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mardi 14 février 2023

De choses et d’autres - Salto, le nouveau minitel

On ne se lamentera jamais assez sur la disparition de l’excellence française. Si l’on est à l’origine de quelques inventions novatrices comme le cinéma, le soutien-gorge ou la carte à puces, d’autres ont terminé aux oubliettes de l’Histoire. La plus connue reste le minitel, innovation censée faire mieux qu’internet…

Et puis parfois, avec un train de retard, la France a voulu concurrencer les « premiers de cordée ». Il y a 3 ans, face au rouleau compresseur Netflix, les trois plus gros groupes audiovisuels français (TF1, M6 et France Télévisions) s’associaient pour proposer une réponse à la hauteur : Salto. Le service de streaming en ligne a mis du temps à voir le jour, mais une fois lancé, il a remporté un joli succès. En vain.

Trois ans comme trois petits tours et puis s’en va. Salto est moribond et depuis lundi le service ne prend plus de nouvel abonné. Netflix a résisté sans trop de difficulté face au nain français. Un peu plus laborieusement confronté à la puissance financière d’Amazon, la créativité débridée et le catalogue qualitatif de Disney +.

Pourtant, Salto avait des atouts, notamment en proposant, avec quelques heures d’avance, les nouveaux épisodes des feuilletons quotidiens. Mais Plus belle la vie aussi, la série star de France 3, est morte récemment et comme TF1 et M6 n’ont pas réussi à fusionner, elles ont repris leur indépendance et ont retiré leurs productions de Salto.

Salto, de plus en plus esseulé, s’est lancé dans une dernière cabriole désespérée. Un ultime salto raté qui va se terminer par une chute très douloureuse. Épilogue logique quand on se retrouve à faire du trapèze volant, seul, après la défection de ses deux partenaires.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le 14 février 2023

vendredi 3 février 2023

Série télé - Renaissance en Alaska pour Hilary Swank sur Disney+

Une journaliste américaine en difficulté retourne sur le terrain, en Alaska, pour redorer son blason. Une série sur Disney+ avec Hilary Swank en vedette. 

Diffusée au rythme d’un épisode par semaine depuis 15 jours, Alaska Daily a pour vedette Hilary Swank. La comédienne américaine, découverte dans Boys Don’t Cry (premier Oscar) puis Million Dollar Baby (seconde statuette…), porte cette série en huit épisodes proposée par Disney +. Elle y interprète le rôle d’Eileen Fitzgerald, une journaliste vedette de la presse écrite new-yorkaise. De celles qui révèlent les scandales et font tomber les puissants.

Au début du premier épisode, on la voit boucler une enquête à charge contre un général de l’armée américaine Mais pour une fois, sa principale source l’a manipulée. Le journal la lâche. Quelques mois plus tard, sans boulot, Eileen reçoit une proposition d’un vieil ami : rejoindre la petite rédaction que quotidien Alaskan Daily. Avec un but : enquêter sur une vague de disparition de femmes autochtones.

Si au premier abord, la journaliste un peu trop sûre d’elle est assez détestable (elle harcèle ses collaboratrices comme le pire macho formé avant la vague #MeToo), on découvre ses failles et sa profonde solitude. Les journalistes locaux, notamment ceux qui sont originaires de l’État du grand Nord américain, sont méfiants. Son efficacité et surtout sa façon de toujours aller de l’avant malgré les difficultés vont finalement lui permettre de s’intégrer dans la rédaction.

Une série prometteuse qui développe en toile de fond deux thématiques finalement assez universelles : la violence contre les femmes et les difficultés de la presse écrite locale face aux réseaux sociaux et leur manque d’analyse.

mardi 17 janvier 2023

Série télé - Copenhagen Cowboy de Nicolas Winding Refn sur Netflix

Tous ceux qui sont allergiques au cinéma d’auteur, le 7e art dans toute sa splendeur, débarrassé de toutes les contingences matérielles et mercantiles vont dire beaucoup de mal de la nouvelle série de Nicolas Winding Refn, réalisateur de Drive. Ils se reconnaitront sans doute dans la première scène, un long travelling sur un élevage de porcs en batterie. Car le cinéma comme les séries originales, c’est pour les cinéphiles (une insulte dans la bouche de certains), les esthètes, pas les cochons qui se pâment sur des daubes formatées. 

Dans Copenhagen Cowboy, Miu (Angela Bundalovic), hypnotique, est une sorte de sorcière qui porte chance. Elle est achetée, utilisée, exploitée. Elle va finalement se venger et répandre un peu de terreur dans son monde trop propre. Un choc visuel à ne pas manquer sur Netflix. 

mercredi 15 avril 2020

De choses et d’autres - La sirène aux fesses poilues

Il y a une semaine, Disney+ ouvrait les vannes de ses programmes familiaux et consensuels. Au menu, des centaines de classiques de cette maison de production américaine toujours très à cheval sur les bonnes manières.

Malheureusement pour les dirigeants actuels, les normes en ce qui concerne la pudeur ont légèrement été revues à la hausse ces dernières années. La preuve avec la version de Splash, film sorti en 1984, mise en ligne sur Disney+.
En début de diffusion, un message en petits caractères prévient : « Ce film a été modifié par rapport à sa version originale. Son contenu a été édité. » Seuls les grands fans de ce film (et de Daryl Hannah, l’interprète principale avec Tom Hanks), remarqueront les différences.
En fait, en 1984, il était tout à fait permis de montrer les fesses de la star à l’écran. Comme elle interprète le rôle d’une sirène, elle est presque tout le temps nue. De face ses longs cheveux cachent sa poitrine. De dos par contre, son popotin est régulièrement apparent. Lors d’une scène notamment, elle se précipite vers la mer et plonge dans les vagues.
Dans la version Disney+, ses cheveux, qu’elle porte déjà très longs, ont poussé de 15 cm. Juste ce qu’il faut pour cacher entièrement son anatomie rebondie. Mais comme le montage est réalisé à grands coups de palette graphique, on a l’impression que les fesses de la belle sont recouvertes d’une sorte de fourrure, vaguement de la même couleur que sa chevelure.
Conséquence, les deux scènes (la nue et la poilue) sont reprises sur les réseaux sociaux avec moult moqueries pour la pudibonderie de Disney+, justifiée en l’occurrence. L’arrière-train de Daryl Hannah ne mérite pas un tel traitement.


Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le mercredi 15 avril, 30e jour du grand confinement

mardi 14 avril 2020

Shadowz, le Netflix de l’horreur


 Netflix c’est bien, Disney+ aussi, mais on ne trouve pas tout sur ces plateformes de streaming. Si Netflix fait quelques efforts dans le cinéma de genre, rien de ce style sur la dernière née des plateformes. Alors des fans absolus de fantastique, horreur, SF, gore et autres joyeusetés réservées aux amateurs de sensations fortes et à l’estomac bien accroché, ont décidé d’inventer ce qu’ils rêvaient dans leurs pires cauchemars : une plateforme de streaming ne proposant que du cinéma de genre. Ainsi est née « Shadowz, la première plateforme de screaming ».
Officiellement lancée début mars quelques jours avant le grand confinement, Shadowz offre une semaine d’essai gratuit et reste accessible au plus grand nombre puisque l’abonnement mensuel est fixé à 4,99 €. Et sans engagement comme les concurrents. La société à la tête du projet entend ainsi « proposer ce qu’aucune plateforme de VOD ne propose aujourd’hui : une offre 100 % frisson façonnée par des passionnés et pour des passionnés ! » Dans un premier temps on peut faire son choix dans quelques centaines de titres, certains de légende, d’autres très rares et particulièrement étranges. D’un fonctionnement assez simple, Shadowz permet à l’abonné de choisir parmi l’ensemble de son catalogue ou dans des rubriques crées spécialement en fonction des sous-genres proposés.

Enfermés
On trouve les incontournables telles les histoires de zombies ou de fantômes, mais quelques catégories se veulent un peu plus pointues et imagées. Ainsi dans la rubrique « Enfermés », tout à fait de circonstance en ce moment (on l’est tous, enfermé, depuis le 17 mars), ne passez pas à côté de Génération Proteus sorti en 1977. Dans la zone « Pourquoi voir ce film ? », Shadowz explique « Terriblement en avance sur son temps, le film de Donald Cammell anticipe l’ère moderne des objets connectés et nous plonge dans un récit claustrophobique et sadique qui fait réfléchir tout en éveillant un plaisir sournoisement malsain. »
Un véritable poème…

Autre classification qui donne à réfléchir (et rire) : « Pas vegan ». Sous ce vocable on retrouve quelques-uns des pires films mettant en scène des animaux, ou des humains, dévorant les pauvres seconds rôles qui ne passent que rarement la première heure. Accrochez-vous pour supporter les scènes criantes de vérité de Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato ou The Breed, film de 2007 avec Michelle Rodriguez (Fast & Furious) en vedette dans cette histoire de chiens génétiquement modifiés et affamés.
Vous pourrez redécouvrir (ou découvrir tout court pour les plus jeunes) ces références que sont La nuit des morts vivants de Georges Romero (le 1er film de zombies), Halloween de John Carpenter avec Jamie Lee Curtis, plus célèbre film de slasher (tueur au couteau) ou les papis du genre, les films italiens dit de Giallo comme Phenoména de Dario Argento ou Six femmes pour l’assassin de Mario Bava. Bref, Shadowz couvre l’ensemble du spectre de l’horreur, de quoi passer de nombreuses nuits blanches à regarder ces horreurs absolues.
Avec cependant un regret, l’impossibilité de les regarder en bande, avec amis autour d’une pizza, pour rire et se faire peur en groupe. Le confinement interdit ce genre de regroupement. Mais dans trois mois (voyons large), le confinement sera levé et Shadowz toujours là.

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Horrible financement participatif

Screaming a vu le jour d’abord sur Ulule. Les instigateurs du projet ont lancé cette campagne de financement participatif. Ils espéraient 10 000 € pour se lancer, ils en ont récolté plus de 36 500. Des centaines de contributeurs qui, en fonction du montant engagé étaient affublés de gentils surnoms. Cela débutait par le Clown tueur (10 €) et se terminait par le Démon déchaîné (500 €). On a une préférence marquée pour l’Alien infecté et le si imagé Cannibale gangrené.

jeudi 9 avril 2020

VOD - Sur Disney +, découvrez vos émotions avec « Vice Versa »


Parmi les nombreux films du catalogue de Disney +, «Vice Versa » est un petit bijou d’intelligence. A ne pas manquer en cette période de confinement pour mieux comprendre les émotions de vos enfants mises à rude épreuve.
Riley a 11 ans. Fille unique, elle a tout pour être heureuse. Si cet épanouissement semble naturel, il doit en fait beaucoup aux émotions qui coordonnent l’esprit de Riley depuis le poste de commandement de son cerveau. Les cinq premières minutes de « Vice Versa » expliquent comment cela fonctionne. Cinq émotions principales sont à l’œuvre en permanence. Peur, Colère, Dégoût, Tristesse et Joie. Cette dernière est la dominante de l’humeur de Riley. Alors quand les parents annoncent à Riley qu’ils vont quitter leur Minnesota un peu perdu pour s’installer à San Francisco, Joie tente de conditionner Riley pour qu’elle profite de ce changement. Mais dans les faits Tristesse prend le dessus involontairement. L’idée du film est venue à Pete Docter (réalisateur de Là-haut) en regardant ses enfants grandir. Et de se demander souvent, face à leurs réactions parfois déroutantes, « Mais que se passe-t-il dans leur tête ? » Et d’imaginer l’esprit de Riley, fonctionnant comme un gros ordinateur piloté par plusieurs entités. Les deux mondes ne se rencontrent jamais, mais sont totalement interdépendants. Deux univers, deux styles pour un même film. Si Riley est animée de façon très classique, les cinq émotions sont elles beaucoup plus cartoonesques. Couleurs criantes (vert brocolis pour Dégoût), formes caractéristiques (Colère est carré comme une brique, Peur filiforme et fuyant comme un serpent) et exagérations sans limites caractérisent l’esprit de Riley. Toutes les possibilités de l’animation sont exploitées dans ces séquences particulièrement réussies. Et quand l’émotion prend le dessus sur l’humour, on sait que l’on se trouve face à un petit chef-d’œuvre de subtilité.

mercredi 8 avril 2020

VOD - Les plus et les moins de Disney +



Voilà votre meilleur ami de la quatrième semaine de votre confinement. Les grands amateurs de VOD et de séries ont peut-être fait le tour de Netflix et d’Amazon. Par chance, pour relancer votre boulimie d’images, Disney + a officiellement ouvert la vanne hier de ses milliers d’heures de programmes à la demande. La plateforme au banc d’essai. 
Le plus du prix. Pour seulement 6,99 euros par mois, c’est l’offre la moins chère. De plus on peut voir les programmes sur quatre écrans différents en simultané et tout est téléchargeable pour une dégustation en mode nomade.
Le plus des 7 jours gratuits. Si vous n’êtes pas abonné à Canal +, vous pouvez bénéficier d’une offre de 7 jours gratuits afin de découvrir le contenu de Disney +.
Le moins de 7 jours gratuits. Vous devez en fait vous abonner et donner vos coordonnées bancaires. Si vous « oubliez » de vous désabonner au bout des 7 jours, vous serez débité à partir de cette date de la somme du premier mois.
Le plus du Mandalorian. Série vedette dérivée de Star Wars dont tout le monde parle, vous allez enfin pouvoir vivre les aventures de ce chasseur de primes de la galaxie. Parfaitement réalisé et effets spéciaux dignes des films de la Saga.
Le moins du Mandalorian. Pour l’instant il n’y a que les 4 premiers épisodes de disponibles alors que les 8 ont été diffusés aux USA. La suite dans 7 jours, après la période de gratuité ? 
Les plus des films anciens. Sur Disney + vous aurez la possibilité de revoir des films anciens comme 20 000 lieues sous les mers avec Kirk Douglas, la saga des Coccinelle ou les bizarreries que sont les films du Gang des chaussons aux pommes. 
Le moins des films d’époque. Ils sont précédés d’étranges messages comme « Ce film comporte des scènes avec des consommations de tabac » ou « Ce programme vous a été présenté tel qu’il a été réalisé. Il peut comporter des représentations culturelles obsolètes ». On ne plaisante pas avec le politiquement correct chez Disney !

lundi 5 octobre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Le plaisir de l'objet

vinyles, disque, 33 tours, streamingLe dématérialisé a du plomb dans l'aile. Prenez la musique. A la fin des années 80, tout le monde relègue les vieux vinyles au placard. Le CD numérique puis l'écoute en streaming deviennent la norme. Et puis, mode vintage aidant, l'industrie du disque remet quelques vinyles en vente.
Résultat, aux USA, cette manne rapporte désormais plus que le streaming. Une hausse de 52 % en une année. Malgré la qualité moindre du son, l'utilisation moins pratique et les prix plus élevés. Ce retour gagnant de notre bon vieux 33 tours doit beaucoup à son statut d'objet. Outre la possession physique de la musique, le vinyle apporte à son propriétaire le plaisir du toucher. Sortir le disque de sa pochette avec précaution, ne pas poser les doigts sur les sillons, nettoyer soigneusement avant écoute, positionner avec délicatesse le bras sur la platine. Tout ce rituel permet de se mettre en condition, de pleinement profiter du moment. Même si quelques snobs ne considèrent le vinyle que comme un moyen de suivre l'air du temps, écouter de la musique de cette manière rend quasi odieuse la playlist sans fin sur un support quelconque et totalement impersonnel.
Ce phénomène rassure particulièrement le gros lecteur que je suis. Comment passer à la liseuse électronique quand on éprouve comme moi autant de plaisir à soupeser un livre avant de l'ouvrir, tâter le papier et en estimer son grammage, humer l'odeur de l'encre ? Pour moi et bien d'autres, la lecture, comme la musique, relèvent aussi et toujours d'un plaisir physique.

jeudi 3 octobre 2013

NET ET SANS BAVURES - Rouge direct

Il y a deux ans, un match de la ligue des champions avec l'Olympique de Marseille attirait des millions de téléspectateurs sur TF1. Le foot à haut niveau ayant choisi la solution sonnante et trébuchante des chaînes payantes, rares sont ceux qui ont vu le naufrage des Marseillais mardi dernier. D'autant que Bein Sports ne passe pas sur tablette. Un tweet de Guy Carlier (humoriste parfait si l'on oublie qu'il aime le foot et Johnny Hallyday) m'a permis d'assister à la Berezina des Olympiens face au mur jaune et noir (exemple type de jargon sportif que seuls les initiés comprennent...).
Carlier demande à ses abonnés s'il n'existe pas un moyen simple de voir le match sur un « site exotique ». Après quelques tâtonnements il donne la solution qui tient en deux mots « rouge direct ». Je découvre alors la face cachée des retransmissions de foot sur le net.
Si les grands groupes audiovisuels paient des millions pour détenir l'exclusivité, des petits malins, tels des parasites, récupèrent les images et les diffusent en streaming sur leurs « sites exotiques ». Certes, il ne faut ni attendre de la haute définition, ni être allergique aux images figées par manque de bande passante. Mieux vaut également ne pas abhorrer les publicités incrustées un peu partout autour de l'image, voire dedans. Toujours possible de zapper. Par exemple le match Dortmund-Marseille était diffusé sur une dizaine de sites, mais les pubs s'en retrouvent démultipliées...
Bon, on ne va pas se plaindre en plus. C'est gratuit. Très malhonnête, mais gratuit.  

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le jeudi 3 octobre.