Ce petit livre malicieux de Jörg Mülhe plaira à tous les jeunes papas qui ont des problèmes de calvitie naissante. Comment expliquer à ses enfants qu’on perd déjà des cheveux, comme Papi, même si lui est vieux, très vieux ?
L’auteur de cet album imagine que les cheveux de papa sont des petits rigolos ayant soif d’aventures, bien décidés à découvrir la vie par leurs propres moyens. Ainsi, un matin, dans la salle de bains, ils ont quitté le crâne de papa et se sont envolés par la fenêtre.
Il a bien essayé de les rattraper, mais ils ont toujours été plus rapides. Mais qui sait, peut-être reviendront-ils un jour ?
« Les cheveux de papa », L’École des loisirs, Pastel, 68 pages, 12 €
Avez-vous remarqué comme la coiffure, les cheveux en général, devient le sujet principal de discussion autour de vous ?
Comment se teindre à la maison, comment raccourcir la frange sans massacrer le reste, y aura-t-il des places dans mon salon favori dès lundi ? Tout le monde est confiné, espérant échapper au redoutable virus mais quel est notre souhait le plus cher ?
Pas de découvrir un vaccin. Non, la priorité chez les dames c’est de se refaire une permanente ou de cacher ses racines et chez les hommes de dégager cette nuque recouverte par 10 cm de cheveux en liberté. Je vais tenter de vous rassurer, même si on est loin de toute rationalité quand il est question de coiffure chez certains d’entre vous. Premièrement, vous n’êtes pas seul ou seule à avoir dû vous priver « d’artiste capillaire ».
Les « dégâts » seront à peu près identiques partout. Vous ne serez pas plus horribles que vos collègues lundi à la machine à café.
Voyons plutôt le bon côté des choses. Chez certaines, la mise au repos forcé des cheveux ne peut qu’être bénéfique. Plus de produits chimiques ni de chaleur agressive, juste l’air dépollué et le soleil printanier.
Messieurs, adeptes de la coupe militaire, avec ces six semaines de confinement, vous avez presque la tignasse du professeur Raoult. Là aussi profitez-en : toutes les femmes vont craquer.
Reste les chauves. Pour eux, rien de nouveau sous la casquette, toujours le désert. À moins qu’un des médicaments testés pour tuer le covid-19 ait pour effet secondaire indésirable une accélération de la pousse des cheveux. Mais ça, comme pour le vaccin, c’est pas demain la veille.
Il y a une semaine, Disney+ ouvrait les vannes de ses programmes familiaux et consensuels. Au menu, des centaines de classiques de cette maison de production américaine toujours très à cheval sur les bonnes manières.
Malheureusement pour les dirigeants actuels, les normes en ce qui concerne la pudeur ont légèrement été revues à la hausse ces dernières années. La preuve avec la version de Splash, film sorti en 1984, mise en ligne sur Disney+.
En début de diffusion, un message en petits caractères prévient : « Ce film a été modifié par rapport à sa version originale. Son contenu a été édité. » Seuls les grands fans de ce film (et de Daryl Hannah, l’interprète principale avec Tom Hanks), remarqueront les différences.
En fait, en 1984, il était tout à fait permis de montrer les fesses de la star à l’écran. Comme elle interprète le rôle d’une sirène, elle est presque tout le temps nue. De face ses longs cheveux cachent sa poitrine. De dos par contre, son popotin est régulièrement apparent. Lors d’une scène notamment, elle se précipite vers la mer et plonge dans les vagues.
Dans la version Disney+, ses cheveux, qu’elle porte déjà très longs, ont poussé de 15 cm. Juste ce qu’il faut pour cacher entièrement son anatomie rebondie. Mais comme le montage est réalisé à grands coups de palette graphique, on a l’impression que les fesses de la belle sont recouvertes d’une sorte de fourrure, vaguement de la même couleur que sa chevelure.
Conséquence, les deux scènes (la nue et la poilue) sont reprises sur les réseaux sociaux avec moult moqueries pour la pudibonderie de Disney+, justifiée en l’occurrence. L’arrière-train de Daryl Hannah ne mérite pas un tel traitement.
Si l’on en croit Sophie Fontanel, la nouvelle mode des femmes d’un certain âge serait de ne plus se teindre la chevelure et d’assumer les racines puis les cheveux blancs. Voilà le genre de livre promis à un beau succès. Premièrement car le cœur de cible est celui qui est le plus dépensier en librairie. Ensuite car l’auteur a longtemps été une papesse de la mode (elle signe toujours une chronique dans l’Obs’). Enfin car il est raconté à la première personne, comme une initiation secrète à partager. Admettons qu’à 53 ans une femme ait des envies de « naturel ». Mais il n’y a pas que les cheveux que l’on masque. Pourquoi se botoxer pour cacher les rides, se charcuter les seins quand ils tombent, se blanchir les dents, suivre un régime pour rentrer dans du 38... Les cheveux blancs ne sont qu’une étape. ➤ « Une apparition », Sophie Fontanel, Robert Laffont, 17 €
La recherche mondiale vient d'accomplir un grand pas pour l'avenir de l'Humanité. Nouvelle source d'énergie ? Moteur propre ? Éradication de la famine ? Non, plus prosaïquement, des chercheurs de l'University College of London, ont découvert la cause de l'apparition de nos cheveux blancs. Une vaste étude sur l'ADN de plus de 6 000 volontaires met en lumière le rôle du gène IRF4 dans le vieillissement des cheveux. Si votre corps contient ce fameux gène, votre toison blanchira rapidement au fil des ans. L'étude permet également de déterminer l'âge du début de la fin : premiers cheveux blancs vers 35 ans pour les Caucasiens, 39 chez les Asiatiques et seulement 45 pour des Africains chanceux. Chanceux car tout homme normalement constitué ne supporte pas de voir sa chevelure blanchir. Malgré les déclarations multiples et variées de femmes avouant craquer pour les "poivre et sel", on se sent totalement démuni lorsqu'on commence à remarquer les premiers signes du temps. La découverte des savants anglais s'avère néanmoins rassurante : il est théoriquement possible de modifier ce gène IRF4 pour stopper le vieillissement. En théorie seulement, car on aborde le délicat sujet de la manipulation génétique et les questions éthiques inhérentes. Mais franchement, la majorité des hommes donnerait cher pour se faire trafiquer l'IRF4. Hélas, la potion anti-calvitie n'est pas encore d'actualité (même si des escrocs du net vous affirment le contraire). Car avoir des cheveux blancs n'est pas réjouissant, mais ne plus en avoir du tout...
Khalel a 10 ans. Il est allé chez le coiffeur. Depuis, Khalel a envie de mourir...
Fan de Ronaldo, il a demandé la même coupe que son footballeur préféré. Il arbore une « petite crête sur le dessus et le long de la tête, ce qu’il décrit comme un dégradé à l’espagnol » explique un article sur le site du Parisien, édition du Val d'Oise.
Dans un premier temps, Khalel est très fier de son nouveau look. C'est sans compter sur le jugement de sa maîtresse. « On dirait un Iroquois ! » s'est-elle exclamée. Et de convoquer Khalel et ses parents chez le directeur pour « coiffure extravagante ». Le gamin a ressenti ces remarques comme une humiliation, un véritable traumatisme. Depuis, « il me dit qu'il a envie de mourir » raconte sa mère très remontée contre l'enseignante. La coiffure ? elle la qualifie simplement « d'originale ». Plutôt que de chercher des noises à la maîtresse, la famille devrait s'en prendre aux footballeurs. De tous temps ils ont été épinglés pour leurs coupes étranges pour ne pas dire ratées, hideuses, ridicules...
Certes Khalel est malheureux aujourd'hui. Mais dans dix ans, quand il se reverra en photo, sa honte sera décuplée. C'est la loi de la mode capillaire : « Plus le temps passe, plus on trouve ses goûts d'antan à vomir. » De la raie sur le côté aux cheveux longs en passant par la coupe au bol, toutes les générations sont passées par là.
Et que Khalel se console : les cheveux ça repousse.