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mercredi 29 novembre 2023

Sortie en DVD et blu-ray du film iranien "Les ombres persanes"

Les ombres persanes, qui sort en DVD et blu-ray chez Diaphana Vidéo, est un magistral thriller psychologique du réalisateur iranien Mani Haghighi. Dans un Téhéran crépusculaire, noyé sous une pluie battante incessante, une femme croit devenir folle. Farzaneh (Taraneh Alidoosti), monitrice d’auto-école, voit son mari Jalal (Navid Mohammadzadeh) prendre un bus et se rendre chez une autre femme qui est son propre sosie. Mais en réalité, il y a deux couples et deux sosies...

 Le scénario, subtil, permet à ces Ombres persanes de toucher à l’universalité. Et malgré une interprétation impeccable des deux comédiens iraniens, c’est l’œuvre idéale pour être adaptée aux USA et devenir un immense succès à l’international.

lundi 31 juillet 2023

Cinéma - “Les ombres persanes” et son couple en double

Un thriller iranien de Mani Haghighi sur la rencontre de deux couples de sosies. 


Magistral thriller psychologique que ce film iranien de Mani Haghighi. Dans un Téhéran crépusculaire, noyé sous une pluie battante incessante, une femme croit devenir folle. Farzaneh (Taraneh Alidoosti), monitrice d’auto-école, voit son mari Jalal (Navid Mohammadzadeh) prendre un bus. Elle décide de le suivre et découvre qu’il se rend dans un immeuble.

De la rue, elle le voit à la fenêtre en pleine conversation avec une autre femme. Le lendemain, elle lui demande des explications. Mais il prétend ne jamais avoir pris ce bus. Il se rend à cette adresse et la porte s’ouvre sur une femme, Bita, qui est le sosie parfait, quasiment le clone, de son épouse. Cette dernière est, elle aussi, éberluée car l’homme qui vient de sonner est la copie conforme de son mari, Mohsen.

L’histoire prend alors un tour quasi fantastique. Farzaneh doute de sa santé mentale, Jalal tombe sous le charme de Bita qui lui rappelle tant sa femme quand elle était plus jeune, Bita est sensible à la gentillesse de ce dernier, sa délicatesse. Reste Mohsen, jaloux et violent. Il sera le dernier à être mis au courant. Pris dans une précédente affaire de violence au travail, il ne comprend pas cette situation, comme si son honneur était une nouvelle fois mis à l’épreuve.
Le scénario, subtil, toujours surprenant, jamais dans la facilité, permet à ces Ombres persanes de toucher à l’universalité. Et malgré une interprétation impeccable des deux comédiens iraniens, c’est l’œuvre idéale pour être adaptée par des scénaristes hollywoodiens (quand ils ne seront plus en grève…) pour devenir un immense succès à l’international.

Film de Mani Haghighi avec Taraneh Alidoosti, Navid Mohammadzadeh

 

mardi 22 novembre 2022

Cinéma - Jafar Panahi tente de se filmer dans “Aucun ours”


Emprisonné en Iran, depuis juillet dernier, Jafar Panahi n’a pu se rendre à la Mostra de Venise pour présenter son dernier film, Aucun Ours

Comme ses précédentes créations, ce long-métrage montre ses difficultés pour raconter librement ses histoires dans une dictature religieuse.  Son dernier projet porte sur la fuite, en France, d’un couple de comédiens iraniens. Le tournage se déroule en Turquie. Lui, a pris ses quartiers dans un petit village, à quelques kilomètres de la frontière. Il refuse de quitter son pays et supervise le tournage, grâce à de très aléatoires liaisons internet. Aucun Ours montre les deux réalités parallèles. 

Le tournage, dans un pays presque libre, ou du moins tolérant, face à une équipe de tournage et sa réalité dans ce village où les traditions sont encore très fortes. Jafar Panahi va se retrouver pris dans une violente querelle. Un homme, à qui une femme a été promise, à sa naissance, découvre qu’elle est amoureuse d’un rival. Et Jafar aurait photographié le couple dans le village. Le chef de village va exiger du cinéaste, de plus en plus suspect aux yeux des locaux, de lui remettre cette photo. 

Pris au piège, il va devoir passer plus de temps à régler ce problème qu’à réaliser, à distance, son film. Et face au danger, il devra fuir, retourner à Téhéran, se faire repérer par les autorités. La suite on la connaît, depuis juillet. Son film, ne la montre pas, mais tout laisse deviner cette arrestation et cet emprisonnement, pour un créateur trop libre pour le régime.

Film de et avec Jafar Panahi avec également Naser Hashemi, Vahid Mobasheri


dimanche 19 décembre 2021

Cinéma - "Un héros" raconte l’Iran en pleine psychose

Pour sortir de prison, un homme va profiter de l’emballement des réseaux sociaux avant d’en être une nouvelle victime.


Si pour les Occidentaux l’Iran est un pays dominé par la religion et ses chefs, en réalité ce sont plutôt les réseaux sociaux qui dictent désormais la pensée du peuple. En racontant l’histoire simple et tragique de Rahim (Amir Jadidi), Asghar Farhadi, réalisateur iranien du film Un héros, ausculte la psychose de son pays, sa paranoïa omniprésente entretenue par un soupçon permanent. Ce film majeur, thriller psychologique angoissant, a remporté le Grand Prix au dernier festival de Cannes. Un héros est aussi l’histoire de la réhabilitation ratée d’un homme sans doute bon au fond de lui.

Le soupçon permanent

Rahim est en prison depuis quelques mois. Il a tenté de créer sa propre petite entreprise. Il a emprunté une grosse somme à un usurier. L’associé est parti avec l’argent. Le beau-père a remboursé, mais a dénoncé son gendre qui est en prison tant qu’il ne peut pas rembourser. Au cours d’une sortie, Rahim, toujours souriant, annonce qu’il va pouvoir rembourser sa dette. La nouvelle femme de sa vie a trouvé un sac à main dans un abribus. Dedans des pièces en or. Presque de quoi rembourser. Presque seulement. Le beau-père refuse cette avance.

Rahim, rongé par la culpabilité, décide alors de retrouver la propriétaire du sac et de lui rendre. La transaction se déroule par l’intermédiaire de la sœur du prisonnier. Mais quand les autorités pénitentiaires l’apprennent, Rahim, détenu honnête, est propulsé sur le devant de la scène.

Un mouvement de sympathie va dès lors naître dans cette ville de province par l’intermédiaire des réseaux sociaux pour obtenir la libération de ce "héros" du quotidien. Rahim, toujours souriant, va alors un peu trop embellir son histoire, mais toujours le sourire aux lèvres.

Pris au piège de sa propre histoire

Malheureusement pour lui, en Iran comme en Occident, les sceptiques sont aussi nombreux que les enthousiastes. Et qu’est ce qui prouve que cette histoire de sac rendu n’est pas une combine inventée pour être élargi ? La rumeur enfle, alimentée par le créancier et d’autres détenus. Et quand Rahim tente de retrouver la propriétaire du sac, il va se retrouver face à une impasse.

Ce film, implacable, montre toute la mécanique de la rumeur et de la médisance. Rahim, malgré sa bonté, son sourire et sa volonté de s’en sortir pour refaire sa vie et aider son fils handicapé, va se retrouver pris au piège de sa propre histoire.

Film iranien d’Asghar Farhadi avec Amir Jadidi, Mohsen Tanabandeh, Sahar Goldust

jeudi 10 novembre 2016

Cinéma : L’insécurité sévit aussi en Iran selon "Le client", film primé à Cannes


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LE CLIENT. Sélectionné à Cannes et doublement primé, en course pour les Oscars, le nouveau film d’Asghar Farhadi raconte la vie quotidienne en Iran, entre problème de logement et insécurité.


Prix du scénario et prix d’interprétation masculine à Shahab Hosseini, Asghar Farhadi, une nouvelle fois, n’aura pas fait le voyage pour rien au dernier festival de Cannes. Déjà primé à Cannes pour « Le Passé » en 2013, il avait connu la consécration internationale en 2011 avec «Une séparation », Ours d’or à Berlin et Oscar du film étranger. En grand habitué des festival, il a pourtant tourné « Le client » en raison du blocage temporaire de son grand projet espagnol avec Penelope Cruz et Javier Bardem. Mais visiblement ce retour au pays («Le Passé» avait été tourné en France) l’inspire. Il filme la ville de Téhéran avec une grande acuité. Une ville tentaculaire, en pleine mutation.
C’est d’ailleurs le point de départ de l’histoire. Un matin, tous les habitants d’un immeubles doivent évacuer la bâtisse. Des travaux dans la rue ont fragilisé les fondations, les murs se fissurent, les vitres éclatent. Emad (Shahab Hosseini) et Rana (Taraneh Alidoosti), jeune couple, doivent eux aussi trouver un autre logement. Ils sont hébergés par des amis puis une connaissance d’Emad, professeur qui fait également du théâtre, lui propose un appartement dans un ensemble moderne. Seul problème, une pièce est toujours occupé par les affaires de l’ancienne locataire. Un soir, quelqu’un pénètre dans l’appartement et agresse Rana.
■ Réalité iranienne
Au ton intimiste et réaliste, ce film donne une vision bien différente de l’Iran trop souvent fantasmé par l’Occident. Les gens y vivent, s’aiment et parfois souffrent exactement pour les mêmes raisons que chez nous. Il y a certes quelques notes diffé- rentes comme cette énième réunion avec les autorités pour « couper » certains passage de la pièce que la troupe d’Emad joue. Un classique contemporain pourtant, « Mort d’un commis voyageur » d’Arthur Miller. Quand Emad découvre l’agression de sa femme, il n’a qu’une idée en tête : se venger. Trouver le coupable et faire justice.
La piste va le conduire vers l’ancienne locataire et les clients qu’elle recevait chez elle. Une partie enquête policière oppressante, en parallèle au retour à la maison de Rana, terrorisée, incapable de rester seule dans ces murs. Mais il semble si difficile de se loger à Téhéran.
Asghar Farhadi, avec un recul étonnant, montre des faits sans jamais juger. Il laisse ce luxe à ses interprètes. Si Shahab Hosseini est impressionnant de détermination, la composition de Taraneh Alidoosti est éblouissante. Et on découvre que la prétendue violence de la société iranienne ne semble pas s’appliquer à tout le monde. A moins que le pardon soit une valeur sacrée partagée par toutes les religions. On sort cependant du film avec un certain malaise. Comme si l’agression était excusable, presque normale. On veut bien tenter de comprendre une mentalité différente, mais dans ce cas, jamais on ne pourra se mettre à la place d’une femme iranienne.

lundi 9 mai 2016

Roman : Sous le tchador

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Dans un verbe cru, Chahdortt Djavann parle de la difficile condition des femmes en Iran. Au point que la prostitution est devenue leur principale activité professionnelle. On suit le destin de deux jeunes filles, belles mais nées au mauvais endroit. La première, violée dès la première heure de sa fugue, devient une prostituée recherchée. La seconde tombe sous le joug d'un mollah qui l'emploie comme femme de substitution comme l'autorise les textes religieux. Une prostitution qui ne dit pas son nom... Et l'auteur fait témoigner le cortège des prostitues assassinée ou pendues. L'une d'entre elles résume tout le problème : « Habiter un corps de femme dans l'immense majorité des pays musulmans, est en soi une faute. Une culpabilité. Avoir un corps de femme vous coûte très cher, et vous en payez le prix toute votre vie. » Glaçant.
« Les putes voilées n'iront jamais au Paradis ! » de Chahdortt Djavann, Grasset, 18 euros


samedi 16 novembre 2013

BD - Buck Danny au Basran


Nouvel envol pour Buck Danny. Le pilote de chasse américain, après des années passées sous la plume de Hubinon et Bergèse, change de mains. Fred Zumbiehl se charge du scénario, Francis Winis du dessin. Le premier est un ancien pilote de l'aéronavale française alors que le second était ingénieur dans l'aérospatiale et instructeur d'astronautes à la NASA. Bref des professionnels de la profession pour qui la post-combustion ou les balises IR n'ont aucun secret. Cela donne un album assez technique, certainement irréprochable côté réalisme, mais un peu figé côté humains. 
« Cobra Noir » est le nom de l'opération secrète de Buck et ses amis (Tumbler, sérieux et fiable, Sonny, éternel coureur de jupons et quota humoristique de la série). Ils doivent découvrir si l'armée du Basran (pays imaginaire mais qui ressemble à 100 % à l'Iran) peut empêcher des frappes aériennes contre ses installations nucléaires secrètes. Pour être totalement incognito, les pilotes américains vont mener leurs mission aux commande de Sukhoï russes. Plaisant, pas trop manichéen, cet album est de plus en plein dans l'actualité.

« Buck Danny » (tome 43), Dupuis, 12 €