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mercredi 8 janvier 2025

Cinéma - Avec sa version de “Nosferatu”, Robert Eggers sort les griffes

Gothique et effrayante, Robert Eggers signe une version modernisée mais fidèle du Nosferatu de Murnau.


Le 25 décembre 2024, ce n’est pas le Père Noël qui arrive sur les écrans des cinémas mais la pire créature, la plus effrayante, imaginée par le 7e art. Nosferatu le vampire, un peu plus d’un siècle après le film de Murnau, revient hanter les nuits des spectateurs.

Un remake signé de Robert Eggers, prodige américain au style affirmé. Révélé par The Witch, il a depuis étonné et déçu. Ce retour aux sources du cinéma a de quoi réjouir les esthètes. D’entrée, la première séquence place la barre très haut.

Un cauchemar de la jeune héroïne (Lily-Rose Deep), tourmentée par une créature monstrueuse. Scène choc, alliant horreur, gothisme et dramaturgie. Le tout grâce à des images construites comme des tableaux. Le comte Orlok, Nosferatu (Bill Skarsgård) sous son aspect le plus horrible, n’apparaît que très fugitivement. Suffisamment cependant pour que l’on redoute son retour.

Les griffes du vampire

Ce sera dans son château des Carpates, quand il accueille le mari (Nicholas Hoult) de la femme qu’il convoite. Il vient lui faire signer les papiers d’une soi-disant acquisition immobilière. La séquence dans les montagnes enneigées et les ruines du manoir, sont terrifiantes. Ce n’est pourtant que le début de la tragédie.

De retour en Allemagne, le jeune homme va tenter de sauver son épouse. Mais cela paraît bien trop tard. Sous emprise de Nosferatu, elle semble possédée. Cela donne des passages nocturnes où l’on retrouve la terreur provoquée par la simple ombre planante d’une main prolongée par des ongles pointus, tels des griffes aiguisées comme des rasoirs, sur une Lily-Rose Deep en chemise de nuit blanche. Contraste plus efficace que tous les effets spéciaux numériques. Même s’ils ne sont absents de ce film, notamment dans la transformation du Comte en Nosferatu.

Plus qu’un hommage à l’œuvre originale de Murnau, le Nosferatu de Robert Eggers est un film personnel très abouti. Les décors sont minutieusement reconstitués, l’éclairage (naturel) provoque un effet angoissant supplémentaire, certains plans séquences apportent un plus au suspense et l’effroi surprend, même si on s’y attend. En plus de remplir son contrat de nous faire peur, Nosferatu est un exemple pour tous les réalisateurs qui oublient que le cinéma est un art et qu’ils peuvent, juste avec un peu de talent, transfigurer tout scénario, même le plus connu.

Film de Robert Eggers avec Lily-Rose Depp, Bill Skarsgård, Willem Dafoe, Nicholas Hoult

mardi 19 novembre 2024

Cinéma - “Sur un fil”, quand le rire lutte contre la maladie

Une acrobate, blessée, tente une reconversion en clown pour enfants malades. « Sur un fil », premier film sensible et très émouvant du comédien Reda Kateb.

On se croit trop souvent indestructible. Jo (Eloïse Sauvage), acrobate, passe des heures à répéter son numéro. Accrochée à sa corde à dix mètres au-dessus du sol, elle multiplie les figures. Elle est confiante. Un peu trop. Mais il suffit d’une demi-seconde d’inattention pour que tout soit remis en cause. Chute, jambe cassée, chômage. Mais pas d’indemnité pour cette intermittente du spectacle.

Elle n’a pas assez d’heures pour bénéficier de cette protection sociale. Alors, claudicante entre ses deux béquilles, elle va tenter une reconversion sur les conseils de son ami Gilles (Philippe Rebbot) : clown pour enfants hospitalisés. Si elle prend ça un peu à la légère, elle va vite découvrir un monde totalement différent.

Un monde où le public est en souffrance, où le rire a déserté les existences de ces petits malades, espérant guérir, redoutant la mort sans avoir presque rien connu de la vie.

La vie à l’hôpital

Pour son premier film en tant que réalisateur, Reda Kateb n’a pas choisi la facilité. Car il a l’ambition avec Sur le fil d’allier la comédie et l’émotion. Un pari souvent risqué, mais qui fonctionne à merveille dans ce cas précis. S’appuyant au plus près de l’expérience d’une véritable association, le cinéaste a soigné son casting. La dinguerie habituelle de Philippe Rebbot trouve son utilité quand il devient M. Poireau, le comparse de Roger Chips (Jean-Philippe Buzaud), véritable clown, formidable acteur.



Et pour découvrir ce milieu, Aloïse Sauvage distille naturellement grâce et tendresse. En devenant Zouzou, sorte de clown libellule au grand cœur, elle va réussir à rendre le sourire à Yacine (Massil Imine), gamin courageux, supportant les durs traitements pour vaincre une leucémie. L’émotion est vite au rendez-vous. Et malgré les pitreries du trio dans les couloirs ou dans l’intimité des chambres, le rire laisse parfois la place aux larmes.

Un film à portée sociale aussi, car il plonge le spectateur dans le quotidien de ces soignants (Sara Giraudeau en infirmière efficace et pleine d’empathie) souvent débordés par une masse de travail astronomique et des moyens humains de plus en plus limités. Eux aussi, sont Sur le fil toute la journée.


Film de Reda Kateb avec Aloïse Sauvage, Philippe Rebbot, Jean-Philippe Buzaud, Massil Imine

Reda Kateb : « Je me dévoile énormément dans ce film »

Venu en septembre dernier présenter son film en avant-Première au Méga CGR et au Méga Castillet, Reda Kateb avait fait le déplacement en compagnie de l’inspiratrice de son premier long-métrage, Caroline Simonds, fondatrice de l’association « Le Rire Médecin ».

Ensemble, ils ont expliqué la genèse de ce beau projet. « Même si je n’apparais pas à l’écran, souligne Reda Kateb, ce film me ressemble. Je me dévoile énormément, j’y ai mis un peu tout ce que je suis. C’est le milieu dans lequel se déroule l’histoire qui m’a inspiré. La plongée dans le monde des clowns à l’hôpital et un terrain où les personnages ne sont dans aucune posture, à nus, quand on n’est plus sur nos appuis et que la vie tient à pas grand-chose parfois. La maladie de l’enfant peut nous laisser désemparés mais elle est aussi vécue, avec le regard des clowns, dans une dimension autre que l’anxiété que je pouvais avoir avant de découvrir ce monde à l’hôpital. »

Pour Caroline Simonds, ce « film est le résultat d’une rencontre il y a plus de quatre ans grâce à mon livre* et d’un dialogue quotidien depuis. »

Une mutuelle compréhension et entraide essentielle pour Reda Kateb : « Je suis très heureux du retour des gens qui travaillent dans ce domaine et qui ont, d’une certaine manière, validé mon geste. C’est très important pour moi car je ne voulais pas les trahir. Jean-Philippe Buzaud, qui est clown à l’hôpital et qui a un des rôles principaux du film, m’a dit qu’il le vivait comme une forme d’hommage, de compréhension de leur métier. Mais je n’ai pas d’attente particulière si ce n’est de toucher les gens avec ce film. »

* « Le journal du docteur Girafe », éditions Thierry Magnier, 22 €

mercredi 7 août 2024

Cinéma - Toujours aussi “moche”, de moins en moins “méchant”


Beaucoup de Minions, un Gru de plus en plus sympathique, sa petite famille craquante et un nouveau méchant aussi horrible que prétentieux : petits et grands retrouvent tous les ingrédients qui ont fait le succès de la franchise « Moi, moche, méchant » depuis 14 ans.

Le quatrième opus de la série (à laquelle il faut rajouter deux Minions), change radicalement la donne. Gru a fait son grand coming out : finalement, il n’est pas méchant, mais au contraire très gentil, amoureux de Lucy et excellent père pour les trois terreurs que sont Margo, Édith et Agnès. Il a même mis sa science au service de l’Agence chargée de mettre en prison les méchants.

Le film s’ouvre sur la capture de Maxime le Mal, un ancien élève, comme Gru, de l’école du Mal. Mais quand ce dernier s’évade et jure de se venger en enlevant le fils de Gru et Lucy, rien ne va plus dans la famille, obligée de se cacher en endossant des identités d’emprunt. Nouveaux prénoms pour les filles, Lucy devient coiffeuse et Gru vendeur de panneaux voltaïques.

Le scénariste a eu fort à faire pour équilibrer les rôles des différents personnages. Excellente trouvaille avec Junior, bébé tyrannique, toujours en train de martyriser son père, complètement gaga. Lucy a un énorme potentiel comique et les filles apportent ce côté famille essentiel dans de telles productions.

Reste le meilleur, un méchant ridicule (classique) et des Minions déchaînés. Ces derniers vont mettre le bazar à l’Agence, tenter de protéger Gru et sa famille et finalement réussir à mettre hors d’état de nuire Maxime le Mal. Mais pas sans dégâts collatéraux dont quelques fous rires irrésistibles. Les petits apprécieront, les grands retomberont en enfance et ceux qui n’aiment pas devraient d’urgence entamer une séance de psychothérapie.

Film d’animation de Patrick Delage et Chris Renaud.


 

mercredi 31 janvier 2024

Cinéma - « Argylle », parodie futée d’un film d’espionnage

 

On retrouve dans Argylle, nouveau film de Matthew Vauhn (Kick-Ass, la série des Kingsman), toute son originalité doublée d’une saine autodérision sur les poncifs du genre. Il s’attaque cette fois au film d’espionnage pur et dur. James Bond devrait trembler. S’il ne craint pas les méchants, il ferait mieux de se méfier des persifleurs. L’agent secret, l’espion en chef, se nomme Argylle.

Grand, baraqué, toujours avec un coup d’avance, il est interprété par un Henry Cavill décidément meilleur comédien que ne le laissent entrevoir Superman ou The Witcher. Un espion trop beau pour être vrai. Après une scène d’ouverture qui relègue Tom Cruise et ses Mission Impossible au rang de film français barbant, on découvre qu’Argylle est l’invention d’Ely Conway (Bryce Dallas Howard), romancière célibataire qui partage sa vie de perpétuelle stressée avec Artie, un chat « tromignon ».

Tout se complique quand elle est abordée dans un train par un véritable espion, Wilde (Sam Rockwell), qui lui révèle que les intrigues de ses romans improbables sont en réalité tout à fait vraies. Ely va alors mélanger dans des scènes d’action au fort potentiel comique Argylle et Wilde. La suite est rythmée par une dizaine de coups de théâtre, rebattant sans cesse les cartes sur les identités de tous les protagonistes de ce film d’espionnage qui dynamite joyeusement un genre se prenant trop souvent au sérieux.

Le duo Conway-Wilde fonctionne à merveille, les comédiens en font des tonnes mais à bon escient et au final, même si les ultimes péripéties sont un peu sirupeuses, Argylle permet enfin aux spectateurs critiques de rire aux déboires des gentils comme des méchants.

Film de Matthew Vaughn avec Henry Cavill, Bryce Dallas Howard, Sam Rockwell, John Cena, Bryan Cranston

 

mercredi 20 décembre 2023

Cinéma - “Migration”, folle épopée d’une famille de canards

Un réalisateur français, Benjamin Renner, à la tête d’un dessin animé américain. C’est rare et particulièrement réussi. Partez sans hésiter à l’aventure avec cette famille de canards colvert. 


L’animation « made in France » est sans doute le meilleur atout du cinéma français à l’exportation. Les récentes réussites des Occitans de TAT ou de Miraculous en sont les démonstrations parfaites. Logiquement, les Américains d’Illumination (Les Minions), ont donc demandé à Benjamin Renner de superviser leur grosse production de fin d’année, Migration. Le cinéaste français s’est fait connaître en signant Ernest et Célestine, jolie histoire poétique. Le challenge était plus relevé pour Migration, film réalisé en 3D et destiné au monde entier.

L’histoire, signée Mike White, parle de famille, d’aventure et de solidarité. C’est l’automne dans la région du petit étang où vit cette famille de canard, les Colvert. Le père, Mack (Pio Marmaï), est le prototype du casanier absolu. Pour vivre heureux (et sans danger), le mieux est de vivre caché, toujours au même endroit, à proximité de ce tranquille petit étang.

Cap sur la Jamaïque 

La mère, Pam (Laure Calamy), aimerait changer d’air, montrer aux enfants, Dax et Gwen, le vaste monde. Quand un groupe de canards migrateurs fait escale à l’étang, l’envie de partir est très forte. Finalement, le père accepte de tenter l’aventure direction la Jamaïque. Mais ce beau parleur, un peu trop sûr de lui, s’égare rapidement et doit faire escale dans la grande ville de New York.

Pour retrouver le bon chemin, il devra demander conseil à un perroquet prisonnier chez un chef cuisinier spécialiste du… canard à l’orange. Mack, de pleutre, va devenir téméraire, notamment grâce à sa femme qui, elle, a du courage à revendre. Le parcours vers le sud sera mouvementé, plein d’embûches, de surprises et de rencontres.

Remarquable au niveau animation, Migration offre surtout aux spectateurs un scénario solide et fluide. Tout s’enchaîne, sans temps morts ni chansons presque inutiles comme l’autre sortie du moment chez Disney. Les deux séquences musicales sont parfaitement justifiées et apportent du sens au rapprochement entre les deux parents canards qui s’étaient un peu perdus de vue.

Les personnages secondaires (une matrone pigeonne, le perroquet neurasthénique ou les canards naïfs promis aux couteaux du chef cuisinier) apportent la diversité dans la distribution des rôles. Sans oublier Gwen, la petite sœur, craquante quand elle demande avec insistance quelque chose à son oncle, le placide Dan qui a la voix de Danny de Vito dans la version originale.

Film d’animation de Benjamin Renner et Guylo Homsy avec les voix de Pio Marmaï et Laure Calamy
 

samedi 9 septembre 2023

Cinéma - “La plus belle pour aller danser” est disponible en DVD


« Une fille ou un garçon ? »
Les paroles de la chanson d’Indochine illustrent parfaitement La plus belle pour aller danser (Universal), premier film de Victoria Bedos.

Marie-Luce (Brune Moulin) est amoureuse d’Émile. Mais ce dernier ne la remarque pas. Pour intégrer son cercle d’amis, elle se déguise en garçon et devient Léo. Une idée soufflée par son meilleur ami, Albert. Un vieux monsieur qui vit chez elle et qui est une nouvelle fois merveilleusement interprété par un Pierre Richard de plus en plus incontournable en papi loufoque du jeune cinéma français.

Léo ayant de plus en plus de succès, Marie-Luce s’interroge et le film, émouvant, aborde avec un prisme différent la problématique du genre.

lundi 20 juin 2022

Cinéma - Le téléphone de la peur sonne dans “Black phone


"Black phone", film de Scott Derrickson avec Mason Thames, Madeleine McGraw, Ethan Hawke

Les histoires d’enlèvements et de séquestration sont de plus en plus à la mode. Nouvelle version, avec Black Phone, film Blumhouse adapté d’un roman de Joe Hill. Dans une petite ville de province, depuis quelques semaines, les adolescents sont inquiets. Les disparitions se multiplient, les rumeurs vont bon train. Selon les ragots, un « Attrapeur » capture les jeunes qui ont prononcé son nom. Une erreur que ne fera jamais Finney (Mason Thames), l’archétype du jeune intello harcelé au collège. Il n’est pas très bon au base-ball, est passionné par les fusées et n’a que peu d’amis. Par chance il bénéficie de la protection d’un des caïds, expert en art martial. Il l’aide pour ses devoirs en maths. 

Tout bascule quand le protecteur est enlevé, puis c’est Finney qui tombe dans le piège de l’Attrapeur. Rapidement, le film devient plus angoissant, montrant longuement les vaines tentatives de Finney pour quitter sa prison. Une cave en béton, avec juste un matelas et un téléphone noir accroché au mur. Un de ces vieux combinés à cadran (l’action se situe dans les années 70). Un téléphone qui sonne régulièrement, terrifiant le prisonnier. 

Dans ce film de Scott Derrickson, le rôle du méchant est tenu par Ethan Hawke, assez peu méconnaissable, le visage recouvert de masques particulièrement horrifiques.

mercredi 26 septembre 2018

DVD et blu-ray - Les peurs enfantines de Stephanie



Seule dans sa grande maison, Stephanie , 6 ans, tente de survivre. Elle parle beaucoup à une peluche, Francis, et parfois tente de réveiller son frère. Mais ce dernier est mort. Et en état de putréfaction avancée. La nuit, un monstre rode. Ce film d’horreur (où on retrouve Ana Torv, l’héroïne de Fringe), intrigue beaucoup dans la première demi-heure. La suite est plus convenue mais reste quand même très effrayante.

➤ «Stephanie», Universal

mercredi 12 septembre 2018

DVD et blu-ray - Action mortelle ou vérité tueuse ?


Parmi les nombreuses habitudes des teenagers américains qui laissent le public français dubitatif, le springbreak est sans doute le plus étrange. Par contre, le jeu Action ou vérité a traversé les frontières.

Ce petit film d’horreur de Jeff Wadlow joue sur les deux tableaux. Tout débute lors de cette semaine de fiesta au Mexique. Dans une église désaffectée, un groupe d’amis (trois garçons, trois filles), se retrouve piégé par un démon. Leur jeu d’action ou vérité n’a plus de fin et les conséquences sont de plus en plus dramatiques. Avec une régularité de métronome le groupe diminue. Morts violentes et spectaculaires. Une partie de l’intrigue, sentimentale évidemment, tourne autour de la rivalité entre les deux meilleures copines (Lucy Hale et Violett Beane) se disputant Lucas (Tyler Posey).

Pas de monstres horrifiques mais quelques trouvailles effrayantes comme le sourire grimaçant des personnes possédées par le démon. Le DVD comme le blu-ray proposent un making-of assez dé- taillé sur l’origine du projet et les avis des véritables interprè- tes sur le jeu ? Jeu auquel ils avouent avoir tous joué dans leur jeunesse.

➤ « Action ou vérité », Universal Pictures Vidéo, 14,99 € le DVD, 16,99 € le blu-ray.

lundi 6 août 2018

DVD et bluray - Alicia Vikander, la nouvelle Lara Croft


17 ans. Il y a 17 ans d’écart entre la personnification de la première Lara Croft en 2001 par Angelina Jolie et la seconde, Alicia Vikander en 2018. Un laps de temps suffisant pour abandonner toute comparaison entre les deux comédiennes.

La jeune Suédoise après quelques beaux succès aux USA a de plus en plus le vent en poupe et sa prestation, toute en force et souplesse, comme dans le jeu vidéo d’origine, fait qu’elle devrait encore marquer des points et continuer sur sa lancée. Le film a rapporté pas moins de 273 millions de dollars tous pays confondus.

La nouvelle version, signée du norvégien Roar Uthaug, reprend le scénario original : Lara Croft, fille d’un explorateur disparu, cherche à le retrouver. Première destination le Japon. Tournées dans plusieurs pays, la majorité des scènes en exté- rieur ont cependant été réalisées en Afrique du Sud.

Aventure, charme et action : le tiercé gagnant.

➤ « Tomb Raider », Universal Vidéo.

dimanche 5 août 2018

DVD et bluray - Revoilà les robots de Pacific Rim


Il est toujours compliqué de signer une suite à un gros succès cinématographique. «Pacific Rim » de Guillermo del Toro avait fait des prouesses au boxoffice. Mais la suite n’a pas pu être réalisée par le cinéaste oscarisé avec « La forme de l’eau ».

La première difficulté aura été de trouver un successeur. Steven S. DeKnight, surtout connu pour ses séries (Daredevil ou Spartacus) relevait le défi. Second écueil, trouver le remplaçant d’Idriss Elba. John Boyega, auréolé de sa prestation dans Star Wars, endossait le rôle du fils de Pentecost.

L’action se déroule 20 ans après le premier épisode. La menace Kaiju est de retour. Le reste du film est surtout prétexte à multiplier les combats entre aliens gigantesques et robots terrestres, les Jaegers. La sortie en blu-ray de cette grosse production offre une ribambelle de bonus.

En plus des scènes coupées et des commentaires audio du réalisateur, le making of est découpé en une dizaine de chapitres du « Hall des hé- ros » à la génération suivante des Jaegers.

Du grand spectacle dont on ne se lasse jamais.

 ➤ « Pacific Rim Uprising », Universal Vidéo

dimanche 10 juin 2018

DVD et blu-ray - Après "Pentagon Papers", la liberté de la presse, inscrite dans la constitution... américaine


Steven Spielberg est un surdoué du cinéma. À l’aise dans les films d’aventures, visionnaire dans la science-fiction, il sait aussi raconter des histoires vraies avec un sens du suspense inégalable. Dans « Pentagon papers », le sujet n’est pas spécialement cinématographique. Pourtant on est happé par le rythme, la tension et les rebondissements de ce film sur le rôle de la presse dans une démocratie. L’action se dé- roule au début des années 70. Nixon est président des ÉtatsUnis et continue la guerre du Vietnam, débutée depuis des années. Les forces américaines, malgré la mobilisation de milliers de jeunes recrues, ne parviennent pas à contenir les révolutionnaires vietnamiens. En fait, depuis des années, des rapports secrets annoncent la défaite US. Mais pour ne pas perdre leur « honneur », les présidents successifs s’entêtent.

L’opinion gronde, la jeunesse se rebelle. C’est à ce moment que les rapports secrets sont exfiltrés et communiqués à la presse. Le film raconte dans un premier temps la rivalité entre le Washington Post et le New York Times. Le second sort le scoop. Mais Nixon obtient de la justice la suspension de la série d’articles.

Quand Ben Bradlee (Tom Hanks), le rédacteur en chef du Post, récupère à son tour l’intégralité des rapports, il veut se lancer dans leur analyse. Mais pour cela il doit obtenir l’aval du patron de son journal. En patronne en l’occurrence, Kay Graham (Meryl Streep).

Ce film, qui a multiplié les nominations aux Oscars et Golden Globes, aborde plusieurs thématiques. La première du lanceur d’alerte, les Pentagon Papers étant récupérés et divulgués par un ancien marine. Celui du pouvoir des femmes, Kay Graham devant sans cesse se battre pour imposer ses choix face à un conseil d’administration entièrement masculin. Il est aussi question de concurrence mais surtout de liberté de la presse. Et sur ce dernier point, saluons la décision de la cour Suprême qui a clairement soutenu les journalistes face à un pouvoir, même élu démocratiquement.

Bref, un biopic totalement dans l’actualité.

➤ « Pentagon Papers », Universal, 19,99 € le DVD, 22,99 € le blu-ray

vendredi 23 mars 2018

DVD et blu-ray : La mort sans fin de "Happy birth dead"

Quitte à faire dans la référence, les distributeurs de ce film auraient dû pousser la logique jusqu’au bout et le renommer «Une mort dans fin». Genre « Un jour sans fin », mais en négatif inversé. Le principe de la journée qui se ré- pète à l’infinie est au centre de « Happy Birth Dead », film de genre malicieux et sans prétention. Le genre c’est l’horreur, le gore, le tueur en série sévissant sur un campus rempli de jolies étudiantes aussi mignonnes que bêtes.

La première d’entre elles c’est Tree (Jessica Rothe). Blonde superficielle, elle sort avec un de ses profs (marié par ailleurs), est odieuse avec sa colocataire et devient ingérable quand elle boit trop. Ce qu’elle a fait visiblement la veille quand son téléphone la réveille à 9 heures. Elle est dans la chambre d’un étudiant, Carter (Israël Broussard) mais ne se souvient plus du tout comment elle a atterri là. Carter la rassure : elle était simplement trop ivre pour rentrer seule, il l’a portée, puis a dormi chez un de ses amis. La tête comme un chaudron elle entame cette journée de cours exceptionnelle. Pour deux raisons. La première : c’est son anniversaire. La seconde : elle sera mortellement poignardée en soirée par un inconnu au visage masqué.

Tree est le prototype de la garce. Aussi quand elle est sur le point de se faire découper en morceau, on ne la regrette pas. Comme dans les films d’horreur, la fameuse méchante de service est toujours la première à mourir. Mais au premier coup de couteau, Tree se réveille de nouveau dans la chambre de Carter. Même jour même heure. Elle se souvient de tout. Et la voilà qui repart pour un tour. Une accumulation de morts violentes changeant parfois au gré de ses tentatives de démasquer le tueur.




Le film de Christopher Landon tient le spectateur en haleine, même si le nom du coupable, malgré pléthore de suspects, est vite éventé. On apprécie particulièrement le changement dans la personnalité de Tree. Cet anniversaire mortel sans fin lui permet de prendre conscience comment elle est nulle et dé- testable. Combien de morts violentes pour qu’elle s’amende ? Le DVD regorge de bonus. Quelques scènes coupées ainsi qu’une fin alternative, un peu gadget mais qui aurait retourné une nouvelle fois le public.

➤ « Happy Birth Dead », Universal, 14,99 € le DVD, 16,99 € le blu-ray

mercredi 20 décembre 2017

DVD et blu-ray : Cette blonde, c’est de la bombe



Charlize Theron en «Atomic Blonde » c’est de l’action toutes les 30 secondes, du charme toutes les minutes et des rebondissements tous les quarts d’heure. Un film survitaminé, sorte d’ovni à base d’espionnage, se déroulant entre Berlin Ouest et Est, les trois jours au cours desquels l’Histoire a basculé et le Mur abattu. Reste que sur place, les différents services secrets sont toujours actifs et en plein chambardement. Une liste, recensant tous les agents en poste à Berlin, des deux côtés, est mise à prix. Tous la veulent, des Britanniques aux Russes en passant par les Français et bien évidemment les Américains.
Le meilleur agent anglais abattu, le MI décide d’y envoyer Lorraine Broughton (Charlize Theron) pour récupérer la liste et surtout démasquer un agent double. Le film de David Leitch en plus de nous plonger dans le Berlin de la fin des années 80 (avec la bande originale top de chez top, de David Bowie à The Clash en passant par Nena et son 99 luftballons), film Charlize Theron sous toutes les coutures, habillée, peu vêtue, entièrement nue. Belle ou amochée. Car l’espionne prend beaucoup de coups au cours du film et plus on approche du dénouement, plus ses jolis yeux sont cernés, ses lèvres explosées et ses jambes couvertes de bleus.
De l’action et un beau retournement de situation dans les dernières minutes. Du grand art. 
➤ « Atomic Blonde », Universal vidéo, 14,99 € le DVD, 17,99 € le blu-ray

samedi 2 décembre 2017

DVD : l'amour éternel en colle

« Deux heures de colle ! » Qui n’a jamais entendu cette phrase durant sa scolarité ? Des retenues interminables...

Au sens propre pour Benjamin (Arthur Mazet) qui découvre que ces deux heures se répètent éternellement. Ce film d’Alexandre Castagnetti lorgne vers deux films cultes : « Un jour sans fin » et Breakfast Club ». Tourné dans un lycée désaffecté, il offre une jolie palette à l’acteur principal, entouré de jeunes talents et épaulé par Thomas VDB en pion taré. Le côté fantastique est rapidement gommé pour laisser la place à plus d’humanité. Sans oublier une rafale de gags.
Et si vous hésitez encore à acheter ce DVD, sachez que Sonia Rolland, dans un petit rôle d’infirmière sexy, y exhibe ses seins !
➤ « La colle », Universal, 14,99 €

jeudi 7 septembre 2017

DVD et blu-ray : "Get out", nuit noire dans une famille blanche


Non, Chris n’aurait pas du aller passer un weekend chez les parents de sa petite amie. Non seulement ils vivent dans une grande maison isolée dans les bois et au bord d’un lac, mais ils sont Blancs. Or, Chris (Daniel Kaluuya), photographe new-yorkais, est un pur produit de cette Amérique d’Obama qui a donné sa chance aux Noirs. Il a hésité avant de partir, mais sa copine, Rose (Allison Williams, vue dans la série «Girls» de Lena Dunham) le rassure. Ils ne sont pas racistes. Le père aurait même voté Obama une troisième fois s’il avait pu. Reste que l’ambiance est un peu particulière dans cette vaste demeure bourgeoise. D’autant que les domestiques, une cuisinière et un jardinier, sont Noirs. Bienvenue dans l’Amérique des clichés.
Mais Chris commence vraiment à flipper quand la mère de Rose veut l’hypnotiser. Pour lui faire passer son envie de fumer...
Autant critique sociale des USA que film d’horreur maî- trisé de bout en bout, «Get Out» de Jordan Peele fait peur dans tous les sens du terme. Et même sans la fin alternative proposée dans les bonus du DVD, beaucoup plus noire que celle retenue dans la version finale
➤ «Get Out», Universal Vidéo, 16,99 € le DVD, 19,99 € le blu-ray

mercredi 12 juillet 2017

DVD et blu-ray : « Split » ou la horde qui est en nous



A la base, « Split », film horrifique de M. Night Shyamalan,est une réflexion médicale assez élaborée sur le trouble dissociatif de l’identité. Le scénario est basé en grande partie sur les relations entre un patient(James McAvoy) et sa psychiatre (Betty Buckley). Le malade souffre de ce fameux trouble, mais puissance 23. Quand le docteur le reçoit,il est parfois Dennis ou Patricia à moins qu’il n’ait endossé l’identité de Hedwig, Kevin ou Barry Ils sont 23 au total, une véritable horde. Pour en faire un film passionnant, ce qui est le cas, il fallait trouver un ressort particulier et surtout un acteur hors normes. L’idée c’est que parmi les multiples identités qui se disputent la même enveloppe charnelle, se trouve un vrai psychopathe. Au dé- but du film, trois jeunes filles, après un anniversaire, se font raccompagner chez elles par un parent. Mais l’adulte n’a pas le temps de pénétrer dans l’habitacle que Dennis prend sa place.Trois coups de gaz somnifère et les filles se réveillent enfermées dans une pièce sans fenêtre, meublée de lits de camps.
■ Formidable James McAvoy
Un long cauchemar va débuter pour le trio car si Dennis n’ose pas trop les toucher, il n’en va de même de Patricia. Mais parfois c’est Helwig qui vient apporter les repas aux prisonnières. Helwig,de son propre aveu, est un gamin de 9 ans. Il va nouer une relation plus poussée avec Casey (Anya Taylor Joy), celle des trois qui comprend le plus vite ce qui leur arrive. Casey introvertie, taciturne, dure. Un traumatisme dans l’enfance l’a transformée. Elle saura manipuler Helwig pour tenter de s’échapper.
Le nouveau film de M. Night Shyamalan est un petit bijou de précision et d’intelligence. On pourrait lui reprocher d’être très bavard, voire beaucoup trop, mais les longs dialogues entre le malade et son toubib donnent toute leur intensité aux différents changements de personnalités. James McAvoy, dans ce rôle totalement fou, a été salué par la critique et le public car avec simplicité, il parvient parfaitement à passer d’homme à femme, d’adulte à enfant, de lettré à brute épaisse. Le final, avec un soupçon de fantastique, est expliqué dans les bonus parle réalisateur qui en une simple phrase dévoile son idée de départ. Mais on n’en dira pas un mot ici car dans les films de ce réalisateur talentueux mais parfois inégal, la fin est toujours surprenante, voire multiple puisqu’une alternative est proposée dans les suppléments.

➤ « Split », Universal Pictures Video, 14,99 € le DVD, 17,99 € le blu-ray


jeudi 8 juin 2017

Série télé : un "Ennemi public" belge de qualité



Contrairement à une image trompeuse, la Belgique n’est pas uniquement un plat pays. On y trouve aussi une région vallonnée recouverte de forêts sombres et humides. Les Ardennes sont au centre de cette série policière en 10 épisodes produite par la RTBF. La Belgique, célèbre aussi pour ses tueurs en série d’enfants. Un des personnages principaux, Guy Béranger, ressemble un peu à Marc Dutroux. Béranger est un tueur d’enfant qui vient de terminer sa peine de prison. Il veut devenir moine et intègre l’abbaye de Vielsart, dans une petite commune. Les habitants sont hostiles. Chloé Muller, policière taciturne au passé violent, est chargée de le convoyer et de le surveiller. Le protéger aussi, bien malgré elle. Quand une fillette est retrouvée assassinée,tous les soupçons se portent vers Béranger.
Ambiance trouble et suspicieuse, fêlures, secrets et vestiges de vieilles croyances transforment ce polar en quête initiatique pour tous les personnages. Le tout dans des décors superbes de noirceur, porteurs d’une angoisse sourde qui prend aux tripes.
➤ « Ennemi Public », Universal Vidéo, coffret quatre DVD, 24,99 €

samedi 20 mai 2017

DVD et blu-ray : Insomnies cauchemardesques avec "Nocturnal animals" de Tom Ford


Les scènes d'ouverture ou les génériques de certains films sont déstabilisants, voire répulsifs. Ne tombez pas dans le panneau des premières minutes de « Nocturnal animals » de Tom Ford avec Amy Adams et Jake Gyllenhall. On découvre avec effroi un happening artistique que l’on peut considérer, au mieux de grotesque, au pire, comme le personnage joué par Amy Adams, de médiocre. Médiocre cet art contemporain exposé par une galeriste qui a réussi. Médiocre comme sa vie privée, entre villa de luxe, personnel pléthorique, mari gravure de mode dans la finance et fille prometteuse. Des symboles de réussite qu’elle rejetait du temps de son premier mariage avec un jeune écrivain. 20 ans plus tard, en plein doute existentiel, elle reçoit le nouveau manuscrit de cet homme qu’elle a toujours aimé. Une histoire violente, de viol et de vengeance, dans laquelle elle se reconnaît.


Film troublant et parfois glauque, cette réalisation de Tom Ford, entre thriller et expérience artistique fait partie de ces œuvres qui provoquent plus de questionnement au sein du public que de réponse. Une noria de pistes, de références et de croisement des situations qui en font une œuvre unique, forte et pleine de ces interrogations existentielles qui, malgré tout, nous font mieux comprendre la vie.
 ➤ « Nocturnal Animals », Universal, 19,99 €


vendredi 19 mai 2017

Série Télé : « The Code », l’Australie entre nature et technologie

Série australienne imaginée par Shelley Birse, « The Code » plonge le spectateur dans les deux facettes de l’Australie contemporaine. D’un côté Lindara, petite localité perdue au milieu du bush et de l’autre Canberra, la capitale de cette fé- dération d’états. Le contraste est d’autant plus grand qu’à Lindara, il y a essentiellement des paysans, souvent métissés avec des aborigènes alors que l’intrigue dans la capitale se déroule dans le bâtiment du gouvernement, avec rivalités entre ministres, presse d’investigation et secrets de conseillers très ambitieux.


Tout commence par la mort d’une adolescente. La voiture a eu un accident. Son fiancé ne se souvient de rien si ce n’est d’un camion croisé en pleine nuit. L’institutrice des deux adolescents veut que la vérité éclate et contacte un journaliste de Canberra. Ce dernier, véritable hé- ros de la série, a un frère autiste, passionné d’informatique qui a déjà été plusieurs fois inculpé de piratage.
On aime dans cette série les paysages gigantesques de Lindara et la beauté glacée de Canberra, stricte et moderne. Les acteurs sont inconnus mais excellents, notamment Ashley Zukerman qui interprète le hacker et la jeune et très belle Adele Perovic, petite amie de ce dernier mais au rôle plus trouble qu’il n’y paraît. Une première saison de six épisodes qui verra sa conclusion dans la saison 2, de six chapitres également et qui sera mise en vente mi juillet.
 ➤ « The Code », Universal, coffret de deux DVD, 15 €