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mardi 11 avril 2023

De choses et d’autres - Privé de roi, privé de tarte

Lundi 27 mars au matin, selon mon hebdomadaire télé préféré, TF1 et France 2 proposaient le même programme en direct. Du pur people pour fan de royauté : la visite de Charles III à Paris. Patatras, le magazine a été imprimé avant l’annonce de l’annulation de la visite officielle du roi d’Angleterre.

J’imagine la déception dans certains foyers. Le sourire en coin chez d’autres qui saluent le premier résultat tangible de la mobilisation sociale contre la réforme des retraites.

Et puis aussi l’indifférence dans la majorité des familles françaises qui, un lundi matin, va d’abord travailler pour gagner sa croûte de pain et tenter de mettre un peu d’essence dans le réservoir qui flirte avec la réserve.

Charles III a attendu presque toute une vie pour accéder au trône, alors décaler une visite officielle de quelques mois, ce n’est pas la mer à boire.

Par contre, on ne dira jamais assez combien ces visites protocolaires luxueuses sont attendues par les meilleurs artisans de l’excellence française. Prenez le repas de lundi soir à Versailles, ce sont de grands chefs qui devaient se mettre aux fourneaux. Asperges en entrée, volaille de Bresse en plat principal et « tarte tatin revisitée au caramel et aux fruits secs » par Pierre Hermé. Une création qui devra rester encore inédite.

Dans cette annulation, le plus à plaindre reste bien le président Macron. Il doit se passer d’une séquence prestige dans un cadre d’exception. Même si accueillir un roi à Versailles n’est pas la meilleure image à offrir de la République française alors que le peuple, dans les rues, rejoue la Révolution.

Privé de roi et privé de tarte. La double peine.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le mardi 28 mars 2023

samedi 23 mai 2020

De choses et d’autres - Et Charlotte se transforma en Charles…



Encore une histoire belge pour alimenter cette chronique des choses étranges et des autres, encore plus bizarres. Comme en France (et dans les pays anglo-saxons), la Belgique a son radio-crochet The Voice. L’an dernier, une certaine Charlotte Foret l’a emporté. Je le sais car Charlotte est la fille d’un des cousins de mon épouse. Ne me demandez pas ce qu’elle chante, son style musical et si c’est mérité, ma curiosité s’est arrêtée à cette affirmation  que j’espérais, en vain, placer dans une conversation mondaine : « J’aime la musique, quelqu’un de ma famille a même remporté The Voice ! » Il est bien connu que si l’on veut se faire remarquer dans certaines réunions huppées, mieux vaut enjoliver la vérité. 

Dans ce cas je l’aurais carrément travestie. Travesti est le bon mot puisque la jeune chanteuse a annoncé au sortir du confinement que désormais il ne faut plus l’appeler Charlotte, mais Charles. Un nom de scène qui ne préjuge en rien de son genre. En fait, Charlotte, de brune piquante, est devenue blonde platine, sorte de copie en chair et en os de Barbie. Mais une Barbie qui aurait Charles pour nom. Soi-disant en hommage à son grand-père maternel. 

En réalité, je me demande si ses producteurs n’ont pas craint tout simplement que le prénom de Charlotte, dans la musique actuelle, ne soit un peu réducteur. Dans le monde francophone, à part Charlotte Julian, bien connue dans la région puisque pure Perpignanaise, personne n’a fait carrière avec un tel prénom. Mais vous me rétorquerez que Charles est encore moins à la mode. Certes mais moi, dans une soirée branchée, je pourrais désormais placer « Quelqu’un dans ma famille, née Charlotte, se fait désormais appeler Charles ! »

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le samedi 23 mai

dimanche 17 mai 2020

BD - Une jeune Chinoise dans la tourmente


Maryse et Jean-François Charles après les Indes et l’Afrique, consacrent leur nouvelle saga à la Chine des années 30. Alors que Mao est sur le chemin du pouvoir, la jeune Li quitte Shangai pour Paris. 



Protégée par son père spirituel, le mystérieux et honorable monsieur Zhang, elle découvre les joies de la vie à l’Occidentale. Elle s’amourache d’un peintre vivotant à Montmartre. Une romance qui se termine tragiquement. 
Li va devoir revenir en Chine alors que Zhang, poursuivi par les troupes nationalistes, se cache. C’est toute l’histoire contemporaine chinoise qui est passée au crible dans cette série toujours en couleurs directes, alternant les planches bourrées d’action et les grandes pages-tableaux que tout esthète digne de ce nom rêverait d’accrocher dans son salon.

« China Li » (tome 2), Casterman, 14,50 €


mardi 23 octobre 2012

BD - Passions indiennes chez Casterman


Le Taj Mahal, merveille du monde, irradie de sa beauté cet album de Maryse et Jean-François Charles. Autour de ce temple indien, les drames vont se nouer. Passion, indépendance, violence... le décor est propice à tous les excès. Avec une constance : l'extraordinaire beauté des planches de Jean-François Charles. Il maîtrise la couleur directe comme personne d'autre. 
Chaque case pourrait être agrandie et transformée en tableau. N'hésitez pas à longuement détailler tous les décors ou attitudes des protagonistes. Vos yeux vous en seront reconnaissants. Alors qu'en Angleterre un lord cherche toujours la meurtrière de son fils, cette dernière, incognito, chevauche un éléphant et s'approche de la région d'Agra en compagnie d'une compagnie de Sikhs, eux aussi très discrets avant de passer à l'attaque.
Avec un peu de chance, vous pourrez prolonger ce voyage graphique dans la vie réelle grâce à un concours (sur Casterman.com) dont le premier prix est un périple de 10 jours en Inde.
« India Dreams » (tome 7), Casterman, 13,25 €

jeudi 25 mars 2010

BD - Congo en devenir


Série ambitieuse, « Africa Dreams » entend raconter la véritable histoire du Congo belge, comment un roi très ambitieux, Léopold II, a construit de toute pièce un pays en « rachetant » des terres et en y implantant des comptoirs et plantations. 

Jean-François et Maryse Charles ont écrit ce scénario pour Frédéric Bihel qui semble avoir pris un immense plaisir (communicatif au lecteur) à dessiner ces vastes étendues vierges, moites et envoutantes. La grande Histoire, le lecteur la découvre par l'intermédiaire de la vision personnelle de Paul Delisle, un jeune séminariste envoyé pour évangéliser les populations locales. 

Mais sa venue est surtout motivée par sa volonté de retrouver son père, présenté comme un démon ayant abandonné sa famille. Ce dernier est à la tête d'une plantation et n'est pas aussi terrible. Au contraire, il lutte pour dénoncer les pratiques violentes des sbires de Léopold II.

« Africa Dreams » (tome 1), Casterman, 12,50 € 

dimanche 28 janvier 2007

BD - Combattants amoureux


Dans le cahier spécial à la fin de cet album, reprenant des croquis et gouaches de préparation, les auteurs expliquent que cette BD est née d'un coup de cœur, celui qu'ils éprouvent pour cette terre d'entre les deux caps, sur la côte d'Opale. « La lumière y est parfois belle à couper le souffle » expliquent-ils. Mais c'est également sur ce sable que des hommes sont morts dans les années 40. Les Allemands avaient placé des blockhaus pour protéger la côte et bombarder l'Angleterre. 

Des dizaines d'années plus tard, Erwin revient en France en compagnie de sa jeune nièce. Le jeune soldat allemand est devenu un vieil homme encore hagard des atrocités commises par son camp. Dans cette région il a rencontré une jeune Française. On devine que ce pèlerinage est directement lié à cette histoire d'amour qui a résisté aux bombardements. 

Après l'Inde, Jean-François et Maryse Charles explorent les années 40. Réalisé en couleurs directes lumineuses, certaines planches de cet album sont de véritables tableaux. C'est évident, cette région est remarquablement belle. (Casterman, 11,95 €)