats-Unis en quelques minutes. La grande nouveauté de « Satan 2 » consiste à posséder 12 têtes nucléaires capables de se répartir sur une superficie grande comme le Texas ou la France. Satan 2 est la cartouche au gros sel de la dissuasion nucléaire. Il crible sa cible de multiples impacts. A la différence que les dégâts ne seront pas superficiels. La France, toute la France de Lille à Perpignan, serait rasée en quelques minutes. Douze fois Hiroshima puissance mille. Douze comme le nombre de régions métropolitaines. Si les technocrates russes sont pointilleux sur les symboles, pour la première fois le Pays Catalan apprécierait d’être si éloigné du centre de décision de Toulouse. Exceptionnellement, se contenter de quelques retombées ne sera pas infamant. Savoir que cette arme est dans les mains de Poutine n’est pas pour rassurer. Et explique pourquoi chez les politiques hexagonaux, tant à droite qu’à gauche, ils sont si nombreux à vouloir faire ami-ami avec le maître du Kremlin. 

mardi 15 mars 2016

BD : Frissonnez en bikini sur un atoll

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La BD aussi aime s'aventurer dans le genre gore de la série B. Les effets spéciaux, parfois très coûteux sur pellicule, sont d'une simplicité enfantine sur papier. Il suffit que le dessinateur ait beaucoup d'imagination et un bon coup de crayon. Chance, Katou, à la réalisation graphique de « Bikini Atoll » sur un scénario de Christophe Bec, a les deux qualités en réserve. Très imaginatif quand il doit dessiner des monstres marins ou des mutants dégénérés adeptes du cannibalisme. Joli coup de crayon quand il dessine les courbes peu vêtues de touristes, potentielle réserve de chair fraîche...
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Un groupe de touristes se paye un voyage sur les traces des premiers essais atomiques américains. Sur un voilier luxueux, en compagnie de deux guides, sept personnes vont notamment faire de la plongée sous-marine. Première frayeur pour l'une des jolies naïades quand elle croise un requin gigantesque près d'une épave. Cela continue sur l'atoll de Bikini, transformé en île déserte réservée à quelques touristes. Pas si déserte que cela. Et le seul habitant n'aime pas être dérangé. D'un autre côté, il est bien content de ces visites impromptues adéquates pour garnir son garde-manger. Sur 130 pages denses et en noir et blanc, les deux auteurs font monter la tension et l'horreur. Le groupe se réduit au fur et à mesure de la colère du monstre. Mais comme dans toute bonne série Z, il y a des survivants. Essayez de deviner qui, en début d'ouvrage. Un exercice plaisant pour mieux décortiquer l'intrigue. Dans la même collection intitulée « Flesh Bones », deux autres titres de la même veine viennent de paraître : « Le signe » de Thirault et Garcia, une histoire de sort et de superstition et « Sonar » de Runberg et Chee Yand Ong, autre aventure de monstre marin, dans la Méditerranée cette fois.
« Bikini Atoll », Glénat, collection Flesh Bones, 14,95 euros

samedi 16 novembre 2013

BD - Buck Danny au Basran


Nouvel envol pour Buck Danny. Le pilote de chasse américain, après des années passées sous la plume de Hubinon et Bergèse, change de mains. Fred Zumbiehl se charge du scénario, Francis Winis du dessin. Le premier est un ancien pilote de l'aéronavale française alors que le second était ingénieur dans l'aérospatiale et instructeur d'astronautes à la NASA. Bref des professionnels de la profession pour qui la post-combustion ou les balises IR n'ont aucun secret. Cela donne un album assez technique, certainement irréprochable côté réalisme, mais un peu figé côté humains. 
« Cobra Noir » est le nom de l'opération secrète de Buck et ses amis (Tumbler, sérieux et fiable, Sonny, éternel coureur de jupons et quota humoristique de la série). Ils doivent découvrir si l'armée du Basran (pays imaginaire mais qui ressemble à 100 % à l'Iran) peut empêcher des frappes aériennes contre ses installations nucléaires secrètes. Pour être totalement incognito, les pilotes américains vont mener leurs mission aux commande de Sukhoï russes. Plaisant, pas trop manichéen, cet album est de plus en plein dans l'actualité.

« Buck Danny » (tome 43), Dupuis, 12 €