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dimanche 2 février 2025

BD - Charleroi résiste aux Nazis avec les Amis de Spirou


Le scénariste Jean-David Morvan, longtemps cantonné à la science-fiction, a élargi sa palette en explorant le passé, notamment la période de la seconde guerre mondiale. Il a raconté la vie de résistante de Madeleine Richaud, celle d’Irena face à Klaus Barbie et aborde désormais la Résistance aux Nazis en Belgique.

Il a confié à David Evrard le dessin de l’histoire romancée des amis de Spirou, un club de lecteurs de l’hebdomadaire BD de Marcinelle, près de Charleroi en Belgique, créé par Jean Doisy. Les membres du club vont participer à la lutte contre l’occupation allemande. Comme Jean Doisy, le créateur de la rubrique du Fureteur, grand résistant belge devant l’éternel.

Dans cet album, basé sur de véritables personnages mais avec de jeunes héros imaginaires, la petite bande de lecteurs des aventures du groom de Valhardi ou de Tif et Tondu, va affronter un officier nazi spécialisé dans les animaux.

L’occasion pour Morvan d’utiliser un personnage emblématique des éditions Dupuis. Un superbe hommage, à la jeunesse qui ne se résigne pas, qui a des valeurs et prend tous les risques pour la liberté.
« Les amis de Spirou » (tome 2), Dupuis, 72 pages, 15,95 €

mardi 10 janvier 2023

BD - Les Amis de Spirou résistent

Plus ancien hebdomadaire de bande dessinée pour les jeunes, Le Journal de Spirou a une très longue histoire derrière ses plus de 4400 numéros hebdomadaires. Lancée en 1938 sur une intuition par Jean Dupuis, un imprimeur de Marcinelle près de Charleroi en Belgique, cette revue se voulait une concurrence directe aux titres français qui inondaient le marché outre-Quiévrain.

A sa tête Jean Doisy, journaliste regorgeant d’idées. Il a inventé l’interactivité avant l’heure en proposant aux jeunes lecteurs de lui poser des questions sur tout et n’importe quoi. Il donnerai les solutions dans sa rubrique du Fureteur. Un Fureteur qui rapidement devient une des vedettes du journal avec Spirou, bien évidemment mais aussi Tif et Tondu ou Valhardi. Et à la demande des lecteurs, dès la fin de la première année de parution, il met en place une structure ressemblant à une organisation scout, Le club des Amis de Spirou. Des milliers de membres, une charte ou code d’honneur, un langage codé et la volonté d’inculquer des valeurs à cette jeunesse pleine de vitalité. Cette belle aventure, lancée en août 1938 arrive alors que l’Europe plonge dans la guerre.

La Belgique, rapidement occupée par l’armée allemande, vit sous la coupe des nazis. La collaboration bat son plein avec l’apparition du parti Rexiste.
Mais la Résistance n’est pas en reste avec l’union des communistes et de certains groupe catholiques. Le Club des Amis de Spirou, par sa philosophie altruiste trouve toute sa place, même si ses membres ne sont que des enfants. C’est cet engagement qui est au centre de cette nouvelle série écrite par Jean-David Morvan et mis en images par David Evrard. Un duo qui connaît parfaitement cette période sombre de l’Europe après le succès de leurs séries Irena et Simone (chez Glénat, ce dernier titre remportant le prix des collèges ce week-end à Angoulême).

Ce premier gros album de 72 pages raconte la formation de cette bande de six jeunes Belges de Marcinelle, privés de leur magazine à cause de la censure allemande. Ils décident d’entrer dans la clandestinité et d’imprimer eux aussi des feuilles volantes de gags se moquant des occupants. Un récit humoristique devenant grave quand Jean Doisy prononce l’oraison funèbre de deux des six Amis de Spirou, morts au combat une année plus tard.

Entre humour, pédagogie et émotion, cet album exemplaire est capital pour que les générations futures n’oublient pas le sacrifice de certains jeunes capables de dépasser leur propre petite personne pour oeuvrer en faveur de l’intérêt général, de la liberté et d’un idéal égalitaire. Et pour bien s’imprégner de l’époque, un poster est offert en fin de volume reprenant les 9 préceptes du code d’honneur dont le premier donne son titre à l’album : Un ami de Spirou est franc et droit.

« Les amis de Spirou » (tome 1) de Jean-David Morvan (scénario), David Evrard (dessin) et Ben BK (couleurs), Dupuis, 14,95 €


dimanche 1 juillet 2018

BD - Solution finale, avant, pendant et après avec Wannsee et Irena


La bande dessinée comme outil de mémoire. Loin de n’être qu’un genre réservé aux plus jeunes ou à la distraction, la BD a gagné depuis longtemps ses lettres de noblesse. Ces deux albums sont l’exemple même d’un vecteur de communication grand public permettant de mettre en lumière des pans de notre histoire qu’il ne faut surtout pas oublier, les derniers développements de l’actualité (crise migratoire, populisme au pouvoir en Italie ou en Pologne) montrant que rien n’est gagné en ce qui concerne la paix en Europe. 

Fabrice Le Henanff aborde de façon frontale l’histoire de la solution finale des nazis contre les Juifs. Tout a débuté, de façon « pratique » et « matérielle », le 20 janvier 1942 dans une villa cossue de la banlieue de Berlin. 
À Wannsee, une vingtaine de cadres au cours d’une réunion voulue par Heydrich et dont le compte-rendu est rédigé par Heichmann. Là, dans un milieu bourgeois, entre champagne et buffet de charcuterie, sera élaborée la solution finale voulue pas Hitler : « nettoyer » l’Europe. Un plan pour évacuer puis exterminer dans des camps dotés de fours crématoires reliés aux chambres à gaz des millions de Juifs. 
La froideur du récit, donne l’ampleur de l’horreur de ces hommes dont certains échapperont longtemps à la justice. Un album à montrer dans toutes les écoles. 

Irena, la «Juste» Autre style avec « Irena » écrit par Morvan et Trefouël et dessiné par Evrard. Dessin « enfantin » pour montrer l’horreur de la mise en place des décisions de Wannsee. En Pologne, le ghetto est vidé de ses milliers d’habitants. Direction les fameux camps, sans espoir de retour. Sauf si vous avec la chance de croiser la route d’Irena Sendlerowa. 


Cette Polonaise, catholique, a sauvé des milliers d’enfants en les plaçant dans des familles polonaises sous de fausses identités. 
Dans cette troisième partie, on retrouve une de ces petites rescapées, aujourd’hui maman dans l’État d’Israël. L’histoire de cette Juste, exemplaire à bien des égards, ne peut qu’émouvoir. Surtout quand la vielle dame se retrouve confrontée aux milliers de fantômes de ceux qu’elle n’a pas réussi à sauver de la barbarie nazie. 
Là aussi, la lecture en classe devrait être obligatoire. 

➤ «Wannsee», Casterman, 18 €

➤ « Irena » (tome 3), Glénat, 14,95 €

samedi 4 mars 2017

BD : Irena, héroïne du ghetto de Varsovie



Le décalage est étonnant. Mais vite dépassé par la force du récit. Décalage entre le dessin très simple de David Evrard (mieux connu sous le pseudonyme de E411) et le récit du combat d’Irena Sendlerowa en faveur des enfants du ghetto de Varsovie en pleine guerre mondiale. En mars 1941, tous les Juifs de la capitale polonaise sont parqués dans le centre-ville. Interdiction pour eux de sortir. Famine et maladies font des ravages. Seuls les bénévoles du département d’aide sociale ont le droit d’aller les aider. Parmi eux Irena, jeune femme dévouée et courageuse. Face à l’innommable, elle se rebelle et malgré le danger, fait sortir clandestinement des enfants de cet enfer imaginé par les nazis pour exterminer à petit feu tout un peuple. Un biopic prévu en trois tomes, indispensable au fameux devoir de mémoire destiné aux générations futures.
➤ « Irena » (tome 1), Glénat, 14,95 €