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vendredi 16 août 2024

BD - Yslaire dans le dur


Suite de l’adaptation en bande dessinée des romans dits « durs » de Simenon. Cette fois c’est Yslaire qui s’attaque à un des chefs-d’œuvre du créateur de Maigret : La neige était sale. Sur un scénario de Fromental, le créateur de Sambre retrouve les couleurs basiques de son univers sombre et romantique.

Paru en 1948, le roman décrit le parcours de Frank. Une petite frappe de 17 ans. Il vit chez sa mère, mère maquerelle d’un établissement assidûment fréquenté par les officiers de l’armée d’occupation.


On a l’impression que c’est Paris et les Nazis, mais Simenon a donné une portée plus universelle à son récit. Franck, dans cette ambiance entre paranoïa et collaboration, règne en maître sur le quartier. Il vole, bat, spolie avec une morgue en constante progression. Il ne lui reste plus qu’une dernière marche à franchir : tuer. Pour les beaux yeux de sa voisine, innocente dans ce monde gangrené, il va poignarder à mort un officier trop confiant.

Une histoire désespérante, entre aveuglement et fatalisme. C’est Franck qui raconte, du début à la fin. Mais cela ne le rend pas plus sympathique. Humain, peut-être, mais à ranger définitivement dans la catégorie des affreux. Une BD éblouissante pour une ambiance poisseuse.

« La neige était sale », Dargaud, 104 pages, 23,50 €

vendredi 16 décembre 2022

BD - Les fleurs du mal et Yslaire

Après avoir exploré la vie du poète à travers Mademoiselle Baudelaire, alias Jeanne Duval, vénus noire au cœur de l’œuvre de Baudelaire, Yslaire offre son inépuisable talent graphique aux Fleurs du mal.

Illustrant les cent poèmes de la version de 1857, avant le procès retentissant de Baudelaire qui en fera écarter six parties jugées immorales, Yslaire, maître de la BD moderne souligne de merveilleuse et vénéneuse manière toute la beauté, la profondeur et le mystère de l’art baudelairien. Le temps n’est rien pour les artistes qui, malgré la différence d’époque, finissent toujours par se rencontrer…

« Les fleurs du mal », Dupuis, 35 €

mardi 10 juillet 2007

BD - Attentats et amour à Bruxelles par Yslaire

Les tentatives d'attentats à la voiture piégée il y deux semaines en Angleterre nous rappelle que le terrorisme religieux est encore à nos portes. Une fatalité que Bernar Yslaire dénonce dans le second volume de cette histoire se déroulant à Bruxelles. Dans un grand hôtel de la capitale belge, le jour du déclenchement de la seconde guerre du Golfe, un homme et une femme se rencontrent, s'unissent. Pourtant tout les oppose. 

Jules est juif, Fadya est musulmane. Et surtout la jeune femme porte autour de la taille une ceinture d'explosifs qui sautera quand elle se trouvera dans la foule d'une manifestation pacifiste. Une bête histoire de portable (le détonateur de la bombe) tombé en panne leur a permis de se rencontrer. Depuis, malgré les réticences de la kamikaze, ils font l'amour, comme pour oublier la mort, la haine et la terreur. 

Un album sensuel, très charnel, avec de très belles scènes de sexe, sans faux-semblant ou pudeur mal placée. A l'opposé, Yslaire a repris des images diffusées à la télévision au moment de l'attaque américaine. Un album volontairement provocateur. Pour empêcher toute banalisation de l'atroce. 

"Le ciel au-dessus de Bruxelles", Futuropolis, 16 €