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mercredi 5 octobre 2022

De choses et d’autres - Religions contre fantômes

Comme tous les ans, vers la mi-octobre, les histoires d’épouvante reviennent sur le devant de l’actualité. Normal, Halloween s’approche à grand pas. La tradition, débarquée des USA depuis quelques années, en dehors de son côté mercantile, est surtout une bonne occasion pour promouvoir tout un pan de notre imaginaire, celui qui nous fait frémir. Plus rares, les histoires réelles.

On rencontre beaucoup plus de fantômes sur grand écran, dans les séries ou les livres que dans la vraie vie. Peut-être parce qu’ ils n’existent pas, tout simplement.

Ce n’est pas l’avis des habitants d’un immeu
ble à Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine. Au 100 de la rue Gabriel-Péri, ils sont une dizaine de locataires à demander leur relogement d’urgence, ailleurs. La cause : l’immeuble est hanté. Coupures de courant inexplicables, ombres sur les murs, bruits étranges : leur quotidien est devenu trop angoissant.

Et, comme le bailleur ne semble pas réagir assez vite, certaines des victimes de cette malédiction digne du film The conjuring, ont carrément demandé une cérémonie d’exorcisme, comme le révèle Le Parisien. Cérémonie qui sera menée conjointement par un prêtre et un imam. Preuve que, parfois, sur le dos des puissances démoniaques, deux religions qui se sont longtemps farouchement combattues parviennent tout à fait à trouver un terrain d’entente.

Mon vieux fond de mécréant pragmatique me souffle que c’est, sans doute, pour ne pas laisser à l’autre le monopole du rôle de protecteur contre l’inexpliqué.

Et en attendant, d’autres illuminés se rendent en pèlerinage à l’adresse hantée, comme pour se persuader que les fantômes, comme les différents dieux des nombreuses religions, existent véritablement.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le jeudi 13 octobre 2022

vendredi 12 juin 2020

BD - La revenante de retour à l’école



Rien ne va plus dans le cimetière des Bosquets dans cette petite ville de province. Les morts, qui se matérialisent en fantômes la nuit venue, subissent des interférences avec les pensées des vivants. 

Pour savoir ce qu’il se passe, les revenants demandent à Esmée, morte au moment de la révolution française, d’aller faire un tour chez les vivants. Un concept simple imaginé par Christine Naumann-Villemin et mis en images par Maëlle Schaller pour une BD idéale pour divertir et faire réfléchir. 


Car Esmée, jeune noble qui n’a pas connu de vie adulte, découvre éberluée les libertés énormes de la jeunesse d’aujourd’hui. Ses faiblesses aussi. Et comme elle rencontre l’amour, elle fait tout pour ralentir son enquête. 

Une jolie réussite pour un de ces albums sorti quelques jours avant le confinement et qui mérite une seconde chance pour trouver son public. 

« Esmée » (tome 1), Miss Jungle, 12,95 €


jeudi 23 avril 2020

BD. Fantômes et autres légendes de la fameuse « Clinton Road »


Terre de légendes, les USA regorgent d’endroits où toutes les folies sont imaginables. Des lieux magiques ou hantés, propices aux apparitions et autres enchantements. Clinton Road en fait partie. Une route de 16 km, dans les bois du New Jersey. 
C’est là que Vincenzo Balzano, auteur italien ayant beaucoup travaillé pour les comics américains, place l’intrigue de son roman graphique. 



Tout simplement intitulée « Clinton Road », cette BD de 144 pages, entre thriller et fantastique, suit les pas de John, un ranger de la région. Il roule tous les jours sur cette route et rencontre souvent des gens qui sont à la recherche de ces phénomènes de l’étrange. Il partage ces rencontres avec Sam, le patron du bar situé au bout de Clinton Road. Il rencontre aussi un ermite, vivant dans une cabane au bord d’un lac. 

Il piège des ours et fait peur aux jeunes gens en recherche de sensations fortes. L’univers de John bascule quand il découvre que son fils est lui aussi directement relié aux mystères de Clinton Road. 
Long cauchemar éveillé, ce roman graphique, entièrement réalisé à l’aquarelle, est d’une beauté spectrale.
« Clinton Road », Ankama Editions, 17,90 €



mardi 23 octobre 2018

Série - The Haunting Hill House, une maison hantée à voir sur Netflix


Depuis le début du mois, vous pouvez voir sur Netflix une de ces séries qui n’en finissent pas de faire parler d’elles. De vous hanter aussi si vous y avez succombé. « The Haunting Hill House », série en 10 épisodes, est signée Mike Flanagan, le nouveau maître incontesté de l’horreur (Pas un bruit, Ouija).

Chaque épisode présente les différents membres de la famille Hill. De Steve, écrivain qui a connu la gloire en racontant l’histoire de la maison hantée à Luke, drogué en perdition en passant par le père ou la fille aînée, devenue croque-mort. Chacun se remémore ces mois passés dans la maison hantée, les hallucinations et nuits cauchemardesques jusqu’à la fuite en pleine nuit.

Toute la réussite du film est de raconter avec les visions multiples une même histoire. Série comportant quelques moments virtuoses comme ce plan séquence de 15 minutes aux obsèques de la sœur jumelle de Luke. Cela vaut largement tous les films d’horreurs programmés dans les cinémas depuis le début d’année… 

mercredi 14 décembre 2016

Cinéma : "Personal Shopper" offre un dilemme entre dualité et solitude

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Réflexion très poussée sur le deuil, la dualité, la solitude et l’au-delà, « Personal Shopper » thriller fantastique d’Olivier Assayas avec Kristin Stewart fascine... ou énerve

Un film, une histoire, une interprétation fait souvent l’unanimité. Et puis parfois il est aussi clivant qu’un ancien Premier ministre en campagne pour prendre la place de son président bien-aimé. « Personal Shopper » d’Olivier Assayas (prix de la mise en scène à Cannes) est de cette trempe. Soit on plonge dans l’univers de Maureen (Kristen Stewart) sans se poser de question, simplement fasciné par cette jeune femme à la recherche de réponses dans sa vie pleine de vacuité, soit justement on ne supporte pas cette façon de se laisser porter sans jamais imposer un embryon de personnalité. On ressort de la salle, en fonction de ces deux approches diamétralement opposées, totalement sous le charme ou carrément énervé. A vous de vous faire une opinion, mais dans tous les cas, vous ne resterez pas insensible à cette œuvre parfois austère, tout le temps juste.
■ Ce qui peut fasciner
Le questionnement sur la dualité est omniprésent. Maureen, jeune Américaine, vit à Paris depuis quelques mois car elle cherche à reprendre contact avec son frère jumeau. Ébéniste de talent, il est mort d’une crise cardiaque. La jumelle, qui se dit également médium, comme son frère, attend un signe de l’esprit de sa moitié masculine. Elle passe des nuits dans l’ancienne maison de son frère, rencontre un fantôme, a peur, ne comprend pas. Du fantastique simple et sans grands effets spéciaux.
Le métier de Maureen mériterait à lui tout seul un film. Elle est personal shopper. En clair, elle est chargée de la garde-robe d’une riche philanthrope. De la bijouterie Cartier aux maisons de haute couture, elle choisit des robes et des bijoux, les loue ou les achète et met le tout à la disposition de sa patronne.
La plastique éblouissante de Kristen Stewart. L’actrice américaine joue avec son corps sans aucune difficulté. En jean, robe à paillettes ou dans le plus simple appareil, dès qu’elle bouge on en prend plein les yeux.
Le tour de force d’Olivier Assayas dans la dernière réplique. Une simple phrase qui explique tout le film. Ou remet en cause notre compréhension.
■ Ce qui peut exaspérer
Pourquoi cette ambiance de thriller, avec mort violente à la clé. Comme s’il fallait rajouter un peu de sang à une histoire trop intellectuelle ?
On retrouve malheureusement dans « Personal Shopper » une mode (manie ?) des films actuels : l’utilisation intensive des smartphones. Cela donne de très longues minutes de discussion, par SMS et écran interposé, entre l’héroïne et un inconnu. Comme si l’écran d’un téléphone suffisait comme recherche esthétique...
Qui dit fantôme dit un minimum d’effets spéciaux. Minimum est bien le mot. A la limite de l’escroquerie presque avec le verre en lévitation. On est loin, très loin de Twilight.
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De Twilight à Assayas
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Dans le précédent film d’Olivier Assayas, Kristen Stewart partageait l’affiche avec Juliette Binoche. Elle a d’ailleurs remporté le césar de la meilleure actrice dans un second rôle dans « Sils Maria » pour son interprétation d’une jeune comédienne bousculant une ancienne. Cette fois, le réalisateur français, ancien critique renommé, n’a pas fait dans la demi-mesure.
La belle Américaine, est de tous les plans, le film la suit pas à pas dans sa recherche d’une preuve de l’au-delà. Tantôt habillée comme une jeune étudiante presque négligée, tantôt mise en valeur par les tenues de haute couture qu’elle choisit pour sa riche patronne, Kristen Stewart est la référence beauté du long-métrage.
Le réalisateur la filme sous toutes les coutures, se permettant quelques scènes où sa fascination pour ce corps jeune et gracieux est évidente. Mais dans « Personal Shopper », Kristen Stewart est beaucoup plus que la jolie poupée découverte dans Twilight ou transformée en icône d’Hollywood dans « Cafe Society » de Woody Allen. Son interprétation est très intérieure, cérébrale. Jamais elle ne sourit. Et quand elle pleure, de chagrin, ce ne sont que quelques larmes qui s’écoulent lentement sur son visage lisse.
Un rôle sur mesure, idéal pour abandonner son image de petite fille trop sage ou de gravure de mode sans cervelle. 

lundi 27 juillet 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Les fantômes du presbytère

Dernière escapade dans la verdoyante campagne de ce hameau d'un département rural de la région. Logés chez des amis, ils nous ont demandé, à notre arrivée, qu'elle chambre nous préférions. La bâtisse est effectivement vaste et habituée à accueillir les grandes réunions de famille. Soit la belle et grande chambre à l'étage, dotée d'une fenêtre plein sud, soit la petite, au rez-de-chaussée, juste éclairée par un fenestron en partie caché par un rosier. Malgré son exiguïté en totale opposition avec nos trois énormes valises, mon épouse préfère cette dernière. Sachant qu'on n'y fera que dormir, elle a simplement testé les lits pour prendre sa décision. Le bon sens féminin l'emportera toujours sur l'impétuosité masculine. 
Comme nous sommes dans un presbytère, encore habité par le curé du village il y a moins de 40 ans, j'imagine sans peine que cette chambre, petite, spartiate et proche de la cuisine devait être dévolue à la bonne. La nuit je m'endors en pensant à cette vieille fille qui n'a peut-être jamais connu l'amour, esclave des temps anciens, sans congés payés et encore moins de RTT. De quoi cauchemarder. Mais pas autant que dans l'autre chambre. Elle était attribuée à la mère du curé. Vers la fin de sa vie, impotente, elle ne la quittait plus. Son fils avait alors fait abattre une partie du mur mitoyen entre église et presbytère pour qu'elle puisse assister, bien installée derrière un miroir sans tain, aux offices célébrés par son rejeton. Entre la bonne et la mère, devinez qui est venue hanter mes nuits dans le presbytère ?

vendredi 11 octobre 2013

NET ET SANS BAVURE - Police belge fantôme

Incroyable histoire belge. Pas la blague de base avec l'accent caricatural, plutôt celle qui met en exergue le côté surréaliste de nos voisins du Nord. Comme Magritte a imaginé « Ceci n'est pas une pipe », une vidéo démontre que « Ceci n'est pas la police ».

Tout débute un dimanche à minuit. Un jeune entrepreneur, pour achever un travail urgent, doit se rendre dans le quartier populaire de Schaerbeek. Pas de chance, une voiture mal garée l'empêche d'entrer dans ses bureaux. Il téléphone à la police pour faire évacuer le véhicule. Pas de réponse. Il se rend donc au commissariat situé à quelques pâtés de maisons (un ami filme toute la scène). Il sonne à l'interphone d'urgence. Pas de réponse. La suite est hallucinante. Il constate que la porte est ouverte. Il entre. Dans le noir, il appelle. Toujours aucun écho. Il déambule alors dans le commissariat et tente une nouvelle fois de téléphoner avec son portable. Il entend une sonnerie dans une pièce, s'y rend et décroche. Voilà comment il parvient à répondre à son propre coup de fil... Il conclut sa démonstration d'un très ironique « Ça se passe comme ça à la police de Schaerbeek ». Diffusée sur plusieurs sites belges, la vidéo est vue plus de 100 000 fois. Les commentaires sont particulièrement... vaches. Il faudra attendre deux jours pour que la fameuse police réagisse. Le problème viendrait d'une serrure électrique déficiente. Et une enquête interne est en cours. Mais la priorité sera sans doute de retrouver les policiers fantômes...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant. 

vendredi 4 octobre 2013

NET ET SANS BAVURE - Fantomatiques apparitions

Les amateurs de mysticisme et autres histoires fantastiques puisent dans une mine sans fond grâce a net. Pas une journée sans buzz autour d'une vidéo prouvant l'existence d'extra-terrestres ceci, de fantômes cela, experts en apparition floue à l'arrière plan d'une photo banale. Je soupçonne d'ailleurs Instagram d'avoir inventé un filtre « ghost » lequel permet de flouter le cliché et de rajouter un halo en transparence... On peut se moquer de ces hurluberlus en quête d'une vie supérieure, comme pour mieux exorciser leur train-train déprimant. Mais à côté, existent de belles et véritables histoires. Comme celle d'Alice, grand-mère américaine à Portland dans l'Oregon, devenue quasi immortelle pour ses petits-enfants... grâce à Google Street. Le moteur de recherche a photographié les rues quelques mois avant son décès. Sur l'image de la maison occupée par Alice, on la voit clairement, assise sur les marches de l'entrée. Décontractée, sereine, l'air heureux. Une image du passé qui perdure car la photo d'Alice devant sa maison est largement partagée, comme si l'âme de cette mamie américaine continuait ses facéties par réseau interposé. Âme ou fantôme, la frontière est ténue. Je fais mienne la définition donnée par Tristan Garcia dans son roman « Faber le destructeur ». « 
Comme une âme n'est rien d'autre qu'une mémoire racontée, et que tout ce dont nous nous souvenons est destiné à être oublié, toutes les âmes sont mortelles. » Celle d'Alice vit toujours. Au moins sur Google.    
Chronique "Net et sans bavure" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant.