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mercredi 1 décembre 2021

De choses et d’autres - La double peine des réveillons en prison

Claude Guéant « vit très mal » son incarcération à la prison de la Santé. Cette déclaration de son avocat est tout sauf étonnante. Vous pensez qu’ils sont nombreux les détenus qui se réjouissent de passer Noël et le Premier de l’an enfermés entre quatre murs ?

Pour l’ancien ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, il y aura également dans le lot son anniversaire, 77 ans. Pourtant il avait tout fait pour ressortir rapidement. Sa mise en cellule découlait du non-paiement de fortes amendes. Du coup, le sursis a été transformé par les juges en prison ferme. Il pensait avoir fait le plus dur en versant 115 000 euros, soit, selon son avocat, l’intégralité de la somme due.

Mais la Justice, comme beaucoup d’administrations et d’entreprises durant les fêtes, n’assure qu’un service minimum puisque sa demande de remise en liberté ne sera examinée que le… 19 janvier.

En attendant, il devra se contenter du menu de Noël des prisonniers, qui, j’imagine, doit être un peu moins sélect et goûteux qu’au Fouquets. Mais qui sait, en sortant de cette expérience, il va peut-être se transformer en défenseur des libertés. Car lors de la primaire de son parti, les Républicains, ils ont été plusieurs à regretter ce laxisme qui ferait que désormais les séjours en prison sont comparables à des vacances à l’hôtel.

Certes, la télé est accrochée au mur, mais le confort de la salle de bains et des toilettes correspond plutôt à du « moins 4 étoiles ». Le seul spa proposé c’est quand les canalisations fuient. Du moins quand c’est l’eau chaude. Tiède exactement.

Claude Guéant est donc très éloigné d’un séjour dans un Palace. Mais c’est normal, une prison reste une prison.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le jeudi 23 décembre 2021

mardi 6 décembre 2016

De choses et d'autres : 2016, hécatombe politique

L’année 2016 restera certainement dans les annales comme celle qui compte le plus de « morts politiques ». A l’étranger comme en France.
Quand François Hollande annonce son renoncement à se représenter à la présidence de la République, il ne fait que suivre le mouvement. Tout a commencé quand David Cameron a donné sa démission de Premier ministre après la victoire du Brexit. Persuadé de l’emporter, il avait mis son poste en balance. Perdu. De la même façon, Matteo Renzi, en voulant réformer son pays, s’est heurté à un mur infranchissable. Obligé de rentrer dans le rang.
Hillary Clinton, donnée victorieuse par les sondages, a finalement perdu (malgré une large avance en voix) face au populiste Trump. Carrière terminée, elle peut se transformer en gentille grand-mère très disponible. Nicolas Sarkozy, persuadé que son histoire d’amour avec la France pouvait recommencer, devra se contenter de Carla. Le rejet est total, irrémédiable. Juppé aussi a été victime des sondages. La victoire qui lui était promise, est finalement revenue à l’étonnant François Fillon, le seul qui pour l’instant doit apprécier 2016.
Le prochain sur la liste pourrait bien être Manuel Valls. En démissionnant de Matignon pour endosser le simple costume de candidat à la primaire de la gauche, il prend le risque de se retrouver totalement démuni en janvier et d’être la première victime… de 2017. 

mardi 29 novembre 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Si Facebook était une fiction

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 En ces temps peu propices à la grosse rigolade (n'oublions jamais que François Fillon, de Droopy, le chien triste de Tex Avery, s'est transformé en pitbull, incarnation de cette droite qui ne plaisante pas et assume sa dureté) marrons-nous un peu avec ces fausses pages Facebook inventées par Virginie Spies. Un statut en dit souvent beaucoup sur l'humeur du moment. La sémiologue et chroniqueuse de l'Obs résume l'actualité avec des pages Facebook imaginaires. C'est ainsi que hier, François Fillon dit simplement « Je vous ai compris ». Un statut très gaullien aimé par Frigide Barjot et 312 409 retraités. De son côté, Alain Juppé s'abonne à la page « Caisse de retraite ». Plus loin, Manuel Valls souhaite « une bonne semaine à tous ». Si Claude Bartolone aime, François Hollande se contente du commentaire sec « 11 h 45 dans mon bureau » agrémenté du mot-dièse #RasLeBol. Virginies Spies ne se limite pas à la politique, elle adore aussi la presse people. Pour preuve, elle signale que Cyril Lignac vient de rejoindre Tinder, le célèbre réseau social de rencontres amoureuses. Une jolie façon de signaler, par la bande, sa rupture avec Sophie Marceau. Bref, en deux statuts, un commentaire et deux actualités (Fidel Castro est devenu ami du Che Guevarra), cette fausse page Facebook résume parfaitement le week-end. Mais tout est faux. Ce n'est pas pour rien que Virginie Spies l'a nommée « Facebook Fiction ».

mardi 22 novembre 2016

De choses et d'autres : Plus dure sera la chute pour l'ancien président trop pressé

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Après un échec, la renaissance en politique n’est pas chose aisée. Nicolas Sarkozy pourrait en faire un nouveau livre qui le propulserait immédiatement en tête des ventes. Mais bien vendre un programme ne signifie pas être victorieux dans les urnes. Bête politique comme rarement le microcosme en aura enfanté, Nicolas Sarkozy a cru jusqu’au bout pouvoir se relever de sa défaite en 2012. Aujourd’hui, sa troisième place, la pire dans un scrutin à deux tours, le plonge dans les oubliettes de la vie publique. Pour certains, il va falloir passer par une phase de désintoxication. Laurent Joffrin, dans son éditorial pour Libération y va même de sa petite larme : « Pour un peu, Sarkozy va nous manquer ».
Tout avait mal commencé pour l’ancien président. Certains sites ont comparé sa façon de voter avec celle de ses challengers. Quand Alain Juppé reste longuement dans la file et que François Fillon semble un quidam parmi tant d’autres, Nicolas fonce, double tout le monde, vote, serre quelques mains et part sans même payer les deux euros. Résultat, dès midi sur les réseaux sociaux, sa façon de bousculer les lignes, de tout faire au pas de charge, qui a longtemps été un atout, devient une tare.

Sarkozy passe devant tout le monde dans son... par LeHuffPost
Parti le dernier en campagne, Nicolas Sarkozy a cru pouvoir rattraper son retard avec quelques sprints dans les dernières semaines. Mais à trop vouloir doubler la piétaille, un jour, elle vous fait un croc-en-jambe. 
(Chronique parue le mardi 22 novembre en dernière page de l'Indépendant du Midi)

samedi 12 novembre 2016

De choses et d'autres : Précis de « gentillesses » politiques

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Le capitaine Haddock aurait fait un excellent homme politique. Du moins dans sa propension à insulter à tout-va à l’aide de jurons très imagés.
L’insulte en politique compte une longue histoire racontée avec force exemples édifiants par Bruno Fuligni dans un dictionnaire dont la nouvelle édition, « Spécial présidentielle 2017 », vient rafraîchir les mémoires. On ira avec délectation vers les entrées des possibles présidentiables comme Nicolas Sarkozy (« Pas méchant mais pas d’allure. En fait il est bien plus fade qu’on ne le croit » Ségolène Royal) ou Alain Juppé (« C’est Fabius en pire. Ce dernier avait un soupçon de sensibilité, l’autre je ne le pense pas » Nicolas Sarkozy).
Plus loin dans le temps, député puis sénateur des Pyrénées-Orientales, Jules Pams faisait les frais de la verve de Clemenceau : « Pams, ce n’est pas un nom, c’est un bruit ». On notera d’ailleurs qu’au début du XXe siècle, les insultes étaient très virulentes. De même le dénigrement antisémite n’était pas une légende, pour preuve les propos de Léon Daudet sur Léon Blum ou de Charles Maurras sur Abraham Schrameck, particulièrement nauséabonds.
➤ « Petit dictionnaire des injures politiques », L’Editeur, 19 €

mercredi 9 novembre 2016

De choses et d'autres : Frites à volonté !


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Cette primaire de la droite commence à me plaire. Partie sagement, avec respect et sujets sérieux, elle s’emballe depuis le débat de la semaine dernière. Les outsiders - Copé, Le Maire et NKM - ont sorti les ergots pour tenter de griffer la carapace des vieux durs à cuire et essayé de déstabiliser Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.
Et puis il y a les meetings. Comme s’il avait déjà oublié l’affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy les enchaîne à tour de bras. Parfois on se demande si l’épuisement ne le guette pas quand il affirme, en réponse aux parents d’enfants qui ne veulent pas de porc à la cantine, qu’il suffit de servir aux gamins « une double ration de frites ».

Les frites à la cantine. Quels bons souvenirs. Ce n’était pas tous les jours malheureusement. Et il y avait rarement du « rabe ». Si j’avais 40 ans de moins, j’envierais presque les petits juifs et musulmans de la France de Sarkozy. « Allah est grand, un peu plus de frites s’il vous plait ».
Cette histoire de « double ration de frites » résume la campagne des primaires. Pourquoi se casser la tête à trouver des solutions compliquées quand on peut faire simple ? Pas assez de policiers ? On embauche. Trop de dé- ficit ? On vire des fonctionnaires (mais pas les policiers récemment engagés). L’agriculture va mal ? Obligation de faire pousser des patates. Faudra bien, puisqu’on ne mangera que des frites... 

jeudi 3 novembre 2016

De choses et d'autres : La confession d'Askolovitch

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Le titre de son papier publié hier matin sur Slate.fr prend des airs de confession : « Invité par Sarkozy, j’ai écrit la pire merde de ma carrière ». Claude Askolovitch, journaliste politique, fait plus que se flageller, il se renie en bloc, quand il pensait être important (rédacteur en chef du Journal du Dimanche) et acceptait d’être traité comme un VIP.
« En 2008, raconte-t-il dans l’article, l’Élysée me propose de venir au G20, pas comme journaliste accrédité presse, dans les bétaillères de l’information, mais directement dans Air Sarko One, pour un périple embedded. » Catalogué à gauche, Askolovitch qui travaillait à l’Obs, est passé à la concurrence en 2007, chez Lagardère.
S’il se dénigre aujourd’hui, huit ans après le « crime », c’est en raison du lynchage par l’émission de Yann Barthès de Nicolas Domenach. Cet autre journaliste politique a couvert le voyage africain de Manuel Valls dans la dé- légation officielle. Résultat, le papier de Domenach, selon Askolovitch, « n’est pas un reportage : c’est une tautologie sur la com’vallsienne. » Mais il n’est pas de ceux qui hurlent avec les loups. Car il est déjà passé par là. Depuis il a rompu les ponts : « Quand je m’approcherai à nouveau d’un grand politique, ce sera dans une distance étrange, dépressive », reconnaît-il. Et d’expliquer ce qui devrait être une ligne de conduite pour tous les journalistes, « je me vaccine contre les mignardises. » 

mardi 27 septembre 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Votes primaires

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Pour la première fois de son histoire, la droite française se lance dans des primaires pour désigner son candidat à la présidentielle. De Gaulle doit bien ricaner dans sa tombe. Preuve que les idées de démocratie participative ne cessent de progresser, les chantres de l'homme providentiel se tournent aux aussi vers une désignation plus transparente.
Avec pas mal de risques. De scission dans un premier temps. On ne s'affronte pas durant deux mois pour se rabibocher trois jours plus tard en ayant oublié toutes les vacheries balancées en public. Si Juppé l'emporte, que vont faire les soutiens de Sarkozy, beaucoup plus nombreux que ceux du maire de Bordeaux ?
A l'inverse, Juppé battu osera-t-il se rallier au panache du maire de Pau et monarque du Béarn ? Autre difficulté en vue, la validité des résultats. Pas à cause de procurations douteuses (elles sont tout simplement interdites) mais par la volonté affichée de militants de gauche d'aller voter, juste pour faire barrage à l'ancien président. Il leur en coûtera deux euros, mais ils estiment que c'est le prix à payer pour éviter le retour de Nicolas Sarkozy, encore plus détesté à gauche depuis qu'il marche ouvertement sur les plate-bandes du Front national.
Résultats contestables aussi avec les votes probables de certains soutiens de François Hollande beaucoup plus machiavéliques. Eux, au contraire, vont se déplacer pour aider Nicolas Sarkozy à l'emporter, adversaire le plus à la portée de l'actuel président. Un sacré micmac pour désigner celui que tous les sondages donnent comme futur président de la République.

vendredi 9 septembre 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Reconversions

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Un élu abandonne rarement ses mandats, son pouvoir, pour se reconvertir dans le privé. L'exemple de Roselyne Bachelot, nouvelle voix de RMC l'après-midi (sur le créneau horaire occupé par Brigitte Lahaie, il fallait oser), n'est pas isolé. Ancienne pharmacienne, elle a occupé des postes de ministre avant de tout plaquer et se lancer dans cette carrière de confidente des auditeurs.
De même, pour continuer d'exister, Daniel Cohn-Bendit assure une chronique chaque matin sur Europe1 et Jean-Louis Debré anime sa propre émission sur Paris Première.
Nicolas Sarkozy a failli suivre le même chemin. Battu en 2012, il annonce son retrait de la politique. Avec l'ambition, jamais avouée mais flagrante : engranger le plus d'argent possible en donnant des conférences excessivement rémunératrices (un rôle de comique aurait également pu lui rapporter gros). Mais le démon de la politique lui est chevillé au corps. Il part à nouveau en campagne. S'il perd à la primaire, il ne lui restera que la retraite. À 61 ans. Un paradoxe pour celui qui voudrait en prolonger l'âge légal de quelques années.
L'an prochain, si Hollande renonce ou perd, je le verrais bien devenir commandant de paquebot. Un gros, un énorme. L'antithèse du pédalo.
Valls dispose du physique et du rictus propres aux vigiles de supermarché. Les petits voleurs feront demi-tour aussi sec.
Quant à Jérôme Cahuzac, à la fin de son procès, son avenir d'acteur semble tout tracé. Les yeux dans les yeux, il peut endosser tous les rôles. De méchants, de préférence.

mardi 6 septembre 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Adresses bidons pour vrais candidats à la présidentielle

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Pour trouver des informations sur internet, les utilisateurs utilisent les moteurs de recherche. L'occasion pour des malfaisants de détourner l'intelligence limitée de ces algorithmes. Principales victimes, les hommes politiques.
La semaine dernière, Nicolas Sarkozy a été doublement le dindon de la farce. Si par hasard vous tapiez dans Google le titre du manifeste politique du chef de file des Républicains, "Tout pour la France", on vous proposait un site idoine sous l'adresse www.toutpourlafrance.net. Un clic plus loin, vous avez sous les yeux un site de vente en ligne de... nains de jardins. Méchant et petit (j'ai failli retirer cette deuxième appréciation par crainte d'être mal interprété, mais je fais confiance aux lecteurs pour ne pas y voir une pique supplémentaire contre ce grand homme d'État n je m'enfonce...).
Vous n'aimez pas les nains de jardin mais vous voulez que Nicolas Sarkozy soit élu président en 2017 ? Tapez tout simplement Sarkozy2017. Vous voilà sur un site avec sa photo plein écran. Problème, il dit "Oops" dans une bulle de bande dessinée avec en titre : "Sarkozy : les scandales et les casseroles". Promesses non tenues, mensonges à la pelle et bien évidemment affaire Bygmalion, le site n'épargne rien à l'ancien président. Il est victime de "cybersquatting". En clair, ses opposants (anonymes) ont été les premiers à déposer les noms de domaines et en profitent pour lui tailler des croupières.
A ce jeu, dès que Hollande sera candidat, parions qu'on tombera sur un site spécialisé sur les pédalos en tapant Hollande 2017.

mardi 14 juin 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Treize à la douzaine




Non, cette chronique n'est pas la suite de celle d'hier où je parlais des huîtres de Leucate. Les douze dont il est question présentement sont les candidats à la primaire de la droite. Hier matin, Henri Guaino, entre crainte de nouveaux débordements de supporters plus dangereux que des grévistes de la CGT et le bilan de la tuerie d'Orlando, a annoncé en direct sur France Inter qu'il se portait candidat- le douzième donc. Ils seront au minimum treize puisque Nicolas Sarkozy attend le dernier moment avant de se déclarer. Henri Guaino, pour rappel, a mené l'essentiel de sa carrière comme conseiller occulte. Longtemps plume de l'ancien président, il se prend à se rêver un destin national. Comme de Gaulle, son idole. D'ailleurs s'il se lance, c'est au nom du gaullisme. Mais c'est tout son problème. Il semble tout droit sorti des années 60-70. Un phrasé littéraire obsolète, la « grandeur de la France » en permanence au bord des lèvres ; c'est à se demander s'il n'a pas passé les 40 dernières années dans un caisson cryogène. Quelqu'un va-t-il se dévouer pour lui expliquer que la guerre froide est terminée, que la troisième voie inspirée par le grand commandeur de la France Libre est devenue la risée de tous les diplomates ? Surtout que son credo du nationalisme a été récupéré par tous les extrêmes, de Chevènement à Mélenchon à gauche en passant par Dupont-Aignan et Le Pen à droite. Le gaullisme est mort et enterré. Comme son créateur. Henri Guaino en se portant candidat à la primaire n'est que la personnification d'un fantôme politique.
Michel Litout

samedi 30 janvier 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Non, il n'a pas changé


Il faut toujours se méfier des grandes déclarations des hommes politiques après une défaite. Nicolas Sarkozy, battu en 2012, quitte dans un premier temps la sphère publique. Puis se ravise en précisant qu'il a changé. Maintenant il se retrouve à nouveau dans le rôle de l'outsider qui va tout casser pour reprendre sa place au sommet. Une reconquête qui passe par un livre paru la semaine dernière. Sarkozy dans ces pages a beau faire un certain nombre de mea culpa (Fouquet's, yacht de Bolloré...), il redevient la bête politique préférée des médias quand il répond aux nombreuses attaques à propos de son ouvrage. Et de se lancer dans une de ces comparaisons dont les plaisantins des réseaux sociaux s'emparent immédiatement. Racine, "a été très perturbé par les critiques quand il a sorti Phèdre. Les critiques sont oubliées, Racine non." L'ancien président ne doute de rien (c'est d'ailleurs une de ses forces), mais se comparer à Racine, faut oser... Résultat il déguste sur Twitter : "Sarkozy se compare à Racine ? Il a raison : son retour est une vraie tragédie !" écrit méchamment un certain Daarjeeling. Sarkozy n'a pas changé non plus alors qu'il agonit d'injures (selon le Canard Enchaîné), deux maires héraultais Les Républicains coupables d'avoir soutenu Dominique Reynié aux dernières régionales. Sarkozy tel qu'en lui-même donc, sûr de lui et en mode bulldozer. Mais son livre politique "La France pour la vie" dépassera certainement en succès "Pourquoi pas moi !", l'autobiographie de Jean-Vincent Placé qui plafonne à moins de 400 exemplaires.
Edit vendredi à 19 heures : Plusieurs lecteurs (Catherine, Aline...) m'ont signalé par email l'horrible faute publiée ce matin dans ce texte. Non, Nicolas Sarkozy "n'agonise" pas. Il""agonit" plus justement d'injures les deux maires. Je sens que cette faute risque de se retrouver dans les perles de la presse déchaînée du prochain Canard.

samedi 29 août 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - De l'art de rebondir

Nicolas Sarkozy a souvent été accusé durant son quinquennat (et même avant, quand il était ministre de l'Intérieur) de profiter du moindre fait divers pour imposer une nouvelle loi sécuritaire. La pratique semble avoir fait des émules. A droite comme à gauche. Après l'attentat déjoué dans le Thalys, Alain Vidalies, ministre des Transports, a secoué son propre camp en demandant plus de contrôles dans les gares, quitte à promouvoir le « délit de sale gueule » quand il déclare préférer « qu'on discrimine effectivement pour être efficaces plutôt que de rester spectateurs. » Je serais barbu et basané, j'éviterais de voyager durant les prochains mois... Dans la même veine, Valérie Pécresse, tête de liste « Les Républicains » aux régionales en Île-de-France veut que les policiers conservent leur arme de service en rentrant chez eux. Surtout s'ils prennent le métro ou le RER. On ne va quand même pas laisser le rôle de héros aux Américains experts en combat à mains nues. Cette initiative risque bien évidemment de faire exploser les statistiques de suicides de fonctionnaires de police, mais la prévention implique parfois quelques dommages collatéraux. L'art de rebondir sur un fait divers n'est pas l'apanage des politiques français. Mercredi, quelques heures après le meurtre en direct de deux journalistes d'une télévision locale, la Maison Blanche a appelé le Congrès à légiférer pour mieux encadrer la vente et l'utilisation des armes à feu (une bonne idée en l'occurrence). La technique de la récupération de l'émotion légitime a de beaux jours devant elle.

samedi 22 août 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Copains comme cochons

Ma femme me reproche parfois de ne pas avoir d'amis. Ce n'est pas tout à fait vrai. En fait, comme beaucoup d'hommes, depuis le début de notre vie commune, je n'ai plus eu de nouveaux amis. Et mes liens se sont distendus avec les anciens. Mais ils sont toujours mes camarades de jeunesse, ceux avec qui j'ai fait les 400 coups et peuvent à tout moment réapparaître. Un peu comme la relation entre Patrick et Nicolas. Le premier, longtemps petit roi dans son pré carré, a un peu trop joué avec les règles. Au point que toute la fortune immobilière qu'il a accumulée au fil des décennies a littéralement fondu au soleil des malversations découvertes par la justice. Le second, grand roi d'un territoire immense, a perdu son trône au profit de son ennemi de toujours. Pour accéder au pouvoir, Nicolas a eu besoin de ses amis. Patrick a souvent été sollicité. Il était toujours au rendez-vous, sans rechigner, le doigt sur la couture du pantalon, prêt à toutes les folies pour son ami de 30 ans. Alors quand Patrick se retrouve coincé sur le territoire national, délesté de ses résidences secondaires ensoleillées du Maroc et des Antilles et qui plus est privé de passeport pour cause de tracas judiciaire, Nicolas, bon prince (à défaut d'être resté roi), lui offre gîte et couvert dans sa villa en bord de Méditerranée. Alors vous qui n'avez pas pu partir en vacances cet été, rassurez-vous, ce n'est pas le cas de Patrick Balkany. Il a peaufiné son bronzage au Cap Nègre chez Nicolas Sarkozy. A la rentrée, les juges blafards apprécieront.

lundi 17 août 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Le triomphe des oubliés


Goldman, Sy, Veil et Renaud. Le quatuor des personnalités préférées des Français selon le Journal du Dimanche se distingue par la discrétion des lauréats. Rien ne sert de multiplier les sorties médiatiques ou de s'exposer dans les journaux people pour être apprécié. Jean-Jacques Goldman, très largement en tête, brille par sa retraite discrète. Pas de disques depuis des années, encore moins de concerts. Cette année il s'est contenté de composer une chanson pour les Enfoirés. Il se fait oublier et paradoxalement tout le monde pense à lui... Idem pour Simone Veil. Voix appréciée et écoutée du centre-droit, elle a surtout compté durant la présidence de… Giscard. Son dernier poste au gouvernement remonte à 1995. 
Sarkozy, en couverture de Paris Match, en short de bain, bras-dessus bras-dessous avec Carla en bikini, devrait en prendre de la graine. Il n'est que 40e... Induite par son impopularité du moment, Hollande n'obtient qu'une lointaine 50e place, malgré ses congés très discrets.. Omar Sy, second, surfe toujours sur le succès d'Intouchables. Il a pourtant déserté l'Hexagone depuis deux ans pour faire carrière aux USA. 
Encore plus symptomatique la quatrième place de Renaud. Le chanteur n'est plus que l'ombre de lui-même. Il se bat depuis des années contre son addiction à l'alcool. Dans son cas, on espère que ce soutien du public lui redonnera l'envie de refaire surface. Il se serait remis à écrire et envisage de retourner en studio. Si en plus il a la bonne idée de redevenir caustique, il quittera rapidement ce classement fort consensuel. C'est tout ce qu'on peut lui souhaiter.    

lundi 3 août 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Sarko lit


Donc, l'été, Nicolas Sarkozy lit. Il le fait savoir et publie un tweet illustré de son portrait, un livre de poche à la main. « L'adieu aux armes » d'Hemingway en Folio avec cette légende : « Un bon livre pour l’été, l'idéal pour se reposer et se ressourcer. Bon vendredi à tous ! #VendrediLecture ». Immédiatement, il est l'objet d'une multitude de railleries sur Twitter. Les plus méchants détournent l'image et changent la couverture. Exit Hemingway, et place à « Oui-Oui », « Y a-t-il une vie après la prison ? », « La politique pour les Nuls » et même le fantômatique « 1793 » de Victor Hugo (rappel d'une précédente bourde littéraire d'un certain Nicolas Sarkozy). En voulant participer à un mouvement hautement sympathique (le mot-dièse #VendrediLecture permet aux internautes de citer le livre qu'ils lisent ce jour précis), il se retrouve tourné en ridicule. 
La faute à la forme. Généralement, un #VendrediLecture s'accompagne, au mieux, de la couverture du livre. Jamais de la photo du lecteur, en pied, décontracté en chemise ouverte, barbe de trois jours, le regard fixé vers l'objectif, comme s'il était plus important que le livre... Les conseillers de Sarkozy oublient que dans ce genre de tweet, l'essentiel n'est pas le prescripteur, mais l'œuvre choisie. 
Reste que le roman d'Hemingway est un excellent choix. Mieux en tout cas que « L'histoire de France pour les nuls », rendu célèbre en 2007 entre les mains de François Hollande, lui aussi en vacances, sur une photo volée où il est étendu sur une serviette de plage en short de bain.

dimanche 17 mai 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Naufrage républicain

Le retour en politique de Nicolas Sarkozy évoque une émission de téléréalité en manque de scénaristes inspirés. Sans doute pour se rapprocher de la fameuse « France d'en bas », ses conseillers le persuadent de répondre sur Twitter aux questions des internautes. Pour faire jeune, connecté, à l'écoute...

L'opération de communication autour de la création du nouveau parti « Les Républicains » se solde par une bonne tranche de rigolade. Des milliers de participants et une grande majorité de détracteurs. Sarcastiques voire méchants, beaucoup l'interrogent sur Bygmalion, l'argent, Kadhafi, les mises en examen et autres affaires judiciaires en cours. L'exercice s'annonce périlleux. Alors l'ancien président tranche. Il esquive les sujets qui fâchent et se concentre sur le sérieux, le concret, ce qui engage l'avenir de la France.
Enfin pas toujours, car il ressort également de ces échanges que Nicolas Sarkozy apprécie la série télé « Homeland », qu'il travaille à améliorer son revers au tennis et qu'il se tâte quant à sa participation à l'émission de Cyril Hanouna. Essentiel aussi : entre chien et chat, son choix est simple, il a les deux à la maison (émoticones de matou et toutou à l'appui)... pathétique.
Mais pas autant que l'intervention d'un certain @Sarko_Junior (Louis Sarkozy, son fils...) « Je peux avoir une plus grande télévision pour ma chambre ? » Sarko père de marchander : « Je suis prêt à échanger une plus grande TV contre la suppression de ton addiction à ton ordi. » Réponse retwittée des milliers de fois et moquée tout autant. 

dimanche 15 mars 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Nom de nom

Pour changer, le plus simple reste à ne modifier que la façade. Les apparences, réputées trompeuses, le sont encore plus dès lors qu'il s'agit de politique. Depuis son élection à la tête de l'UMP après le psycho-drame entre Fillon et Copé puis le scandale Bygmalion, l'urgence pour Nicolas Sarkozy consiste à repeindre de blanc immaculé une structure quelque peu souillée. Tout en menant une réforme en profondeur, il lance le chantier du nouveau nom. Exit l'UMP, place aux « Républicains ». 
Le Journal du Dimanche révèle le processus du brainstorming pour en arriver à ce résultat. Premier étonnement, l'agence de publicité qui a travaillé sur les recherches l'a fait à titre gratuit. Voilà qui change des pratiques de Bygmalion. Avec eux, tout était toujours très cher, même quand les études, séminaires ou rencontres s'avéraient totalement virtuelles. Deuxième surprise, enfin un parti ose s'affranchir de l'acronyme. PS, PC, UDI, Modem ou FN : tous sont restés fidèles aux sigles comme au bon vieux temps de la SFIO ou du RPF. Les Républicains ne se cachent pas derrière une lettre, même si les premiers logos en circulation font flamber le R dans des tons tricolores. 
Tout serait parfait sans les éternels chicaneurs. Ceux qui regrettent que le terme républicain soit surtout associé à la droite américaine en opposition aux démocrates. Et puis moi, en tant que journaliste amené à imaginer un titre court et percutant, une fois placé « Républicains » il me reste moins de place qu'avec le bref UMP. Et gare à la solution de l'abréviation, un simple accent différencie les « Répus » et des « repus »...

samedi 28 février 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Le salon où on rigole

La dernière scène à la mode ne se trouve pas là où on le croit. Les cafés théâtres ou scènes de stand-up sont dépassés. Le nouveau comique français s'est donné rendez-vous cette semaine au salon de l'agriculture. Comme si la proximité des bêtes à concours provoquait une alchimie génératrice de traits d'humour et de sentences assassines. François Hollande a hérité de la rude tâche de passer en premier. Une inauguration un peu tristounette. Point de saillie mémorable comme celle de l'an dernier quand il a répondu à un gamin à la recherche de Nicolas Sarkozy, que ce dernier ne viendrait plus... Justement cette bête de scène qu'est l'ancien président a fait son come back depuis. Au salon, il a connu l'un de ses plus beaux succès d'improvisation avec un « Casse-toi pov' con » d'anthologie. Cette année il s'est contenté de charrier le président et sa nouvelle promesse non tenue. 
Les deux stars ont du mourron à se faire, les petits jeunes poussent derrière. Un certain Fillon, François de son prénom, a tenté la déclaration fracassante. A la question quel est votre projet pour les agriculteurs, il s'est contenté d'un laconique « Moins les emmerder. » Mais la vedette cette année est sans conteste un petit taureau ibérique. Il a fait fort en s'enquillant une quantité astronomique d'alcools plus ou moins forts. Tout rouge et transpirant, il en a perdu sa rigidité quasi cadavérique. S'égosillant à la recherche de Le Foll, son ministre et guide, il a carrément sauté une barrière de sécurité pour s'inviter en direct sur le plateau d'une émission. Retenez son nom, il a un bel avenir dès qu'il se lâche : Manuel Valls

lundi 9 février 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Titres pas tristes

Samedi, ceux qui n'ont pas mis le nez dehors ont raté chez les marchands de journaux le meilleur titre de la presse de ces dernières années. Pour décortiquer la conférence rémunérée de Nicolas Sarkozy à Abou Dhabi, le lendemain de la législative partielle dans le Doubs, où l'UMP ne s'est pas qualifiée pour le second tour, Libération a titré « Sarkozy : l'errance d'Arabie ». 
La presse écrite peut en présenter de deux types : les informatifs et les incitatifs. Les premiers sont simples à trouver, les seconds plus vicieux car souvent à double tranchant et pas forcément compréhensibles par la majorité. 
Libé reste le champion du titre tordu. Souvent imité, jamais égalé. Ainsi le 18 janvier 2008, la manchette du quotidien annonce la « Mort du chanteur d'Oasis ». Comment, un des frères Gallagher est décédé et vous l'aviez manqué ? Non, le chanteur d'Oasis, pour Libé, c'est Carlos, le barde jovial tendance Obélix de la chanson française, interprète de cette publicité chantée pour une boisson fruitée... Quand Manuel Valls remplace Jean-Marc Ayrault à Matignon, le remaniement se résume en un « Ayrault valse » court et percutant. Et puis il y a les unes nécrologiques. 
La rédaction y a trouvé un filon. Coup de maître à la mort de Hergé, tous les articles d'actualité du numéro sont illustrés de vignettes extraires des albums des aventures de Tintin. Un collector régulièrement réédité. Avant, les lecteurs avaient appris que « Brassens a cassé sa pipe » ou que « Tout fou Lacan ». Trenet, le fou chantant a droit à un bien triste « Y'a eu d'la joie ». Libé va mal. Dommage, ses titres nous manqueront s'il cesse de paraître. 

Chronique parue lundi 9 février en dernière page de l'Indépendant.