Affichage des articles dont le libellé est maison de retraite. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est maison de retraite. Afficher tous les articles

dimanche 18 août 2024

Roman - Pâquerettes en fête


Les Pâquerettes où se déroule l’action du roman de Corinne Hoex, c’est une maison, ou home, de retraite en Belgique. En France on parle d’Ehpad et c’est tout de suite moins poétique. Et de la poésie, voire des moments de détente, ou de bonheur, il n’y en a plus beaucoup dans la vie de ces pensionnaires, surnommées affectueusement par l’autrice Les reines du bal.

Pourtant, malgré les décennies qui pèsent sur les articulations et empêchent la bonne circulation des idées entre les neurones, elles semblent pleines d’esprit et parfois très vertes. En chapitres très courts, Corinne Hoex aborde différents aspects de la vie des pensionnaires. De leurs incompréhensions face aux évolutions de la vie moderne comme cette pauvre Mme Prunier, constatant qu’à la banque un code n’est plus nécessaire, seules ses empreintes digitales sont exigées. Empreintes totalement effacées par une vie de labeur. « Mes doigts sont trop usés pour l’avenir » constate-t-elle dépitée.

Certaines sont un peu plus déboussolées, « débranchées » comme l’explique un médecin à Mme Chapelier pour lui faire comprendre qu’elle est atteinte de sénilité.

Le meilleur reste la passe d’armes entre Simonard et Prunier à propos de dignité. Pas commodes les reines du bal quand elles ne sont pas d’accord.
« Les reines du bal », Corinne Hoex, Grasset, 96 pages, 14 €

mercredi 14 février 2024

Cinéma - Une seconde “Maison de retraite” tout aussi désopilante

 


Il n’est jamais facile d’imaginer une bonne suite à un film qui est plébiscité par le public. Sorti il y a deux ans, Maison de retraite avec Kev Adams a attiré plus de 2 millions de spectateurs. Une suite a donc rapidement été lancée. Avec toujours l’humoriste au scénario, mais un nouveau réalisateur, Claude Zidi Jr.

Côté casting, la palette s’agrandit. Arrivent dans la bande des « vieux » Jean Reno, Amanda Lear, Chantal Ladesou, Enrico Macias et Michel Jonasz. Les fans du premier volet retrouvent, en pleine forme, Daniel Prévost, Firmine Richard et Liliane Rovère. Manquent à l’appel Mylène Demongeot (décédée avant le tournage) et Marthe Villalonga (même si la doyenne des pieds-noirs fait une petite surprise en fin de film).

Il y a deux ans, tout se terminait bien pour les anciens et les orphelins réunis par Milann (Kev Adams). Dans la suite, le rêve vire au cauchemar quand l’administration inspecte les locaux. Rien n’est aux normes. Travaux obligatoires. Au lieu de fermer, Milann transfère tout le monde dans une autre maison de retraite, au bord de la Méditerranée, très classe. Problème, les premiers pensionnaires ne veulent pas de ces nouvelles têtes.

Loin de se contenter de cette petite guerre entre anciens, abondamment vendue dans la bande-annonce, le film, tout en restant très comique, joue sur plusieurs cordes. Un peu de romance, du social (avec dénonciation des grosses sociétés qui font du fric sur le dos de nos aînés) et quasiment du polar d’action pour un final explosif. Encore une excellente comédie pour le cinéma français qui reprend des couleurs en ce début d’année. 


mercredi 16 février 2022

Cinéma - Fuir la “Maison de retraite”

Milann (Kev Adams), doit composer avec les facéties des pensionnaires dont Claudine (Marthe Villalonga). UGC Distribution

Il ne faut surtout pas prendre le titre de cet article au premier degré. Maison de retraite, film de Thomas Gilou avec Kev Adams en vedette n’est pas à fuir. Par contre, pour les pensionnaires de l’établissement en question, c’est un lieu à déserter le plus vite possible. Comme un résumé, avant l’heure, du scandale des Ehpad tenus par des sociétés qui veulent, avant tout, faire des bénéfices au détriment du bien-être des résidents. On se croirait dans un film politique et social, mais en réalité c’est une comédie qui joue intelligemment sur le fossé des générations.

Milann (Kev Adams), éternel ado qui vivote avec un ami d’enfance devenu avocat, multiplie les bêtises. Condamné à des dizaines d’heures de travail d’intérêt général, il découvre, effaré, que c’est dans une maison de retraite. Or Milann a horreur des personnes âgées. Un traumatisme enfantin qu’il va devoir surmonter. D’autant que les pensionnaires ne l’épargnent pas. Parmi eux, on retrouve quelques gloires du cinéma français, de Gérard Depardieu à Mylène Demongeot en passant par Daniel Prévost et une Marthe Villalonga exceptionnelle quand elle imite le déhanché de Shakira ou les poses langoureuses de Monica Bellucci. 

Loin d’être une grosse comédie, Maison de retraite, tout en proposant son lot de gags et de situations hilarantes, permet aussi à Kev Adams de révéler son humanité. Car les pensionnaires, en plus d’être escroqués par le directeur (Antoine Duléry), sont isolés et n’ont aucune possibilité de sortir de ce qui ressemble de plus en plus à un bagne pour vieux. Alors, Milann va se lancer dans son grand projet : organiser l’évasion des anciens et les aider à reprendre leur vie en main. Cette « Grande évasion », version déambulateur, est la bonne idée du film. 

Film français de Thomas Gilou avec Kev Adams, Gérard Depardieu, Daniel Prévost, Marthe Villalonga, Mylène Demongeot, Jean-Luc Bideau, Antoine Duléry