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mardi 20 février 2024

BD - Jean-Christophe Chauzy, le greffé


Myélofibriose. Vous n’avez sans doute jamais entendu le nom de cette maladie. Tout comme Jean-Christophe Chauzy, dessinateur de BD (Le reste du monde) avant cette consultation début 2020. Des analyses inquiétantes et ce diagnostic lourd de conséquence. Il n’a plus de défense immunitaire et risque une leucémie foudroyante. Seul recours, en urgence, une greffe de moelle osseuse.

Sang neuf, long témoignage de plus de 250 pages revient en détail sur cette période de la vie d’un dessinateur qui avait normalement tout pour être heureux : des livres qui se vendent bien, une compagne aimante, deux grands garçons et une récente installation en région lyonnaise.

Si le livre sort quatre ans plus tard, c’est qu’il s’en est sorti. Mais pas sans risque, baisse de moral, rechutes. Par chance il a rapidement trouvé un donneur compatible : sa sœur. Ensuite c’est une période de chimiothérapie et un long passage en chambre stérile. Au moment même où la moitié de la planète aussi s’isole pour cause de covid. Sans entrer dans les détails trop techniques de globules et de plaquettes, Chauzy, donne les clés au lecteur pour comprendre les conséquences de la maladie, des effets de la greffe, de ceux des médicaments aussi. Il raconte avec justesse son état d’esprit, paniqué à l’idée de mourir, incapable sur le moment de comprendre l’abnégation de sa compagne qui doit traverser l’épreuve seule.

Un témoignage important aussi pour apprécier le travail des personnels soignants en France. Aussi, et c’est l’essentiel, un message d’espoir : on peut souvent vaincre la maladie. Cet album en est la preuve éclatante.

« Sang neuf », Casterman, 256 pages, 26,90 €

dimanche 10 mai 2020

BD - Roxelane, l’esclave devenue reine


La collection « Les reines de sang » recèle d’histoires trop peu connues. Des destins prouvant que les femmes, malgré une société qui ne les favorise pas, ont toujours eu la force pour s’imposer et devenir puissantes. Parmi ces femmes fortes avant l’heure, découvrez « Roxelane la joyeuse » dont la vie est racontée par Virginie Greiner et dessinée par Olivier Roman. La Turquie du XVIe siècle est le centre de l’empire Ottoman. 
Soliman le magnifique règne sur la moitié de l’Europe et tout le Moyen Orient. Il est souvent en guerre et donc peu présent à Istanbul, là où une armée d’eunuques gère son harem. Parmi toutes ces jeunes femmes, toutes plus belles les unes que les autres, la compétition fait rage. 

Nouvelle venue, Roxelane est une esclave ukrainienne. Sa chevelure rousse la distingue des autres. Son rire communicatif aussi. Elle devient alors Hurrem la joyeuse. Persuadée qu’elle se fera remarquer par le sultan aussi par son intelligence, elle étudie les langues, la poésie et intrigue pour se rapprocher du maître des lieux. La première partie de la série prévue en deux tomes raconte la vie du harem. Comment il faut être patiente et opportuniste pour sortir du lot. Mais avec le risque permanent de finir au cachot après avoir dépassé les bornes. Roxelane va si bien manœuvrer qu’une fois mise en présence du sultan elle va le conquérir et rapidement tomber enceinte. Une occasion rêvée pour supplanter la favorite et endosser le manteau de zibeline qui lui permettra de se faire appeler sultane. 

« Roxelane la joyeuse » (tome 1), Delcourt, 14,95 € 


jeudi 27 juillet 2017

DVD et blu-ray : « Grave », le film qui pourrait vous convertir au véganisme



Qui, dans sa vie, n’a pas sucé son doigt légèrement coupé. Un réflexe inconscient. Dans « Grave », film de Julia Ducournau, le personnage principal, Justine (Garance Marillier) aussi suce un doigt d’où une goutte de sang perle. La suite est moins commune. Au point que jamais plus vous ne sucerez votre doigt sans vous remémorer cette scène. Celle-là et d’autres. Car « Grave », présenté au dernier festival de Cannes dans le cadre de la semaine de la critique, fait parti de ces rares long-métrages qui marquent durablement les spectateurs. Culte avant même sa sortie en salles. Car à Cannes, quelques privilégiés ont eu la bonne (ou mauvaise idée) de ne pas supporter le côté crescendo de l’histoire. Pourtant tout commence calmement. Les parents de Justine la conduisent à l’Ecole vétérinaire pour son entrée en première année. 
Accueillie par sa sœur qui l’a pré- cédé d’une année, elle n’échappe pas au bizutage. Violent. Jet de sang frais d’animaux, sortie nocturne en petite culotte et surtout ingestion d’un rein de lapin, cru. Or Justine est végétarienne. Depuis toujours. Comme sa sœur. Normalement. Mais en une année les choses changent. Après avoir fait une allergie, elle prend goût à ce nouveau met qu’est la viande. Surtout le côté cru. Mais entre aimer et adorer, il y a une nuance. 
Le film, souvent glaçant, est d’une froideur abyssale. On suit pas à pas la dérive de Justine vers ses mauvais penchants, une malédiction familiale impossible à conjurer. Un grand film d’horreur dont on a toutes les clés grâce au long entretien avec la réalisatrice proposé en bonus.
➤ « Grave », Wild Side Vidéo, 19,99 € le DVD, 24,99 € 

lundi 12 juin 2017

Thriller : Lucie et Sharko aux portes de l’Enfer


Couple de flics, Lucie Henebelle et Franck Sharko ont un passé douloureux derrière eux. Marqués, chacun de leur côté, par la perte d’êtres chers. Heureusement, ils se sont trouvés. Cette «romance» sert de fil rouge aux romans de Franck Thilliez. Des personnages attachants, plein de fêlures mais qui méritent eux aussi leur petite part de bonheur.
On les a laissés à l’équilibre, vivant ensemble, amoureux et jeunes parents de jumeaux. Tout pour être heureux... Sauf que leur vie ce n’est que faits divers, crimes et enquêtes. Officielles et même parallèles comme dans le cas de Lucie, sollicitée par sa tante pour achever l’enquête abandonnée par l’oncle gendarme, mort trop tôt. Une jeune fille disparue. Peut-être retenue prisonnière chez un suspect, Ramirez.
En pleine nuit, seule, la policière entre par effraction dans ce pavillon isolé. Persuadée qu’il n’y a personne, elle entend des cris dans la cave. Armée, sur ses gardes, elle dé- couvre un chat à l’agonie, tondu et le corps recouvert de sangsues. Elle n’a pas le temps d’être choquée que Ramirez lui saute dessus. Bagarre, strangulation et coup de feu. Lucie, flic d’élite du 36 quai des Orfèvres, se retrouve avec un cadavre sur les bras. En panique elle appelle le seul qui peut l’aider, son homme, Sharko.
Le début du roman est très déstabilisant. Par l’erreur de Lucie mais aussi la réaction de Sharko. Il va tout faire pour couvrir son amoureuse, la mère de ses enfants. Pour préserver ce petit bonheur, quitte à avoir ce meurtre sur la conscience toute sa vie. Il va maquiller la scène de crime et faire le nécessaire pour que l’enquête lui soit confiée. Un plan aussi futé que machiavélique. Tout va pour le mieux jusqu’à un appel de la gendarmerie de Dijon.
■ Vidé de son sang
L’homme tué par Lucie aurait quelques bricoles à se reprocher. Enlèvements mais aussi meurtres et tortures. Une de ses victimes est retrouvée au sommet d’un château d’eau désaffecté. Les résultats de l’autopsie étonnent les enquêteurs. «Le corps ne présentait plus une seule goutte de sang dans l’organisme. Vidé intégralement.» Et Nicolas, le collègue de Sharko, découvre qu’il était adepte d’une secte satanique. Un vampire des temps modernes ? En tout cas, Lucie, après une période de déprime, reprend le dessus car elle veut «résoudre l’énigme, retrouver la jeune femme, peut-être encore vivante. Parce que c’était son job, ses convictions. Parce que c’était dans son ADN de flic et que, si elle y parvenait, elle soulagerait peut-être sa conscience». Voilà donc dans quelle galère sont embarqués Sharko et Lucie. On va les suivre pas à pas dans leurs mensonges, leurs enquêtes et dé- couvertes, toutes plus horribles les unes que les autres.
 ➤ «Sharko» de Franck Thilliez, Fleuve Noir, 21,90 €

samedi 8 novembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Raccrochez

Splendeurs et misères de la téléréalité. Hier matin, alors que tout le monde glosait sur la prestation de François Hollande la veille sur TF1, une petite information de rien du tout a chamboulé les discussions à la machine à café, au bistrot, dans les cours de récréation... Dans un hôtel de Boulogne-Billancourt en région parisienne, au cœur de la nuit, un couple se dispute. Le ton monte, la femme se saisit d'un couteau et en porte plusieurs coups au niveau du thorax de l'homme. En pleurs, elle descend à la réception prévenir les secours.
Depuis hier matin elle est en garde à vue et risque une mise en examen pour "tentative d'homicide" - l'homme a été touché au niveau du cœur et des poumons.
Le fait divers n'a rien d'exceptionnel, la personnalité de la présumée coupable par contre sort de l'ordinaire. Il s'agit de Nabilla, la jeune vedette des "Anges", rendue célèbre après sa cultissime réplique "Allô, non mais allô quoi !"
Même si cet épisode sanglant n'implique pas forcément la fin de la carrière médiatique de Nabilla, il lui sera difficile de rebondir après. Déjà, D8 a préféré déprogrammer dans l'urgence les rediffusions de l'émission "Touche pas à mon poste" où elle officie en tant que chroniqueuse.
Il se peut fort qu'elle soit obligée de faire une étape par la case prison. Reste que le milieu de la téléréalité est souvent peu regardant sur la morale, il se trouvera donc certainement des producteurs peu scrupuleux pour lui proposer de filmer son incarcération et sa détention. The show must go on. Jusqu'à la nausée.