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mercredi 23 novembre 2022

Art - Le liège, matière noble du Pays catalan

Très présent en Vallespir et dans les Albères, le chêne-liège a longtemps été une des richesses de l’agriculture catalane. De ce liège, on faisait des bouchons célèbres dans le monde entier. Une matière noble, vivante, qui en plus de protéger les meilleurs vins, offrait une plasticité, une finesse, parfaite pour permettre à des artistes de s’exprimer. Une tradition picturale qui fait l’objet d’un beau livre édité aux éditions Trabucaire. Sculptures en liège en Pays Catalan est coordonné par Alain Pottier qui se définit comme un vigneron poète. Un ouvrage de 160 pages illustré de dizaines de photographies signées Michel Castillo. Un cadeau parfait pour découvrir le petit monde des patots, kanyataps et autres ninots des sculpteurs Claude Massé, Pere Figueres ou Bibi. 

Le précurseur dans cet art si particulier de la sculpture sur liège a pour nom Joaquim Vicens Gironella. Ce Catalan, arrivé en France en 1939, a voulu en travaillant cette matière, retrouver un peu de son pays d’origine. Il venait de l’Emporda et avait travaillé dans le secteur du liège dans sa jeunesse. Un artiste emblématique de l’art brut, le plus représentatif de Catalogne. Pour parler du travail de Claude Massé, Alain Pottier a demandé à Serge Bonnery, le plus grand spécialiste de cet artiste disparu en 2017. On y apprend d’où viennent ses patots, petits personnages tout en hauteur. Claude Massé qui a inspiré Pascal Comelade ainsi que Pere Figueres. Ce dernier a inventé les kanyataps fabriqués à partir de bouchons. Ce n’est pas le liège brut que ce chanteur et poète catalan subjugue, mais ces cylindres qu’il sculpte et assemble pour en faire de véritables petites œuvres vivantes. Enfin une grande partie du livre est consacrée aux créations de Bibi dit Ferguson. Un univers un peu plus fantastique et loufoque, plus contemporain. Il s’agit cette fois de ninots. Un ouvrage artistique mais aussi instructif avec des chapitres sur la culture du liège et sa transformation en bouchon.

« Sculptures en liège en pays Catalan », Trabucaire, 20 €

dimanche 12 avril 2020

Roman - Armel Job sur les traces de "La disparue de l’île Monsin"



Une vie tracée, une vie sans heurt, simple maillon dans une grande chaîne faisant avancer la planète
par la force de l’inertie. On s’est souvent demandé ce qui nous fait avancer, agir de telle ou telle façon. Si notre destin est écrit d’avance, si un jour, une rencontre, un acte, allait bouleverser cet ordre des choses.
 Le nouveau roman d’Armel Job aborde le sujet de ce déterminisme a priori inéluctable et parfois modifié sans même que l’on ne s’en aperçoive. «La disparue de l’île Monsin» se déroule en Belgique, dans les Ardennes et très de Liège. en janvier 2012, en pleine tempête de neige, la vie de Jordan Nowak, loueur de pianos, va prendre un tournant radical. Alors qu’il rejoint son hôtel après avoir installé un instrument dans une salle de concert de cette petite ville le long de la Meuse, il voit une silhouette sur le pont-barrage de l’île Monsin. «Longtemps après, quand il se remémora cette soudaine apparition, il se demanda ce qui lui avait fait pressentir sur-le-champ qu’il allait se passer quelque chose d’extraordinaire, bien qu’il ne pût imaginer que toute sa vie en serait bouleversée.» Jordan s’arrête et rencontre pour la première fois Eva.
Eva qui dès le lendemain disparaît complètement de la circulation. Au bout de quelques jours, sa mère, inquiète, demande à la police d’ouvrir une enquête. Confiée au jeune inspecteur Lipsky, elle va permettre au lecteur de connaître dans le détail la vie de cette trentenaire solitaire et mélancolique. Que lui est-il arrivé? Quel est le rôle de Jordan, au comportement de plus en plus anormal quand il se retrouve en famille?
Un roman psychologique comme seule Armel Job sait les écrire. En digne descendante de Simenon, autre grand écrivain belge, elle triture avec délectation les états d’âme de ces hommes et femmes plus fragiles qu’il n’y paraît. On entre dans cette histoire par le mystère, on en ressort tout bouleversé, portant le poids du chagrin et de la culpabilité de la belle disparue.

« La disparue de l'île Monsin », Robert Laffont, 20 €

samedi 27 octobre 2018

BD - Le meilleur dans l’Alyah reste le falafel


A 20 ans, Michel Kichka, Belge de la région de Liège, a fait son alyah. D’origine juive, il a abandonné famille et études d’architecture pour rejoindre Israël. Il est admis aux Beaux-Arts et devient dessinateur de presse et de bande dessinée. Dans « Falafel sauce piquante », il raconte cette renaissance, le début de sa vraie vie. Ses enthousiasmes du début, sa fierté d’appartenir à un pays unique au monde. Il rencontre sa future femme, se marient, ont des enfants. Autobiographie dessinée, « Falafel sauce piquante » alterne entre joies du début, craintes actuelles et surtout espoir d’une paix plus durable. 


On découvre l’ouverture d’esprit des arrivants. Leur volonté de faire progresser le pays. Mais les multiples guerres obligent tout le monde à faire de longues périodes dans l’armée. Michel Kichka n’y échappe pas, lui qui se retrouvera à bombarder le Liban. Ses fils non plus ne seront pas épargnés, notamment dans Gaza. Et il met en opposition la dérive sécuritaire de son pays et sa fierté de voir ses fils protéger la nation. 
Lui, met toute son énergie à rapprocher les peuples par l’action de l’organisation Cartooning for Peace créé par Plantu. Il sillonnera le monde en compagnie de dessinateurs arabes pour démontrer que l’humour est le meilleur remède aux guerres.

« Falafel sauce piquante », Dargaud, 21,90 €