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lundi 6 mars 2017

De choses et d'autres : les Polonaises apprécieront


Certains ne mesurent pas le danger qu’ils courent, surtout alors que la journée du 8 mars célébrera les femmes. Prenez l’eurodéputé polonais Janusz Korwin-Mikke. La semaine dernière lors d’une séance au Parlement il a sorti une de ces énormités qui donnerait envie au plus pacifiques de lui en coller une illico presto. 
Ce moustachu, conservateur assumé entendait justifier l’inégalité salariale entre hommes et femmes, particulièrement criante dans son pays. « Dans le classement des Olympiades scientifiques polonaises, quelle était la place de la première femme ? 800e . » Conséquence, pour ce macho de première « bien sûr que les femmes doivent gagner moins que les hommes parce qu’elles sont plus faibles, plus petites, moins intelligentes ». 
Nous sommes en 2017, l’Europe combat l’intégrisme religieux qui asservit les femmes, la France se bat pour la parité mais des élus du Vieux continent ont encore des ré- flexes dignes du Moyen âge. 
Heureusement la voix d’Iratxe García Pérez, socialiste espagnole, s’est levée dans l’hémicycle : « Je sais que ça vous ennuie qu’aujourd’hui les femmes puissent représenter le peuple dans les mêmes conditions que vous. A cette place, je vais défendre les femmes européennes contre les hommes comme vous. » Une femme sensée. Janusz a de la chance. Je connais quelques hommes qui auraient reçu une réponse beaucoup plus musclée. 

Edit : le député a été sanctionné... 

jeudi 8 décembre 2016

De choses et d'autres : Le lapsus sexiste de Montebourg

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Gros malaise hier dans le studio de France Info lors de l’interview en direct d’Arnaud Montebourg. Comme tous les matins, Fabienne Sintes reçoit durant 30 minutes un politique. Arnaud Montebourg, candidat à la primaire citoyenne, est mis sur le gril par la seule femme à la tête d’une matinale d’info, accompagnée par Jean-Michel Apathie, Gilles Bornstein et Guy Birenbaum.

Ce moment où Arnaud Montebourg *oublie* qu'il... par LeLab_E1

L’invité veut développer son programme, ses idées et trouve les questions trop nombreuses. Il a alors cette répartie incroyable : « Vous êtes trois, je suis seul, laissez-moi une chance ! ». Jean-Michel Apathie le reprend immédiatement. « Nous sommes quatre ». Et le leader de la gauche de la gauche, ancien compagnon d’Audrey Pulvar, journaliste, de bredouiller : « Quatre, pardon, puisque madame euh… », « est là... » glisse avec un sourire en coin Fabienne Sintes.
Chassez le naturel, il revient au galop. Arnaud Montebourg a démontré en une seconde un problème récurrent de la société française. Il ne semble devoir rendre des comptes qu’aux journalistes hommes. Comme s’il était toujours dans la RTF des années 60 ou 70, quand la seule femme présente en studio était la speakerine chargée de donner l’heure. Montebourg a beau avoir l’air jeune, clamer partout qu’on est moderne et progressiste, il conserve un vieux fond de patriarcat très vieille France.
Il faut que ça change, mais visiblement ce n’est pas lui qui va faire bouger les lignes. 

mardi 21 avril 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - La mauvaise image de la santé

Dans la catégorie « image la plus sexiste de l'année », le conseil général des Bouches-du-Rhône remporte la palme haut la main avec la couverture du carnet de santé remis à tous les jeunes parents du département. Un document tout ce qu'il y a de plus officiel, estampillé du logo du CG13 en bas à gauche. Et en couverture la photo de deux enfants. Le garçon, large sourire, regarde l'objectif, la main dix centimètres au-dessus de la tête, pour figurer une toise imaginaire. Un peu en retrait, une petite fille, yeux baissés, a l'air de s'arracher les cheveux en scrutant le centimètre de couturière passé autour de sa taille. Le premier semble dire « Je veux grandir », la seconde « Je ne veux pas grossir ». 
Incroyable que cette image, tout sauf innocente, ait passé toutes les épreuves de sélection d'une administration départementale.
On en arrive au triste constat que personne ne se sente concerné ni par la cause féministe, ni par les troubles alimentaires. Heureusement quelques « lanceuses d'alerte » ont soulevé le problème sur internet et une pétition circule. Donc, pour certains responsables, une fille en bonne santé en 2015 surveille son tour de hanche comme le lait sur le feu. On voudrait promouvoir l'anorexie (qui est une maladie grave, ne l'oublions pas), on ne s'y prendrait pas autrement.
Pendant que les mannequins trop maigres se retrouvent interdits de podium grâce à la loi récemment votée, d'autres élus font l'apologie de la maigreur. Comme si, dans les Bouches-du-Rhône, il était souhaitable que les garçons soient grands et forts et les filles, petites et menues.

jeudi 13 mars 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Les publicitaires rendent la bureautique sexy

Si la théorie du genre fait peur à certains, pas d'inquiétude à avoir chez les publicitaires et certains industriels. Pour eux, on trouve forcément des différences entre hommes et femmes. Et si par hasard elles n'existent pas, il suffit de les créer.

Mesdames, avez-vous conscience qu'en utilisant des surligneurs classiques, vous abandonnez une part essentielle de votre féminité ? Heureusement, la principale marque de cette fourniture de bureau remédie à cette faute de goût. Voici le surligneur "Néon" de chez Stabilo®, pensé pour les femmes. Toute une campagne de publicité se met en place pour valoriser "une nouveauté sexy, unique et différente. La conception du tube est frappante et attire l'attention, ce qui en fait le sujet de conversation de tous ceux souhaitant se démarquer en matière de style". 
Certaines, en découvrant l'argumentaire, pensent à une blague. D'autant que "même sur le point de vente, Néon reste féminin avec une présentation inattendue en filet résille". Et pourtant, cette publicité est bien réelle et validée par la société. Les photos montrent une main délicatement manucurée, la couleur de son surligneur assortie à celle de ses bracelets.
Disponible en quatre teintes, le bleu est volontairement absent, trop masculin certainement. Maintenant, gare aux accidents. Si les femmes sont aussi idiotes que le pensent ces publicitaires sexistes, elles risquent de se tartiner les lèvres ou les paupières au surligneur, à cause de la similitude du conditionnement avec un produit de beauté.

Chronique "De choses et d'autres" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant. 

mardi 11 mars 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Politique, nom féminin

La parité dans les élections, parfait. Reste que cela ne changera pas la mentalité des sexistes. Et comme par hasard, c'est parmi les élus que cette parité, nécessaire pour permettre enfin aux femmes d'accéder au pouvoir, passe le moins.
Pour les sceptiques, ceux qui sont persuadés d'une cabale menée par les féministes toujours promptes à jouer les victimes d'un système machiste, un site internet permet de prendre la juste mesure de la misogynie ambiante. Intitulé "Et sinon, je fais de la politique", il recense, à l'initiative de Karima Delli, députée européenne "plusieurs remarques, réflexions, ou autres 'blagues'. Anodines pour les uns, légères pour les autres, elles s'avèrent simplement sexistes, machistes et parfois insultantes."
Petit florilège. A la fin d'une réunion tardive : "Alors maintenant, tu vas rentrer chez toi, faire des coquillettes au gruyère à ton mari ?" Au cours d'une réunion publique : "Je vote pour ton candidat si tu me montres tes seins." Dans une rencontre entre élus : "T'as été élue grâce à la parité ou une promotion canapé ?" Enfin cette appréciation : "Elle bosse bien, elle est redoutable, et en plus elle est jolie…" Franchement, à la place des femmes politiques qui prennent ça avec humour (ce qui prouve une fois encore leur intelligence), j'aurais répliqué, dans l'ordre : "Tu sais faire cuire des coquillettes, toi ?" "Mes seins, eux, ne font pas de politique" "Et toi, sur le quota beauf ou débile ?" "Tout le contraire de toi qui est fainéant, mou et particulièrement repoussant."
J'en viens à regretter le panachage aux municipales. J'aurais rayé avec plaisir un nom sur deux. Les hommes, évidemment...

Chronique "De choses et d'autres" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.