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vendredi 31 janvier 2025

Cinéma - “Maldoror” : gendarme idéaliste face à l’horreur

Librement inspiré de l’affaire Marc Dutroux en Belgique, ce thriller de Fabrice du Welz mélange quête personnelle de justice, guerre des polices et soupçons sur un réseau de pédophiles.

Pour aborder l’affaire du pédophile Marc Dutroux qui a bouleversé la Belgique (et au-delà), Fabrice Du Welz a beaucoup gambergé. Il avait 20 ans quand l’homme le plus recherché de Belgique a été arrêté après une succession invraisemblable d’erreurs et d’errements sur fond de guerre des polices. Profondément marqué par le climat de l’époque, le cinéaste qui a fait ses premières armes dans l’horreur, a trouvé la solution quand il a envisagé de raconter les faits à travers les actions d’un « homme traumatisé par la culpabilité » et d’en modifier l‘épilogue en écrivant une « uchronie, jusqu’au fantasme de justice dont nous avons été privés par ses nombreux dysfonctionnements ».

Paul Chartier (Anthony Bajon), est un jeune gendarme en poste à Charleroi. Ses collègues, prototypes des fonctionnaires sans illusion, évitant les ennuis quitte à laisser les délinquants en liberté, pensent qu’il fait du zèle. En fait, Chartier cherche à racheter les fautes de son père. Devenir exemplaire pour faire oublier le passé de son géniteur, braqueur incarcéré pour meurtre.

Dans cette Belgique ouvrière, en pleine crise sociale, la disparition de deux fillettes est à la une de tous les journaux. Chartier veut les retrouver. Il va chercher la moindre piste et se focaliser sur un certain Marcel Dedieu (Sergi Lopez), déjà condamné et surveillé par une petite cellule nommée Maldoror. Chartier la rejoint, tente de trouver des preuves mais est rapidement freiné par sa hiérarchie (Laurent Lucas). Il va dès lors la jouer solo, oubliant les procédures, mettant son emploi, sa vie et sa famille en danger.

Très long pour un film européen (2 h 35 mn), Maldoror est construit comme une tragédie. Au début, tout sourit à Chartier. Il se marie, a une petite fille et un boulot a priori exaltant. La réalité de la Belgique, pays où tout est toujours plus compliqué qu’ailleurs, lui revient tel un boomerang en pleine tête. Son intime conviction de la culpabilité de Dedieu l’entraîne dans une chute inéluctable.

Finalement, le pédophile sera arrêté, mais l’histoire de Chartier ne s’arrête pas là. Qui a protégé cet homme ? Fournissait-il des personnalités en « chair fraîche » par l’intermédiaire d’un notable (exceptionnelle composition de Jackie Berroyer, méconnaissable) ? Comment a-t-il pu s’évader quelques heures ? Beaucoup de questions sans réponses et de soupçons planent encore sur le Royaume de Belgique. Le film, Maldoror, n’apporte pas de solution. Sauf sur un point précis. Mais cela reste de la pure uchronie.

Film de Fabrice Du Welz avec Anthony Bajon, Alba Gaia Bellugi, Alexis Manenti, Sergi Lopez, Laurent Lucas, Béatrice Dalle

 

dimanche 18 août 2024

Roman - Pâquerettes en fête


Les Pâquerettes où se déroule l’action du roman de Corinne Hoex, c’est une maison, ou home, de retraite en Belgique. En France on parle d’Ehpad et c’est tout de suite moins poétique. Et de la poésie, voire des moments de détente, ou de bonheur, il n’y en a plus beaucoup dans la vie de ces pensionnaires, surnommées affectueusement par l’autrice Les reines du bal.

Pourtant, malgré les décennies qui pèsent sur les articulations et empêchent la bonne circulation des idées entre les neurones, elles semblent pleines d’esprit et parfois très vertes. En chapitres très courts, Corinne Hoex aborde différents aspects de la vie des pensionnaires. De leurs incompréhensions face aux évolutions de la vie moderne comme cette pauvre Mme Prunier, constatant qu’à la banque un code n’est plus nécessaire, seules ses empreintes digitales sont exigées. Empreintes totalement effacées par une vie de labeur. « Mes doigts sont trop usés pour l’avenir » constate-t-elle dépitée.

Certaines sont un peu plus déboussolées, « débranchées » comme l’explique un médecin à Mme Chapelier pour lui faire comprendre qu’elle est atteinte de sénilité.

Le meilleur reste la passe d’armes entre Simonard et Prunier à propos de dignité. Pas commodes les reines du bal quand elles ne sont pas d’accord.
« Les reines du bal », Corinne Hoex, Grasset, 96 pages, 14 €

mardi 13 août 2024

BD - Fantastique Jean Ray


Écrivain tombé dans l’oubli, Jean Ray a signé des centaines de romans populaires dont de très nombreux ayant pour héros Harry Dickson, surnommé le Sherlock Holmes américain. Pourtant ses aventures se déroulent à Londres et le romancier est Belge… Une littérature populaire, inventive, sans limite dans les trouvailles croquignolesques.


Doug Headline et Luana Vergari proposent des adaptations en BD des meilleurs récits. Après Mystérias, le tome 1, découvrez la suite, La cour d’épouvante, toujours avec Onofrio Catacchio. Le détective privé est sollicité par Hamilton, un riche industriel en proie à des rêves épouvantables. Chaque nuit, il se retrouve face à 11 juges masqués, la cour d’épouvante, qui veut lui faire payer ses exactions.

Délire ou mystification ? Harry Dickson, avec son fidèle adjoint Tom Wills, va passer quelques nuits dans le manoir de Hamilton et découvrir que derrière cette incroyable histoire il y a un chantage mené par le méchant de la série, Mystérias !

Si l’intrigue a un peu vieilli, on appréciera quand même la richesse de cet univers : hypnose, monde horrifique des forains, mythologie indienne et apologie de la modernité. Un étrange mélange fournisseur d’une intrigante nostalgie.

« Harry Dickson, La cour d’épouvante » (tome 2), Dupuis, 64 pages, 15,95 €

mardi 24 octobre 2023

Cinéma - Des amours passées ne faisons pas table rase

« Le syndrome des amours passées », film d’Ann Sirot et Raphaël Balboni avec Lucie Debay, Lazare Gousseau, Nora Hamzawi, Florence Loiret-Caille.

Film belge, Le syndrome des amours passées fait partie des rares réalisations de cette fin d’année 2023 qui sort un peu du convenu. Écrit et réalisé par un couple de jeunes réalisateurs, le film raconte la quête d’enfant de Sandra (Lucie Debay) et Rémi (Lazare Gousseau). 

Elle approche de la quarantaine et craint rater la dernière occasion. Ils sont suivis par un scientifique qui ramène d’un congrès aux USA un nouveau protocole : Pour débloquer la situation, il faut que chaque composante du couple refasse l’amour avec tous ses partenaires passés. Les consentants uniquement… Sandra et Rémi vont aller puiser dans leurs souvenirs pour en tirer une liste plus ou moins importante. Plus d’une vingtaine pour madame, seulement trois pour monsieur. Ce premier déséquilibre est une première source de gags pour un film qui au début ne fait pas dans la dentelle. Car Sandra y va franco pour aligner les soirées libidineuses débloquantes. 

Pour Rémi, c’est plus compliqué. Parmi les trois, il y a sa sœur (Nora Hamzawi). Exactement, la fille de l’homme avec qui sa mère a refait sa vie. Mais qu’il considère désormais comme sa sœur. Et sa dernière petite amie avant Sandra ne répond pas à ses sms, mails et autres coups de téléphone. Alors pour rééquilibrer le deal, Sandra lui conseille de rencontrer des femmes sur des sites. 

La thérapie pour avoir un enfant va lentement mais sûrement avoir de graves conséquences sur l’équilibre de ces deux amoureux fous. Le spectateur rit un peu moins, se questionnant sur ce faux libertinage, parfois liberticide. Un film réjouissant, torride parfois, poilant (dans tous les sens du terme) et qui au final se termine par une jolie pirouette très positive.

mercredi 13 septembre 2023

Cinéma - “La petite”, orpheline avant même de naître

La GPA (gestation pour autrui) se transforme en film émouvant et sensible avec un Fabrice Luchini bouleversant.


Elle aurait dû avoir deux pères et pas de mère. Mais La petite, pas encore née, se retrouve orpheline avant l’heure. Ses deux papas meurent dans un accident d’avion alors qu’elle n’est qu’un fœtus dans l’utérus d’une mère porteuse. Abandonnée de tous ? C’est sans compter avec l’opiniâtreté d’un des grands-pères.

Adapté du roman Le berceau (Flammarion) de Fanny Chesnel, ce film réalisé par Guillaume Nicloux, en plus de parfaitement expliquer le phénomène de la gestation pour autrui, tolérée en Belgique, aborde frontalement le problème des droits des mères porteuses. Joseph (Fabrice Luchini) est un ébéniste vivant en retrait depuis la mort de son épouse d’un cancer. Il a encore des relations avec sa fille, Aude (Maud Wyler) mais n’a plus vu son fils depuis un an. Quand il est prévenu de sa mort probable dans un accident d’avion, il a l’impression d’avoir manqué quelque chose. Comme si la relation avec son garçon avait dérapé à un moment sans qu’il ait le courage de réagir. Sa mort brutale le plonge dans un abîme de questions.

Une grosse dépression aussi. Comme pour retrouver espoir en la vie, il va s’accrocher à la dernière trace de son fils. Avec son compagnon belge, ils désiraient un enfant. Contre une grosse somme d’argent, ils avaient fécondé un ovule avec le sperme du fils de Joseph. Le bébé, une petite fille, prospère dans le ventre de Rita (Mara Taquin), une jeune Belge de Gand, la mère porteuse. Joseph va tout quitter pour tenter de retrouver cette jeune femme. Le film, après un début empreint de tristesse, prend une tournure plus légère avec la quête de la non-mère par le presque grand-père.

Quel avenir pour la petite fille ?

Le Français de 68 ans est perdu dans la ville de Gand, moderne et connectée. Il tombe presque par hasard sur la jolie Rita, passablement énervée car elle sait qu’elle ne touchera pas la seconde partie de son « salaire ». Comme dans le roman, le film prend alors un tour intimiste et psychologique, détaillant l’évolution des relations entre ces deux opposés qu’une petite fille en devenir relie inexorablement.

Une partition sensible où Fabrice Luchini, loin de ses rôles parfois grandiloquents, rend une copie parfaite d’humanité et de touchante tendresse. Envers la jeune mère en galère qu’il parviendra à amadouer (à moins que cela ne soit l’inverse) mais aussi de la petite fille à qui il souhaite plus que tout donner un avenir familial stable. Comme un ultime devoir envers son fils.

Film de Guillaume Nicloux avec Fabrice Luchini, Mara Taquin, Maud Wyler, Veerle Baetens.

dimanche 26 mars 2023

DVD et blu-ray - « Close » ou comment faire son deuil de l’amitié

Grand prix au festival de Cannes, nommé aux Oscars, le film belge de Lukas Dhont est un bloc d’émotion surfant sur l’amitié défunte de deux jeunes garçons.

Ils ont 13 ans, sont amis depuis des années et passent de merveilleuses vacances entre courses dans les champs, guerre imaginaire et nuit à se raconter des histoires, à spéculer sur leur avenir. Rémi (Gustav de Waele) et Léo (Eden Dambrine) se retrouvent à la rentrée. Ils intègrent le collège, sont dans la même classe par chance. Mais très vite l’ambiance change. Dans cette grande compétition et concours permanent entre adolescents, ils font figure de bêtes à part.


Leur amitié fusion est incomprise. Interprétée. Pour preuve, une fille leur demande tout de go s’ils sont en couple. Si Rémi, le plus introverti, n’est pas gêné, Léo, plus regardant à son image, réfute violemment cette interrogation. Comme si effectivement il ne voulait pas reconnaître l’évidence.
Pourtant il ne s’est jamais rien passé entre eux deux. Les scènes du début du film sont sensuelles, douces, pleines de complicité. Mais rien qui ne va au-delà d’une amitié forte. Même si ce sont deux garçons. C’est le message qu’a voulu faire passer le réalisateur, qui a souffert de ces jugements dans son enfance. Léo, pour faire cesser les bruits, rejette son meilleur ami, préférant rejoindre une bande plus masculine, qui parle foot et pratique le hockey sur glace, sport viril par excellence.

La fin de cette amitié, brutale, va perturber Rémi. Il ne comprend pas, se retrouve déboussolé, comme abandonné. La fin du film ne montre que Rémi, seul, perdu, de plus en plus coupable de cette attitude dictée par les diktats de la masculinité. Il va se rapprocher de la mère de Rémi, interprétée par une Émilie Dequenne qui apporte une humanité fragile à un drame déchirant.

La sortie en DVD et blu-ray (Diaphana) de ce film alors qu’il était en compétition aux Oscars, s’accompagne par un court bonus mais très éclairant. Une entrevue avec le réalisateur qui explique le processus d’écriture, ses sources d’inspirations et le casting.

dimanche 19 mars 2023

BD - Simenon, l’écrivain avant Maigret

En cette année 2023, on célèbre le 120e anniversaire de Georges Simenon. En plus de la réédition de l’intégrale de ses romans durs aux Presses de la Cité, le romancier belge est au centre de ce roman graphique retraçant les premières années de sa vie.

C’est Rodolphe, scénariste de BD lui aussi prolifique, qui se charge du scénario. Il a confié ces 120 pages à Christian Maucler, son complice dans la réalisation des enquêtes du commissaire Raffini (11 titres en 1994 et 2018). 

Ce n’est pas toute la vie de Simenon que les auteurs racontent, seulement ses débuts, jusqu’à l’apparition de son héros le plus célèbre, le commissaire Maigret en 1932.

Tout débute à Liège. Le petit Georges est un lecteur compulsif. Il découvre les grands romans d’aventures du moment, les classiques et les nouveautés aussi. Quand il doit devenir autonome financièrement, il tente sa chance dans le journal local. Chargé des faits divers à la Gazette de Liège, il acquiert un style et se frotte au monde des voyous. Il aime aussi profiter de la nuit pour faire la fête avec des artistes. C’est de là qu’il collectionne les conquêtes féminines. Rapidement reconnu pour son style incisif, il devient chroniqueur tout en se lançant dans la rédaction de ses premières nouvelles. Toujours à la recherche de rentrées d’argent supplémentaires, il pond un petit roman par jour dans tous les styles, du policier à la gaudriole.

Les auteurs expliquent avec une véracité historique exemplaire comment il va tenter sa chance à Paris et mettre quelques années avant de pouvoir enfin signer de son vrai nom, des romans de littérature générale. Car Si Simenon est aujourd’hui connu comme un écrivain populaire, de romans policiers essentiellement, il est à la tête d’une œuvre colossale où son talent à décrire les mœurs et travers de nos contemporains fait toujours merveille de nos jours.

« Simenon, le roman d’une vie », Philéas, 20,90 €

mardi 10 janvier 2023

BD - Les Amis de Spirou résistent

Plus ancien hebdomadaire de bande dessinée pour les jeunes, Le Journal de Spirou a une très longue histoire derrière ses plus de 4400 numéros hebdomadaires. Lancée en 1938 sur une intuition par Jean Dupuis, un imprimeur de Marcinelle près de Charleroi en Belgique, cette revue se voulait une concurrence directe aux titres français qui inondaient le marché outre-Quiévrain.

A sa tête Jean Doisy, journaliste regorgeant d’idées. Il a inventé l’interactivité avant l’heure en proposant aux jeunes lecteurs de lui poser des questions sur tout et n’importe quoi. Il donnerai les solutions dans sa rubrique du Fureteur. Un Fureteur qui rapidement devient une des vedettes du journal avec Spirou, bien évidemment mais aussi Tif et Tondu ou Valhardi. Et à la demande des lecteurs, dès la fin de la première année de parution, il met en place une structure ressemblant à une organisation scout, Le club des Amis de Spirou. Des milliers de membres, une charte ou code d’honneur, un langage codé et la volonté d’inculquer des valeurs à cette jeunesse pleine de vitalité. Cette belle aventure, lancée en août 1938 arrive alors que l’Europe plonge dans la guerre.

La Belgique, rapidement occupée par l’armée allemande, vit sous la coupe des nazis. La collaboration bat son plein avec l’apparition du parti Rexiste.
Mais la Résistance n’est pas en reste avec l’union des communistes et de certains groupe catholiques. Le Club des Amis de Spirou, par sa philosophie altruiste trouve toute sa place, même si ses membres ne sont que des enfants. C’est cet engagement qui est au centre de cette nouvelle série écrite par Jean-David Morvan et mis en images par David Evrard. Un duo qui connaît parfaitement cette période sombre de l’Europe après le succès de leurs séries Irena et Simone (chez Glénat, ce dernier titre remportant le prix des collèges ce week-end à Angoulême).

Ce premier gros album de 72 pages raconte la formation de cette bande de six jeunes Belges de Marcinelle, privés de leur magazine à cause de la censure allemande. Ils décident d’entrer dans la clandestinité et d’imprimer eux aussi des feuilles volantes de gags se moquant des occupants. Un récit humoristique devenant grave quand Jean Doisy prononce l’oraison funèbre de deux des six Amis de Spirou, morts au combat une année plus tard.

Entre humour, pédagogie et émotion, cet album exemplaire est capital pour que les générations futures n’oublient pas le sacrifice de certains jeunes capables de dépasser leur propre petite personne pour oeuvrer en faveur de l’intérêt général, de la liberté et d’un idéal égalitaire. Et pour bien s’imprégner de l’époque, un poster est offert en fin de volume reprenant les 9 préceptes du code d’honneur dont le premier donne son titre à l’album : Un ami de Spirou est franc et droit.

« Les amis de Spirou » (tome 1) de Jean-David Morvan (scénario), David Evrard (dessin) et Ben BK (couleurs), Dupuis, 14,95 €


mercredi 24 août 2022

Cinéma - « La dernière tentation des Belges » de Jan Bucquoy : comme une lettre d’amour à sa fille disparue

Le film de Jan Bucquoy sera présenté en avant-première en sa présence le samedi 20 août à Canet-en-Roussillon, le dimanche 21 août à Leucate et le lundi 22 août à Sigean


Pas encore distribué en France, La dernière tentation des Belges de Jan Bucquoy est une œuvre beaucoup plus tendre et émouvante que ses précédentes réalisations. Celui qui ose tout dans l’humour trash a voulu mettre en images l’histoire tragique de sa fille Marie (Alice Dutoit).

Le film débute par une image forte. La jeune fille est au bord d’une falaise. Son père (Wim Willaert) juste à côté. Elle est sur le point de se jeter dans le vide. Il tente de l’en dissuader. Pour cela il s’engage à lui raconter des histoires. Mais ce qu’elle voudrait plutôt, c’est que son père, si souvent absent, se raconte pour une fois. Alors il commence par le début, la rencontre avec sa mère.

Une spectatrice dans un de ses spectacles d’humour (en compagnie d’Alex Vizorek, l’humoriste qui a réussi à Paris) où il tapait sur tout ce qui bouge. Malgré leurs différences, l’amour est total et Marie devient ce qu’il a de plus précieux. Même s’il quitte la mère et abandonne quasiment son enfant.

Mais Jan Bucquoy mène une vie de saltimbanque et de provocateur. Entre la bande dessinée, les performances, le musée du slip et autres films avec quelques Belges bien cintrés (Noël Godin par exemple, le célèbre entartreur), il surfe sur la dérision. Alors il raconte les femmes de sa vie, parle un peu de la Wallonie, la partie francophone de la Belgique, lui qui est Flamand, des femmes, de son infidélité, des femmes, encore et toujours…

Le film est une sorte de longue lettre d’amour à destination de sa fille. Elle ne le comprend pas, constate simplement qu’il est un peu tard pour regretter. Que de son côté, rien ne la retient sur terre. Et ce qui aurait pu n’être qu’une grosse farce se transforme en témoignage tendre et émouvant sur la perte d’un enfant. Depuis, Jan Bucquoy fait « semblant de vivre ».

dimanche 31 mai 2020

BD - Savourez le chocolat made in Belgium



La gastronomie, les arts de la table et d’une façon générale tout ce qui met en jeu le goût inspire de nombreux scénaristes de bande dessinée. Mais le spécialiste de ce secteur, le plus prolifique et expert, reste Corbeyran. 

Après les vins, il s’attaque au chocolat dans cette série sur les grands chocolatiers belges. Alexis Carret, jeune et talentueux maître chocolatier vient d’ouvrir sa boutique. Il sublime les papilles de ses clients avec ses créations originales. 


Il semble filer le parait amour avec son apprentie Manon et prépare les premières fêtes de fin d’année, le moment où il réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires. Mais un fournisseur fait défaut (il est en fait corrompu par des concurrents d’Alexis), le jeune artisan est obligé de tout arrêter. Dessinée par Chetville (qui signait dans les années 80 Mézerette), cette série entre saga industrielle, romance et apprentissage de la gastronomie, permet au lecteur d’apprendre une foule de secrets sur la fabrication des chocolats ou tout simplement l’origine du mot ganache. 

« Le maître chocolatier » (tome 2), Le Lombard, 14,99 €

samedi 30 mai 2020

Série télé - Les Belges n’aiment pas le soleil


Première série belge produite par Netflix, Into the night joue d’emblée dans la cour des grands malgré des moyens bien moindres face aux grosses productions anglaises ou américaines. Cette série d’anticipation, tendance fin du monde, débute à 100 à l’heure. Un militaire italien de l’Otan détourne un vol en partance pour Moscou. Il ordonne d’aller vers l’ouest. Une fuite éperdue car une modification dans la polarité du soleil le transforme en tueur implacable. 

Si vous êtes effleuré par un de ses rayons, vous mourrez sur-le-champ, comme grillé de l’intérieur par un micro-ondes. Un avion volant vers l’ouest parvient à échapper au jour. Une fois l’évidence admise, l’équipage et les passagers, pour survivre, doivent rester dans la nuit, à l’opposé du soleil. 

Le huis clos dans l’appareil est effrayant, les escales mouvementées et les acteurs, européens, prennent petit à petit la mesure de leurs personnages. Certains se bonifient, d’autres virent super méchants. Dans la distribution, saluons Pauline Etienne, elle interprète une pilote d’hélicoptère de l’armée suicidaire après la mort de son grand amour. Une dépressive suicidaire qui finalement va tout faire pour sauver sa peau et ses compagnons de galère. 

Notons aussi l’excellente partition de Jan Bijvoet qui prête ses traits à Rik, petit homme lâche et insignifiant qui voit dans cette presque fin du monde l’occasion de briller. Jan Bijvoet vu il y a quelques années dans le rôle d’un des musiciens d’Alabama Monroe, le film de Felix Van Groeningen permettant aux distributeurs catalans Jacques Font et Jean-Philippe Julia de remporter un césar. 

samedi 23 mai 2020

De choses et d’autres - Et Charlotte se transforma en Charles…



Encore une histoire belge pour alimenter cette chronique des choses étranges et des autres, encore plus bizarres. Comme en France (et dans les pays anglo-saxons), la Belgique a son radio-crochet The Voice. L’an dernier, une certaine Charlotte Foret l’a emporté. Je le sais car Charlotte est la fille d’un des cousins de mon épouse. Ne me demandez pas ce qu’elle chante, son style musical et si c’est mérité, ma curiosité s’est arrêtée à cette affirmation  que j’espérais, en vain, placer dans une conversation mondaine : « J’aime la musique, quelqu’un de ma famille a même remporté The Voice ! » Il est bien connu que si l’on veut se faire remarquer dans certaines réunions huppées, mieux vaut enjoliver la vérité. 

Dans ce cas je l’aurais carrément travestie. Travesti est le bon mot puisque la jeune chanteuse a annoncé au sortir du confinement que désormais il ne faut plus l’appeler Charlotte, mais Charles. Un nom de scène qui ne préjuge en rien de son genre. En fait, Charlotte, de brune piquante, est devenue blonde platine, sorte de copie en chair et en os de Barbie. Mais une Barbie qui aurait Charles pour nom. Soi-disant en hommage à son grand-père maternel. 

En réalité, je me demande si ses producteurs n’ont pas craint tout simplement que le prénom de Charlotte, dans la musique actuelle, ne soit un peu réducteur. Dans le monde francophone, à part Charlotte Julian, bien connue dans la région puisque pure Perpignanaise, personne n’a fait carrière avec un tel prénom. Mais vous me rétorquerez que Charles est encore moins à la mode. Certes mais moi, dans une soirée branchée, je pourrais désormais placer « Quelqu’un dans ma famille, née Charlotte, se fait désormais appeler Charles ! »

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le samedi 23 mai

dimanche 12 avril 2020

Roman - Armel Job sur les traces de "La disparue de l’île Monsin"



Une vie tracée, une vie sans heurt, simple maillon dans une grande chaîne faisant avancer la planète
par la force de l’inertie. On s’est souvent demandé ce qui nous fait avancer, agir de telle ou telle façon. Si notre destin est écrit d’avance, si un jour, une rencontre, un acte, allait bouleverser cet ordre des choses.
 Le nouveau roman d’Armel Job aborde le sujet de ce déterminisme a priori inéluctable et parfois modifié sans même que l’on ne s’en aperçoive. «La disparue de l’île Monsin» se déroule en Belgique, dans les Ardennes et très de Liège. en janvier 2012, en pleine tempête de neige, la vie de Jordan Nowak, loueur de pianos, va prendre un tournant radical. Alors qu’il rejoint son hôtel après avoir installé un instrument dans une salle de concert de cette petite ville le long de la Meuse, il voit une silhouette sur le pont-barrage de l’île Monsin. «Longtemps après, quand il se remémora cette soudaine apparition, il se demanda ce qui lui avait fait pressentir sur-le-champ qu’il allait se passer quelque chose d’extraordinaire, bien qu’il ne pût imaginer que toute sa vie en serait bouleversée.» Jordan s’arrête et rencontre pour la première fois Eva.
Eva qui dès le lendemain disparaît complètement de la circulation. Au bout de quelques jours, sa mère, inquiète, demande à la police d’ouvrir une enquête. Confiée au jeune inspecteur Lipsky, elle va permettre au lecteur de connaître dans le détail la vie de cette trentenaire solitaire et mélancolique. Que lui est-il arrivé? Quel est le rôle de Jordan, au comportement de plus en plus anormal quand il se retrouve en famille?
Un roman psychologique comme seule Armel Job sait les écrire. En digne descendante de Simenon, autre grand écrivain belge, elle triture avec délectation les états d’âme de ces hommes et femmes plus fragiles qu’il n’y paraît. On entre dans cette histoire par le mystère, on en ressort tout bouleversé, portant le poids du chagrin et de la culpabilité de la belle disparue.

« La disparue de l'île Monsin », Robert Laffont, 20 €

dimanche 5 avril 2020

Série Télé. Presque morte mais pas tout à fait à l’hôtel « Beau Séjour »



Dans le genre morbide, les créateurs de la série belge Beau Séjour ont placé la barre assez haut. Dès les premières images on voit l’héroïne, Kato (Lynn Van Royen) se réveiller couverte de sang, blessée à la tête. Elle découvre la chambre d’hôtel où elle se trouve, sans en avoir le moindre souvenir, et voit un cadavre dans la baignoire. Stupéfaction, ce corps, c’est le sien. 
Donc Nathalie Basteyns, Kaat Beels et Sanne Nuyens, les créateurs de « Beau Séjour », série en dix épisodes diffusée sur Netflix ont tué le personnage principal dès les premières minutes. Qu’on se rassure, c’est son fantôme qui va enquêter et tenter de comprendre ce qu’il s’est passé dans cette chambre 108 de l’hôtel Beau Séjour. 
En bon ectoplasme, elle est invisible. Cela lui permet de découvrir que son fiancé sort avec une de ses amies avant même les obsèques, que les policiers locaux chargés de l’enquête multiplient les manœuvres pour ralentir le travail des inspectrices fédérales et que sa mère semble inconsolable. Pour son père, c’est différent. Il la voit toujours. 
Car Kato est invisible pour tout le monde sauf quelques personnes qui semblent directement liées à son assassinat. Cela donne cette scène croquignolesque. Alors que le prêtre s’apprête à prononcer son éloge funèbre, Kato, au fond de l’église, se fait ouvertement draguer par un jeune qui ne la connaissait pas. Un des rares qui peuvent la voir. Elle lui répond que cela ne se fait pas de faire des avances à quelqu’un dans une église. Et lui de répondre : « Ça va, ce n’est pas toi qu’on enterre ! » Et Kato, narquoise, de lui montrer son immense portrait près de l’autel. Un sourire appréciable dans cette histoire assez plombée par l’ambiance et la météo. La Belgique en hiver, ce n’est pas une destination touristique riante. Surtout quand une telle noirceur des âmes s’invite à chaque plan.

samedi 27 octobre 2018

BD - Le meilleur dans l’Alyah reste le falafel


A 20 ans, Michel Kichka, Belge de la région de Liège, a fait son alyah. D’origine juive, il a abandonné famille et études d’architecture pour rejoindre Israël. Il est admis aux Beaux-Arts et devient dessinateur de presse et de bande dessinée. Dans « Falafel sauce piquante », il raconte cette renaissance, le début de sa vraie vie. Ses enthousiasmes du début, sa fierté d’appartenir à un pays unique au monde. Il rencontre sa future femme, se marient, ont des enfants. Autobiographie dessinée, « Falafel sauce piquante » alterne entre joies du début, craintes actuelles et surtout espoir d’une paix plus durable. 


On découvre l’ouverture d’esprit des arrivants. Leur volonté de faire progresser le pays. Mais les multiples guerres obligent tout le monde à faire de longues périodes dans l’armée. Michel Kichka n’y échappe pas, lui qui se retrouvera à bombarder le Liban. Ses fils non plus ne seront pas épargnés, notamment dans Gaza. Et il met en opposition la dérive sécuritaire de son pays et sa fierté de voir ses fils protéger la nation. 
Lui, met toute son énergie à rapprocher les peuples par l’action de l’organisation Cartooning for Peace créé par Plantu. Il sillonnera le monde en compagnie de dessinateurs arabes pour démontrer que l’humour est le meilleur remède aux guerres.

« Falafel sauce piquante », Dargaud, 21,90 €

samedi 15 septembre 2018

BD - Charlotte, un destin belge


Pan méconnu de l’histoire de la Belgique (du moins de ce côté de la frontière), le destin de Charlotte, fille du roi Léopold 1er a inspiré Fabien Nury. Il a confié l’illustration de la vie de cette jeune souveraine, devenu impératrice du Mexique à 24 ans, au talentueux Mathieu Bonhomme. A l’âge de 16 ans, Charlotte est déjà à marier. Elle semble promise au roi du Portugal. Mais les alliances européennes vont contrarier ce plan. Maximilien, le frère de l’empereur austro-hongrois, est séduit. Cela tombe bien, la famille royale belge cherche à s’allier avec les Habsbourg. Un mariage d’amour. Mais la jeune fille déchante vite. Maximilien est considéré comme le raté de la famille. Exilé en Lombardie, il est rejeté par les locaux et son armée battue. Il se retrouve assigné à résidence. Une longue période au cours de laquelle la jolie Charlotte s’ennuie. Se désespère même. Heureusement une autre opportunité s’offre au couple : devenir empereur du Mexique sous la férule de Napoléon III. 


Loin des simples récits à la « Points de vue » enluminées par la faconde d’un Stéphane Bern, cette histoire dramatique, tragique même, décrit surtout une femme lancée trop jeune dans le monde diplomatique. Déçue, aigrie, malmenée par un mari qui est incapable de lui donner une descendance, elle fera tout pour s’imposer. Au risque de se brûler les ailes dans ce Mexique bouillonnant. 
« Charlotte impératrice » (tome 1), Dargaud, 16,95 €

samedi 9 juin 2018

Cinéma : L’humour au quotidien des Belges de "Mon ket" par François Damiens

François Damiens marie cinéma et caméra cachée dans son premier film.

Son personnage de « François l’embrouille », héros de caméras cachées très borderline, l’a fait connaître. François Damiens, comédien belge, a su sortir de cette étiquette et a transformé l’essai au cinéma. Dans des rôles typiquement belges dans un premier temps (inoubliable dans Dikkenek) puis en comique plus francophone que Belge jusqu’au succès phénoménal de « La famille Bélier ».

Aujourd’hui il retourne à ses amours initiales en réalisant son premier film, subtil et savant mélange de scènes de fiction et de caméras cachées. « Il y a 25 personnes piégées dans le film, explique-t-il lors de la présentation de son film en avant-première au Méga-Castillet de Perpignan. Et nous avons fait 12 prises différentes par séquences. » Conséquence, pas moins de 300 Belges ont participé à cette production étalée sur plus d’une année et demi. «Nous devions multiplier les piégés car ça ne marche jamais du premier coup. Parfois on me reconnaît, d’autres fois ce n’est pas marrant. Il m’arrive aussi d’éclater de rire face à une situation. Et puis dans ce film, il est arrivé que les pié- gés ne réagissent pas comme le scénario l’exigeait. Par exemple, mon personnage, un détenu en cavale, va chez un chirurgien esthétique et lui demande de lui refaire entièrement le visage. Ceux qui refusaient fermement ne pouvaient être retenus... »
En écrivant un scénario complet et cohérent pour les 90 minutes du film, François Damiens n’a pas choisi la facilité. Mais des caméras cachées, comme il le fait remarquer avec ironie, il y en a des centaines sur le net. Et gratuites. Il fallait faire mieux.

Ancien prisonnier
Son film est plus que l’accumulation de situations cocasses. Tout se tient et devient une véritable leçon de vie de son père à son fils. Le père c’est Dany Versavel. En prison depuis 10 ans, quand il apprend que son fils, Sullivan, 15 ans, demande l’émancipation, il décide de s’évader pour le reprendre en mains.

Au cours de sa cavale, Dany se rend aux urgences et demande à ce qu’on lui retire du gros colon les trois rouleaux de billets de banque et le téléphone (à clapet) qu’il y dissimule. Cela donne une scène totalement loufoque avec une infirmière qui, malgré le cas totalement farfelu, garde son calme et son professionnalisme. Des moments d’anthologie, il y en a d’autres, qui provoquent des fous rires démentiels (la demande d’emprunt, l’achat des cigarettes) où de belles leçons d’humanité comme cette discussion avec une « artiste et intellectuelle », draguée lourdement par Dany et qui lui explique quelques règles de la vie, comme si elle s’adressait à un gamin de 10 ans.

Mais le passage le plus surréalisme, Belgique oblige, reste celui de la salle d’attente à l’hôpital. Dany s’installe au hasard autour de patients qui regardent la télévision. Et sa photo apparaît dans un flash spécial, présenté comme un dangereux criminel en cavale. Et son voisin de lui donner des conseils pour éviter la police car lui-même a passé 30 ans en prison. Quand la réalité dépasse la fiction et donne un moment de cinéma vérité d’anthologie.

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Méconnaissable

Plusieurs heures de maquillage chaque jour avant les prises. Tourner ce film a été un véritable calvaire pour François Damiens. La partie la moins intéressante de son job. Mais il sait que c’est une étape inévitable et cruciale. Car non seulement il faut qu’il soit méconnaissable (il est très connu en Belgique) mais également que les postiches soient les plus discrets et naturels possibles.
Après, pour rentrer dans la peau de ce beau parleur un peu prétentieux, il n’a aucune difficulté. Au contraire, on sent qu’il adore ce personnage sans limite. Il prend un malin plaisir à aller loin, très loin dans la provocation. Ce qu’il a conservé pour le film n’est qu’une petite partie de certaines scènes qui sont parties en live et dont on aperçoit des extraits dans le générique de fin.
Et aussi quelques fous rires qui ont failli faire capoter des prises bien parties. Comme quand le complice de François Damiens, celui qui interprète son père, s’exclame après que le banquier ait répondu en anglais, « Qu’est-ce qu’il a dit ? Je comprends pas le Flamand ». Là, François Damiens avoue avoir craqué, incapable de garder son sérieux. Par chance il a pu conserver le début. Résultat, le public aussi risque le fou rire lors de la scène...

 ➤ « Mon Ket », comédie de François Damiens (Belgique, 1 h 29) avec François Damiens, Matteo Salamone, Tatiana Rojo.

jeudi 8 juin 2017

Série télé : un "Ennemi public" belge de qualité



Contrairement à une image trompeuse, la Belgique n’est pas uniquement un plat pays. On y trouve aussi une région vallonnée recouverte de forêts sombres et humides. Les Ardennes sont au centre de cette série policière en 10 épisodes produite par la RTBF. La Belgique, célèbre aussi pour ses tueurs en série d’enfants. Un des personnages principaux, Guy Béranger, ressemble un peu à Marc Dutroux. Béranger est un tueur d’enfant qui vient de terminer sa peine de prison. Il veut devenir moine et intègre l’abbaye de Vielsart, dans une petite commune. Les habitants sont hostiles. Chloé Muller, policière taciturne au passé violent, est chargée de le convoyer et de le surveiller. Le protéger aussi, bien malgré elle. Quand une fillette est retrouvée assassinée,tous les soupçons se portent vers Béranger.
Ambiance trouble et suspicieuse, fêlures, secrets et vestiges de vieilles croyances transforment ce polar en quête initiatique pour tous les personnages. Le tout dans des décors superbes de noirceur, porteurs d’une angoisse sourde qui prend aux tripes.
➤ « Ennemi Public », Universal Vidéo, coffret quatre DVD, 24,99 €

mercredi 7 juin 2017

De choses et d'autres : Mariage, ce n’est qu’un début


Je vous préviens, il va souvent être question de mariage ces prochaines semaines dans cette chronique. J’ai l’honneur et l’immense privilège d’être invité fin juillet à celui de quelqu’un qui m’est cher. Au point que je dois en partie l’organiser. Alors forcément, cela va un peu m’obséder et risque d’avoir des conséquences sur ces lignes ancrées dans le quotidien. Je reviendrai sur la quête d’un traiteur un peu particulier - capable de griller deux cochons - en plein été en Aveyron. Il y aura un épisode sur les toilettes sèches car les mariés se soucient de la protection de la nature et de l’économie de l’eau. Sans compter les recherches d’amuse-gueules aussi originaux que faciles à réaliser pour l’apéro. 
 En fait avant le mariage, nombre d’étapes s’avèrent plus ou moins incontournables. Oublions l’enterrement de vie de jeune fille, non seulement je n’étais pas invité mais en plus je n’ai pas le droit de savoir ce qui s’y est passé. 
Avant la cérémonie, il y a la rencontre. Et la semaine dernière j’ai découvert par l’intermédiaire d’une amie Facebook la tradition du goûter matrimonial d’Ecaussinnes. Cette petite ville belge organise depuis 104 ans une grande fête au cours de laquelle les filles célibataires de la région vont à la rencontre de possibles prétendants. Modernité oblige, elles passent désormais par un speed-dating mais le côté convivial et festif est resté. On y danse sur de la musique groove et électronique, on boit beaucoup (de bière) et mange de la porchetta. Le week-end se termine par un bal folk, la plantation de l’arbre de mai et une balade aux flambeaux. Il y a même un marché steampunk. Par contre, aucune statistique sur le nombre de mariages issus du goûter. Encore moins sur celui des enfants conçus lors de cette sympathique fête traditionnelle.

vendredi 2 juin 2017

De choses et d'autres : Rigole, c’est du Belge !


Je suis très mal placé pour me moquer des Belges, mais qui aime bien châtie bien. 
 La première anecdote date de dimanche dernier. La sœur du roi a blessé le Premier ministre en tirant au pistolet. Un coup d’état à l’envers, la Royauté tentant de renverser la république ? Trop rationnel pour ce petit pays européen,toujours très influencé parle surréalisme. En réalité la princesse Astrid était à côté de Charles Michel pour donner le départ des 10 km de Bruxelles (40 000 participants).Elle a donné le départ en actionnant un pistolet de starter. Juste à côté de l’oreille gauche du Premier ministre,présent pour ce moment festif. Un peu trop près même. Sur les images il fait une grimace.Et depuis lundi il est en arrêt maladie pour surdité partielle. Obligé de sécher conseil des ministres et rencontres officielles, trop handicapé par un acouphène. 
 L’autre histoire en provenance d’outre-Quiévrain touche la bande dessinée. Tout le microcosme de cet art qui doit tant à la Belgique est en émoi depuis la parution d’une bande dessinée scénarisée par une totale inconnue. Amber Blake est une nouvelle série sur une héroïne, recueillie jeune orpheline par une organisation secrète et transformée en agent secrète d’élite. L’éditeur qui mise beaucoup sur l’album explique que c’est un mélange entre «Alias etLargo Winch au féminin ». Mais qui est cette Jade Forêt qui décroche le jackpot à 27 ans ? Ancienne top-model, elle est depuis 7 ans Mme Lagardère. Être la femme d’Arnaud, le PDG du groupe du même nom,ouvre des portes.Ce n’est pas mon avis,mais celui de nombre de professionnels de la profession un peu jaloux. Pas de sa plastique, mais de sa plume.