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lundi 25 novembre 2024

BD - "Signé Olrik", le dernier album de Blake et Mortimer d'André Juillard


Ce n’est pas sans un peu d’émotion qu’on découvre le nouveau Blake et Mortimer, le dernier dessiné par Juillard, mort à la fin de l’été. Un scénario d’Yves Sente pour une aventure se déroulant exclusivement en Angleterre : Londres et les Cornouailles.

Olrik fait des cauchemars. Il vit par anticipation son exécution. Prisonnier et condamné à mort, il attend sa dernière heure. L’arrivée de deux nouveaux prisonniers dans sa cellule va lui permettre de mettre au point un téméraire plan d’évasion. Un Blake et Mortimer fidèle aux codes de la série imaginée par Jacobs. Les deux héros vont avoir fort à faire pour contrer les multiples menaces pesant sur la couronne britannique.

Le professeur y développe une de ses inventions, une « Taupe », sorte d’excavateur permettant de creuser des galeries souterraines pour faciliter l’exploitation des mines. Il y est aussi question de la légende d’Excalibur, dernière occasion pour Juillard de dessiner des planches historiques qui ont fait son succès.
« Signé Olrik », Blake et Mortimer, 64 pages, 17 €

dimanche 19 mars 2023

BD - Comment faire des nouveautés avec des héros du passé ?

A côté de créations originales et novatrices de jeunes auteurs décidés de faire évoluer ce média encore jeune qu’est la bande dessinée, d’autres productions lorgnent sans vergogne vers l’âge d’or de ce cet art populaire. Cela donne des suites, réalisées dans l’esprit de l’époque comme La flèche ardente, prolongement du Rayon U de Jacobs ou la série Buck Danny Origines, racontant les premiers exploits du jeune pilote américain quand il se battait dans le Pacifique contre les Japonais.

Avant de proposer aux lecteurs belges et français les aventures de Blake et Mortimer, Edgar P. Jacobs s’est lancé dans une histoire fantastique publiée dans l’hebdomadaire Bravo il y a 80 ans exactement. Une BD qui semblait une copie des aventures de Flash Gordon, interdite en raison de l’occupation allemande. Un récit fondateur de l’univers de Jacobs, remis au goût du njour dans les années 70 et qui a désormais une suite officielle écrite par Jean Van Hamme en personne.

Le scénariste de XIII, repreneur des aventures de Blake et Mortimer, semble décidé à compléter les trous dans l’œuvre du baryton devenu dessinateur. Après Le dernier Espadon, suite officielle de la première BD des deux aventuriers anglais, il propose donc La flèche ardente où l’on retrouve les personnages du Rayon U. L’empereur d’Austradie veut absolument s’emparer de la formule du rayon U pour en faire une arme.


Il veut aussi les gisements d’uradium des îles noires. Il va donc lancer ses sbires pour envahir le royaume du prince Nazca et tenter d’enlever le professeur Marduck. Par chance, Calder veille et va contrer les agissements du général Robioff et de l’espion Dagon qui a finalement survécu au crash de son avion.

Même si la mise en page est moins dense et le récit plus fluide, on se croit réellement dans une BD signée Jacobs. Le ton est juste et les dessins dabns le ton. Un excellent travail d’hommage réalisé par Etienne Schréder et Christian Cailleaux, deux dessinateurs qui ont déjà travaillé sur des épisodes inédits de Blake et Mortimer.

Autre héros qui affiche un âge où normalement tout humain normalement constitué aspire à une retraite méritée (et si possible avant 64 ans…), Buck Danny. Cela fait74 ans que le pilote américain imaginé par Charlier et Hubinon vole partout où les intérêts US sont menacés. Une série qui comme Blake et Mortimer a continué malgré la disparition des créatreurs et qui en plus a vu l’arrivée dans la collection de séries parallèles. Après des aventures dites « classic », c’est le volet « origines » qui est exploité par Yann (scénario) et Giuseppe de Luca (dessin).

Le second tome du premier diptyque raconte comment le jeune pilote va combattre les redoutables japonais au-dessus du Pacifique. En plus des combats aériens, les auteurs dévoilent la jeunesse du héros pour étoffer sa psychologie. On découvre qu’il est en réalité d’origine allemande, que son père a combattu dans l’aviation… allemande durant la première guerre mondiale.

Buck bien décidé à apprendre à piloter un avion et qui en a l’occasion en étant embauché dans un cirque aérien. Il y rencontrera son premier amour, Moira.

Si le volet guerre du Pacifique est classique (avec juste un cas de conscience qui le ramène à sa jeunesse), la partie amour de jeunesse est beaucoup plus travaillée. Comme si on découvrait le passé d’un vieil ami qu’on ne soupçonnait pas d’avoir pu être amoureux et vulnérable un jour.
 
«La flèche ardente», Blake et Mortimer, 16,50 €
«Buck Danny Origines» (tome 2), Dupuis, 15,50 €

lundi 21 novembre 2022

BD- Berlin, nid d’espions


Le Blake et Mortimer de cette fin d’année est très « guerre froide ». Écrit par José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental, ce 29e tome des héros imaginés par Jacobs se déroule en grande partie dans le Berlin de 1963 récemment coupé en deux par les Soviétiques. 

Les premières pages se déroulent dans l’Oural (avec Mortimer) et en Suisse (avec Blake). Ils vont de rejoindre à Berlin, pour un événement de grande importance sur lequel plane la menace d’une opération russe machiavélique. 

Dessiné par Antoine Aubin, parfait dans le respect du graphisme originel, ce long récit, entre fantastique et réécriture de l’Histoire, permet aussi à quelques méchants de faire leur grand retour.

« Blake et Mortimer » (tome 29), Blake et Mortimer, 16,50 € (parution le 25 novembre)


samedi 1 janvier 2022

BD - Edgar P. Jacobs intime


 

Il a marqué l’histoire de la bande dessinée. Pourtant Edgar P. Jacobs a longtemps préféré le chant au dessin. Une vie extraordinaire racontée dans ce roman graphique de François Rivière et Philippe Wurm. Le premier, scénariste, a parfaitement connu le créateur de Blake et Mortimer.

Toutes les anecdotes sont garanties authentiques et souvent de la bouche même du célèbre Belge. Wurm, au dessin, coule son graphisme dans une ligne claire de circonstance. Les vrais fans préféreront la version luxe, en noir et blanc et agrémentée d’un gros dossier, pour le prix de 49,50 €.

« Edgar P. Jacobs, le rêveur d’apocalypse », Glénat, 22,50 € 

lundi 19 novembre 2012

BD - Jacobs, le dessinateur à voix



Alors que vient de sortir un nouveau « Blake et Mortimer », Rodolphe et Alloing signent une biographie passionnante et exhaustive de la vie et l'œuvre de Edgar P. Jacobs. Surdoué du dessin, il a pourtant durant de longues années vécu essentiellement de sa voix. Un baryton de talent, enchaînant les rôles à Bruxelles et Lille. Mais tout en dessinant, presque pour le plaisir, décors ou costumes. 
Durant l'occupation il met son crayon au service de l'hebdomadaire Bravo. Il lance « Le Rayon U », le baryton se tait définitivement, un des piliers de la BD franco-belge prend ses marques. En 1946, pour le lancement de l'hebdomadaire Tintin, il créé Blake et Mortimer... Mais il n'est pas que question de travail dans cet album. Amitié et amour sont aussi présents, Jacobs étant fidèle dans les deux cas.
« La marque Jacobs », Delcourt, 15 €, parution le 14 novembre


jeudi 24 décembre 2009

BD - La fin de la malédiction des trente deniers

Repris par Jean Van Hamme au scénario et divers dessinateurs, la série Blake et Mortimer est devenue un des best-sellers de fin d'année. Cette fois, l'illustration de cet album avait été confiée à René Sterne, le créateur d'Adler. Il n'a pu mener à bien son projet, fauché par une maladie foudroyante dans la force de l'âge. Après quelques années de mise en sommeil, « La malédiction des trente deniers » est enfin achevée. 

C'est Chantal de Spiegeleer, la femme de Sterne, qui a relevé le défi. Le résultat est très concluant, nombre
de lecteurs ne voyant aucune différence dans cette passation de témoin en cours d'aventure. Ce 19e titre débute par l'évasion d'Olrik d'une prison américaine. Il va devenir le bras armé d'un nouveau méchant, Belos Beloukian, riche armateur arménien derrière lequel se cache un criminel nazi, cruel et ambitionnant de devenir le maître du monde. Pour cela, il doit mettre la main sur les trente deniers qui représentent le salaire de la trahison de Judas. 

Ce mélange de croyance religieuse et de mégalomanie fasciste donne le ton incomparable de ces albums. Cette fois c'est Mortimer qui intervient le plus, en Grèce, aux paysages méditerranéens et lumineux.

« Blake et Mortimer » (tome 19), Blake et Mortimer éditions, 14,50 € 

jeudi 10 avril 2008

BD - Mortimer aux sources de la civilisation

La nouvelle aventure de Blake et Mortimer de Sente et Juillard se passe en grande partie en Afrique.


Un peu plus de trois ans après la parution du second tome des « Sarcophages du 6e continent », Blake et Mortimer sont de retour, toujours animés par le duo Yves Sente au scénario et André Juillard au dessin. Après la Belgique et l'Antarctique, les deux héros britanniques vivent une aventure se déroulant en grande partie en Afrique. Tout commence par la découverte d'une grotte dont l'accès est sous le niveau de l'eau du lac du Ngorongo, dans la région centrale du Tanganyaka. Un ethnologue allemand, Ulrich Heidegang, visite une vaste salle recouverte d'or et subtilise une bague portée par une statue gigantesque. Il est surpris par des hommes lycaons qui le blesse avec une lance empoisonnée. Heidegang parvient à rejoindre la civilisation mais est devenu dément.

Trois mois après ces faits, le professeur Mortimer, en lisant la presse, remarque que les motifs sur la bague sont très étranges, du jamais vu. Il va se lancer dans des recherches pour tenter de découvrir à quelle civilisation elle se réfère et avec l'aide de deux amies, Nastasia et Sarah, va se retrouver sur la trace d'une civilisation perdue, vieille de 350 millions d'années, quand la Terre n'avait qu'un seul continent, le Gondwana.

Face à la faune sauvage

Une premier partie savante suivie de l'expédition dans la savane. Là cela se complique pour le trio qui devra affronter les fauves (éléphants, lycaons, lions et hippopotames) ainsi que les sbires du colonel Olrik. Le méchant emblématique de la série, loin d'être éliminé comme les fidèles lecteurs le pensaient, est toujours en vie et avide de richesse et de vengeance.

Dans cette aventure, la 18e, le professeur Mortimer tient la vedette, le capitaine Blake n'intervenant que dans les dernières pages. Un album qui, tout en restant fidèle à l'oeuvre originale, tente de renouveler un peu cet univers qui franchit les décennies. Au niveau du scénario, on regrettera l'exploitation limitée de la civilisation perdue et le coup de théâtre, peu crédible, des dix dernières pages. Par contre on ne peut que s'extasier devant les dessins de Juillard. Il parvient à injecter une bonne dose d'élégance à l'image graphique de la série, Mortimer est moins rigide et les femmes de plus en plus belles. Chaque vignette de transition, que cela soit dans les rues de Londres ou dans la savane africaine, sont de superbes miniatures qui méritent toutes d'être encadrées.

« Blake et Mortimer, Le sanctuaire du Gondwana », Yves Sente et André Juillard, Editions Blake et Mortimer, 14 euros