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samedi 4 janvier 2025

De la poésie - Rimbaud est vivant


Si la poésie de Rimbaud a traversé les siècles, son image est rare. Un portrait du poète à 17 ans est le plus connu. C’est s’appuyant sur ce visage que Luc Loiseaux a fabriqué des photos d’époque de Rimbaud. Des clichés criants de vérité pour raconter les cinq ans de créativité intense, de 1870 à 1875.

On a droit au jeune Rimbaud en pleine fugue avec un sac à dos, allongé dans un lit d’hôpital, s’enivrant avec Verlaine, joyeux dans des cafés où l’alcool coule à flots. Un texte enrichi de poèmes et citations pour mieux comprendre l’évolution de son œuvre. Un beau livre utilisant intelligemment les technologies modernes.
« Rimbaud est vivant » de Luc Loiseaux, Gallimard, 272 pages (100 illustrations), 39 €

vendredi 20 mars 2020

DVD - « Camille », le film d’une passion photographique mortelle


Le film Camille (Pyramide Vidéos), c’est « l’histoire d’une jeune femme idéaliste qui rêve de devenir photojournaliste pour venir en aide à des populations oubliées », selon les explications du réalisateur Boris Lojkine dans le dossier de presse au moment de la sortie de ce biopic en salles.
Camille, c’est la jeune Française Camille Lepage, photographe de presse indépendante, qui a couvert le printemps arabe au Caire, les combats au Sud Soudan puis la guerre civile entre Séleka et anti-Balaka en République Centraficaine. C’est là, dans le nord du pays, qu’elle est tuée par les Séleka au cours d’une embuscade. Elle suivait les milices qui tentaient de contrer l’offensive des Séleka.


Pour se documenter sur un milieu qu’il ne connaissait pas particulièrement, le réalisateur est allé à Perpignan rencontrer d’autres photographes lors du festival Visa pour l’image. Une des premières scènes s’y déroule. On y voit la jeune Camille tentant de sensibiliser les décideurs sur cette guerre oubliée. On lui demandera surtout de trouver son style.
L’essentiel du film la montre à Bangui puis en province. Elle se fond dans la population. Sa jeunesse lui permet de vivre en immersion avec les étudiants de la capitale.
 Elle est insouciante, cherchant sans cesse à être présente quand il se passe quelque chose. Mais seule, à 26 ans, c’est compliqué. Elle n’aura pas le temps de trouver son style. Le film explique cet engrenage, cette fin inéluctable. Les risques du métier.



vendredi 30 juin 2017

De choses et d'autres : Contre-jour réussi

La photo officielle d’Emmanuel Macron a été dévoilée hier matin. Le nouveau président y est représenté, debout, les bras appuyés sur le devant de son bureau, la fenêtre ouverte sur le parc de l’Élysée. Il y a les deux drapeaux (France et Europe) de part et d’autre, une horloge, un livre ouvert et, plus discrets, ses deux téléphones portables sur le plan de travail. Il sourit. Deux fossettes se dessinent sur son visage.

Ses yeux bleus ressortent intensément car il fixe l’objectif. Une photo officielle qui sera affichée dans toutes les mairies et qui a été déjà beaucoup commentée sur les réseaux sociaux. Avec unanimité chez les dames : « Mon dieu qu’il est beau ! » Les hommes sont plus partagés. Certes il a une sacrée prestance, mais il y a forcément de la retouche photographique pour atteindre un tel niveau de sex-appeal. Ses lèvres, finement dessinée, sensuelles, impressionnent tout le monde. De mon côté, je me garderai bien de porter un jugement physique. J’essaie de ne pas le faire pour les femmes politiques, autant continuer dans la parité. Mon interpellation vient du côté technique. Jeune journaliste, on m’a appris de ne jamais faire de photo d’une personne devant une fenêtre. Sans flash, il est à contre-jour et le visage dans l’ombre. Avec un flash, on perd tout relief. J’imagine la tête de la photographe officielle (Soazig de La Moissonnière) quand le président lui annonce qu’il veut être photographié ici et nulle part ailleurs. Un sacré défi technique. Même si les possibilités de trucage sont devenues quasi sans limites de nos jours.
Et au final, comme pour synthétiser son programme électoral, Macron a été photographié à l’intérieur ET à l’extérieur. 
(Chronique parue le 30 juin en dernière page de l'Indépendant)

mercredi 28 juin 2017

Cinéma : Deux belles âmes prennent la route

VISAGES VILLAGES. Agnès Varda et JR à la rencontre de la France rurale.




Totalement improbable. Et pourtant merveilleux. Comment Agnès Varda, princesse de la Nouvelle Vague, cinéaste du réel et monstre sacré du cinéma d’art et essai, a-t-elle trouvé la ressource et la force pour se lancer dans la réalisation de ce film avec JR, photographe à la démarche originale, transcendant l’anonymat et le grand format dans les rues ? « Je suis allé la voir chez elle, se souvient JR. Le lendemain elle est venue dans mon atelier. Le surlendemain on partait en tournage, à l’aventure. »


Une sacrée aventure, qui va durer deux années, à raison de quelques jours de tournage par mois, Agnès Varda, bientôt 90 ans, ayant besoin de repos pour récupérer de ces escapades fatigantes. Son idée à elle : aller à la rencontre des gens vivant dans les villages. Son but : photographier ces inconnus dans son « camion magique » et afficher leurs visages sur les murs disponibles près de chez eux. Ou carrément sur leur habitation comme c’est le cas dans la première séquence, dans le Nord, sur la maison de corons de Jeannine, promise à la démolition (lire ci-contre).
On va donc aller à la rencontre de Français et Françaises, du Sud, du Nord, de l’intérieur ou du bord de mer. Des actifs, des retraités, loin de la civilisation ou au cœur de leur lieu de travail. Un instantané d’une certaine France, diverse et fascinante. Une France que l’on connaît sans toujours y accorder plus d’attention. C’est aussi la grande qualité de ce film, entre fiction et documentaire, entre intime et universel.
■ Montage aux petits oignons
Le montage, supervisé par Agnès Varda qui avoue que c’est son activité préférée dans la fabrication du cinéma, permet de lier ces sé- quences a priori disparates. Le génie c’est de mêler les relations et sentiments des deux artistes, parfois émerveillés en même temps, mais aussi pas toujours d’accord. JR parvient à transformer Agnès en modèle, ses rides et adorables petits pieds s’affichant sur des wagons de marchandises pour traverser la France. Agnès bougonnant contre le culte du secret de JR, refusant de parler de sa vie privée et encore plus de retirer son chapeau et ses lunettes noires.
Un fil rouge qui pourrait être agaçant mais qui au final se transforme en grand moment de cinéma, de ces scènes qui, n’en doutons pas, deviendront mythiques dans quelques générations. Exercice appliqué de narration cinématographique qui devrait être enseigné à tous les apprentis réalisateurs et scénaristes.
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Un film "avec les gens"



« Résister à la paresse et à l’imbécillité », tel est le credo d’Agnès Varda. Son moteur aussi pour continuer à tourner, photographier, exposer. A 89 ans elle ne voulait plus se lancer dans de grands projets, mais le travail de JR, sa démarche, sa sympathie aussi, l’ont convaincue. Leur première rencontre semble de l’ordre du coup de foudre. D’un petit jeune qui a toujours eu de la tendresse pour les vieilles personnes. D’une mamie pour qui le partage est essentiel. Alors elle a conduit JR dans le Nord, à la rencontre des descendants des derniers mineurs de fond. JR a reproduit des photos d’époque en grand format et les a collées sur ces maisons de briques. Ils ont sonné aux portes, pour avoir des témoignages et sont tombés sur Jeanine. Une résistante, dernière à habiter dans cette rue. Une première séquence prometteuse. Avec une histoire et de l’émotion.
Décision est prise de multiplier les déplacements, d’en faire un film. JR pensait que le seul nom d’Agnès Varda lui ouvrirait toutes les portes du financement. Que nenni. « Je suis une célébrité à la marge » note malicieusement la cinéaste qui n’a pourtant plus rien à prouver. Ils se sont battus, sont passés par le crowfunding et ont mené à bien leur projet. Le triomphe à Cannes (Œil d’or du meilleur documentaire) a donné raison à JR qui refuse d’être un « bagnard publicitaire » et qui de ce fait réalise un film « sans les marques, avec les gens ».

jeudi 30 mars 2017

De choses et d'autres : une photo de Claudia Cardinale, retouchée pour l'affiche du festival de Cannes, fait polémique


Et si pour une fois on ne se penchait pas sur ce qui va se passer le 7 mai mais plutôt le 17. Ce jour-là, après des mois à s’interroger sur l’identité du locataire de l’Élysée, plus personne ne s’y intéressera. Le 17 mai débute le 70e festival de Cannes. Strass, paillettes, fêtes auront pris le dessus sur les affaires, costumes et autres trahisons. Même s’il faut se méfier des certitudes. Premier problème, le président du jury Pedro Almodovar ne cache pas sa passion pour la corrida. Et les « vegans » de demander son boycott. De plus, comme cette année 2017 semble définitivement placée sous le signe de l’embrouille, la présentation de l’affiche officielle a immédiatement dé- généré en polémique. On y voit Claudia Cardinale, jeune, virevoltant dans une large jupe fendue. Une photo prise en 1959 sur un toit de Rome.
Photo connue qui a fait tiquer certains. En effet, si l’on compare le document original et l’affiche, on constate que la star a perdu une taille après un rabotage des cuisses et des hanches grâce aux pinceaux électroniques d’un logiciel de retouche photographique.
Le culte de la maigreur a atteint de tels sommets en ce XXIe siècle, qu’un « créatif » s’octroie le droit de modifier la perfection. Car n’en déplaise à ces néo-esthètes, les courbes de Claudia Cardinale incarnent l’idéal de la beauté.
Alors par pitié, trafiquez tous les mannequins anorexiques que vous voulez (et qui provoquent de toute manière plus d’effroi que de rêve), mais laissez les légendes intactes. 

samedi 1 octobre 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Sourires évanouis

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Les Français sont réputés râleurs. En plus, ils tirent la gueule, du moins sur leurs papiers d'identité. Hier un tribunal a donné tort à un plaignant qui sollicitait l'autorisation de sourire sur la photo de son passeport. Depuis quelques années, l'administration refuse tout visage qui n'affiche pas une neutralité absolue. Interdiction de froncer les sourcils à la bad boy, ni d'arborer un quelconque chouchou dans les cheveux. Pas question non plus de sourire. Les juges sont clairs « l'exigence d'une expression neutre du sujet exclut par elle-même toute expression particulière, telle qu'un sourire ».T'es Français ? T'es triste et sinistre. Comment en est-on arrivé en 2016 à considérer que sourire est hors la loi ? Car in fine, c'est ce qui ressort de ces directives. La dernière fois que j'ai dû fournir des photos d'identité, j'ai consciencieusement tenté d'enlever toute trace de jovialité de mon visage. Résultat je fais la tronche. Et franchement, étant plutôt gai de nature, si l'on compare ma carte d'identité avec mon visage de tous les jours, le gouffre est énorme. En vrai, j'ai l'air normal (du moins je l'espère). Sur mes papiers, je ressemble à un repris de justice tueur sur la défensive. Effacer les sourires, c'est comme transformer toute la population en suspect potentiel. Et ailleurs, comment font-ils ? Si les USA pratiquent la même politique que la France, Michelle Obama est en infraction. Son passeport a été divulgué cette semaine sur le net par des hackers : elle sourit tellement que c'en est communicatif. Mais franchement, il n'y a pas photo en comparaison avec les mines sinistres de mes compatriotes.

mardi 19 avril 2016

BD : Capa, photographe écorché vif


Parmi les nombreux conflits couverts par Robert Capa, photographe de presse emblématique de la profession, la création d'Israël et la guerre qui en découle a été un tournant. Blessé par une balle, il renonce à se retrouver au plus près de la ligne de front. La vie de cet émigré roumain dans le Paris des années 30 débute par une imposture. Sa compagne a l'idée de vendre ses photos sous le nom de Robert Capa, Américain. Résultat les clichés se négocient à prix d'or. Cette première anecdote dans le bel album en bichromie de Florent Silloray est emblématique. Ensuite ce sera la guerre d'Espagne, la libération de la Sicile, le débarquement en Normandie, la conquête de l'Allemagne. Des risques inouïs, une chance extraordinaire, un témoignage capital sur la violence du monde.
"Capa, l'étoile filante", Casterman, 17 euros


samedi 26 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Photos ratées et exercice de style

Je ne vais pas vous mentir, même si je suis persuadé du contraire, je ne suis pas un bon photographe. Déjà du temps de l'argentique, quand j'appuyais sur le déclencheur, j'étais certain que ce qui serait quelques heures plus tard sur papier serait 1 : net, 2 : bien cadré et 3 : joli. Dans la réalité, arriver à avoir bon à un des trois points relevait carrément de l'exploit...
L'arrivée du numérique aurait dû me simplifier la vie. Non, car j'ai un véritable don pour rater mes photos. Et j'ai beau en faire des centaines, jamais au grand jamais ce ne sera ce que j'attendais.


Pourtant une photo ratée peut rapporter gros. En ce moment, une marque de smartphone, pour lancer la 5e version de son modèle vedette, organise un concours sur Twitter. Publiez une de vos réalisations bien foireuse (bougé, flou, tête coupée, yeux fermés...) accompagné du mot-dièse #FailNoMore et vous pourrez remporter le fameux téléphone. J'ai regardé quelques contributions. Pas une ne m'arrive à la cheville.


Exceptés peut-être les clichés de Paris au petit matin postés quotidiennement par Pascale Clark. La journaliste de France Inter shoote les rues de la capitale depuis son taxi. Déjà passablement flous, les clichés sont en plus passés dans un filtre Instagram. Il n'en fallait pas plus pour qu'un galeriste parisien s'y intéresse et expose la série. Beaucoup se sont moqués du résultat, summum de la gloriole bobo. Une grande voix ne fait pas de grandes photos. La preuve en images. Toujours ce fossé entre l'intention et la réalisation. A savoir le talent.

mercredi 10 avril 2013

Billet - Familles hétéroclites

Le débat sur le mariage pour tous au Sénat donne une nouvelle occasion aux opposants de mettre en avant leur célèbre slogan « un papa, une maman : on ne ment pas aux enfants ». Beaucoup moqué sur Twitter depuis un happening un peu risible (pour ne pas être plus méchant...), cette apologie d'une « famille normale » cache en fait bien des différences. Pour s'en persuader, il suffit de parcourir un site américain et son répertoire de photos de famille excentriques. Franchement, côté traumatisme, des couples hétéros bien sous tous rapports peuvent parfois faire beaucoup de dégâts dans leur entourage.  
Que penser de ce père de famille grassouillet, posant avec son bébé dans les bras, simplement vêtus, chacun, d'une couche culotte. La maman, derrière, arbore une tunique d'ange... Cette fillette est très contente de poser contre son papa... et de sa tronçonneuse brandie telle une arme. Un homme est tellement fier des trois femmes de sa vie qu'il s'est fait tatouer dans le dos les visages de son épouse et de ses deux filles.  La photo la plus inquiétante : le couple pose avec sa fillette et une marionnette de ventriloque comme si l'assemblage de bois et de tissus faisait partie du foyer au même titre qu'une personne de chair et d'os. 
En fait, il n'existe pas de famille normale. On est obligatoirement excentrique dans le regard des « autres ». Leur norme n'est pas la nôtre.  Et inversement.  Mais le remède est tout bête : la tolérance.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.

mercredi 30 janvier 2013

Billet - L'info trash et la photo qui tue

A la base, il y a un de ces faits divers croustillant qui fait les choux gras d'Internet. Une histoire égrillarde, reprise par tous les sites d'information pour faire causer à la machine à café.
Au Brésil, une femme tente d'empoisonner son mari en se badigeonnant le sexe d'un poison violent. Incommodé par l'odeur inhabituelle, l'homme renonce à y regarder de plus près. La dame, victime de son subterfuge, finit aux urgences. Les médecins découvrent le poison. Le mari porte plainte pour tentative d'assassinat. Mieux que le colonel Moutarde au Cluedo !
Le souci dans le cas présent, c'est que toute histoire sur Internet doit obligatoirement être illustrée. Mais quelle photo choisir pour un article titré « Elle tente d'empoisonner son mari... avec son vagin » ou « La tueuse au sexe empoisonné voulait supprimer son mari » ? Impossible de publier une image de vagin. Utiliser le mot dans le titre passe encore. Mais il y a des limites... Il faut donc faire dans le suggestif. Sur plusieurs sites on retrouve la photo d'un corps de femme avec une superbe pomme rouge en cache sexe. Cette composition, entre Blanche Neige et Adam et Eve, est une photo d'art presque trop belle pour un sujet trash. Plus « brésilien » ce cliché montrant des fesses rebondies débordant d'un string dans une ambiance de boîte de nuit. Mais la palme revient à cette photo de pieds recouverts d'une petite culotte. On voit le bas, on imagine le haut. 
J'ai de la chance. Cette chronique, sur le papier, ne doit pas être illustrée. Mon problème reste entier pour sa version internet...

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.

vendredi 21 décembre 2012

Billet - Instagram a mal

Vous faites des photos avec Instagram, le logiciel les transforme en dollars sonnants et trébuchants. Sympa le concept. Problème : les dollars restent dans l'escarcelle de la société rachetée par Facebook pour un milliard. Une simple modification dans les conditions d'utilisation de la marque enflamme les réseaux sociaux. La plate-forme annonce le 18 décembre qu'elle s'octroie le droit de vendre les photos passées par ses filtres. Exit le droit d'auteur ! Colère des utilisateurs. Nombreux sont ceux à annoncer leur intention de se passer de ce service censé donner du « cachet » à des photos quelconques. Instagram a fait, hier, son mea culpa.
Après la brouille avec Twitter, ce nouveau coup dur pour le logiciel a donné des idées à de nombreux concurrents. Côté vintage, la palme revient à « Hipstamatic ». Ses filtres seraient directement inspirés des effets proposés par un appareil argentique du même nom fabriqué en 200 exemplaires seulement en 1980 dans une petite ville du Wisconsin. Rare et mythique : tout pour plaire aux geeks branchés. Même si au final, il ne s'agit que d'une légende fabriquée de toute pièce par des publicitaires plus malins que la moyenne. Une entourloupe suffisante pour placer Hipstamatic en très bonne place face à Instagram. D'autant qu'à l'arrivée, les photos sont encore plus floues, encore plus saturées, encore plus trafiquées. En un mot : moches !

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant.

mardi 18 décembre 2012

Billet - Quand se photographier tous les jours devient ridicule

Tempus fugit. Avec les nouvelles technologies, rien de plus facile que de mettre en images cette expression latine. On ne saura jamais qui le premier a eu l'idée de se photographier quotidiennement et d'en faire un montage accéléré. Les vidéos de ce genre ont pullulé un moment sur internet. Une fois la surprise de la nouveauté passée, force est de constater que la chose n'est pas bien passionnante.
Deux sortent cependant du lot. Un père persévérant a filmé sa fille de sa naissance à ses 12 ans. Du gentil bébé joufflu, elle devient une charmante adolescente, de plus en plus réticente à l'exercice...

Plus fun la vidéo de cet homme adepte des expériences capillaires en tout genre. De la crête d'Iroquois à la tonsure totale, de la barbe torsadée aux rouflaquettes, il devient en moins de deux minutes un catalogue complet pour coiffeur inventif. 

Les autres ne sont que fades copieurs. Sergio Salma, dessinateur de BD, imagine les pires sur son mur Facebook. « Elle se prend en photo chaque jour pendant 3 ans et demi, le temps d'un régime où elle va perdre 90 kg mais on voit rien, c'est mal cadré » est illustré par un bout d'épaule. La photo d'une souriante blonde explique qu'elle « se prend en photo tous les jours depuis 2 jours. Et c'est très con. » La dernière, ma préférée : « Il se prend en photo toutes les heures depuis 27 ans et se fait voler son ordinateur avec toutes ses photos dedans. »

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.

lundi 6 février 2012

Billet - Écarquillez vos mirettes avec la photo à 360°



Vous voulez en prendre plein la vue ? Faites le test de la photo à 360°. Cette technique – l'un des atout de Google Street - est particulièrement impressionnante sur certains sites. Et quand les photographes professionnels s'en mêlent , l'effet est encore plus saisissant. Avec votre souris, vous pouvez faire tourner l'image, comme si vous étiez sur place. Jean-Pierre Lavoie, photographe canadien, s'est consacré à cette spécialité. Ses clichés sont à couper le souffle. Écarquillez vos mirettes et plongez dans le décor. Il propose des monuments célèbres (au pied de la tour Eiffel, l'effet est encore plus saisissant en « levant » la tête), sur la grand place de Bruxelles ou en plein carnaval de Québec.  Il propose également des photos de paysage grandioses.

Grâce aux smartphones, il vous est à présent possible de réaliser une photo à 360°. Une application nommée « 360 panorama » est en vente tant chez Apple que chez Androïd. Une fois installée, vous la lancez, votre appareil se dote virtuellement d'un très grand angle. Il vous suffit de tourner sur vous-même pour capturer l'intégralité du point de vue. On rêve de voir un jour, sans avoir à s'épuiser dans la montée, le panorama complet au sommet du Canigou.
Encore plus vertigineux, à la limite de l'angoisse, vous pouvez découvrir le ciel vu de la Terre. Des milliards d'étoiles sur lesquelles vous pouvez zoomer et vous déplacer à l'envi. Une telle immensité nous fait prendre conscience à quel point nous sommes peu de chose.