Affichage des articles dont le libellé est de gaulle. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est de gaulle. Afficher tous les articles

mercredi 28 mai 2025

BD - Des Gorilles infaillibles au service du Général

Côte présidents, attentats et protection rapprochée, les USA avaient Kennedy, la France De Gaulle. A l'arrivée, les gorilles français ont fait un sans faute, le grand homme de la Libération échappant à plusieurs tentatives d'attentats alors que le jeune président Kennedy... 

Pourtant De Gaulle n'aura eu que qatre gorilles surant sa carrière de chef de l'Etat de la Ve République. Quatre amis, connus depuis la Libération, qui l'ont suivi durant sa traversée du désert et ont repris du service en 1958 alors que la guerre d'Algérie fait des ravages dans l'armée, les finances et l'opinion publique. Xavier Dorison, le scénariste, s'est très librement inspiré des mémoires des véritables gorilles pour transformer un peu l'Histoire, lui donner un air un peu plus romantique. Mais dans l'ensemble on retrouve au fil de ce premier tome se déroulant en septembre 59, l'essentiel des événements autour de De Gaulle. 

Un long récit pour mieux connaitre le quatuor chargé d'assurer la sécurité du président dès qu'il quitte l'enceinte de l'Elysée. On découvre l'arrivée, controversée, de Max Milan en remplacement d'un membre tombé en disgrâce (pourquoi ? réponse en fin de volume). Ce flic, ancien résistant, arrive tout d'oit des USA. Il vient d'être diplomé par le FBI à Quantico. Il apporte des méthodes plus modernes au trio restant, très à cheval sur les traditions et les habitudes. Mais le danger est de plus en plus présent. Du côté du FLN, mais aussi de l'extrême-droite. Bref, les quatre gorilles, tout en gardant leur calme, vont devoir puiser dans leurs réserves pour contrer complots et projets d'attentats. 

Une intrigue mouvementée qui devait sembler réaliste, au niveau du dessin, pour être crédible. Le choix de Julien Telo s'avère judicieux. Il propose du trait ferme et efficace, fidèle aux décors de l'époque sans occulter les "gueules" des fameux gorilles. Un premier tome percutant, très instructif pour les ignorants de l'histoire contemporaine française. D'autant qu'un cahier pédagogique complète la BD, avec parcours des véritables gorilles du général et présentation de seconds rôles de la BD, de Michel Debré à Jacques Foccart, chef de l'ombre dit le Chanoine. 

"Les gorilles du général" (tome 1), Casterman, 96 pages, 21,95 €

vendredi 25 octobre 2024

BD - Quand Paris se soulève


« Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé ! Mais Paris libéré
! » Cette célèbre tirade du Général de Gaulle le 25 août marque la fin d'une des grandes batailles de l'Histoire de France (nom de la collection), la libération de Paris. Jean-François Vivier et Denoël ont retracé ces quelques jours avec la méticulosité des historiens. Dans un prologue, ils présentent les forces en présence.

Car les libérateurs n'arrivent pas forcément unis. D'un côté les communistes, de l'autre les Gaullistes. La libération de Paris est avant tout une affaire politique franco-française.


L'album raconte comment les Gaullistes tentent de temporiser pour permettre à la 2e DB de Leclerc de rejoindre la capitale et d'arriver en triomphateur avec De Gaulle. Les communistes sont au contraire déterminés à en finir le plus vite possible. Ils sont persuadés que les forces intérieures seront assez fortes pour repousser l'envahisseur. Alors qu'une trêve est négociée, les barricades communistes dans divers quartiers parisiens viennent provoquer l'armée allemande.

Surtout, les résistants du colonel Rol-Tanguy harcèlent les SS, mènent des raids contre les colonnes de l'armée d'occupation, n'ont qu'un seul mot d'ordre « A chacun son boche ». Par chance, dans les derniers jours, tous se retrouvent et participent, unis à la libération de la ville.

Mais au final c'est de Gaulle qu'un million de Parisiens acclament le 26 aout 1944 sur les Champs-Elysées. L'histoire alterne tractations politiques et coup de force armée avec aisance. Le dessin de Denoël, réaliste et fidèle, permet au lecteur de plonger au cœur de l'action, de l'Histoire.

« La libération de Paris », Plein Vent, 48 pages, 15,90 €
 

vendredi 7 avril 2023

Biographie - Dominique Bona dans les pas de Joseph Kessel et Maurice Druon, « Les Partisans »

 Auteurs du Chant des Partisans, l’hymne des Résistants, Joseph Kessel et Maurice Druon sont au centre de cette biographie parue chez Gallimard et signée Dominique Bona.

S’ils ne sont que deux dans le titre et la photo illustrant la couverture du nouveau livre de Dominique Bona, c’est en réalité l’épopée d’un trio qui est racontée dans cette somme de plus de 520 pages. Car en plus de Joseph Kessel et de son neveu Maurice Druon, l’académicienne met la lumière sur le rôle de Germaine Sablon, chanteuse, maîtresse de Kessel, combattante de la France Libre et première interprète de cette chanson devenue symbole national.

Originaire des Pyrénées-Orientales, Dominique Bona n’en oublie pas son pays catalan et y trouve le début très épique de cette triple biographie. Fin décembre 1942, ils sont trois à se rendre à Perpignan pour rencontrer un passeur. Un certain José, Catalan du cru chargé de conduire en Espagne ces Français désireux de rejoindre le général De Gaulle à Londres. De nuit, dans le froid, ils vont passer le col au niveau du Perthus, parvenant à éviter les patrouilles allemandes.

Un long et dur périple très inhabituel pour ces trois habitués au confort et au luxe. Joseph Kessel est un journaliste et écrivain reconnu. Il a longtemps pu continuer à travailler dans la France occupée par l’armée allemande malgré ses origines juives. Mais le durcissement du régime de Vichy l’oblige à faire un choix. Il décide de quitter ce pays qu’il a déjà servi lors de la première guerre mondiale. Direction Londres. Il emmène Maurice Druon, son neveu, fils caché de son défunt petit frère. Pour compléter l’attelage, Germaine Sablon. Une des nombreuses maîtresses de Kessel, chanteuse et comédienne célèbre, au franc-parler redoutable. Une fois à Londres, ils se mettent au service de la France Libre.

« Un feuillet dans l’Histoire » 

C’est dans ce cadre que Kessel et Druon, en une journée (le 30 mai, jour de la sainte Jeanne d’Arc), écrivent le texte du Chant des Partisans. « Il faut à la Résistance un symbole fort et un repère unificateur. Les maquis de France en ont besoin. […] Kessel a le don de parler à tous, sa prose est simple et vivante. » Il sera aidé par Maurice Druon pour la mise en vers, la musique sera tirée d’une chanson russe et c’est Germaine Sablon qui l’enregistrera la première, le 31 mai aux studios d’Ealing. Les deux écrivains, l’oncle et le neveu, ont conscience de l’importance de cette chanson, « C’est peut-être tout ce qui restera de nous » dira Kessel à Druon. Lequel réplique, plus solennel, « Nous venons de glisser un feuillet dans l’Histoire. »

Si la création du Chant des Partisans est au centre de cette biographie, Dominique Bona n’occulte pas le reste de la carrière du trio. On redécouvre un grand écrivain en la personne de Joseph Kessel, homme fougueux, habitué aux esclandres, capable de menacer de jeter sa maîtresse par la fenêtre, gaulliste convaincu.

Maurice Druon, après un Goncourt à 30 ans, est devenu célèbre avec sa saga des Rois maudits. Devenu ministre des Affaires culturelles, il a par la suite marqué l’Académie française, même « s’il échoue à faire élire le chanteur Charles Trenet. »

Mais la plus belle découverte de ces Partisans reste le parcours de Germaine Sablon. Une femme forte, capable de résister à De Gaulle, libre et indépendante, follement amoureuse de Kessel et de son pays.

« Les partisans, Kessel et Druon une histoire de famille » de Dominique Bona, Gallimard, 24 €

samedi 11 août 2018

Série télé - Espions vintages et franchouillards


Elles ne sont pas légion les séries françaises comiques originales. Et ambitieuses. «Au service de la France » a été la bonne surprise de ces dernières années. Une première saison pour camper les personnages, une seconde pour chambouler le tout, avec rebondissements, évolution et caricature encore plus appuyée. Diffusée en juillet dernier sur Arte, les nouvelles aventures de l’agent secret français André Merlaux se déroulent sur 12 épisodes de 25 minutes.


Un format parfait pour détailler le parcours de ce jeune homme à la recherche de la vérité sur la mort de ses parents en pleine seconde guerre mondiale. André, espion au service de la France, est passé dans la clandestinité. Et pour tenter de découvrir la vérité, il va même faire semblant d’intégrer le KGB. Nous sommes en 1961 en pleine guerre froide. La saison 2 permet à Marie-Jo (Marie-Julie Baup) de passer de secrétaire un peu idiote à agent d’élite. Une métamorphose emblématique en cette période de libération de la femme.

Quant au trio Moulinier, Calot et Jacquard, ils apportent cette touche d’humour absurde typique de cette France vieillotte et dépassée. 

➤ « Au service de la France », intégrale, Arte Éditions, 49,99 €

mardi 14 juin 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Treize à la douzaine




Non, cette chronique n'est pas la suite de celle d'hier où je parlais des huîtres de Leucate. Les douze dont il est question présentement sont les candidats à la primaire de la droite. Hier matin, Henri Guaino, entre crainte de nouveaux débordements de supporters plus dangereux que des grévistes de la CGT et le bilan de la tuerie d'Orlando, a annoncé en direct sur France Inter qu'il se portait candidat- le douzième donc. Ils seront au minimum treize puisque Nicolas Sarkozy attend le dernier moment avant de se déclarer. Henri Guaino, pour rappel, a mené l'essentiel de sa carrière comme conseiller occulte. Longtemps plume de l'ancien président, il se prend à se rêver un destin national. Comme de Gaulle, son idole. D'ailleurs s'il se lance, c'est au nom du gaullisme. Mais c'est tout son problème. Il semble tout droit sorti des années 60-70. Un phrasé littéraire obsolète, la « grandeur de la France » en permanence au bord des lèvres ; c'est à se demander s'il n'a pas passé les 40 dernières années dans un caisson cryogène. Quelqu'un va-t-il se dévouer pour lui expliquer que la guerre froide est terminée, que la troisième voie inspirée par le grand commandeur de la France Libre est devenue la risée de tous les diplomates ? Surtout que son credo du nationalisme a été récupéré par tous les extrêmes, de Chevènement à Mélenchon à gauche en passant par Dupont-Aignan et Le Pen à droite. Le gaullisme est mort et enterré. Comme son créateur. Henri Guaino en se portant candidat à la primaire n'est que la personnification d'un fantôme politique.
Michel Litout

mardi 3 mai 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Nom d'une rue !

rue, histoire, de gaulle, arago, schoelcher
La célébrité, une fois mort, s'estime au nombre d'avenues, rues, voies et autres impasses que les municipalités baptisent de votre nom. Des amateurs de statistiques ont collecté et comparé les patronymes les plus fréquents en fonction de chaque département.
Une géopolitique historique souvent édifiante. Vainqueur toutes catégories, un certain de Gaulle, largement en tête dans près de la moitié des départements, de la Guyane au Haut-Rhin en passant par le Finistère ou les Alpes-Maritimes. Chez les anciens présidents, il cartonne largement par rapport à Pompidou (un département, le Cantal) ou Mitterrand (Mayotte...).
Dans la grande région, deux Jean s'imposent : Jaurès et Moulin. Par contre, encore une fois, les Pyrénées-Orientales font bande à part avec François Arago comme personnalité la plus représentée sur les cartes. Tous ces noms sont très connus, excepté un certain Victor Schoelcher, victorieux en Martinique et Guadeloupe. Normal, en 1848 ce député (nommé sous-secrétaire d'État aux colonies par un certain François Arago) faisait voter à l'Assemblée nationale l'abolition de l'esclavage.
A chaque spécialité son champion du nom de rue. Côté musiciens, Georges Brassens devance Berlioz et Ravel. Chez les écrivains, derrière Victor Hugo, intouchable, Zola mène la course en tête devant Lamartine et Voltaire. Pour les peintres, Cézanne bat à plates coutures Renoir et Monet.
Enfin tout est relatif car si François Arago se positionne en première ligne dans les Pyrénées-Orientales, au niveau national, il arrive derrière Maryse Bastié, aviatrice et collectionneuse de records.

lundi 24 décembre 2007

BD - Une légende en villégiature


Dans un superbe album au dos toilé avec en quatrième de couverture une frise à damier rappelant les premiers albums du Lombard, Jean-Yves Ferri s'est amusé à imaginer les vacances à la plage du général De Gaulle en 1956. Petit rappel historique. Lassé par les manigances politiques des partis, le général de Gaulle décide de se retirer du pouvoir. 

Et pour faire véritablement la coupure, il part incognito en vacances au bord de l'Océan en compagnie de sa femme, Yvonne, de son fils, Philippe, de son aide de camp Lebornec et de son chien, Wermacht, le rejeton du chien-loup de Hitler. Un équipage qui ne passe pas inaperçu, d'autant que le libérateur de la France, malgré les tongs, son torse nu et un short un peu trop grand, se croit encore parfois à l'Elysée. 

Le naturel revient au galop et il se permet de lancer un "appel" à la sono du maître nageur sauveteur ou de donner une conférence impromptue sur la situation internationale à quelques vacanciers le prenant pour Jacques Tati. Il rencontre également un autre retraité européen en la personne de Churchill. 

Sous forme de demi-planches, un format qu'il maîtrise parfaitement, Ferri rend désopilant ce grand dadais ayant une si haute idée de son destin.

"De Gaulle à la plage", Dargaud, 11 €