Affichage des articles dont le libellé est Bruxelles. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Bruxelles. Afficher tous les articles

samedi 1 janvier 2022

BD - Edgar P. Jacobs intime


 

Il a marqué l’histoire de la bande dessinée. Pourtant Edgar P. Jacobs a longtemps préféré le chant au dessin. Une vie extraordinaire racontée dans ce roman graphique de François Rivière et Philippe Wurm. Le premier, scénariste, a parfaitement connu le créateur de Blake et Mortimer.

Toutes les anecdotes sont garanties authentiques et souvent de la bouche même du célèbre Belge. Wurm, au dessin, coule son graphisme dans une ligne claire de circonstance. Les vrais fans préféreront la version luxe, en noir et blanc et agrémentée d’un gros dossier, pour le prix de 49,50 €.

« Edgar P. Jacobs, le rêveur d’apocalypse », Glénat, 22,50 € 

dimanche 31 mai 2020

BD - Savourez le chocolat made in Belgium



La gastronomie, les arts de la table et d’une façon générale tout ce qui met en jeu le goût inspire de nombreux scénaristes de bande dessinée. Mais le spécialiste de ce secteur, le plus prolifique et expert, reste Corbeyran. 

Après les vins, il s’attaque au chocolat dans cette série sur les grands chocolatiers belges. Alexis Carret, jeune et talentueux maître chocolatier vient d’ouvrir sa boutique. Il sublime les papilles de ses clients avec ses créations originales. 


Il semble filer le parait amour avec son apprentie Manon et prépare les premières fêtes de fin d’année, le moment où il réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires. Mais un fournisseur fait défaut (il est en fait corrompu par des concurrents d’Alexis), le jeune artisan est obligé de tout arrêter. Dessinée par Chetville (qui signait dans les années 80 Mézerette), cette série entre saga industrielle, romance et apprentissage de la gastronomie, permet au lecteur d’apprendre une foule de secrets sur la fabrication des chocolats ou tout simplement l’origine du mot ganache. 

« Le maître chocolatier » (tome 2), Le Lombard, 14,99 €

mercredi 23 mars 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Attentats de Bruxelles, si loin, si impuissants

bruxelles, BD, attentatsLes attentats d'hier à Bruxelles me touchent directement. Plus que ceux de Paris pour cause de famille. Mon épouse est belge, de ce fait mes liens, déjà étroits avec le pays (passion pour la BD), n'en sont que renforcés. Nous apprenons qu'une explosion s'est produite dans l'aéroport de Zaventem, nos premières pensées vont vers Thierry, beau-frère et pilote de ligne.
Et lorsque sur Twitter le mot métro revient en boucle, nous imaginons tous nos amis et proches susceptibles d'appartenir aux dizaines de blessés. Réseaux sociaux et SMS permettent de nous rassurer au compte-goutes.
Comme nous l'écrit Vincent qui travaille à la Commission européenne, "tout le monde est safe". Il en est quitte pour rentrer chez lui à pied. Cynthia, en formation à Bruxelles, a pris le métro avant l'explosion. Elle a pu rassurer sa mère qui durant de longues minutes n'a pu s'empêcher de penser au pire.
Margaux, au travail depuis 6 heures du matin dans un supermarché, se prépare à de longues heures d'embouteillages. En réunion toute la matinée, Marie-Hélène n'a pas du tout suivi les événements. Elle nous répond vers midi après avoir contacté mari et enfants : "Tout va bien. C'est très stressant mais personne à Bruxelles".
Isabelle (la sœur de ma femme) est la dernière à donner des nouvelles : Thierry n'était pas à Zaventem ce matin, ses enfants pas dans le métro.
Paradoxalement, l'épicentre des explosions est plus éloigné de notre région, mais nous nous sentons encore plus proches, plus concernés, plus menacés. Nous sommes si loin et si impuissants.

mardi 26 janvier 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Belgique, sans Molenbeek

belgique,molenbeek,bruxelles,communautarismeDepuis très longtemps j'ai une relation particulière avec la Belgique. Avant même d'épouser une Wallonne (rencontrée à Tahiti) le fameux Plat pays chanté par Brel m'attirait. La faute à ma passion pour la bande dessinée. De Franquin à Hergé en passant par Hermann ou Tillieux, grâce à la lecture hebdomadaire de Spirou et Tintin, je connaissais mieux les rues de Bruxelles ou de Charleroi que celles du petit village français où j'habitais (j'avoue, je n'ai jamais entendu parler de Molenbeek avant les événements de novembre dernier).
Après une fouille complète et exhaustive de ma valise à l'aéroport de Perpignan, je me suis envolé pour une semaine de vacances en famille, impatient de sonder l'état d'esprit des Belges. Pour ce qui est de tomber sur un repère de djihadistes, je repasserai. Mon séjour fut d'un calme absolu. Excepté quelques averses de neige et glissades sur les routes verglacées, pas le moindre danger en vue. Quant à l'état d'esprit des habitants, il est beaucoup plus serein que celui des Français. La psychose ne semble pas avoir traversé la frontière et l'état d'urgence très éloigné des préoccupations locales.
Et lorsqu'on parle de communautarisme, n'allez pas y voir l'affrontement entre « Français de souche » et « immigrés de la troisième génération ». En Belgique, la guerre civile, si elle doit avoir lieu un jour dans ce royaume tranquille, mettra aux prises francophones et néerlandophones. L'éternel conflit linguistique entre Wallons et Flamands qui doit faire bien rire à Molenbeek où la majorité de la population parle... arabe.

jeudi 3 septembre 2015

Cinéma - Dans la famille divine, la fille...

Dieu habite Bruxelles et il a une fille. À dix ans, elle ne supporte plus la méchanceté de son père. Elle va rédiger 'Le tout nouveau testament' avec six apôtres.


Le surréalisme est belge. Ceux qui en doutent changeront d'avis en regardant le formidable film de Jaco van Dormael Le tout nouveau testament. Ce conte, entre loufoquerie et profonde réflexion sur la religion part d'un constat tout simple : "Dieu existe. Il habite Bruxelles". Pour corser le tout, Dieu (Benoît Poelvoorde) vit dans un trois pièces avec sa femme Déesse (Yolande Moreau) et sa fille Ea (Pili Groyne). Cette dernière a dix ans, des tendances gothiques et un sérieux problème relationnel avec son père. Il est vrai que ce dernier est le dernier des salauds. Il tyrannise sa femme, frappe sa fille et ne prend du plaisir qu'en inventant des lois contrariantes pour les humains. Un peu éméché, il décide par exemple que la tartine de confiture tombe toujours du côté confiture ou que la file d'attente d'à côté va toujours plus vite que celle où on est. La meilleure : "une contrariété en entraîne toujours une autre...»


Le début du film est un feu d'artifices de trouvailles et de gags. Benoît Poelvoorde fait un festival, campant un être imbuvable, foncièrement méchant, imbu de sa personne et tyrannique. Pourtant il n'a pas de pouvoir spécial. Il est simplement l'utilisateur du grand ordinateur qui crée et gère l'Humanité. Ea, la fameuse fille de Dieu dont personne n'a jamais entendu parler, décide de reprendre les choses en main. Elle va pirater l'ordinateur de son père et, histoire de bien l'énerver, rendre publique la date de décès de chaque humain. Ensuite elle bloque le système informatique et rejoint le monde réel (à travers un tunnel entre deux machines à laver...) pour recruter six apôtres chargés de rédiger le tout nouveau testament. Sur Terre, la connaissance du nombre d'années, de mois ou de jours qu'il reste à vivre à chacun va bousculer la société. Certains attendront comme si de rien n'était, d'autres vont vivre à 100 à l'heure. Dieu est fou de rage : il n'a plus son arme ultime pour faire marcher droit ses disciples.
La suite du récit se partage entre les rencontres entre Ea et ses apôtres, un assassin (François Damiens), une bourgeoise (Catherine Deneuve) ou un obsédé (Serge Larivière) et la découverte de la dure réalité du monde par un Dieu toujours aussi colérique mais sans le moindre pouvoir car privé de son précieux ordinateur. On plonge parfois dans des scènes d'une grande beauté, très poétiques, comme la danse de la main coupée ou les arabesques d'une nuée d'étourneaux.
Pour ce qui est de la morale de l'histoire (il y en a forcément une puisque le sujet est la religion), elle pourra en étonner certains. Mais elle peut se résumer par cet extrait du tout nouveau testament : "La vie c'est comme sur une patinoire, il y a beaucoup de gens qui tombent." Après avoir vu le film de Jaco Van Dormael, on se relève plus facilement.
_______________
 Benoît Poelvoorde, bête et divin

Le personnage lui va comme un gant. Benoît Poelvoorde dans la peau de Dieu est une évidence. Du moins, celui du récit de Jaco Van Dormael, un Dieu bête et méchant. Dans son appartement misérable, il mène la vie dure à sa femme et sa fille. Elles n'ont pas le droit de sortir, doivent ne regarder que des compétitions sportives à la télévision et obéir au doigt et à l'œil. Le prototype du beauf intégral. Avec les pouvoirs de Dieu... Avant de martyriser les milliards d'hommes et de femmes, il a tenté quelques expériences comme remplir les rues de Bruxelles de girafes ou les salles de cinéma de poules. Mais rien ne vaut une contrariété pour énerver ses disciples. Clope au bec, bière sous la main, en peignoir et chaussons, Dieu ricane tout seul quand il décide, en tapant simplement sur son clavier, que les emmerdements vont toujours par paire... Benoît Poolvoerde dans sa démesure habituelle permet à tout en chacun de détester ce créateur abject, dénué d'empathie et hostile à tout changement.
Heureusement, sa fille...

vendredi 11 octobre 2013

NET ET SANS BAVURE - Police belge fantôme

Incroyable histoire belge. Pas la blague de base avec l'accent caricatural, plutôt celle qui met en exergue le côté surréaliste de nos voisins du Nord. Comme Magritte a imaginé « Ceci n'est pas une pipe », une vidéo démontre que « Ceci n'est pas la police ».

Tout débute un dimanche à minuit. Un jeune entrepreneur, pour achever un travail urgent, doit se rendre dans le quartier populaire de Schaerbeek. Pas de chance, une voiture mal garée l'empêche d'entrer dans ses bureaux. Il téléphone à la police pour faire évacuer le véhicule. Pas de réponse. Il se rend donc au commissariat situé à quelques pâtés de maisons (un ami filme toute la scène). Il sonne à l'interphone d'urgence. Pas de réponse. La suite est hallucinante. Il constate que la porte est ouverte. Il entre. Dans le noir, il appelle. Toujours aucun écho. Il déambule alors dans le commissariat et tente une nouvelle fois de téléphoner avec son portable. Il entend une sonnerie dans une pièce, s'y rend et décroche. Voilà comment il parvient à répondre à son propre coup de fil... Il conclut sa démonstration d'un très ironique « Ça se passe comme ça à la police de Schaerbeek ». Diffusée sur plusieurs sites belges, la vidéo est vue plus de 100 000 fois. Les commentaires sont particulièrement... vaches. Il faudra attendre deux jours pour que la fameuse police réagisse. Le problème viendrait d'une serrure électrique déficiente. Et une enquête interne est en cours. Mais la priorité sera sans doute de retrouver les policiers fantômes...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant. 

lundi 1 octobre 2012

BD - Cases sanglantes dans "Le tueur aux mangas" de Yann et Lamquet


Zoé, une adolescente découvre un cadavre dans un parc à Bruxelles. Les restes d'un cadavre exactement. Jambes, bras et tête ont été sectionnés, il ne reste que le tronc. Elle prend des photos et s'enfuit. Zoé fait partie d'un club de détectives juniors. Avec ses camarades elle va se lancer sur les traces du tueur. Ils découvrent sur les photos qu'un message en japonais, sur un sparadrap, est collé sur le mort. Il est fait référence à Kroko, le personnage d'un manga. La police aussi a trouvé cet indice et part à la chasse au tueur aux mangas. 

Le scénario, signé Yann, est inspiré de faits réels. Une série de crimes ayant bouleversé Bruxelles. Il fait se rencontrer dans la première partie de cette histoire, deux mondes antagonistes : les mangas et la capitale de la BD franco-belge. Ses ados, modernes et sympas, renouvellent le genre de la BD de bande (de la Ribambelle à la Patrouille des Castors). 
Au dessin, Lamquet abandonne son genre de prédilection, la SF, pour un univers réaliste et contemporain, aux décors très reconnaissables, de la rue des Sables au Muséum d'histoire naturelle en passant par le bar de la Mort Subite. Une « belgitude » pleine de charme.
« Le tueur aux mangas », Casterman, 12,95 €

lundi 6 février 2012

Billet - Écarquillez vos mirettes avec la photo à 360°



Vous voulez en prendre plein la vue ? Faites le test de la photo à 360°. Cette technique – l'un des atout de Google Street - est particulièrement impressionnante sur certains sites. Et quand les photographes professionnels s'en mêlent , l'effet est encore plus saisissant. Avec votre souris, vous pouvez faire tourner l'image, comme si vous étiez sur place. Jean-Pierre Lavoie, photographe canadien, s'est consacré à cette spécialité. Ses clichés sont à couper le souffle. Écarquillez vos mirettes et plongez dans le décor. Il propose des monuments célèbres (au pied de la tour Eiffel, l'effet est encore plus saisissant en « levant » la tête), sur la grand place de Bruxelles ou en plein carnaval de Québec.  Il propose également des photos de paysage grandioses.

Grâce aux smartphones, il vous est à présent possible de réaliser une photo à 360°. Une application nommée « 360 panorama » est en vente tant chez Apple que chez Androïd. Une fois installée, vous la lancez, votre appareil se dote virtuellement d'un très grand angle. Il vous suffit de tourner sur vous-même pour capturer l'intégralité du point de vue. On rêve de voir un jour, sans avoir à s'épuiser dans la montée, le panorama complet au sommet du Canigou.
Encore plus vertigineux, à la limite de l'angoisse, vous pouvez découvrir le ciel vu de la Terre. Des milliards d'étoiles sur lesquelles vous pouvez zoomer et vous déplacer à l'envi. Une telle immensité nous fait prendre conscience à quel point nous sommes peu de chose.

samedi 22 septembre 2007

BD - Bruxelles la mystérieuse

Retour à Brüsel, la capitale belge fantasmée par Schuiten et Peeters, héroïne indirecte de la série des « Cités obscures ». Brüsel où arrive un géant barbu. Gholam Mortiza Kahan, fier guerrier Bugti, arrive avec des bijoux de son peuple qu'il espère vendre à Elsa Autrique. Cette dernière est fascinée par le pendentif de l'homme. 

Mais il ne veut pas le vendre, c'est une prise de guerre, le chef des Moktars le portait à son cou. Gholam accepte cependant de lui prêter quelques jours pour qu'elle en réalise une copie. En sortant, il est renversé par un tramway. C'est à partir de ce moment que des phénomènes inexpliqués perturbent le quotidien de la capitale. 

Des pierres apparaissent dans un appartement, ailleurs c'est du sable qui remplit les pièces. Un cuisinier enrobé constate qu'il s'allège de jour en jour... Des cas qui sont du ressort de Mary Von Rathen, l'enfant penchée. Une histoire fantastique et poétique, sous la forme d'un album de 120 planches à l'italienne, donnant toute sa force au dessin en bichromie de Schuiten.

("La théorie du grain de sable", Casterman, 17,50 €) 

mardi 10 juillet 2007

BD - Attentats et amour à Bruxelles par Yslaire

Les tentatives d'attentats à la voiture piégée il y deux semaines en Angleterre nous rappelle que le terrorisme religieux est encore à nos portes. Une fatalité que Bernar Yslaire dénonce dans le second volume de cette histoire se déroulant à Bruxelles. Dans un grand hôtel de la capitale belge, le jour du déclenchement de la seconde guerre du Golfe, un homme et une femme se rencontrent, s'unissent. Pourtant tout les oppose. 

Jules est juif, Fadya est musulmane. Et surtout la jeune femme porte autour de la taille une ceinture d'explosifs qui sautera quand elle se trouvera dans la foule d'une manifestation pacifiste. Une bête histoire de portable (le détonateur de la bombe) tombé en panne leur a permis de se rencontrer. Depuis, malgré les réticences de la kamikaze, ils font l'amour, comme pour oublier la mort, la haine et la terreur. 

Un album sensuel, très charnel, avec de très belles scènes de sexe, sans faux-semblant ou pudeur mal placée. A l'opposé, Yslaire a repris des images diffusées à la télévision au moment de l'attaque américaine. Un album volontairement provocateur. Pour empêcher toute banalisation de l'atroce. 

"Le ciel au-dessus de Bruxelles", Futuropolis, 16 €