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mercredi 30 octobre 2024

Un album jeunesse : Avec le chevalier Léon


Sorte de petite souris rêvant d’aventures trépidantes en chevauchant un… escargot, Léon est persuadé d’avoir l’avenir d’un preux chevalier. En clair, son rôle dans ce bas monde est de partir au secours d’une princesse en détresse.

Quand il se décide enfin à quitter le nid douillet de chez ses parents, il va découvrir une tout autre réalité. Cette histoire, imaginée par Vincent Mallié, plaira aux plus jeunes par son côté merveilleux. Les plus âgés adoreront la partie ironique, se moquant des contes trop manichéens.

Léon, va faire étape chez Anna, dans une maison perdue au cœur de la forêt. Il va découvrir toute la complexité de la tenue d’un foyer. Il va vite se lasser jusqu’à l’intervention du redoutable Seigneur de la forêt magique.
« La folle et incroyable aventure du chevalier Léon », Margot, 56 pages, 18,90 €

samedi 21 septembre 2024

Un album jeunesse - Le chevalier à reculons


Il prétend être « le meilleur chevalier au monde ». mais rapidement, le lecteur de cette histoire imaginée par Sophie Lamoureux et dessinée par François Soutif se révèle être surtout le chevalier le plus trouillard de la planète.

Il sait que dans ce livre il va rencontrer devoir affronter quantité de dangers. Alors il s’adresse directement au lecteur, lui ordonnant de cesser de tourner les pages.

Forcément, ça donne envie de connaître la suite… Une trépidante aventure médiévale, avec dragon, monstre et princesse. A noter que les illustrations s’inspirent des tapisseries millefleurs exposées au musée de Cluny.
« Le chevalier à reculons », L’école des loisirs, 40 pages, 14,50 €

mercredi 24 janvier 2024

Un album jeunesse : Variations sur le temps

On a parfois l’impression que la vie en famille est une perpétuelle course contre la montre. On est toujours en retard. Comment faire comprendre aux jeunes enfants que parfois il faut se presser ? Ce petit album, aux illustrations touchantes et très ancrées dans le réel, permet de donner quelques réponses.

Ou du moins de faire comprendre aux plus petits que l’école débute toujours à la même heure, qu’il ne faut pas rater le début. Et que par ailleurs, le soir, le temps n’est toujours pas extensible et que les histoires avant de dormir doivent être… courtes.

Un album complété par un texte très instructif de Déborah d’Hostingue, psychologue et thérapeute.

« Allez, on y va », Amélie Graux, Les Arènes Jeunesse, 44 pages, 13,90 €

dimanche 19 novembre 2023

Un concept jeunesse - Le livre qui ne voulait pas être lu


Quand un concept fonctionne, pourquoi ne pas le réutiliser sur une nouvelle variation ? Interrogation légitime qui a poussé David Sundin, écrivain, comédien et présentateur de télévision suédois, à proposer une troisième suite à son Livre qui ne voulait pas être lu. Un adulte tente de lire une histoire à son enfant le soir avant de s’endormir. 

Mais le bouquin fait tout pour ne pas être lu. Lettres à l’envers, flou impétueux, poids excessif, inversion de lettres, décharges électriques : on rit de bon cœur aux tours pendables joués par ce terrible livre. L’enfant aussi, le parent un peu moins. 

Une histoire toute simple, où l’interprétation devra être au niveau des trouvailles du livre qui ne voulait pas être lu.

« Le livre qui ne voulait vraiment mais alors vraiment pas être lu », David Sundin, Robert Lafont, 15,90 €

vendredi 27 octobre 2023

Un livre jeunesse - Effroi à la fête foraine

Halloween approchant, voilà un roman jeunesse (et même une série) qui devrait enchanter les adolescents. Katherine Arden, sans révolutionner le genre, apporte une certaine fraîcheur à ces romans horrifiques à l’ambiance très Stranger Things. 

Quatre amis d’une petite ville américaine sont confrontés à un démon, l’homme qui sourit. Dans le 4e épisode, qui se déroule dans une fête foraine où une attraction présente un « squelette, déguisé en clown, avec la mâchoire peinte en rouge, une perruque frisée rouge et des taches rouges sur les pommettes ». 

Ollie est prisonnière du monstre. Ses amis, notamment Coco, vont devoir surmonter leurs plus grandes peurs pour tenter de la sauver.

« Effroi à la fête foraine » de Katherine Arden, PKJ, 224 pages, 14,90 €

mardi 24 octobre 2023

Un livre jeunesse - Sur les traces de l’ours

Comment donner l’envie aux plus jeunes de sortir de leur chambre pour aller à la découverte de la faune de la région ? Ce joli album de Magali Bardos est une partie de la solution.

Elle raconte en 44 pages illustrées de jolies aquarelles, l’aventure de trois jeunes cavaliers à la recherche des animaux de la forêt des Pyrénées. Ils cherchent l’ours, mais découvrent surtout des traces de martre, de sanglier, de cerf ou de renard. 


Les animaux omniprésents dans l’ouvrage puisque ce sont eux qui racontent le périple des petits humains. Une découverte de la nature environnante ludique et intelligente. Ce livre a reçu le soutien d’Occitanie Livre & Lecture.

« Sur les traces de l’ours » de Magali Bardos, L’école des Loisirs - Pastel, 15 €

samedi 21 octobre 2023

Roman jeunesse - Les promesses de bonheur du « Jaguar aux yeux d’or »

Isabel et Marc Cantin, écrivains installés dans les Pyrénées-Orientales dans le Vallespir, nous font découvrir la vie authentique des Indiens Embéras de Colombie.


En imaginant la vie de Majina, jeune Indienne Embéra (tribu vivant dans la forêt équatoriale en Colombie), Isabel et Marc Cantin ont voulu un peu boucher un trou dans l’existence d’Isabel. Élevée en Bretagne, mariée à Marc et vivant désormais en Vallespir dans les Pyrénées-Orientales, Isabel est une Embéra. Mais bébé, elle a été adoptée et n’a jamais parcouru la forêt vierge à la recherche de citrons ou d’autres trésors encore plus extraordinaires. Elle a redécouvert son peuple d’origine une fois adulte et signe avec ce roman, Le jaguar aux yeux d’or, un roman initiatique sans doute le plus personnel.
La vie de Majina est simple. Toute tracée. Membre de la tribu des Embéras, elle ne va plus à l’école et doit aider sa mère aux taches ménagères. Voilà pourquoi on la découvre dans les premières pages en train de cueillir des citrons sauvages qu’elle revend une misère en ville Car dans cette Colombie gangrenée par la corruption et les pseudo-révolutionnaires, les Indiens sont les laissés-pour-compte de la Nation.

Quand un jaguar lui vole le butin de sa chasse, Majina se rebelle, tente de reconquérir son butin et, après une longue poursuite, découvre ce qui pourrait définitivement améliorer l’ordinaire de la petite communauté. Mais est-ce bien raisonnable. Et surtout, cela ne va-t-il pas attiser des convoitises, déchirer les familles ?
Une histoire simple et en grande partie véridique, fable destinée aux adolescents sur l’utilité de continuer de cultiver son jardin, même s’il est caché dans une clairière entre des arbres centenaires, presque inaccessible et peuplé d’une myriade d’animaux tous plus venimeux les uns que les autres.

« Le jaguar aux yeux d’or » d’Isabel et Marc Cantin, Talents Hauts éditions, 224 pages, 14,90 €
 

jeudi 17 août 2023

Jeunesse – Capitaine Maman au fond des océans


Troisième aventure des aventures de Capitaine Maman, la gentille héroïne créée par Magali Arnal. Cette jolie chatte, est archéologue de son état. Avec son équipe elle va à la découverte des trésors du passé.

Dans cette aventure de 48 pages grand format, elle part avec son minibus et son nouveau sous-marin sur le toit ?


Dans le véhicule qui traverse un grand désert à destination du lac le plus profond du monde, les trois chatons et Quartier-Maître Mémé, indispensable assistante. Lors d’un arrêt casse-croûte, le chiot gratte le sable et découvre des os. C’est la tombe d’un guerrier. Autour de son squelette des objets de valeur et un bouclier en or.

Capitaine Maman entreprend de fouiller le site, mais l’arrivée de plusieurs personnes s’arrogeant le titre de propriétaire complique les choses. Dessinée dans des couleurs douces, cette histoire permet aux plus jeunes (dès 5 ans) de comprendre l’intérêt de l’archéologie et de préserver les derniers vestiges de nos ancêtres.
« Capitaine Maman et le musée d’archéologie », L’École des Loisirs, 14 €

vendredi 26 mai 2023

Un album jeunesse - Monstres à attraper

On a tous dans notre vie de parent ou de grands-parents dû un soir raconter une histoire à un enfant pour qu’il s’endorme. Et souvent il ne veut pas que l’histoire s’arrête et n’a qu’une envie : ne pas dormir.

Cet album de Tjibbe Veldkamp et de Kees de Boer sera une sorte de miroir pour l’enfant. Car l’adulte, fatigué, essaie de faire court. Mais le petit prétend qu’il a attrapé un monstre et entend raconter son histoire. Après moult combats contre des bestioles étranges et fantastiques, c’est enfin l’heure du dodo.

32 pages riches d’humour et de partage entre les générations.

« Le jour où j’ai attrapé un monstre », Les Arènes Jeunesse, 12,90 €

samedi 29 avril 2023

Album jeunesse - "Ma maison et moi" d'Arthur Dreyfus et Elliot Royer chez Robert Laffont


Nos souvenirs d’enfance passent par plusieurs stades. Souvent, c’est le lieu où l’on a habité qui permet de retrouver ces délicieux moments de la jeunesse insouciante. C’est le thème de cet album écrit par Arthur Dreyfus et illustré par Elliot Royer. Le narrateur entretient un rapport très étroit avec sa maison en bois « en bordure de forêt ».

Il lui est même arrivé de lui donner à manger en cachette. La nuit elle le protège des monstres et le jour elle fait fuir les jeunes harceleurs de son école. C’est dans cette maison qu’il a pour la première fois pris la main de Camille, son amoureuse. Un texte comme un long poème avec de superbes dessins pour prolonger l’enchantement.

« Ma maison et moi » d’Arthur Dreyfus et Elliot Royer, Robert Laffont, 16 €

mardi 14 mars 2023

Livres jeunesse - Tigres et tortue

Deux livres pour la jeunesse avec des animaux pour faire rêver les plus petits. Des tigres et une tortue.

Les enfants faisaient-ils des bêtises à l’âge de la préhistoire ? Oui si l’on ne croit ce très joli album écrit et dessiné par Pénélope Jossen.

Alors que le père et la mère de deux enfants vont chasser, les deux enfants restent seuls dans la grotte. Le plus petit veut aller dehors et se retrouve coincé dans un trou, peut-être habité par des tigres. Grosse frayeur et sauvetage par des parents qui décideront désormais de partir à la chasse avec leurs petits.


La tortue qui n’aimait pas être lente raconte comment Aglaé rate plein de bons moments à cause de son manque de vitesse. Une jolie parabole sur les plaisirs de la lenteur signée Séverine de la Croix et Sandrine Goalec.

« Attention aux tigres », École des Loisirs, 13 €.
« La tortue qui n’aimait pas être lente », Splash, 8,95 €

mercredi 8 février 2023

BD - Les filles hors normes du monde de Daniel Clowes

Considéré comme un des auteurs underground américain le plus marquant de sa génération, Daniel Clowes bénéficie d’une réédition de quasiment toute sa production dans une collection qui lui est entièrement dédiée. Sous le titre générique de « La bibliothèque de Daniel Clowes », les lecteurs d’aujourd’hui pourront redécouvrir des œuvres des années parues ces dernières 30 années.

On ne peut que vous conseiller de débuter avec ce Ghost World publié initialement entre les années 1993 et 1997 aux USA. Des récits complets qui donnent une bonne idée de la mentalité d’une certaine jeunesse hors normes. 

Enid et Rebecca sont deux jeunes filles qui se posent beaucoup de questions. Elles sont toujours au lycée, envisagent vaguement de rejoindre l’université, vivent au jour le jour, entre sorties dans des librairies branchées, repas dans des restaurants atypiques et soirées passées à discuter de leurs envies de faire l’amour pour la première fois.

Enid, brune, rebelle et un peu punk, toujours dans la provocation et l’exagération. Rebecca, blonde comme les blés, discrète, suiveuse, peu sûre d’elle. Leurs dialogues sont édifiants pour cerner les tourments dans lesquels elles se débattent au quotidien. Mais cette BD de 80 pages vaut aussi pour les rencontres qu’elles font dans les rues de leur petite ville. Un couple de supposés satanistes, un néo nazi qui tente de faire la promotion de la pédophilie, un médium extralucide ou cette amie d’enfance qui tente de devenir comédienne mais qui se contente, pour l’instant, de petits rôles dans les clips de propagande d’un candidat républicain.

Une Amérique hors normes, dans toute sa diversité et sa folie. Le monde de Daniel Clowes.

«Ghost World», Delcourt, 18,95 €.

jeudi 24 novembre 2022

Jeunesse - La petite Cornebidouille et la soupe de Pierre

La sorcière Cornebidouille est devenue une des héroïnes préférées des petits Français. Ses aventures, écrites par Pierre Bertrand et dessinées par Magalie Bonniol sont devenues des classiques, se déclinant sous forme d’album grand format, de livres de poches et de nombreux jeux. 

Dans cette nouveauté, les deux auteurs font d’incroyables révélations sur l’enfance de la terrible sorcière. Petite fille, Cornebidouille était contre toute attente une adorable princesse qui obtenait tout de ses parents. Mais une malédiction de sa tante Cracrabidouiulle la transforme à son tour en sorcière. 

Elle va terroriser les enfants. Tous ont peur et mangent leur soupe. Sauf Pierre. C’est cette première rencontre savoureuse qui est racontée dans cet album de 48 pages.

« Quand Cornebidouille était petite », L’École des Loisirs, 14 €

mardi 18 octobre 2022

Jeunesse - Deux récits royaux


Deux rois en vedette dans la très jolie collection Pastel de L’école des loisirs. 

Kristien Aertssen dans Mon papa roi raconte comment un gentil roi tente de satisfaire son fils, le prince. Un prince qui voudrait savoir qui est le roi des papas. Son père, pour tenter de trouver la réponse, va le conduire auprès de différentes personnes remarquables. Mais si l’un est le roi du vélo, un autre le roi du bricolage ou roi des gourmands, aucun ne peut prétendre au titre suprême. De retour au palais, le papa roi après avoir appris auprès des différents rois leurs secrets, reproduit joie et amusement pour le prince qui du coup, décrète qu’il n’y a qu’un seul et unique roi des papas : le sien ! 


Olivier Tallec brosse le portrait d’un roi qui s’ennuie. Il a tout, d’une planche à roulettes à un éléphant sans trompe, mais il lui manque l’essentiel : rien. 

«Mon papa roi», L’école des loisirs, 14 €, «Le roi et rien», L’école des loisirs, 15 €

mercredi 5 septembre 2018

« Shéhérazade » : amours de minots


LE FILM DE LA SEMAINE. Jeunes à la dérive dans Marseille.


Zachary et Shéhérazade sont mineurs. 17 et 16 ans. Ils vivent à Marseille et comme beaucoup de jeunes partout dans le monde, ils tombent amoureux. L’histoire aurait pu s’arrêter là, voire combler 38 épisodes de « Plus belle la vie ». Mais leur vie, à eux, n’a rien de belle. Au contraire. Zachary (Dylan Robert) sort de prison. Il croise Shéhérazade (Kenza Foretas) sur le trottoir du quartier de la Rotonde.

Le trottoir, son lieu de travail. Encore gamine, en rupture totale, elle se prostitue et cohabite dans une simple chambre miteuse avec un trans, lui-même « travailleur du sexe ». Les premiers échanges entre le deux Roméo et Juliette sont pourtant houleux. Il ne voit en elle que la « pute ». Elle profite d’un moment d’inattention pour lui dérober un savon de résine de cannabis.

■ Cinéma vérité  
C’est après qu’ils vont se trouver des points communs (enfance en foyer, déscolarisation, parents démissionnaires...). Et l’envie de s’en sortir avec leurs armes. Le sexe pour Shéhérazade, la violence pour Zachary. Film âpre, presque documentaire, « Shéhérazade », première réalisation de Jean-Bernard Marlin est à ranger dans la catégorie des films naturalistes. Le réalisateur s’est immergé dans le milieu de la nuit de Marseille avant d’écrire son histoire.

Et ses acteurs sont tous des amateurs, ayant parfois vécu en partie les errements de leurs personnages. Un cinéma-vérité, parfois brouillon, toujours juste et émouvant. Avec de réels moments de bravoure ou de grâce. Pas un film anodin, si loin des clichés divulgués par la téléréalité ou les chaînes d’info en continu. 

➤ « Shéhérazade », drame de Jean-Bernard Marlin (France, 1 h 49) avec Dylan Robert, Kenza Fortas, Idir Azougli

lundi 6 mars 2017

Roman : Jean-Marie Rouart explore les désirs de la vieillesse



La vieillesse implique-t-elle l’abandon de toute passion ? Cette question est au centre de ce roman de Jean-Marie Rouart de l’Académie française. Pour le narrateur, un riche intellectuel qui dirige une revue d’art, la vieillesse c’est avant tout « Une jeunesse perdue », titre de l’ouvrage.
Il se morfond, constatant que le poids des ans lui enlève fougue et audace lui permettant de conquérir des femmes aux corps doux et parfaits. Aujourd’hui, « quand un miroir se trouvait à portée, je m’observais sans pitié. La flétrissure de mon visage m’affligeait. (…) Cet implacable travail du temps sur mon corps, jamais il ne m’était apparu aussi flagrant que depuis que j’avais besoin qu’il se montrât alerte et séduisant ». Il se croit perdu, incapable de passion. Jusqu’à sa rencontre avec Valentina, une superbe Russe dont il tombe amoureux.
A moins qu’il ne la désire simplement pour une dernière étreinte avec le corps jeune et ferme d’une « femme tempête ».
➤ « Une jeunesse perdue » de Jean-Marie Rouart. Gallimard. 19 € 

jeudi 23 février 2017

DVD : avec "Nocturama", la nuit, la jeunesse se meurt



Déconcertant. Abrupt. Sombre. Il n’y aura jamais assez de termes pour décrire la première impression à la fin de « Nocturama », film de Bertrand Bonello qui sort en DVD. Parler du terrorisme est particulièrement risqué ces dernières années. Le projet, dans les tuyaux depuis 2011, a mis longtemps avant d’être bouclé. Et entretemps il y a eu le 13 novembre 2015... Cela n’a pas empêché le réalisateur de Saint-Laurent et de l’Apollonide d’aller jusqu’au bout de son idée. Un film dual, en deux parties bien distinctes. La première heure se déroule dans Paris. Sept jeunes, sans un mot, se déplacent rapidement. Ils prennent le métro, vont dans des parkings souterrains, récupèrent des sacs plastiques. La tension est permanente, la caméra les suit dans cette course effrénée qui ne laisse que peu de temps de respiration au spectateur pris dans cette maestria effrénée.
■ Attentats
Une longue mise en place qui finalement aboutit à une série d’attentats simultanés dans divers lieux de la capitale. Un directeur de banque est abattu à bout portant, des bombes font exploser un étage d’une tour dans la Défense, des voitures et même une salle de réunion du ministère de l’Intérieur. On comprend aux cibles que ces jeunes sont en rébellion contre la société, mais il n’y a pas de message frontal dans Nocturama. Au contraire, le réalisateur raconte dans un entretien en bonus au DVD qu’il est parti du constat que la France est devenue une « cocotte-minute » prête à exploser. Et d’estimer que « de temps en temps dans l’Histoire, il y a une insurrection, une révolution. Un moment où les gens disent stop. Il y a un refus. » C’est ce que portent ces jeunes issus de tous les milieux. Avec quelques symboles forts comme cette gamine de banlieue qui badigeonne la statue de Jeanne d’Arc d’essence avant d’y mettre le feu.
Une fois les attentats perpétrés, ils se donnent tous rendez-vous dans un grand magasin juste avant la fermeture des portes. Un ami, employé comme vigile, neutralise le système de surveillance. La seconde partie du film passe de la vitesse à la lenteur, de la lumière à l’obscurité. Ils attendent, sans nouvelles des événements à l’extérieur. Ils sont coupés du monde et décident, pour passer le temps de profiter de toute cette société de consommation triomphante. Musique à fond, beaux habits, maquillage et bijoux, ils s’offrent une parenthèse. Comme pour oublier qu’ils sont devenus depuis quelques heures des meurtriers.
Ce portrait de la jeunesse insurgée sonne juste. Le réalisateur a fait un savant mélange en jeunes acteurs et amateurs, recrutés directement dans ces milieux d’extrême gauche toujours à la limite de la lutte armée, du terrorisme. Un film parfaitement maîtrisé au niveau de la réalisation, à la bande son très soignée, la première partie directement écrite par le réalisateur pour amplifier la tension, la seconde composée de reprises comme « My Way » ou la musique d’Amicalement vôtre. C’est virtuose, même si on regrette une fin un peu pauvre en propositions, sans la moindre surprise pour le spectateur.
 ➤ « Nocturama », Wild Side Vidéo, 14,99 € le DVD


lundi 23 mars 2009

Jeunesse - Les aventures de Pitikok


Christian Heinrich et Christian Jolibois, déjà comblés avec les aventures des P'tites Poules lancent un nouveau héros toujours destiné aux plus jeunes, à partir de 4 ans. Pitikok est un peu l'ancêtre des P'tites Poules.

Au cœur d'une Amérique encore inexplorée, il est une sorte d'Indien intrépide rencontrant de nombreux animaux. Deux albums au format carré, mettant en valeur les superbes illustrations de Christian Heinrich, paraissent simultanément.

Dans « Pitikok et la plume magique », le jeune volatile participe à une course folle pour récupérer une plume magique prisonnière d'un arbre biscornu. La plume permettra à celui qui la délivrera d'exaucer tous ses vœux. Repoussé par le vent du désert, Pitikok s'accroche à ce qu'il croit être une racine. C'est en fait la queue d'un serpent qui accepte de l'aider dans sa quête. Il devront franchir de nombreuses épreuves avant de finalement réussir à découvrir cet arbre sec et désagréable. Chaque épreuve permet à l'enfant de découvrir un chiffre tout en comprenant l'intérêt de l'entraide. Une complicité qui sera récompensée en fin d'histoire.

L'autre volume, « Pitikok et la forêt enrhumée », se passe au printemps. Alors que les premiers bourgeons apparaissent dans la forêt, Pitikok rencontre un jeune raton-laveur affamé. Les deux amis vont être confronté à un géant de glace qui ne veut pas abdiquer malgré la fin de l'hiver.

Ces deux petits albums de 32 pages, aux histoires universelles, enchanteront les plus jeunes. Le personnages principal, un petit coq rouge très sympathique, est particulièrement réussi. A noter les dessins de Christian Heinrich, particulièrement mis en valeur sur des pleines pages et dans un format un peu plus grand que les P'tites Poules.

« Pitikok et la forêt enrhumée », « Pitikok et la plume magique », Pocket Jeunesse, 6,50 € chaque volume. 

vendredi 31 octobre 2008

Roman jeunesse - Quand vous lirez ce livre...

Ce premier roman de Sally Nicholls ne laissera aucun de ses lecteurs indifférents. Jeune Anglaise de 23 ans, elle a imaginé le journal de Sam, un petit garçon de 11 ans. Il débute le 7 janvier et s'achève le 12 avril. Sam souffre d'une leucémie. La phrase entière qui a donné son titre au livre est « Quand vous lirez ce livre, je serai sans doute mort ». C'est l'institutrice de Sam qui le pousse à mettre par écrit son quotidien. Mais Sam ne se contente pas de raconter les cours, les soins ou les jeux qu'il partage avec Félix, un autre enfant malade. Il fait également des listes et raconte des histoires qu'il considère comme importantes ou des faits réels et vérifiés. 

Des listes de ce qu'il voudrait faire comme « battre un record du monde. Pas un record sportif, bien sûr, un record inutile et un peu idiot. Monter et descendre les escalators à l'envers. Voir un fantôme. Conduire un dirigeable. » Des idées farfelues, assez iconoclastes, mais Sam va se persuader que tout souhait peut être réalisable si on le désire très fort.

Mais parfois la réalité est méchante. Au milieu du livre, Félix meurt. C'était prévu. Mais on a toujours un espoir que les médecins se trompent. Et quand Sam va le voir sur son lit de mort, il ne peut s'empêcher de lui toucher la joue. Elle est bien froide. Finalement, les docteurs ne se sont pas trompés... Sam, de plus en plus faible, fait la navette entre l'hôpital et sa maison où sa famille tente de faire bonne figure. La force de ce roman est de décrire une agonie (il n'y a pas d'autre mot, malheureusement), tout en montrant un gamin donnant une formidable leçon de vie. Sam, grâce à Sally Nicholls, personne ne t'oubliera.

« Quand vous lirez ce livre... » de Sally Nicholls, Pocket Jeunesse et Fleuve Noir, 15 € 

dimanche 26 novembre 2006

BD - La belle et Blueberry


Une superbe mexicaine, un Sudiste très méchant, des soldats français en éléments perturbateurs exotiques, une arme secrète convoitée par tout le monde... tous les ingrédients sont réunis pour que ce 15e album des aventures de la Jeunesse de Blueberry soit passionnant. 

François Corteggianni, tout en mettant en valeur quelques personnages secondaires comme la belle Soledad ou le redoutable Snake, garde le rôle principal à son héros, créé par Charlier et Giraud. Coup de théâtre, plan audacieux, fuite et ruses, toutes les ficelles sont utilisées dans ces 56 pages. 

Au dessin, pour la sixième fois, Michel Blanc-Dumont démontre sa totale maîtrise du genre. Chevaux, décors désertiques, ambiances poussiéreuses où brûlées de soleil, sa palette permet de représenter toutes les images classiques du western. 

Sans que cela soit du « à la manière » car Blanc-Dumont a depuis longtemps trouvé le petit détail qui fait que son trait est inimitable. (Dargaud, 9,80 €)