Certains thrillers jouent clairement sur nos peurs primaires. L’enfermement, le feu… Fall de Scott Mann, sorti directement en VOD et sous forme de DVD et blu-ray (Wild Side Vidéo), est le film à déconseiller si vous êtes sujet au vertige. À moins de vouloir vous faire peur. Très peur. Au point d’en être malade selon les retours de certains spectateurs. Becky (Grace Fulton) déprime. Passionnée d’escalade, elle est traumatisée depuis la mort de son mari en pleine ascension.
Sa meilleure amie, Hunter (Virginia Gardner) fait tout pour la sortir du marasme. Et lui redonner l’envie de vivre des sensations fortes. Elle parvient finalement à la convaincre de reprendre un peu de hauteur. En fait beaucoup puisqu’elles vont grimper au sommet d’une tour de communication désaffectée. Hauteur totale : 600 mètres. Et beaucoup de rouille…
Quand vous serez tout en haut, bloqué, plus personne ne vous entendra hurler. Effets spéciaux impeccables pour un film au suspense hautement crédible.





En plein jeux olympiques de Rio, pour oublier un peu les déboires tricolores, rien de tel qu'un petit biopic pour se changer les idées. Mais pour rester dans le ton, intéressons-nous à un sportif brésilien. "Pelé, naissance d'une légende" raconte la jeunesse du grand joueur de foot. Gamin, il joue au foot pieds nus dans la rue avec une pelote de tissus. Pauvre, il cire des chaussures pour aider sa famille. Mais il a de l'or dans les pieds et un recruteur le repère. Il ira au club des Santos et intègrera l'équipe nationale pour revenir de la Suède, à 17 ans, champion du monde. Sur près d'un tiers du film, Pelé n'est qu'un enfant, volontaire mais tiraillé entre l'envie de jouer au foot et de faire plaisir à ses parents. Il choisira le foot un peu plus tard, imposant au plus haut niveau ce jeu instinctif et magique que les Brésiliens désignent sous le nom de Ginga. Un peu trop académique parfois, le film devient plus palpitant durant la compétition en Suède. On retrouve avec plaisir dans le rôle de l'entraîneur brésilien Vincent d'Onofrio, acteur américain tout terrain capable de passer des vestiaires de foot à la police criminelle de New York sans oublier ses débuts en soldat névrosé dans "Full Metal Jacket". Un DVD accompagné d'un élégant livret de 48 pages reprenant les grandes unes de la presse sportive française sur la carrière du dieu vivant du football.
Le cinéma français persiste et signe dans sa veine sociale. "La fille du patron", premier film d'Olivier Loustau, mélange deux univers : l'usine et le rugby. Pour corser le tout, il y greffe une histoire d'amour et de classe. L'ensemble est parfois confus et un peu foutraque, à la limite de la caricature, mais il se dégage malgré tout une poésie et une force indéniables. Notamment en raison de quelques scènes de groupe, véritables moments virtuoses, comme dans les vestiaires des ouvriers ou dans les tribunes du stade. Plus que dans les relations amoureuses entre les deux principaux protagonistes, c'est dans ces plans que l'on retrouve le métier d'Olivier Loustau, acteur depuis une vingtaine d'années et acteur récurrent d'Abdellatif Kechiche (L'esquive, Vénus noire et La graine et le mulet). S'il s'est réservé le rôle principal, Vital, ouvrier et entraîneur de l'équipe de rugby de l'entreprise au bord du dépôt de bilan, il a également demandé à nombre de véritables ouvriers ou joueurs de rugby amateurs de passer devant la caméra pour interpréter leur propre rôle. Cela donne ces moments de bravoure d'une rare sincérité.