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mercredi 8 janvier 2025

Cinéma - Avec sa version de “Nosferatu”, Robert Eggers sort les griffes

Gothique et effrayante, Robert Eggers signe une version modernisée mais fidèle du Nosferatu de Murnau.


Le 25 décembre 2024, ce n’est pas le Père Noël qui arrive sur les écrans des cinémas mais la pire créature, la plus effrayante, imaginée par le 7e art. Nosferatu le vampire, un peu plus d’un siècle après le film de Murnau, revient hanter les nuits des spectateurs.

Un remake signé de Robert Eggers, prodige américain au style affirmé. Révélé par The Witch, il a depuis étonné et déçu. Ce retour aux sources du cinéma a de quoi réjouir les esthètes. D’entrée, la première séquence place la barre très haut.

Un cauchemar de la jeune héroïne (Lily-Rose Deep), tourmentée par une créature monstrueuse. Scène choc, alliant horreur, gothisme et dramaturgie. Le tout grâce à des images construites comme des tableaux. Le comte Orlok, Nosferatu (Bill Skarsgård) sous son aspect le plus horrible, n’apparaît que très fugitivement. Suffisamment cependant pour que l’on redoute son retour.

Les griffes du vampire

Ce sera dans son château des Carpates, quand il accueille le mari (Nicholas Hoult) de la femme qu’il convoite. Il vient lui faire signer les papiers d’une soi-disant acquisition immobilière. La séquence dans les montagnes enneigées et les ruines du manoir, sont terrifiantes. Ce n’est pourtant que le début de la tragédie.

De retour en Allemagne, le jeune homme va tenter de sauver son épouse. Mais cela paraît bien trop tard. Sous emprise de Nosferatu, elle semble possédée. Cela donne des passages nocturnes où l’on retrouve la terreur provoquée par la simple ombre planante d’une main prolongée par des ongles pointus, tels des griffes aiguisées comme des rasoirs, sur une Lily-Rose Deep en chemise de nuit blanche. Contraste plus efficace que tous les effets spéciaux numériques. Même s’ils ne sont absents de ce film, notamment dans la transformation du Comte en Nosferatu.

Plus qu’un hommage à l’œuvre originale de Murnau, le Nosferatu de Robert Eggers est un film personnel très abouti. Les décors sont minutieusement reconstitués, l’éclairage (naturel) provoque un effet angoissant supplémentaire, certains plans séquences apportent un plus au suspense et l’effroi surprend, même si on s’y attend. En plus de remplir son contrat de nous faire peur, Nosferatu est un exemple pour tous les réalisateurs qui oublient que le cinéma est un art et qu’ils peuvent, juste avec un peu de talent, transfigurer tout scénario, même le plus connu.

Film de Robert Eggers avec Lily-Rose Depp, Bill Skarsgård, Willem Dafoe, Nicholas Hoult

vendredi 24 novembre 2023

En vidéo - “La main” surgie des Enfers


Certains films d’horreur parviennent encore à surprendre un public saturé d’effets spéciaux. La dernière pépite en date vient d’Australie. Longuement préparée par deux frères qui ont fait leurs classes sur YouTube, La Main (M6 Vidéo) vous fera hurler de terreur par ses trouvailles.

Fidèles aux clichés du genre, les frères Philippou placent leur intrigue dans un groupe de jeunes. Grâce à une main momifiée, ils communiquent avec les esprits. Mais ces derniers parviennent à prendre le contrôle de certains vivants. Pas pour aller réparer les erreurs commises lors de leur existence.

Plutôt pour prolonger des massacres sanglants. Possessions, réminiscences du passé, cauchemars éveillés : le film est terrifiant et bénéficie d’un casting de qualité, Sophie Wilde en tête dans le rôle principal de Mia, hantée par sa mère récemment suicidée.

vendredi 27 octobre 2023

Un livre jeunesse - Effroi à la fête foraine

Halloween approchant, voilà un roman jeunesse (et même une série) qui devrait enchanter les adolescents. Katherine Arden, sans révolutionner le genre, apporte une certaine fraîcheur à ces romans horrifiques à l’ambiance très Stranger Things. 

Quatre amis d’une petite ville américaine sont confrontés à un démon, l’homme qui sourit. Dans le 4e épisode, qui se déroule dans une fête foraine où une attraction présente un « squelette, déguisé en clown, avec la mâchoire peinte en rouge, une perruque frisée rouge et des taches rouges sur les pommettes ». 

Ollie est prisonnière du monstre. Ses amis, notamment Coco, vont devoir surmonter leurs plus grandes peurs pour tenter de la sauver.

« Effroi à la fête foraine » de Katherine Arden, PKJ, 224 pages, 14,90 €

mardi 1 août 2023

BD - Goule nocturne entre cinéma et réalité


Scott Snyder est le scénariste de comics à suivre ces dernières années. Nouvelle preuve éclatante avec La nuit de la goule (Delcourt, 168 pages, 17,95 €), récit d’horreur dessiné par Francesco Francavilla et qui rend hommage au meilleur du cinéma d’épouvante. Un passionné de série Z a découvert les restes d’un film maudit tourné dans les années 50. L’unique copie aurait disparu dans l’incendie des studios.


Mais Forest Innman a retrouvé le début du long métrage. Le récit débute quand il arrive dans un hospice perdu dans le désert. Là, le réalisateur de La nuit de la goule semble attendre la mort. Forest lui demande s’il sait où se trouverait la dernière bobine du film. Le vieil homme, à moitié fou, va alors lui raconter ce qu’il considère comme la vérité : la goule existe véritablement, un monstre qui se repaît des cadavres et vit dans le corps de son médecin.

Angoisse à toutes les cases dans ce récit complet qui utilise toutes les ficelles du genre. Le dessinateur italien utilise son trait sombre pour instiller la peur à bon escient. Jusqu’à l’arrivée de la véritable goule… L’horreur n’est plus sur l’écran, mais dans la vraie vie.

mardi 6 juin 2023

Un roman d’horreur - Le clown et le maïs


Amateurs de littérature de genre, réjouissez-vous, Sonatine fait désormais dans l’horreur. Un clown dans un champ de maïs d’Adam Cesare est un bel hommage aux films d’horreur des bouseux américains.

Quand une petite famille de la grande ville débarque à Kettle Springs, bled paumé du Missouri, elle remarque surtout les dessins de Frendo dans la rue, un clown pas spécialement marrant. Quand quelqu’un déguisé en Frendo décide de se lancer dans un grand massacre, Quinn, l’héroïne, va regretter d’avoir suivi son père dans ce déménagement.

Dans des champs de maïs infinis, elle va devoir beaucoup courir pour tenter d’échapper à cette future star de la littérature d’horreur.

« Un clown dans un champ de maïs », Adam Cesare, Sonatine, 20,90 €

mercredi 17 mai 2023

Cinéma - Toutes les horreurs, de l’Espagne au Japon, en DVD

Parfois plus convaincants que les grosses productions américaines, les films d’horreur espagnols et japonais sortent du lot. Faites-vous peur avec les versions vidéo de The communion girl et de Dark Water.


The communion girl.
Dans un petit village près de Tarragone en Catalogne, une légende prétend qu’une jeune communiante erre dans la campagne. Si vous la voyez, vous êtes maudit. C’est ce qui arrive à Sara (Carla Campra). Un film d’horreur signé Victor Garcia sur base de religion, de maltraitance et de rejet de l’étranger. Si le début du film est tout dans l’ambiance, avec image vintage (l’action se déroule à la fin des années 80), la suite se permet quelques effets spéciaux dont une communiante très effrayante. Une belle surprise, sortie directement en vidéo chez Wild Side.


Dark Water.
The Jokers ressort dans de superbes éditions collector les trois plus célèbres films d’horreur japonais contemporains : Audition (1999) de Takashi Miike, Ring (1998) et Dark Water (2002) de Hideo Nakata. Si les trois s’avèrent indispensables et n’ont rien perdu de leur capacité à filer une trouille terrible, on avoue une petite préférence pour le dernier cité. Cette histoire d’une mère en instance de divorce et sa fille qui échouent dans un immeuble qui va s’avérer bien pire que juste vétuste et humide, est non seulement un sommet absolu d’angoisse mais aussi un mélodrame remarquable !



 

lundi 6 mars 2023

DVD et blu-ray – "X" de Ti West : le tournage porno vire au carnage

Le mélange qui tue : horreur et film X. Ti West, réalisateur américain qui a de grandes ambitions cinématographiques en plus d’un talent certain, ose la combinaison, avec en toile de fond un bel hommage aux films d’horreur des années 70, tendance Massacre à la tronçonneuse.

À la fin de ces années 70 donc, un producteur de film pornographique investit une ferme du Texas avec son équipe : deux comédiennes (Mia Goth et Brittany Snow), un acteur (ancien vétéran du Vietnam), un réalisateur et une preneuse de son (Jenna Ortega, devenue depuis mondialement célèbre après son interprétation de Mercredi). Ils sont hébergés par un couple de vieux fermiers qui ne sait pas ce qu’ils ont l’intention de faire. Quand ils le découvrent, le film vire au gore. Le scénario paraît simpliste mais X qui sort en vidéo chez Kinovista va beaucoup plus loin.

Réflexion sur la gloire, l’émancipation des femmes ou la sexualité du 3e âge, ce film est un petit bijou à voir sur plusieurs niveaux. Et sa sortie en DVD permet d’aller encore plus loin puisqu’en plus du making-of, le spectateur a le bonheur de découvrir “The farmer’s daughters” le film X tourné dans la ferme isolée et qui finira en scène de massacre sanglant.

Et ceux qui apprécient X pourront voir le préquel, Pearl et la suite, MaXXXine, tournés dans la foulée en partie dans les mêmes décors.

mardi 18 octobre 2022

Série télé - Peurs de malades

À quelques jours d’Halloween, les séries horrifiques débarquent en masse sur les plateformes de streaming. L’occasion de se faire peur bien protégé sous la couette, lové dans le canapé, si possible en compagnie de potes ou mieux d’un être aimé. Les sensations en seront décuplées, notamment si vous jetez votre dévolu sur The Midnight Club, à découvrir sur Netflix. Un choix qu’on ne peut qu’encourager. En premier lieu car il s’agit d’une série signée Mike Flanagan. Aussi car plusieurs passages sont tirés des romans de Christopher Pike. Bref des frissons assurés et de qualité. 

Tout débute par l’annonce d’une maladie incurable à la jeune Ilonka (Iman Benson, photo dessus). Après des recherches, elle décide de finir ses jours dans une structure réservée aux adolescents. Elle va partager son quotidien, a priori ses derniers mois d’existence, avec d’autres cancéreux condamnés. Des jeunes qui tentent de vivre comme tout le monde et ont même mis en place un club secret. The Midnight club se réunit la nuit dans la bibliothèque et à tour de rôle ils se racontent des histoires épouvantables. 

C’est le volet très Halloween de la série. Mais en filigrane, il y est aussi question de résilience, de rapport avec la mort, de famille (aimante ou qui vous abandonne) et un peu de miracles. Car Ilonka est persuadée que sa mort n’est pas inéluctable. Elle a découvert que dans les années 60 une patiente de l’établissement est sortie en pleine santé de l’institution. De là à se persuader que cela peut lui arriver, il n’y a qu’un pas. Reste à savoir quel est le prix à payer. 

lundi 20 juin 2022

Cinéma - Le téléphone de la peur sonne dans “Black phone


"Black phone", film de Scott Derrickson avec Mason Thames, Madeleine McGraw, Ethan Hawke

Les histoires d’enlèvements et de séquestration sont de plus en plus à la mode. Nouvelle version, avec Black Phone, film Blumhouse adapté d’un roman de Joe Hill. Dans une petite ville de province, depuis quelques semaines, les adolescents sont inquiets. Les disparitions se multiplient, les rumeurs vont bon train. Selon les ragots, un « Attrapeur » capture les jeunes qui ont prononcé son nom. Une erreur que ne fera jamais Finney (Mason Thames), l’archétype du jeune intello harcelé au collège. Il n’est pas très bon au base-ball, est passionné par les fusées et n’a que peu d’amis. Par chance il bénéficie de la protection d’un des caïds, expert en art martial. Il l’aide pour ses devoirs en maths. 

Tout bascule quand le protecteur est enlevé, puis c’est Finney qui tombe dans le piège de l’Attrapeur. Rapidement, le film devient plus angoissant, montrant longuement les vaines tentatives de Finney pour quitter sa prison. Une cave en béton, avec juste un matelas et un téléphone noir accroché au mur. Un de ces vieux combinés à cadran (l’action se situe dans les années 70). Un téléphone qui sonne régulièrement, terrifiant le prisonnier. 

Dans ce film de Scott Derrickson, le rôle du méchant est tenu par Ethan Hawke, assez peu méconnaissable, le visage recouvert de masques particulièrement horrifiques.

lundi 11 avril 2022

Série télé - Terrifiante Cracovie


Si certaines séries diffusées sur des plateformes mondiales ont clairement pour objectif de booster le tourisme des lieux de tournage, cela ne semble pas le cas pour Les monstres de Cracovie, production originale de Netflix se déroulant dans cette ville polonaise au riche passé. Il y a pourtant quelques décors qui méritent le détour, des ambiances sans doute uniques… mais l’ensemble, gris et terne, ne donne pas envie d’aller plus loin. Et pour être totalement franc, la série en elle-même ne donne pas plus l’envie d’aller jusqu’au bout des huit épisodes. 

Dommage, car le début est prometteur. Hania (Kaja Chan), une jeune étudiante veut intégrer le cours d’un célèbre professeur. Elle passe une épreuve, semble la rater, puis un des élèves la séduit et part avec elle faire une balade en voiture. Il fonce alors vers un précipice donnant sur un profond lac, saute de la voiture et laisse Hannia seule dans l’habitacle. Alors qu’elle va mourir, une entité lumineuse intervient et la sauve de la noyade. Le lendemain, Hania se réveille dans la maison commune des étudiants du professeur. 

D’autres jeunes aux pouvoirs fantastiques. Ils forment un groupe chargé de veiller sur la ville de Cracovie, attaquée par des démons. Le dernier en date prend les apparences d’un enfant. Il envoie contre Hania des jumelles (blondes et totalement nues !) puis une sorte de Père Noël crasseux et une horde de zombies. Le scénario manque de cohérence, les acteurs sont peu charismatiques et les trucages entre effets mécaniques ratés et bestioles de jeux vidéo. 

Bref, ces Monstres de Cracovie, qui en plus souffrent d’incroyables longueurs, ne seront pas la série qui fera connaître la peu riante cité polonaise au reste du monde.


dimanche 23 janvier 2022

Série télé - Les vidéos stressantes d’Archive 81 sur Netflix

Dan (Mamadou Athie) découvre les reportages de Melody (Dina Shihabi). Quantrell D. Colbert/Netflix


Pour faire peur, de nos jours, une série prétendument horrifique ne doit pas accumuler les scènes gores et les effets spéciaux mais au contraire tout miser sur l’ambiance, le détail qui intrigue et l’inattendu. Il faut, pour que l’ensemble fonctionne, particulièrement soigner l’écriture et la réalisation. Souvent c’est un peu raté car l’équilibre et compliqué à trouver. Et puis il y a les petits bijoux qui vous scotchent dans le canapé. 

Archive 81 de Rebecca Sonnenshine, en ligne depuis une semaine sur Netflix, fait clairement partie de la seconde catégorie. Ne vous laissez pas avoir part la supposée lenteur des premiers épisodes. En réalité c’est une façon habile de poser l’intrigue, d’expliquer le principe de vase communiquant entre le présent et le passé. Le présent c’est Dan (Mamadou Athie), un jeune technicien spécialisé dans la restauration des bandes magnétiques. Il est embauché par une mystérieuse multinationale pour remettre en état et numériser des cassettes vidéo sauvées de l’incendie d’un immeuble à New York en 1994. 

Le passé c’est cette année 1994 et l’arrivée de Melody (Dina Shihabi), étudiante en sociologie qui loue un appartement pour être au plus près des locataires. Une légende urbaine circule sur cet immeuble, le Visser. Les habitants, une fois acceptés, ne sortiraient quasiment plus. Melody va rapidement comprendre qu’il se passe des choses étranges au Visser. 

Une étrange et obsédante mélopée sort des bouches du chauffage central, un étage est interdit au public, le sous-sol cadenassé. Et surtout la plupart des habitants refusent de lui répondre. Toute cette enquête, le téléspectateur la vit à travers les yeux de Dan qui méthodiquement restaure et visionne les bandes tournées par Melody. 

On le voit passionné par la quête de l’étudiante qui se filme souvent en train de parler face à un miroir. Car en plus de son travail universitaire, la jeune femme recherche sa mère biologique qui aurait résidé au Visser. Quand Melody commence à s’immiscer dans les rêves de Dan, puis sa réalité, on se doute que le cauchemar est multiple.

Archive 81 fait mouche dans le mélange des univers. Melody a besoin de Dan, même si à son époque ce n’est qu’un gamin de 8 ans. Et Dan, adulte, est attiré par cette femme qui pourtant aurait 25 ans de plus que lui. Romance impossible à cheval sur les époques. À moins qu’il existe des portes entre différents mondes.


jeudi 16 décembre 2021

Série télé - Hellbound, l’autre cauchemar coréen


Attention, petit chef-d’œuvre d’une noirceur absolue. Hellbound est la nouvelle série coréenne qui fait sensation sur la plateforme de streaming Netflix. Après le choc Spide Game (série qui a battu des records d’audience, partout dans le monde, beaucoup plus subtile et politique que les raccourcis faits par des critiques abrutis sans doute fans en secret de Plus belle la vie et Joséphine Ange gardien), place aux enfers de Hellbound, série en six épisodes seulement, que l’on doit à Sang-Ho Yeon, révélé avec le film de zombies Dernier train pour Busan.

Dans un Séoul contemporain, des démons apparaissent dans les rues et se mettent à pourchasser un homme paniqué. Ils le frappent à mort, puis le carbonisent. La scène d’ouverture de Hellbound marque les esprits. Effets spéciaux impeccables, monstres réellement effrayants, tension maximale : impossible de faire plus virtuose. La suite sera du même acabit. Un policier est chargé de l’enquête. Un franc-tireur qui est sceptique sur cette histoire de démons venus de l’enfer pour punir des pécheurs. Quand une mère de famille est, elle aussi, désignée comme prochaine victime, elle demande la protection d’une avocate qui pense voir dans ces manifestations la main d’une religion émergente, la Nouvelle Vérité.

Durant les trois premiers épisodes, on est assailli de doutes sur ces démons. Réalité ou simple manipulation de religieux fanatiques ? La suite, sur les trois derniers épisodes, bouleverse toutes nos certitudes. Et les scènes d’action et de violence permettent, en réalité, de remettre en cause toutes nos certitudes, doutes ou croyances. Hellbound, en creux, est une sévère critique des sectes et autres religions. Et, dans le lot, on met également les télévisions qui cherchent, par tous les moyens, (en Corée encore plus qu’en France), à faire de l’audience. Ou, quand le fantastique et l’horreur servent, comme dans Spide Game, à dénoncer les dérives en cours de nos sociétés.      

 


samedi 16 mai 2020

Cinéma - Vous reprendrez bien une petite tranche de «Bizon»


Présenté au public catalan en 2014, le projet cinématographique Bizon démontrait que le cinéma de genre ne s’était jamais aussi bien porté. Cette succession de cinq courts-métrages formait au final un long-métrage de cinéma des plus réussi. Porté par la société A304PROD, Bizon est réalisé par Cyril Delon, Jean-Luc Moly, Richard Corzo et Ludovic Goujon. Cyril Delon, l’homme à tout faire de Bizon (il réalise une partie, monte le tout et interprète un des personnages principaux) a décidé pour le dernier week-end avant la reprise, de proposer gratuitement sur YouTube cette « série de courts-métrages zombiesques." Et de préciser que, "sorti au cinéma dans plus de 20 villes et salles en France, notre projet BIZON a cumulé plus de 8 000 entrées, et s’est écoulé à quelque 600 DVD en Fnac… »

Le virus H-21 

Le film, plus comédie noire que véritable film d’horreur, fait écho à la pandémie actuelle. «explique le réalisateur. La première partie montre comment les quatre «héros» apprennent et vivent les premières heures de l’épidémie.


On découvre que c’est Michel (Cyril Delon) qui par sa bêtise maximale va contaminer toute la région. Gaëlle, une jeune femme battue par son compagnon va profiter de la crise pour se venger, Julien, banquier affairiste va voir son monde s’écrouler et Kader, petite frappe mythomane, passé la stupeur, va se rêver en roi du monde. La dernière demi-heure voit les quatre se rapprocher et s’unir pour fuir l’armée de zombies affamés. Les amateurs de paysages de la région, apprécieront les décors naturels des Pyrénées-Orientales, de la forêt des Albères à la plage du Racou, ultime étape du seul survivant.
Si les quatre portraits sont relativement inégaux en qualité, le tout est parfaitement cohérent et le final rythmé et angoissant. On saluera au passage la performance de Cyril Delon qui n’a décidément pas froid aux yeux. En plus d’interpréter un parfait abruti, il passe un tiers du film en slip et toutes les scènes de la fuite dans la forêt, il est en petite robe d’été… Une chose est sûre dans son cas: fumer tue.
Ce joli cadeau fait aux internautes par A304PROD pour la fin du confinement prouve que la région regorge de talents qui ne demandent qu’à s’exprimer.

mardi 14 avril 2020

Shadowz, le Netflix de l’horreur


 Netflix c’est bien, Disney+ aussi, mais on ne trouve pas tout sur ces plateformes de streaming. Si Netflix fait quelques efforts dans le cinéma de genre, rien de ce style sur la dernière née des plateformes. Alors des fans absolus de fantastique, horreur, SF, gore et autres joyeusetés réservées aux amateurs de sensations fortes et à l’estomac bien accroché, ont décidé d’inventer ce qu’ils rêvaient dans leurs pires cauchemars : une plateforme de streaming ne proposant que du cinéma de genre. Ainsi est née « Shadowz, la première plateforme de screaming ».
Officiellement lancée début mars quelques jours avant le grand confinement, Shadowz offre une semaine d’essai gratuit et reste accessible au plus grand nombre puisque l’abonnement mensuel est fixé à 4,99 €. Et sans engagement comme les concurrents. La société à la tête du projet entend ainsi « proposer ce qu’aucune plateforme de VOD ne propose aujourd’hui : une offre 100 % frisson façonnée par des passionnés et pour des passionnés ! » Dans un premier temps on peut faire son choix dans quelques centaines de titres, certains de légende, d’autres très rares et particulièrement étranges. D’un fonctionnement assez simple, Shadowz permet à l’abonné de choisir parmi l’ensemble de son catalogue ou dans des rubriques crées spécialement en fonction des sous-genres proposés.

Enfermés
On trouve les incontournables telles les histoires de zombies ou de fantômes, mais quelques catégories se veulent un peu plus pointues et imagées. Ainsi dans la rubrique « Enfermés », tout à fait de circonstance en ce moment (on l’est tous, enfermé, depuis le 17 mars), ne passez pas à côté de Génération Proteus sorti en 1977. Dans la zone « Pourquoi voir ce film ? », Shadowz explique « Terriblement en avance sur son temps, le film de Donald Cammell anticipe l’ère moderne des objets connectés et nous plonge dans un récit claustrophobique et sadique qui fait réfléchir tout en éveillant un plaisir sournoisement malsain. »
Un véritable poème…

Autre classification qui donne à réfléchir (et rire) : « Pas vegan ». Sous ce vocable on retrouve quelques-uns des pires films mettant en scène des animaux, ou des humains, dévorant les pauvres seconds rôles qui ne passent que rarement la première heure. Accrochez-vous pour supporter les scènes criantes de vérité de Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato ou The Breed, film de 2007 avec Michelle Rodriguez (Fast & Furious) en vedette dans cette histoire de chiens génétiquement modifiés et affamés.
Vous pourrez redécouvrir (ou découvrir tout court pour les plus jeunes) ces références que sont La nuit des morts vivants de Georges Romero (le 1er film de zombies), Halloween de John Carpenter avec Jamie Lee Curtis, plus célèbre film de slasher (tueur au couteau) ou les papis du genre, les films italiens dit de Giallo comme Phenoména de Dario Argento ou Six femmes pour l’assassin de Mario Bava. Bref, Shadowz couvre l’ensemble du spectre de l’horreur, de quoi passer de nombreuses nuits blanches à regarder ces horreurs absolues.
Avec cependant un regret, l’impossibilité de les regarder en bande, avec amis autour d’une pizza, pour rire et se faire peur en groupe. Le confinement interdit ce genre de regroupement. Mais dans trois mois (voyons large), le confinement sera levé et Shadowz toujours là.

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Horrible financement participatif

Screaming a vu le jour d’abord sur Ulule. Les instigateurs du projet ont lancé cette campagne de financement participatif. Ils espéraient 10 000 € pour se lancer, ils en ont récolté plus de 36 500. Des centaines de contributeurs qui, en fonction du montant engagé étaient affublés de gentils surnoms. Cela débutait par le Clown tueur (10 €) et se terminait par le Démon déchaîné (500 €). On a une préférence marquée pour l’Alien infecté et le si imagé Cannibale gangrené.

vendredi 20 mars 2020

Série télé - Partez en excursion sur Netflix à bord du bus de « Bloodride »


Les Norvégiens sont de grands consommateurs de série télé. Et loin de se contenter des productions extérieures, ils en signent de nombreuses, souvent d’excellente qualité. Pour les découvrir, Netflix est souvent un passage obligé. Après le très nordique Ragnarok », voici « Bloodride » de Kjetil Indregard.
Ce n’est pas à proprement parler une série. Juste une anthologie de courts-métrages horrifiques longs d’une trentaine de minutes. Pour lier le tout, chaque protagoniste des six premiers épisodes, prennent place dans un vieux bus.
Parmi les différents épisodes, « Sacrifice ultime » et « Un terrible écrivain » sortent du lot. Le premier montre une famille s’installant dans un petit village où tous les habitants dorlotent des animaux de compagnie au-delà du raisonnable. Mais pour quelle raison ?
L’histoire de l’écrivain est une sorte de ruban de Moebius de la création littéraire, chaque romancier étant en fait le personnage d’un autre écrivain jouant avec ses nerfs. Jusqu’au créateur final qui lui, n’est pas dans un monde virtuel.
Des expériences angoissantes, un peu dans le style de Black Mirror, autre anthologie visible sur Netflix.

mercredi 26 septembre 2018

DVD et blu-ray - Les peurs enfantines de Stephanie



Seule dans sa grande maison, Stephanie , 6 ans, tente de survivre. Elle parle beaucoup à une peluche, Francis, et parfois tente de réveiller son frère. Mais ce dernier est mort. Et en état de putréfaction avancée. La nuit, un monstre rode. Ce film d’horreur (où on retrouve Ana Torv, l’héroïne de Fringe), intrigue beaucoup dans la première demi-heure. La suite est plus convenue mais reste quand même très effrayante.

➤ «Stephanie», Universal

mercredi 12 septembre 2018

DVD et blu-ray - Action mortelle ou vérité tueuse ?


Parmi les nombreuses habitudes des teenagers américains qui laissent le public français dubitatif, le springbreak est sans doute le plus étrange. Par contre, le jeu Action ou vérité a traversé les frontières.

Ce petit film d’horreur de Jeff Wadlow joue sur les deux tableaux. Tout débute lors de cette semaine de fiesta au Mexique. Dans une église désaffectée, un groupe d’amis (trois garçons, trois filles), se retrouve piégé par un démon. Leur jeu d’action ou vérité n’a plus de fin et les conséquences sont de plus en plus dramatiques. Avec une régularité de métronome le groupe diminue. Morts violentes et spectaculaires. Une partie de l’intrigue, sentimentale évidemment, tourne autour de la rivalité entre les deux meilleures copines (Lucy Hale et Violett Beane) se disputant Lucas (Tyler Posey).

Pas de monstres horrifiques mais quelques trouvailles effrayantes comme le sourire grimaçant des personnes possédées par le démon. Le DVD comme le blu-ray proposent un making-of assez dé- taillé sur l’origine du projet et les avis des véritables interprè- tes sur le jeu ? Jeu auquel ils avouent avoir tous joué dans leur jeunesse.

➤ « Action ou vérité », Universal Pictures Vidéo, 14,99 € le DVD, 16,99 € le blu-ray.

jeudi 7 septembre 2017

DVD et blu-ray : "Get out", nuit noire dans une famille blanche


Non, Chris n’aurait pas du aller passer un weekend chez les parents de sa petite amie. Non seulement ils vivent dans une grande maison isolée dans les bois et au bord d’un lac, mais ils sont Blancs. Or, Chris (Daniel Kaluuya), photographe new-yorkais, est un pur produit de cette Amérique d’Obama qui a donné sa chance aux Noirs. Il a hésité avant de partir, mais sa copine, Rose (Allison Williams, vue dans la série «Girls» de Lena Dunham) le rassure. Ils ne sont pas racistes. Le père aurait même voté Obama une troisième fois s’il avait pu. Reste que l’ambiance est un peu particulière dans cette vaste demeure bourgeoise. D’autant que les domestiques, une cuisinière et un jardinier, sont Noirs. Bienvenue dans l’Amérique des clichés.
Mais Chris commence vraiment à flipper quand la mère de Rose veut l’hypnotiser. Pour lui faire passer son envie de fumer...
Autant critique sociale des USA que film d’horreur maî- trisé de bout en bout, «Get Out» de Jordan Peele fait peur dans tous les sens du terme. Et même sans la fin alternative proposée dans les bonus du DVD, beaucoup plus noire que celle retenue dans la version finale
➤ «Get Out», Universal Vidéo, 16,99 € le DVD, 19,99 € le blu-ray

jeudi 27 juillet 2017

DVD et blu-ray : « Grave », le film qui pourrait vous convertir au véganisme



Qui, dans sa vie, n’a pas sucé son doigt légèrement coupé. Un réflexe inconscient. Dans « Grave », film de Julia Ducournau, le personnage principal, Justine (Garance Marillier) aussi suce un doigt d’où une goutte de sang perle. La suite est moins commune. Au point que jamais plus vous ne sucerez votre doigt sans vous remémorer cette scène. Celle-là et d’autres. Car « Grave », présenté au dernier festival de Cannes dans le cadre de la semaine de la critique, fait parti de ces rares long-métrages qui marquent durablement les spectateurs. Culte avant même sa sortie en salles. Car à Cannes, quelques privilégiés ont eu la bonne (ou mauvaise idée) de ne pas supporter le côté crescendo de l’histoire. Pourtant tout commence calmement. Les parents de Justine la conduisent à l’Ecole vétérinaire pour son entrée en première année. 
Accueillie par sa sœur qui l’a pré- cédé d’une année, elle n’échappe pas au bizutage. Violent. Jet de sang frais d’animaux, sortie nocturne en petite culotte et surtout ingestion d’un rein de lapin, cru. Or Justine est végétarienne. Depuis toujours. Comme sa sœur. Normalement. Mais en une année les choses changent. Après avoir fait une allergie, elle prend goût à ce nouveau met qu’est la viande. Surtout le côté cru. Mais entre aimer et adorer, il y a une nuance. 
Le film, souvent glaçant, est d’une froideur abyssale. On suit pas à pas la dérive de Justine vers ses mauvais penchants, une malédiction familiale impossible à conjurer. Un grand film d’horreur dont on a toutes les clés grâce au long entretien avec la réalisatrice proposé en bonus.
➤ « Grave », Wild Side Vidéo, 19,99 € le DVD, 24,99 € 

vendredi 7 juillet 2017

DVD et blu-ray : « Clown » ricanant et affamé


Avant même le roman « It » de Stephen King, il existait une importante frange de la population qui a une réelle phobie des clowns. Une mode qui inspire Jon Watts, le réalisateur de ce film sorti aux USA en 2014. A la base c’est une simple annonce diffusée sur internet. Jon Watts veut attirer l’attention sur lui. Réussi. Eli Roth décide de le produire et même d’interpréter le clown maléfique. Le film n’est pas qu’une simple série B.Certes le scénario n’est pas génial, mais la réalisation, l’interprétation et surtout la réalisation place l’ensemble au dessus de la moyenne. On apprécie particulièrement  les moments où l’angoisse est réelle et les spectateurs scotchés à leur fauteuil parla trouille de ce qui va arriver. Un premier film qui a ouvert bien des portes à Jon Watts. Pour preuve il vient de réaliser « Spiderman Homecoming », dernière aventure de l’homme araignée à l’affiche aucinéma dès mercredi prochain...
➤ « Clown », Wild Side, 14,99 € le DVD, 19,99 € le blu-ray.