Affichage des articles dont le libellé est maladie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est maladie. Afficher tous les articles

jeudi 22 février 2024

Teresa Drahonovska la chauve qui assume


Autre maladie mais un peu plus connue depuis quelques mois : l’alopécie. Maladie popularisée par Édouard Philippe, ancien Premier ministre, homme politique ambitieux dont l’image a totalement changé en quelques mois. L’alopécie c’est le fait de perdre ses cheveux. Mais aussi tous les poils recouvrant le corps, sourcils notamment.

Pour un homme, ce n’est pas facile à vivre, mais les chauves sont légion. Par contre, quand on est une femme, souffrir d’alopécie, à moins de trente ans, c’est voir sa « beauté » disparaître. Tereza Drahonovska, autrice, a toujours été fière de ses cheveux. Drus, longs. Aussi quand elle découvre qu’elle commence à les perdre par poignée, c’est la panique.

Quelques semaines plus tard, elle ne sort plus sans un chapeau ou un foulard pour cacher le désastre. Tereza, aujourd’hui, assume sa nouvelle apparence. Elle raconte le chemin parcouru, personnellement et en société dans cette BD dessinée par une dessinatrice tchèque, Stepanska Jislova. Des illustrations très stylisées, comme pour mieux faire ressortir le lisse de ce crâne qui lentement mais sûrement est devenu un atout pour Tereza.

Sans cheveux est un récit universel puisque la BD bénéficie dans sa version française d’une préface signée de la présidente de La Tresse, une association qui soutient toutes les personnes atteintes d’alopécie.

« Sans cheveux », Glénat, 128 pages, 19,95 €

mardi 20 février 2024

BD - Jean-Christophe Chauzy, le greffé


Myélofibriose. Vous n’avez sans doute jamais entendu le nom de cette maladie. Tout comme Jean-Christophe Chauzy, dessinateur de BD (Le reste du monde) avant cette consultation début 2020. Des analyses inquiétantes et ce diagnostic lourd de conséquence. Il n’a plus de défense immunitaire et risque une leucémie foudroyante. Seul recours, en urgence, une greffe de moelle osseuse.

Sang neuf, long témoignage de plus de 250 pages revient en détail sur cette période de la vie d’un dessinateur qui avait normalement tout pour être heureux : des livres qui se vendent bien, une compagne aimante, deux grands garçons et une récente installation en région lyonnaise.

Si le livre sort quatre ans plus tard, c’est qu’il s’en est sorti. Mais pas sans risque, baisse de moral, rechutes. Par chance il a rapidement trouvé un donneur compatible : sa sœur. Ensuite c’est une période de chimiothérapie et un long passage en chambre stérile. Au moment même où la moitié de la planète aussi s’isole pour cause de covid. Sans entrer dans les détails trop techniques de globules et de plaquettes, Chauzy, donne les clés au lecteur pour comprendre les conséquences de la maladie, des effets de la greffe, de ceux des médicaments aussi. Il raconte avec justesse son état d’esprit, paniqué à l’idée de mourir, incapable sur le moment de comprendre l’abnégation de sa compagne qui doit traverser l’épreuve seule.

Un témoignage important aussi pour apprécier le travail des personnels soignants en France. Aussi, et c’est l’essentiel, un message d’espoir : on peut souvent vaincre la maladie. Cet album en est la preuve éclatante.

« Sang neuf », Casterman, 256 pages, 26,90 €

mercredi 10 juin 2020

BD - Comment renaître en passant par «Le col de Py»



Pourquoi aller chercher très loin des histoires invraisemblables quand il suffit parfois de raconter sa vie pour passionner et émouvoir le lecteur ? Espé, dessinateur talentueux résidant près de Foix en Ariège a longtemps mis en images les histoires des autres. Pour «Le col de Py», il a puisé dans sa vie de famille pour ce roman graphique de plus de 100 pages à forte valeur émotionnelle. Première précision, le col de Py dont il est question dans cette histoire n’a rien à voir avec la route qui mène au petit village de montagne des Pyrénées-Orientales. Mais les Pyrénées sont omniprésentes malgré tout. Il explique dans l’épilogue que c’est en gravissant il y a quelques années ce col de Py près de Foix qu’il a eu l’idée de ce récit. 

Tout débute le 3 mai 2007. Après une petite fille, Bastien et Camille, le couple miroir de la famille d’Espé, accueillent Louis, petit garçon ardemment désiré. L’aide du Papy Mais en sortant de la maternité, Camille est en pleurs. Le médecin a détecté une malformation cardiaque au bébé. Ce qui devait devenir une vie de famille épanouie se transforme en longue crise d’angoisse au fil des semaines puis des mois. Louis risque à tout moment une crise cardiaque. Le couple consulte un éminent professeur à Toulouse. 



Le bébé doit être surveillé en permanence, en espérant une amélioration en cours de croissance. Se pose alors le problème de la garde. Camille est professeur, Bastien, auteur de BD. Ils ne peuvent se permettre d’arrêter de travailler. Et les nounous fuient dès qu’elles apprennent la maladie de Louis. Alors Camille accepte l’offre de son père, Pablo, de venir trois jours par semaine les soulager. Trois jours épuisants pour le papy retraité mais qui lui redonnent un tonus incroyable pour affronter le lundi, jour de sa chimio hebdomadaire. 

Un bébé malade, son grand-père atteint d’un cancer… Il y a des sujets plus gais à traiter. L’auteur raconte ses doutes face à la médecine, le désespoir de sa femme, le courage de Louis et surtout le fantastique et salvateur optimisme de Pablo. Ce fils d’immigré, gitan sédentarisé, n’a pas son pareil pour détendre l’atmosphère et rendre la vie plus belle. La vie, voire la mort.