Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
lundi 26 juin 2017
De choses et d'autres : En marche pour les fiertés
Samedi à Paris, une foule bigarrée a marché. Pas pour saluer l’élection du nouveau président, ni sa majorité absolue au Parlement encore moins le gouvernement Philippe II. Juste la traditionnelle « Marche des fiertés », manifestation hautement symbolique pour réclamer le droit pour tous de s’aimer et se marier, quelle que soit son orientation sexuelle.
Donc des cohortes de militants LGBT (pour lesbiennes, gays, bi et trans) ont arpenté le pavé, dans ce rassemblement politique et festif. Les déguisements sont de rigueur et le maquillage parfois outrancier. Chaleur aidant, il s’est dilué dans la sueur transformant certaines « grandes folles » en peintures « molles » à la Dali. Mais là n’est pas le problème. Le hic vient une nouvelle fois de cette politique macronienne un peu attrape-tout. Emmanuel Macron, sur son compte Twitter, en même temps qu’il boxait en costard cravate pour promouvoir la candidature de Paris aux JO de 2024, a tweeté un message de soutien à cette fameuse marche : « La France est arc-en-ciel. Nous sommes riches de nos diversités, soyons en fiers ! #MarcheDesFiertés #LoveisLove », texte ponctué d’un cœur aux couleurs de l’arc-en-ciel.
Ce président est définitivement dans le vent, il avance dans le sens de l’Histoire. Mais rapidement quelques militants de la cause LGBT ont ressorti de leurs dossiers des tweets malheureux de 2013 : « La question sur le retrait du mariage homo c’est pour quand ? » « #mariage homosexuel et #adoption par les homosexuels, faut-il tout accepter sous prétexte que « la société évolue » ? » Qui a commis ces tweets ? Réponse : Jean-Baptiste Lemoyne et Gérald Darmanin, ministres du gouvernement Philippe II.
N’y aurait-il pas comme une erreur de casting ?
(Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le 26 juin 2017)
mardi 8 octobre 2013
NET ET SANS BAVURE - Les Chinois et moi
On ne se félicite jamais assez de notre chance de vivre en démocratie. Transposé en France, ce système obligerait à construire de nouvelles prisons. Sur Twitter, les 3000 abonnés du compte @flambyland feraient moins les intéressants à se moquer du président. Sur Facebook, les 52 000 adeptes de la page « Peine de mort pour la mère et le beau-père de Fiona » tiendraient compagnie à ces derniers en cellule. Quant aux anti mariage pour tous, depuis le 26 mai et l'adoption de la loi, ils feraient mieux de la mettre en veilleuse. Ou d'émigrer en Russie ou en Chine. Au moins là-bas ils seront dans l'idéologie officielle...
Chronique "Net et sans bavure" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.
vendredi 26 avril 2013
Billet - La manif partout et nulle part...
Le mariage pour tous s'est transformé en Manif partout, déclinée en page Facebook et compte Twitter. Le principe est simple et rappelle un peu les actions de la Résistance ou des manifestants de Mai 68. « Chaque jour, une action à faire. Nous sommes des milliers à faire cette action au même moment. Donc on en parle partout. »
En théorie seulement. Malgré plus de 10 000 inscrits, les coups d'éclat de la Manif partout brillent surtout par leur incognito. Il est vrai que ce n'est pas à coup de dessins d'enfants envoyés à l'Elysée, d'appels téléphoniques au rectorat ou de coups de klaxon à midi pile sur l'air de « Taubira, ta loi on n'en veut pas » que les lignes vont bouger. Le mouvement, conservateur par nature, manque cruellement d'imagination. En fait, il manque la folie douce et l'inventivité que l'on retrouve... dans les milieux homosexuels.
Et qui sait, dans quelques années, rongés par le conformisme de l'institution du mariage, les gays et lesbiennes seront eux aussi devenus des couples plan-plan.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant.
mercredi 10 avril 2013
Billet - Familles hétéroclites
En fait, il n'existe pas de famille normale. On est obligatoirement excentrique dans le regard des « autres ». Leur norme n'est pas la nôtre. Et inversement. Mais le remède est tout bête : la tolérance.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.
mercredi 27 mars 2013
Billet - Avec Christine Boutin c'est cinéma pour tous
Pourtant, selon la principale intéressée, ce n'était pas du chiqué du tout. Dans un twitt, Christine Boutin revient sur le buzz : « Je vous remercie tous pour vos mises en scène qui sont souvent très drôles. Mais pour moi c'était du vrai ! »
Mauvaise actrice peut-être, mais pas dénuée d'humour !
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.
mercredi 16 janvier 2013
Billet - Le théorème de la fracture appliqué au Mariage pour tous
Un nouveau théorème est apparu avec l'arrivée d'internet et des réseaux sociaux ces dernières années : « Tout fait de société légèrement clivant se transforme en vif débat sans fin s'il s'échoue sur les plages numériques. » Le mariage « pour tous » ou « gay » (biffez selon votre sensibilité) en est l'exemple parfait. Comme à l'époque de l'affaire Dreyfus, chacun a un avis, une position, une conviction. Impossible de rester neutre.
La manif de dimanche amplifie encore la fracture. Guerre civile en vue ? Non, car si les « anti » sont assez radicaux dans leurs revendications, les « pro » ont une arme de destruction massive à leur disposition : l'humour. Comment ne pas rire en lisant que Jésus, le premier, a fait l'article pour le mariage gay quand il dit à une douzaine d'hommes « Aimez-vous les uns les autres... »
Même ironie sacrilège pour cet abonné de Twitter : la Vierge Marie a fait appel à la PMA, « procréation miraculeusement assistée ».
Frigide Barjot s'enflamme dans des tirades beaucoup moins comiques. Pourtant son livre « J'élève mon mari » ne manquait pas de piquant à l'époque.
La fracture touche même la météo. Sur Itélé, Thierry Fréret annonce des températures hivernales, et conseille aux manifestants de bien se couvrir. Mais sur France 3, Jean-Marc Souami estime qu'il n'est « pas la peine de mettre de mettre le nez dehors. Une journée à rester sous sa couette. » Quand un débat de société prend le dessus sur le temps qu'il fait, c'est que l'heure est grave !
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.
jeudi 22 novembre 2012
Billet - De la liberté de conscience à la liberté de critiquer
Trois mots du président François Hollande et internet s'enflamme. « Liberté de conscience ». Isolé, on croit à une belle profession de foi. Dans le contexte, cette « liberté de conscience » pour les maires de refuser de célébrer des mariages pour tous ressemble fort à une acceptation de l'homophobie...
Sur Twitter, les réactions ne sont pas tendres avec le président. Pour beaucoup, il porte un coup de canif à l'égalité de tous face aux lois. Et amène le risque de toutes les dérives : « C'est comme si un maire raciste pouvait refuser de marier un Noir et une Blanche » relève Florent Latrive en citant le rédacteur en chef de Têtu. Fanny Pidoux redoute de son côté un « droit à la discrimination » devenu quasi officiel.
Sur un mode plus sarcastique, Frédéric Bounous lance « Chers amis négationnistes, remerciez le président ! » « Quand je serai maire, je ne marierai ni les cons ni les moches » prévient Diego-san alors que Denis, un prof se demande « A qui je dois envoyer la liste des élèves auxquels je ne veux pas faire cours ? »
D'autres préfèrent ramener cette fameuse liberté de conscience à des exemples plus triviaux. Ils sont des centaines à se dire que finalement cette déclaration de François Hollande leur donne parfaitement le droit de ne pas payer les impôts locaux, le plein d'essence ou le parcmètre... Et c'est vrai, si on ne faisait que ce qui nous plaît dans la vie, tout serait plus simple. Au pays des Bisounours, c'est possible. En France aussi. Bientôt.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant.


