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vendredi 3 février 2023

De choses et d’autres - Cachez ce slogan

Vendredi dernier, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, était à Nice pour présenter différentes réalisations autour de la sécurité dans la ville de Christian Estrosi. Au menu, la visite du futur hôtel des polices. Or ce bâtiment se trouve face à une librairie militante pour les droits des femmes, Les Parleuses. Les propriétaires ont donc installé, la veille de la visite, des slogans collés sur les vitrines. Juste des revendications déjà vues et entendues dans les manifs féministes comme « Qui sème l’impunité récolte la colère », ou « Violeurs on vous voit, victimes on vous croit ».

 

Des slogans cachés par une toile noire.

Capture écran Twitter


Mais la veille, deux policiers en civil sont arrivés et ont enlevé avec l’aide d’une dizaine de CRS les slogans collés à l’extérieur. Et pour ceux de l’intérieur, les forces de l’ordre se sont improvisés charpentiers. Ils ont placé un cadre en bois devant les vitrines, recouvert d’une toile noire et opaque. CRS qui sont restés en faction toute la matinée pour empêcher tout enlèvement du dispositif. C’est bien connu dans le monde des autruches : ce qui ne se voit pas n’existe pas…

Le ministre a donc pu déambuler dans la rue, serein, sans avoir l’impression d’être visé directement par ces messages. Les Parleuses ont crié à la censure. Gérald Darmanin n’a fait aucune allusion à l’affaire durant sa visite. Il n’était peut-être même pas au courant. Car trop souvent, ce sont des subalternes qui prennent les mauvaises décisions pour plaire à leurs chefs.

Reste que la liberté d’expression, mise à mal dans certains pays totalitaires (Iran, Qatar, Cuba), a aussi quelques progrès à faire dans notre pays, inventeur des droits de l’Homme, mais à la traîne en ce qui concerne ceux des femmes.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le lundi 12 décembre 2022

samedi 12 février 2022

De choses et d’autres - « Calmez-vous, ça va bien se passer »

À ceux qui se demandent à quoi ça ressemble le sexisme, je conseille de regarder la passe d’armes entre Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et Apolline de Malherbe, journaliste à RMC et BFM.

Dans ce face-à-face matinal popularisé par Jean-Jacques Bourdin, l’intervieweuse aborde le problème des chiffres de la délinquance, soulignant l’augmentation des atteintes aux personnes, notamment des violences sexuelles et demande au ministre si le gouvernement n’a pas réagi trop tardivement. Gérald Darmanin, avec ce sourire en coin qui ne le quitte jamais, s’étonne d’abord du ton populiste, se demandant s’il est bien sur BFM et pas CNews.

La journaliste ne relève pas l’attaque et le relance sur la délinquance. Immédiatement il s’indigne qu’on ne le laisse pas parler et a cette tirade qui en dit long sur sa vision des femmes : « Non mais ne vous vexez pas, calmez-vous, madame, ça va bien se passer ». La journaliste ne se laisse pas faire : « Je vous demande pardon ? Gérald Darmanin, attendez, comment vous me parlez ? »

Comment il lui parle ? Mais tout simplement comme il parle aux femmes en général. Il leur demande tout d’abord de se calmer car il semble persuadé qu’elles sont toutes hystériques. Et le « tout va bien se passer » sous-entend qu’elle n’a pas la compétence pour mener cet entretien.

Ce décryptage, parfaitement mis en lumière par Cécile Duflot, grande experte du sexisme dans la vie politique, devrait entraîner une mise au point de l’ensemble des journalistes politiques. Pas de communiqué ni de motion de soutien. Juste remettre les choses à leur place et débuter, désormais, toutes les interviews de Gérald Darmanin par cette phrase : « M. Darmanin, calmez-vous, ça va bien se passer. »

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mercredi 9 février

lundi 26 juin 2017

De choses et d'autres : En marche pour les fiertés


Samedi à Paris, une foule bigarrée a marché. Pas pour saluer l’élection du nouveau président, ni sa majorité absolue au Parlement encore moins le gouvernement Philippe II. Juste la traditionnelle « Marche des fiertés », manifestation hautement symbolique pour réclamer le droit pour tous de s’aimer et se marier, quelle que soit son orientation sexuelle.
Donc des cohortes de militants LGBT (pour lesbiennes, gays, bi et trans) ont arpenté le pavé, dans ce rassemblement politique et festif. Les déguisements sont de rigueur et le maquillage parfois outrancier. Chaleur aidant, il s’est dilué dans la sueur transformant certaines « grandes folles » en peintures « molles » à la Dali. Mais là n’est pas le problème. Le hic vient une nouvelle fois de cette politique macronienne un peu attrape-tout. Emmanuel Macron, sur son compte Twitter, en même temps qu’il boxait en costard cravate pour promouvoir la candidature de Paris aux JO de 2024, a tweeté un message de soutien à cette fameuse marche : « La France est arc-en-ciel. Nous sommes riches de nos diversités, soyons en fiers ! #MarcheDesFiertés #LoveisLove », texte ponctué d’un cœur aux couleurs de l’arc-en-ciel. 

Ce président est définitivement dans le vent, il avance dans le sens de l’Histoire. Mais rapidement quelques militants de la cause LGBT ont ressorti de leurs dossiers des tweets malheureux de 2013 : « La question sur le retrait du mariage homo c’est pour quand ? » « #mariage homosexuel et #adoption par les homosexuels, faut-il tout accepter sous prétexte que « la société évolue » ? » Qui a commis ces tweets ? Réponse : Jean-Baptiste Lemoyne et Gérald Darmanin, ministres du gouvernement Philippe II. 
N’y aurait-il pas comme une erreur de casting ?
(Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le 26 juin 2017)