Affichage des articles dont le libellé est scott westerfeld. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est scott westerfeld. Afficher tous les articles

vendredi 23 septembre 2011

Roman jeunesse - Le Léviathan de Scott Westerfeld poursuit sa route à la rencontre du Béhémoth

Il est des univers littéraires qui longtemps après la dernière page tournée continuent à vous faire rêver. Léviathan, la nouvelle saga imaginée par Scott Westerfeld (Ugglies, Midnighters) est de cette veine. Un an après la publication du début des aventures de Deryn et Alek, les deux jeunes héros sont de retour dans un copieux volume de 500 pages richement illustré et intitulé « Béhémoth ». Ce récit d'histoire alternative se déroule en 1914, à l'aube de la grande guerre. L'empire allemand a des envies d'expansion malgré sa prise en tenaille entre les britanniques et les Russes. Tout l'intérêt du récit, directement inspiré des véritables événements, est de présenter une société ayant évolué différemment. Les Anglais ont développé le Darwinisme ou l'art de créer des animaux utiles alors que les Allemands, les clankers, tirent leur puissance de la fabrication de machines.

Deryn, orpheline, se fait passer pour un garçon pour servir sur le Léviathan, un « souffleur d'oxygène », sorte de baleine des airs transformée en forteresse volante. A son bord le jeune Alek, prince héritier de l'empire austro-hongrois, y a trouvé refuge en fuyant les Allemands. Dans ce second tome, on retrouve le vaisseau amarré au-dessus de Constantinople. Les diplomates anglais ont pour mission de rallier les Ottomans. C'est dans cette ville cosmopolite, véritable nid d'espions et de traitres que l'intrigue se déroule. On y croise par exemple « des golems de fer. Ils protègent le quartier juif. » Ce sont des « mécanopodes à la silhouette quasi humaine. Ils avaient des jambes courtaudes, de longs bras et des visages lisses. Ils étaient ornés d'étoffes rayées et de symboles étranges, et ne portaient aucune arme dans leurs mains griffues. »

Les bonnes raisons pour lire Béhémoth sont légion, de la relation de plus en plus amicale entre les deux héros à la découvertes de nouveaux animaux comme ces loris perspicaces aux pouvoirs étonnants. Quant au Béhémoth qui donne son nom au livre, vous devrez attendre les derniers chapitres pour le voir en action. Mais vous ne le regretterez pas !

« Béhémoth » de Scott Westerfeld, Pocket Jeunesse, 19 € 

mercredi 6 octobre 2010

Roman - Rêver à bord du Léviathan


Avec « Leviathan », première partie de sa nouvelle trilogie, Scott Westerfeld fait encore plus fort que ses précédentes séries, « Uglies » et « Midnighters ». Il retrouve un genre qu'il apprécie particulièrement, la science-fiction tendance uchronie. L'action se déroule en 1914 en Europe. Le continent est toujours partagé en deux grands empires, Anglais Français et Russes d'un côté, Allemands, Autrichiens et Turcs de l'autre. La grande différence ce sont les technologies. Le premier bloc est darwiniste, le second clanker. Les savants darwinistes ont fait des croisements d'animaux pour les mettre au service des humains. Les clankers ont construit des machines. Deux conceptions totalement différentes de la vie, comme deux évolutions parallèles de notre société. 

Ce roman pour la jeunesse (plutôt les adolescents) a pour héros deux fortes personnalités. Alek, héritier de l'empire austro-hongrois, en fuite après l'assassinat de ses parents par des rebelles serbes et Deryn, jeune fille se faisant passer pour un garçon pour réaliser son rêve, devenir pilote dans l'air service britannique. La fuite d'Alek se fera à bord d'un mécanopode, « l'appareil dépassait le toit des écuries, ses deux pieds métalliques plantés dans la terre meuble du paddock. Il ne s'agissait pas d'une machine d'entraînement mais d'un véritable engin de guerre. Avec un canon ventral, et les museaux épais de deux mitrailleuses Spandau de part et d'autre de son énorme tête. »

Deryn, de son côté, sera affectée sur le Leviathan, « le premier des grands souffleurs d'hydrogène » conçu à partir d'une baleine dont les gaz remplissent des poches lui permettant de voler. « La créature était colossale. De forme cylindrique, elle ressemblait à un zeppelin, mais ses flancs hérissés de cils palpitaient doucement, et une nuée de chauve-souris et d'oiseaux symbiotiques l'environnait. » Une histoire palpitante, des personnages attachants, des inventions qui font rêver : ces 440 pages se dévorent comme un roman de Jules Verne.

« Léviathan », Scott Westerfeld, Pocket Jeunesse, 19 € 

mardi 10 février 2009

Roman jeunesse - La 25e heure est fantastique

A Bixby, quand arrive minuit, durant une heure, tout s'immobilise et les créatures du « monde ancien » prennent possession de la ville.


« Darklings », « grouilleurs »... sous ces noms se cachent des créatures millénaires. Elles apparaisent dans les rues de Bixby, petite bourgade de l'Amérique profonde, à minuit, quand tous les habitants s'immobilisent durant une heure, l'heure secrète. En débarquant à Bixby en provenance de Chicago, la jeune Jessica Day ne se doute pas que ses nuits vont rapidement prendre une étrange tournure.

Le premier tome de cette trilogie fantastique de Scott Westerfeld (le créateur de la série Uglies) débute comme un classique roman pour teenagers. Jessica, en ce jour de rentrée scolaire, découvre son nouveau lycée. Et les élèves. Parmi eux des adolescents normaux, d'autres aux looks différents, peu conventionnels. Rex, large manteau noir et épaisses lunettes de vue est le souffre-douleur des petits caïds. Mélissa a en permanence des écouteurs sur les oreilles, comme pour s'isoler du brouhaha général. Dess, passionnée de maths, « habillée tout en noir, avec des verres fumés et une masse de colliers scintillants ».

Diamants en suspension

Ces trois amis remarquent immédiatement que Jessica n'est pas comme les autres. Jess fait partie des midnighters, les enfants nés à minuit pile. Une particularité qui leur permet de rester éveillés durant l'heure secrète. La jeune héroïne le découvre durant sa première nuit dans cette nouvelle maison. Au début, elle croit que c'est un rêve. « La pièce était inondée de lumière. Jessica la détailla, troublée par l'étrangeté de la scène. La nuit même avait quelque chose de bizarre. La clarté semblait provenir de partout, froide et bleutée. Elle ne dessinait aucune ombre et la chambre paraissait sans relief, pareille à une vieille photo défraîchie. » Étonnée par cette ambiance, elle regarde par la fenêtre. Et découvre une scène incroyable : « Jessica se frotta les yeux, mais les diamants qui flottaient devant elle refusaient de disparaître. Il y en avait des milliers, comme suspendus à des fils invisibles. » Elle devra sortir pour comprendre que ce ne sont que des gouttes de pluie, figées dans l'air et l'espace durant cette fameuse heure secrète.

La seconde nuit sera beaucoup moins féerique. Attirée dehors par un chat, elle le verra se transformer, « pétrifiée d'horreur ». « Le corps du chat s'allongea, s'affina, tandis que sa queue grossissait comme s'il y tassait sa masse. Ses pattes rentrèrent dans ses flancs et sa tête se réduisit, s'aplatit, des crochets sortirent de sa gueule. Le chat s'était transformé en serpent. » Elle apprendra qu'il s'agit d'un grouilleur. Inoffensif selon les autres midnighters venus à sa rescousse alors qu'elle était sur le point de se faire boulotter par un darkling, espèce plus agressive, ayant pris l'apparence d'une grosse panthère. Rex va expliquer à une Jessica incrédule les règles de l'heure secrète. Notamment comment survivre. Les autres midnighters ont un pouvoir, Jessica tarde à découvrir le sien. Mais ce qui est le plus étonnant c'est cette volonté des darklings de l'attaquer, comme si elle représentait un danger pour eux.

Passionnante, inventive, malgré quelques clichés typiques de ces récits pour adolescents américains, l'histoire de ces Midnighters nous réserve encore bien des surprises. Le second tome sortira en mai prochain, l'ultime épisode étant programmé pour novembre. En attendant, ne vous réveillez pas à minuit pile !

« Midnighters, l'heure secrète », Scott Westerfeld, Pocket Jeunesse, 13,50 €

mercredi 6 juin 2007

Roman jeunesse - La rébellion des Uglies

Après la décrépitude puis la disparition de notre monde, Uglies, Pretties et Spécials forment une société qu'ils considèrent comme parfaite...

Immédiatement vient à l'esprit le système des castes en Inde. Sauf qu'en Inde, les gens ne se font pas charcuter pour obtenir la beauté suprême. Sur une terre que les hommes comme vous et moi avons complètement saccagée, ne laissant que des ruines de métal tordues et des carcasses de voitures, s'est façonnée la société formée par les Uglies, les gens considérés comme « moches », les Pretties, ceux qui ont atteint la perfection grâce à une chirurgie plastique et les Spécials, anciens Pretties qui font la loi dans la communauté et dont l'attitude et le regard donnent froid dans le dos.

Le formatage

Tally, encore Ugli pour trois mois, date à laquelle elle aura 16 ans, l'âge de « l'opération » destinée à la rendre Pretty, ne pense plus qu'à ça, d'autant plus que son meilleur ami Ugli, Peris, qui a partagé toute son enfance, vient d'être transformé et qu'elle a hâte de le rejoindre. Éminemment curieuse des activités de ces Pretties qui se ressemblent tous, physiquement et moralement mais qui font rêver quand même, elle trouve le moyen de se glisser la nuit en cachette dans la ville « Pretties ». Ce qu'elle y voit la laisse pantoise. Les jeunes opérés ne pensent qu'à une chose, s'amuser et des fêtes débridées sont données 24 heures sur 24.

Ce qui ouvre déjà un peu les yeux de Tally sur l'inconsistance de cette vie de débauche. Elle se pose encore plus de questions quelques jours plus tard quand elle rencontre Shay, Ugli comme elle, mais Ugli rebelle qui ne songe qu'à une chose, rejoindre, loin de leur cité, la communauté secrète dirigée par David et composée de Uglies qui refusent l'opération et qui désirent conserver leur intégrité tant morale que physique. Shay et Tally deviennent si bonnes amies que Shay propose à Tally de rejoindre leur groupe. Mais il faut prendre une décision rapidement puisque leurs 16 ans approchent.

La jeune fille doute et Shay essaie de la convaincre. « O.K., Shay, David existe. Mais la mocheté aussi. Tu n'y changeras rien en te persuadant que tu es belle. C'est bien pour ça qu'on a inventé l'opération. - Sauf que c'est une arnaque, Tally. On ne te montre que de beaux visages ta vie durant. Tes parents, tes professeurs, n'importe qui de plus de seize ans. Mais tu ne nais pas en pensant rencontrer ce genre de beauté chez tout le monde; on te programme pour trouver les autres moches. » Tally hésite encore, tant elle a envie de rejoindre son ami Peris. Que va-t-elle décider, rester telle que la nature l'a formée ou entrer dans le miroir aux alouettes des parfaits Pretties ? Il faut faire d'autant plus vite que les « Spécials » ne sont pas prêts à lâcher une seule Uglies. Mais pourquoi ont-ils si peur des rebelles ? Pourquoi poursuivent-ils sans relâche leurs recherches sur le lieu où se cache la communauté de David ?

Une mine de réflexions

« Uglies », premier tome d'une trilogie, a beau être destiné aux jeunes adultes, les « vieux » y trouveront aussi leur bonheur. Le récit provoque une multitude de questions sur le formatage du corps et de l'esprit et sur l'importance de pouvoir décider personnellement de sa vie. Qu'apporte la perfection ? La vie qu'impose les Spécials laisse-t-elle un quelconque libre-arbitre ? Autant de questions que jeunes et moins jeunes se poseront en découvrant ce passionnant roman qu'une fois commencé, ne se lâche plus.

« Uglies », Scott Westerfeld, Pocket jeunesse, 13,50 euros