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mercredi 7 mai 2025

Jeunesse - Jouer aux détectives et aux voleurs


John, 12 ans, sera détective. Ou voleur. Pour l'instant son choix n'est pas arrêté. Orphelin depuis quelques mois, il vit caché dans le faux plafond d'un grand musée de New York. Il espère encore que sa mère va revenir le chercher. Etrange personnage que ce jeune héros imaginé par Tom Phillips. 

Vivant à la marge de la société, il est avant tout un grand rêveur. La réalité va pourtant le rattraper quand on l'accuse d'avoir volé un rubis égyptien d'une grande valeur. Il ne devra son salut qu'à sa rencontre avec l'inspecteur Toadius McGee, plus grand détective du monde. Le choix est fait : il sera détective et arrêtera « La phalène mauve », célèbre voleur au nom inspiré par un papillon. 

Un récit enlevé, plein de rebondissements, aux personnages intrigants et étonnamment humains. Un petit bijou d'intelligence et d'humour, sans oublier un petit soupçon de leçon de vie.     

« L'étrange ligue des détectives et des voleurs », Tom Phillips, PKJ, 336 pages, 16,90 €

samedi 19 avril 2025

Science-fiction – Le destin d'Elia

Surtout connue pour des comédies sentimentales, Marie Vareille, autrice française, a voulu diversifier ses écrits. Elle s'est donc lancée dans la rédaction d'une trilogie de science-fiction qui bénéficie d'une réédition au format poche, en trois volumes copieux qui vous assureront des heures de dépaysement. Dans un futur proche, la terre est ravagée après une guerre de cent ans. 

Ne reste que quelques survivants dans une société où les castes sont prépondérantes. Une élite, dominée par les passeurs d'âmes, a tous les pouvoirs et exploite la majorité. Elia, jeune fille rousse, est passeuse d'âmes. Son rôle dans ce monde inégalitaire : tuer les vieux, les faibles, les récalcitrants. Les passeurs d'âmes n'ont pas de sentiments. Pas de remords. Alors pourquoi Elia épargne Sol, jeune révolutionnaire ? Elia et Sol, un couple en devenir, qui va s'aimer, se déchirer, lutter ensemble ou l'un contre l'autre. Une histoire d'amour compliquée qui ne prend pas trop de place dans cette longue marche vers plus de justice et d'égalité. Un beau récit sur le prix à payer pour vivre libre. 

De la SF assez sombre, mais qui fera forcément réfléchir les adolescents et jeunes adultes, public privilégié de cette saga.   

« Elia, la passeuse d'âmes » (intégrale en trois volumes), PKJ, 450 pages, 8,10 €

dimanche 9 février 2025

Littérature jeunesse - Quintus Octavius, partagé entre deux mondes

Peut-on échapper à son destin ? Tel est en filigrane le message de ce roman jeunesse, à partir de 9 ans, écrit par Kiah Thomas à l’imagination foisonnante.


La vie serait tellement plus simple si pour obtenir ce que l’on désire, il suffisait de le vouloir… Ce monde existe. C’est Elipson, contrée magique décrite dans ce roman signé de l’Australienne Kiah Thomas. Il suffit de prononcer le mot banane pour qu’un fruit, mûr à point, apparaisse et s’offre à notre gourmandise.

Enfin, ce pouvoir n’est pas donné à tous. « Mander quelque chose, c’est le faire exister par la force de sa seule volonté, explique Quintus Octavius, le héros du récit, c’est le faire apparaître à partir de rien. » Seuls les Mandeurs peuvent maîtriser le Mandement. Quintus doit normalement faire partie de cette caste. Sa mère est la cheffe du conseil des Mandeurs, sa sœur une des plus puissantes. Pourtant, lui, n’arrive pas à réveiller son don. Pas la moindre banane. Or, s’il ne passe pas avec succès le test, il risque la déchéance. Et sa mère la honte…

Le début du roman, en plus de décrire cette société parfaite, où personne ne travaille puisqu’il suffit que les Mandeurs agissent pour avoir objets et nourriture du quotidien, raconte la grande confusion de Quintus. Le jeune garçon veut bien faire. Pour sa famille. Pour lui. Mais il est impuissant.

Et la nuit, il fait d’étranges rêves. Il plane sur un monde différent, où le vert domine. Il ne le sait pas encore, mais c’est Ivantra, l’autre partie de ce monde imaginaire. Il y est propulsé par Allie, secondehéroïne de cette fantaisie magique très manichéenne.

Deux mondes, deux conceptions de la vie, des exploités et des exploiteurs… Quintus comprend qu’il peut passer de l’un à l’autre. Dès lors, il va devoir choisir son camp, déterminer en toute indépendance son destin. Une parabole intéressante sur l’inné et l’acquis.

« Quintus Octavius et le monde interdit » de Kiah Thomas, PKJ, 224 pages, 15,90 €

mardi 13 août 2024

Roman jeunesse - Feu flippant


Les romans de la série Chasseurs de fantômes peuvent être lus dès 7 ans. Une entrée idéale pour donner envie aux enfants de se plonger dans un petit livre richement illustré. Garçon ou fille, ils se reconnaîtront dans Andres, un gamin très peureux qui a un don pour attirer les fantômes.

Car dans ce monde raconté par l’Américain Andres Miedoso, illustré par l’Espagnol Victor Rivas, les spectres et autres monstres ne se cachent pas sous le lit des enfants mais leur apparaissent régulièrement. Comme Zax par exemple. Ce fantôme, rencontré dans les précédents livres, est devenu l’ami d’Andrès et le suit partout. Ainsi quand les parents du petit héros trouillard décident de camper dans les bois, ils emmènent Andrès, Léo, son meilleur copain, mais aussi Zax, spectre invisible mais très utile parfois.

Le roman, le 8e de la série, se déroule essentiellement le soir, autour du feu de camp. Les deux gamins et Zax tentent de se faire mutuellement peur en se racontant des histoires horribles.

Comme toujours, c’est Léo qui l’emporte avec son face-à-face avec une araignée vampire géante. Facile à lire, bien illustré, ce roman horrifique fait surtout rire.

« Chasseurs de fantômes, peur bleue au coin du feu », PKJ, 128 pages, 6, 80 €

mercredi 27 mars 2024

Un collector : concentré de P’tites Poules

 


Après parution en grand format, les histoires des P’tites Poules imaginées par Christian Jolibois et dessinées par Christian Heinrich, sont regroupées dans des albums collector petit format.

Le tome 5 reprend les quatre dernières aventures des amis des plus jeunes.

On vibre donc aux péripéties Carmen, Carmélito et compères en Chine, sur les bords de la rivière qui cocotte à cause de ces pollueurs de putois, avec Maurice, le dernier dodo de la planète et dans leur nid douillet au cœur de l’hiver, alors que Machab, le chêne légendaire et ses corbeaux maudits, tente de dérober leurs dernières graines.

Une compilation parfaite pour redécouvrir une des meilleures séries jeunesse de ces dernières années.

« Les P’tites Poules, collector » (tome 5), PKJ, 200 pages, 15,10 €

mercredi 24 janvier 2024

Un roman jeunesse : Black Cloud 2

Suite de l’excellente série de Vincent Villeminot, Black Cloud. Des romans pour adolescents dans un univers de fin du monde. Un nuage noir apparu on ne sait d’où cache le soleil. La terre plonge dans l’obscurité et lentement vers la mort. Dans une ferme isolée, une famille survit.

On retrouve au début de Créatures, les deux garçons et une fillette, arrivée en cours de route. Ils sont seuls pour faire face aux dangers. Après des chiens méchants, ce sont des insectes géants qui attaquent. Palpitant, dramatique, teinté d’un fantastique mâtiné de survivalisme, cette histoire passionnera les enfants imaginatifs.

« Black Cloud » (tome 2), PKJ, 320 pages, 12,90 €

vendredi 27 octobre 2023

Un livre jeunesse - Effroi à la fête foraine

Halloween approchant, voilà un roman jeunesse (et même une série) qui devrait enchanter les adolescents. Katherine Arden, sans révolutionner le genre, apporte une certaine fraîcheur à ces romans horrifiques à l’ambiance très Stranger Things. 

Quatre amis d’une petite ville américaine sont confrontés à un démon, l’homme qui sourit. Dans le 4e épisode, qui se déroule dans une fête foraine où une attraction présente un « squelette, déguisé en clown, avec la mâchoire peinte en rouge, une perruque frisée rouge et des taches rouges sur les pommettes ». 

Ollie est prisonnière du monstre. Ses amis, notamment Coco, vont devoir surmonter leurs plus grandes peurs pour tenter de la sauver.

« Effroi à la fête foraine » de Katherine Arden, PKJ, 224 pages, 14,90 €

vendredi 20 octobre 2023

Un roman jeunesse - Les petits explorateurs de la nature en danger


Éveiller les plus jeunes aux sciences et dangers qui menacent notre planète : telles sont les missions de la série de romans des Petits explorateurs de SJ King. Les deux premiers tomes viennent de sortir. Les enfants chargés de protéger la terre vont partir au fond de l’océan pacifique à la recherche des baleines perdues puis dans l’espace pour mieux comprendre la course des comètes.
Des romans qui permettent aux jeunes lecteurs de s’imaginer dans la peau de ces explorateurs en herbe. Mais aussi et surtout de comprendre combien l’équilibre écologique de notre si belle planète est fragile et à protéger de toute urgence.

« Les petits explorateurs » (tome 1 et 2), PKJ, 128 pages, 6,20 €
 

jeudi 31 août 2023

Roman jeunesse - Nuage obscur sur les trois frères


Pas de soleil ce matin. Il ne fait même pas jour. Les trois frères n’en reviennent pas. L’obscurité est quasi complète bien que l’on soit en milieu de matinée. Le début du roman pour adolescent signé Vincent Villeminot, Black Cloud (Éditions PKJ, 320 pages, 13,90 €) est saisissant.

La fin du monde. Non, juste une explosion à l’est et ce nuage noir qui fait écran. Mais finalement, c’est peut-être bien le début de la fin du monde. Dans leur ferme, dans les hauteurs, ils sont à l’abri. Le père a fait des réserves avant de disparaître, mort ou emprisonné. Mais ils craignent les rôdeurs, les pillards. Car le pays sombre dans l’anarchie.
Au bout de quelques semaines, deux visiteurs indésirables tentent de les piller. Deux femmes, une jeune mère et sa fille. Les frères ont pitié et le groupe s’agrandit. Première partie d’un triptyque, ce Black Cloud (nuage noir) qui plonge le monde dans la peur et la violence, est l’occasion d’analyser nos réactions face à l’adversité. Il y a beaucoup d’humanité dans la fratrie. De curiosité aussi. Et une bonne dose d’inconscience quand l’un d’entre eux descend en ville pour tenter de retrouver le père et récupérer des médicaments. 

vendredi 15 juillet 2022

Jeunesse - Papi et mémé, ces héros

Mais que seraient les grandes vacances des enfants sans leurs grands-parents ? Un long tunnel d’ennui, entre jeux vidéo et télé… Ces deux petits romans (à partir de 7 ans), mettent en vedette les « anciens », souvent plus farfelus que leur descendance.

Ainsi Mémé, selon sa petite-fille, serait un agent secret. Le texte d’Emmanuel Villin raconte comment elle va déjouer le plan machiavélique d’un savant fou qui risque d’obliger toute la population de Paris à se nourrir avec de la malbouffe. Une histoire très contemporaine illustrée par Frédéric Rébéna.

Dans le 3e tome de Papi est un super menteur de Grégory Nicolas (illustrations de Jeremy Parigi), ce papi très mythomane explique à ses deux petits-enfants, Marcel et Apolline (sans oublier le doudou de cette dernière, la pieuvre Dédette) ébahis, qu’il a participé à la prise de la Bastille en 1789. Un énorme mensonge mais qui permet aux jeunes lecteurs de découvrir de façon très ludique et comique ce pan essentiel de l’Histoire de la France.

« Bons baisers de Mémé », L’école des loisirs, 8 €

« Papi est un super menteur - La super prise de la Bastille », PKJ, 5,95 €

dimanche 6 mars 2022

Roman jeunesse - Le programme de "Prunille présidente" ; confier le pouvoir aux enfants


Prunille, découvre que le président de la République va bientôt être élu. Mais la fillette constate avec effroi qu’elle n’a pas droit de voter. Elle va se lancer dans une campagne pour devenir présidente et obtenir le droit de vote pour les plus jeunes. Ce roman écrit de façon collective, voit la crème de la littérature jeunesse s’amuser à imaginer cette campagne peu banale. Prunille, aidée de sa meilleure amie, de son petit frère (un génie) et d’un cousin débarqué d’Angleterre va faire bouger les lignes. Un grand éclat de rire tout au long des 15 chapitres écrits par 14 auteurs très inspirés sous une couverture de Marc Boutavant.

« Prunille présidente », collectif, PKJ, 7,95 € (au profit du Secours Populaire français) 


mercredi 15 juillet 2015

Romans jeunesse - Rire à tous les âges

Lire et rire, rien de mieux pour se sentir en vacances avant l'heure...


Benjamin Jinks, neuf ans, déteste les maths. Stinky, son hamster, aime les carottes et, surtout… il parle et a le cerveau d’un génie. Ecrit par Dave Lowe, cette amitié intéressée est pour les plus jeunes. A partir de 7 ans exactement. Benjamin a tout du cancre. L'arrivée de ce hamster de génie dans son foyer va lui permettre de remonter sa moyenne. Mais pour le redoutable instituteur McCreedy, Benjamin triche forcément. Il le dit aux parents du jeune héros. Le père, parieur impénitent, prétend que Benjamin n'a pas triché. Pour en avoir le cœur net, il faut qu'il fasse une interrogation écrite dans la salle, seul, loin de son petit protégé... Comment va-t-il s'en sortir ? Il y a juste ce qu'il faut de merveilleux dans ce petit roman pour faire rêver, mais tout le reste est suffisamment réel pour que les lecteurs s'identifient à Benjamin.


Pour les plus âgés (à partir de 9 ans), place à Timothée Lafarge, petit Français moyen doté de super pouvoirs. Après une piqûre de moustique alien, Timothée voit sa force décupler. Il super-pédale jusqu’à l’école en moins de trois minutes, soulève le bureau du prof avec son index et troue les murs en jouant au ping-pong. Timothée est devenu un super-héros
et pour sauver le monde des super-vilains, il lui faut absolument un nom et un costume de super (sans slip par-dessus).
Mais quand on a une mère envahissante, des jumeaux insupportables pour frère et sœur, un costume qui gratte, et, surtout, quand il n’y a pas un seul méchant à l’horizon, super-héros, ça craint (grave) ! Naïma Murail-Zimmerman, à peine 20 ans, raconte des aventures loufoques et très décalées. Si Timothée est bien super fort, il n'en voit pas l'utilité s'il n'y a pas le moindre super méchant dans son petit village perdu dans la campagne. Rien de glorieux à faire si ce n'est sauver un chat dans un arbre ou rendre service aux profs qui eux, ont tout compris. L'histoire bénéficie en plus d'une mise en page très ludique avec insertion de dessins, d'onomatopées et autres exclamations dans le texte normal.


Le dernier roman est plus particulièrement destiné aux adolescents. Adolescentes exactement. Un texte vif et incisif de la Canadienne Elizabeth Lepage-Boily. Lorsqu'on a une mère qui jongle entre les cours de sexologie et les séminaires bouddhistes ; trois sœurs aînées prénommées Ariel, Jasmine et Belle, qui n'ont rien des princesses Disney ; sa meilleure amie sur le point de vous trahir pour Simon Bazin, le plus beau mec du lycée, la vie peut sembler un enfer. Heureusement, Maude, quinze ans, rebelle, blasée et tout simplement irrésistible, ne manque ni d'humour ni de caractère pour traverser cet enfer qu'on appelle l'adolescence. Finement observé, avec un zeste de mauvais esprit et de résignation, ce texte est une mine pour les parents qui ont une adolescente à la maison et qui ne comprennent plus rien à ses agissements.
« Mon hamster est un génie », PKJ, 4,90 €
« Super héros, ça craint (grave) », PKJ, 11,90 €

« Maude, comment survivre à l'adolescence », PKJ, 12,90 €


dimanche 21 décembre 2014

Beau livre : Poire géante et magique


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Plus spécialement pour les plus jeunes, ne manquez pas « La fabuleuse histoire de la poire géante » de Jakob Martin Strid, un auteur danois à l'univers parfois proche de celui de Richard Scarry. Dans la petite ville de Solby, vivent sous un même toit Mitcho le chat et Sebastian l'éléphant. Ils découvrent une bouteille sur la plage qui contient un message de l'ancien maire, JB, leur demandant de le rejoindre sur l'île mystérieuse. Dans la bouteille il y a également une petite graine. Les deux amis la sèment et dans la nuit un poirier pousse à toute vitesse, chargé d'une énorme poire, une poire géante. Voilà le début de cette aventure où on croise un dragon marin mécanique, des pirates amateurs de pastèque et quelques spectres. Les dessins sont d'une étonnante richesse, regorgeant de détails. Un monde enchanté qui fera rêver petits et grands.

« La fabuleuse histoire de la poire géante », PKJ Pocket Jeunesse, 19,90 euros.

lundi 19 mai 2014

Livre - Bouleversant témoignage de « L'enfant de Schindler » chez PKJ

Mort l'an dernier, Leon Leyson, avant de s'éteindre, a tenu à témoigner de son enfance de jeune Juif sauvé par la fameuse Liste de Schindler.
Au début du mois, la France a célébré la capitulation de l'Allemagne nazie. Si depuis les deux pays sont réconciliés, cela n'empêche pas de se remémorer les horreurs commises par Hitler et ses sbires. Un bouleversant témoignage vient d'être publié aux éditions PKJ. Leon Leyson raconte comment il est devenu « L'enfant de Schindler ».

Cet Juif polonais, en 1943, était le plus jeune nom de la fameuse liste devenue célèbre après le film de Steven Spielberg. Son témoignage poignant permet de mieux comprendre dans quelles conditions les Nazis ont persécuté la communauté juive. L'action se déroule à Cracovie en Pologne. Léon, gamin insouciant, vit heureux auprès de son père, employé dans une entreprise locale. Quand les Allemands envahissent le pays et s'approprient l'industrie, Moshe Leyson change de patron. Il dépend désormais d'un certain Schindler.

Ghetto de Cracovie
Rapidement les Juifs sont parqués dans un ghetto, les premières rafles ont lieu. « Les parents ne pouvaient plus rassurer leurs enfants avec des mots comme "ce sera bientôt fini". A présent ils disaient "ça pourrait être pire" »... Leon raconte ces années d'insouciance avec une étonnante fraîcheur. Comme si ces jeux de gamins, encore épargnés par la folie des hommes étaient plus importants que les scènes d'horreur à venir. Car ensuite c'est le transfert dans le camp de travail de Plaszow : « Ma première impression, celle de me trouver en enfer sur terre, n'a jamais changé ». Sa description de la vie (survie exactement) dans ce camp est hallucinante. Encore plus quand on réalise que ces brimades quotidiennes sont vécues par un gamin de 12 ans.
« Les nazis avaient profané et détruit deux cimetières juifs pour construire le camps. Un lieu vide, lugubre et chaotique. Des cailloux, de la poussière, des fils barbelés, des chiens féroces, des gardes menaçants et des hectares de baraques miteuses alignées à l'infini. Des centaines de prisonniers en haillons couraient d'un détachement de travail à l'autre, menacés par des gardes allemands et ukrainiens à la gâchette facile. » Seul, Leon devra y rester de longs mois avant de retrouver ses parents et finalement échapper à la mort grâce à la fameuse liste écrite par Schindler. Il a terminé ses jours en Californie, rare rescapé de l'enfer de Plaszow.
Alors pour ne jamais oublier, lisez et faites lire à vos enfants ce récit paru récemment en librairie.

« L'enfant de Schindler » de Leon Leyson, PKJ, 15,90 €



jeudi 8 mai 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - "L'enfant de Schindler", un témoignage bouleversant

Aujourd'hui 8 mai, la France célèbre la capitulation de l'Allemagne nazie. Si depuis les deux pays sont réconciliés, cela n'empêche pas de se remémorer les horreurs commises par Hitler et ses sbires. Un bouleversant témoignage vient d'être publié aux éditions PKJ. Leon Leyson raconte comment il est devenu « L'enfant de Schindler ».
Ce jeune Juif polonais, en 1943, était le plus jeune nom de la fameuse liste devenue célèbre après le film de Spielberg. Son témoignage poignant permet de mieux comprendre dans quelles conditions les Nazis ont persécuté la communauté juive. L'action se déroule à Cracovie en Pologne. Leon, gamin insouciant, vit heureux auprès de son père, employé dans une entreprise locale. Quand les Allemands envahissent le pays et s'approprient l'industrie, Moshe Leyson change de patron. Il dépend désormais d'un certain Schindler. Rapidement les Juifs sont parqués dans un ghetto, les premières rafles ont lieu. « Les parents ne pouvaient plus rassurer leurs enfants avec des mots comme "ce sera bientôt fini". A présent ils disaient "ça pourrait être pire" »... Ensuite c'est le transfert dans le camp de travail de Plaszow : « Ma première impression, celle de me trouver en enfer sur terre, n'a jamais changé ». Sa description de la vie (survie exactement) dans ce camp est hallucinante. Encore plus quand on réalise que ces brimades quotidiennes sont vécues par un gamin de 12 ans. Alors pour ne jamais oublier, lisez et faites lire à vos enfants ce récit paru hier en librairie.
« L'enfant de Schindler » de Leon Leyson, PKJ, 15,90 euros.

 Chronique "De choses et d'autres" parue ce jeudi 8 mai en dernière page de l'Indépendant. 

vendredi 11 janvier 2013

Roman - August, courageux bonhomme dans "Wonder" de R. J. Palacio chez PKJ

Un monstre ? Non, August Pullman, 10 ans, le visage en désordre à cause d'un gène déficient. Il fait sa rentrée au collège. Mais comment supporter tous ces regards ?

Emouvant, drôle et dramatique, ce roman de R. J. Palacio, s'il s'adresse aux adolescents, peut aussi intéresser leurs parents. Les passionner en fait. D'un sujet grave, cette auteur américaine en a fait un texte simple et lumineux. Découvrez August, sa malformation faciale, ses rêves, sa vie, son courage. Et tombez sous le charme d'un personnage hors normes, de ceux qui vous restent toute une vie en mémoire, comme si l'on avait partagé toutes ses déboires depuis la petite enfance.
Tout le texte est à la première personne. Au plus près de l'action. C'est August qui parle. Puis sa sœur, Via, ses amis et d'autres connaissances. August, Auggie plus familièrement, est un petit garçon de 10 ans surprotégé par sa mère. Intelligent, il ne sort que rarement à l'extérieur. Il n'est jamais allé à l'école. Auggie souffre d'une maladie rare, un gène déficient qui, à la naissance, a transformé son visage en champ de ruines. Bébé, il n'en était pas conscient. C'est avec les années, en constatant les yeux effarés de rares personnes extérieures qui tombaient en arrêt en le voyant, qu'il a compris combien il était différent. Difforme exactement, mais ce mot est banni dans la famille.
R. J. Palacio surmonte un premier écueil : la description. Elle fait cela tout en finesse dans la bouche même d'August, avec une pointe d'humour. Et parfois beaucoup d'émotion. Après une nouvelle confrontation difficile avec un adulte effaré, August trouve refuge dans les bras de sa maman. « Je sais bien que je suis un monstre » lui dit-il. « Elle m'embrassa partout sur le visage. Elle embrassa mes yeux qui tombaient trop bas. Elle embrassa mes joues qui sont si creuses qu'on dirait que quelqu'un y a enfoncé son poing. Elle embrassa ma bouche de tortue. Ses paroles douces m'ont apaisé. Mais aucun mot ne pourra jamais changer mon visage. » Supporter le regard des autres, les frayeurs, les moqueries : la vie d'August n'est pas une sinécure. On comprend pourquoi durant deux ans il n'est jamais sorti sans son casque d'astronaute qui lui cachait le visage, pourquoi il aime tant Halloween et les déguisements obligatoires. On comprend surtout l'angoisse du gamin quand ses parents lui annoncent qu'il va faire sa première rentrée au collège, en sixième.

Le regard des autres
Être au centre de tous les regards. Agréable quand on vous admire. Beaucoup moins quand on devine du dégoût, du rejet et même de la peur dans ces regards gênés. Mais August est courageux. Et a envie de tenter l’expérience. Peut-il avoir des copains, des amis, une vie normale ? Comment faire oublier ce visage de Quasimodo ?
C'est très dur au début. Mais heureusement, dans toute foule il y a toujours une ou deux perles rares. August, dès le premier jour, rencontre Summer. Une fillette ouverte et intelligente. Elle ne s'arrête pas aux apparences et découvre que derrière ce visage ingrat se cache humour et intelligence. Jack aussi apprécie August. Mais il le paiera le prix fort. Car le reste des enfants évite de parler et surtout toucher le « monstre » au risque d'attraper la « peste » si on ne se lave pas les mains dans les dix minutes. Jack devient lui aussi pestiféré.
Ce roman chorale alterne les points de vue. Jack donne sa vision des choses, Summer aussi. Sans oublier Olivia, la grande sœur d'August. Elle le protège, mais souffre aussi d'un certain abandon de la part de ses parents, accaparés par les souffrances d'August.
Un texte coup de poing, inspiré par une véritable rencontre, écrit par la maman de deux garçons « normaux ». Avec juste ce qu'il faut d'optimisme et de candeur pour le rendre terriblement crédible et inoubliable.
Michel Litout
« Wonder », R. J. Palacio, Pocket jeunesse PKJ, 17,90 €

vendredi 12 novembre 2010

Roman jeunesse - Le royaume de Ga'Hoole


Pour accompagner la sortie du film, Pocket Jeunesse sort en un volume grand format les trois premières aventures des Gardiens de Ga'Hoole écrit par Kathryn Lasky. Une fantastique allégorie du Bien contre le Mal au royaume des hiboux et des chouettes. Entre la jeune chouette Soren et son frère Kludd, ce n'est pas le grand amour. Leur rivalité tourne au drame la nuit où Soren tombe du nid et se fait kidnapper. Enfermé dans un orphelinat, il désespère de retrouver un jour la liberté. Mais sa rencontre avec d'autres oisillons courageux va tout changer. Convaincus qu'une grave menace pèse sur les royaumes des chouettes, ils décident de s'évader et de partir en quête des légendaires Gardiens de Ga'Hoole, ces justiciers au coeur noble qui ont bercé leur enfance...

Si le film en 3D de Zack Snyder vous a plu, vous pourrez retrouver ce monde poétique dans les romans originaux. A l'inverse, après avoir lu ces histoires de volatiles, n'hésitez pas à aller voir le film, fidèle au récit original et particulièrement réussi au niveau des effets spéciaux. (Pocket Jeunesse, 16 €) 

mercredi 6 octobre 2010

Roman - Rêver à bord du Léviathan


Avec « Leviathan », première partie de sa nouvelle trilogie, Scott Westerfeld fait encore plus fort que ses précédentes séries, « Uglies » et « Midnighters ». Il retrouve un genre qu'il apprécie particulièrement, la science-fiction tendance uchronie. L'action se déroule en 1914 en Europe. Le continent est toujours partagé en deux grands empires, Anglais Français et Russes d'un côté, Allemands, Autrichiens et Turcs de l'autre. La grande différence ce sont les technologies. Le premier bloc est darwiniste, le second clanker. Les savants darwinistes ont fait des croisements d'animaux pour les mettre au service des humains. Les clankers ont construit des machines. Deux conceptions totalement différentes de la vie, comme deux évolutions parallèles de notre société. 

Ce roman pour la jeunesse (plutôt les adolescents) a pour héros deux fortes personnalités. Alek, héritier de l'empire austro-hongrois, en fuite après l'assassinat de ses parents par des rebelles serbes et Deryn, jeune fille se faisant passer pour un garçon pour réaliser son rêve, devenir pilote dans l'air service britannique. La fuite d'Alek se fera à bord d'un mécanopode, « l'appareil dépassait le toit des écuries, ses deux pieds métalliques plantés dans la terre meuble du paddock. Il ne s'agissait pas d'une machine d'entraînement mais d'un véritable engin de guerre. Avec un canon ventral, et les museaux épais de deux mitrailleuses Spandau de part et d'autre de son énorme tête. »

Deryn, de son côté, sera affectée sur le Leviathan, « le premier des grands souffleurs d'hydrogène » conçu à partir d'une baleine dont les gaz remplissent des poches lui permettant de voler. « La créature était colossale. De forme cylindrique, elle ressemblait à un zeppelin, mais ses flancs hérissés de cils palpitaient doucement, et une nuée de chauve-souris et d'oiseaux symbiotiques l'environnait. » Une histoire palpitante, des personnages attachants, des inventions qui font rêver : ces 440 pages se dévorent comme un roman de Jules Verne.

« Léviathan », Scott Westerfeld, Pocket Jeunesse, 19 € 

vendredi 16 avril 2010

Roman jeunesse - Le mur du futur


Destiné aux adolescents, « Le Mur » d'Emma Clayton est un roman d'anticipation qui utilise subtilement les grandes peurs de notre quotidien : nouvelles maladies, surpopulation, pollution. L'action se déroule dans un futur proche. Exactement cinquante ans après l'apparition de la peste animale. Du jour au lendemain, tous les animaux se sont transformés en monstres assoiffés de sang. Chats, chiens, oiseaux se sont mis à attaquer les humains. 

Les gouvernements n'ont trouvé qu'une solution pour protéger la population : ériger un immense mur qui permet de préserver l'hémisphère nord de la planète. C'est dans ce contexte que le lecteur fait connaissance avec Ellie. Cette jeune Anglaise de 12 ans est aux commandes d'un Pod Fighter. Elle vient de s'échapper d'une station spatiale où elle était prisonnière depuis une année. Elle n'a qu'une envie : rejoindre sa famille et notamment son frère jumeau, Mika. Mika qui est l'autre héros du roman. Il est persuadé que sa sœur, considérée comme morte par le reste de sa famille, est toujours en vie. Il va développer des pouvoirs paranormaux avec sa jumelle. 

Deux enfants exceptionnels, des mutants en vérité, qui ont une valeur très importante pour le gouvernement. Ce premier tome (une suite est prévue en 2011) en plus de planter le décor, nous plonge dans ce monde cauchemardesque qui risque d'être une réalité pour les enfants des lecteurs d'Emma Clayton. 

Un roman de SF engagé qui vaut bien des discours politiques.

« Le Mur » (1. La peste animale), Emma Clayton, Pocket Jeunesse, 18 €

lundi 2 novembre 2009

Jeunesse - Une poule tous, tous poule un !


Cela fait dix ans qu'elles passionnent les plus jeunes. Dix ans qu'elles vivent sous la plume de Christian Jolibois et le pinceau de Christian Heinrich. Les P'tites poules ont dix ans et pour l'occasion leur nouvelle aventure, « Une poule tous, tous poule un ! » sort dans un format encore plus grand. L'occasion de mieux apprécier les dessins de Christian Heinrich se présentant comme un « racleur d'aquarelles et redoutable ébouriffeur de pinceaux ». Et dans cette histoire, il émerveillera encore les yeux des petits (et des grands) avec des compositions sur des doubles pages mettant en scène toutes les poules de la série et des méchants véritablement horribles, deux trolls, massifs et idiots.

Tout débute par la tonte annuelle des moutons. Un véritable spectacle pour les P'tites poules sauf quand c'est leur ami Bélino, le jeune bélier, qui doit passer sous la tondeuse. Carmen et Carmélito, frères et soeurs, décident d'aider leur ami à laine. Ils prennent la poudre d'escampette pour trouver refuge près de la contrée des pierres levées. Ils y passent la nuit. Une nuit agitée pour Bélino. Se trouvant près d'une pierre magique, au premier rayon de lune, sa toison se transforme en or. Une aubaine pour deux trolls qui le capture. La suite de l'aventure verra les P'tites poules élaborer différents stratagèmes pour délivrer leur ami.

On retrouve dans cette série les ingrédients habituels de son succès. Une mise en avant de l'amitié, de l'intérêt de s'unir face à l'adversité. On relèvera aussi quelques clins d'oeil aux grandes légendes et contes immémoriaux, cette fois la Toison d'or. Des albums que l'on peut lire aux enfants à partir de 5 ans et qu'ils peuvent découvrir seuls à partir de 7 ans. Une série qui dure et est en passe de devenir un classique. En dix ans, on peut être sûrs qu'ils sont plusieurs milliers de jeunes Français a avoir appris à lire, en partie, en découvrant les péripéties peu banales de ces poules extraordinaires.

(Pocket Jeunesse, album grand format en couleur, 48 pages, 9,50 €)