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mercredi 28 mai 2025

BD - Des Gorilles infaillibles au service du Général

Côte présidents, attentats et protection rapprochée, les USA avaient Kennedy, la France De Gaulle. A l'arrivée, les gorilles français ont fait un sans faute, le grand homme de la Libération échappant à plusieurs tentatives d'attentats alors que le jeune président Kennedy... 

Pourtant De Gaulle n'aura eu que qatre gorilles surant sa carrière de chef de l'Etat de la Ve République. Quatre amis, connus depuis la Libération, qui l'ont suivi durant sa traversée du désert et ont repris du service en 1958 alors que la guerre d'Algérie fait des ravages dans l'armée, les finances et l'opinion publique. Xavier Dorison, le scénariste, s'est très librement inspiré des mémoires des véritables gorilles pour transformer un peu l'Histoire, lui donner un air un peu plus romantique. Mais dans l'ensemble on retrouve au fil de ce premier tome se déroulant en septembre 59, l'essentiel des événements autour de De Gaulle. 

Un long récit pour mieux connaitre le quatuor chargé d'assurer la sécurité du président dès qu'il quitte l'enceinte de l'Elysée. On découvre l'arrivée, controversée, de Max Milan en remplacement d'un membre tombé en disgrâce (pourquoi ? réponse en fin de volume). Ce flic, ancien résistant, arrive tout d'oit des USA. Il vient d'être diplomé par le FBI à Quantico. Il apporte des méthodes plus modernes au trio restant, très à cheval sur les traditions et les habitudes. Mais le danger est de plus en plus présent. Du côté du FLN, mais aussi de l'extrême-droite. Bref, les quatre gorilles, tout en gardant leur calme, vont devoir puiser dans leurs réserves pour contrer complots et projets d'attentats. 

Une intrigue mouvementée qui devait sembler réaliste, au niveau du dessin, pour être crédible. Le choix de Julien Telo s'avère judicieux. Il propose du trait ferme et efficace, fidèle aux décors de l'époque sans occulter les "gueules" des fameux gorilles. Un premier tome percutant, très instructif pour les ignorants de l'histoire contemporaine française. D'autant qu'un cahier pédagogique complète la BD, avec parcours des véritables gorilles du général et présentation de seconds rôles de la BD, de Michel Debré à Jacques Foccart, chef de l'ombre dit le Chanoine. 

"Les gorilles du général" (tome 1), Casterman, 96 pages, 21,95 €

lundi 16 décembre 2024

BD - Séjour en enfer pour les naufragés du Jakarta

En 1629, des navires de la VOC (Compagnie hollandaise des Indes orientales) quittent l’Europe. Dans la flotte, le Jakarta, avec 300 personnes à bord et une énorme quantité d’or, change de cap. Jéronimus Cornélius, le second, mène une rébellion. Le Jakarta fait naufrage, une partie de l’équipage et des passagers trouve refuge sur des îlots rocheux. Le capitaine tente de rejoindre Java pour y trouver de l’aide.

Cette histoire vraie, racontée par Xavier Dorison, est illustrée par Thimothée Montaigne. Le second et dernier tome, de plus de 140 pages, raconte la survie sur ces îles démunies de toute ressource. Cornélius, avec sa bande, va rapidement éliminer toute opposition et imposer sa loi. Seule Lucrétia Hans, une jeune femme téméraire, ose lui tenir tête.

Dans ce décor minéral entouré d’eau, le dessinateur parvient à varier sans cesse les angles et points de vue. La tension, la peur puis l’horreur sont retranscrites avec brio dans des planches fourmillant de détails.

Un long cauchemar qui reste comme un des pires naufrages de l’histoire de la marine à voile.
« 1629 ou l’effrayante histoire des naufragés du Jakarta » (tome 2), Glénat, 144 pages, 35 €

vendredi 19 janvier 2024

Bande dessinée - Les armes sont de sortie

Seconde sélection des westerns dessinés parus en cette fin 2023. Avec sans doute les trois meilleurs albums du moment : The Bouncer, Undertaker et Gunmen of the West.


Bouncer à l’épreuve

À la fin du précédent album, le lecteur a laissé le Bouncer, ce manchot taciturne, presque heureux et apaisé. Il riche, a des amis, une femme qu’il aime et une affaire prospère à Barro City. Mais c’est mal connaître Jodorowski, le scénariste, qui va rapidement apporter du noir dans ce tableau enchanté. Cela arrange Boucq, le dessinateur, qui excelle quand la tension est au maximum.

Les problèmes arriveront par l’intermédiaire de l’or ramené du Mexique. L’armée américaine vient le récupérer. Un détachement commandé par le colonel Carter, héros de la guerre, reconnaissable grâce à son œil de verre. Ensuite tout s’enchaîne rapidement. La fièvre de l’or… Bouncer va voir la mort frapper tout ce qu’il aime.

Le titre de ce 12e album, Hécatombe, est tout sauf mensonger. Une histoire au long cours, de 144 pages, planches d’une grande beauté et expressivité signée par un François Boucq qui est depuis quelque temps au niveau des plus grands, de Giraud à Hermann.


Undertaker retrouve Rose

Autre dessinateur de western qui vaut largement ses grands anciens : Ralph Meyer. Installé à Barcelone depuis quelques années, il poursuit les aventures graphiques de Jonas Crow, l’Undertaker ambulant, un croque-mort qui se déplace de ville en ville avec son corbillard et son animal de compagnie si symbolique : un vautour.

Jonas qui déprime sérieusement. Il a perdu la trace de la femme qu’il aime, Rose Prairie. Quand il reçoit une lettre de la petite d’Eden City au Texas, signée de sa belle, il reprend espoir. Patatras, si Rose a disparu, c’est pour retrouver… son mari, Mister Prairie, médecin. Et si elle a besoin de Jonas, c’est pour une sépulture particulière : celle du bébé d’une femme qui veut avorter.

La première partie de ce nouveau cycle toujours écrit par Xavier Dorison plante le décor : Texans arriérés, folie religieuse, envie de lynchage. L’Ouest sauvage légendaire, celui où les armes font office de code civil.


Haut les flingues !

Nouvelle livraison d’histoires courtes peaufinées par Tiburce Oger et illustrées par de grands dessinateurs. Cette fois il raconte le destin de quelques gunmen, ces hors-la-loi qui ont fait parler la poudre.

Certains très connus comme Billy The Kid (illustré par Bertail), d’autres plus anonymes comme la redoutable Black Evil (dessins de Vatine) à l’improbable Mary, vedette d’un cirque, pendue en place publique pour meurtre bien qu’elle soit… un éléphant.

« Bouncer » (tome 12), Glénat, 144 pages, 24,95 €

« Undertaker » (tome 7), Dargaud, 64 pages, 16,95 €

« Gunmen of the West », Bamboo Grand Angle, 112 pages, 19,90 €. Il existe une édition luxe en noir et blanc de 120 pages à 29,90 €


jeudi 28 décembre 2023

BD - Undertaker retrouve Rose

Autre dessinateur de western qui vaut largement ses grands anciens : Ralph Meyer. Installé à Barcelone depuis quelques années, il poursuit les aventures graphiques de Jonas Crow, l’Undertaker ambulant, un croque-mort qui se déplace de ville en ville avec son corbillard et son animal de compagnie si symbolique : un vautour.


Jonas qui déprime sérieusement. Il a perdu la trace de la femme qu’il aime, Rose Prairie. Quand il reçoit une lettre de la petite d’Eaden City au Texas, signée de sa belle, il reprend espoir. Patatras, si Rose a disparu, c’est pour retrouver… son mari, Mister Prairie, médecin. Et si elle a besoin de Jonas, c’est pour une sépulture particulière : celle du bébé d’une femme qui veut avorter.

La première partie de ce nouveau cycle toujours écrit par Xavier Dorison plante le décor : Texans arriérés, folie religieuse, envie de lynchage. L’Ouest sauvage légendaire, celui où les armes font office de code civil.

« Undertaker » (tome 7), Dargaud, 64 pages, 16,95 €

jeudi 15 décembre 2022

BD - 1629 en mer


En 1629, la compagnie maritime néerlandaise domine le commerce mondial. 

Ses navires sillonnent les océans. Le plus moderne, le Jakarta, va partir pour les Indes. C’est ce périple dramatique que Xavier Dorison raconte dans cet album de BD de luxe dessiné par Thimothée Montaigne.

Plus de 130 pages pour un huis clos à bord, avec complot, meurtres, tentative de mutinerie et justice expéditive. Finalement c’est la mer qui aura le dernier mot avec un naufrage dans les mers du Sud. Sans doute le meilleur album (et le plus beau) de cette fin d’année 2022.

« 1629 » (tome 1), Glénat, 35 €

mardi 28 novembre 2017

BD : Soigner ou tuer, pourquoi choisir ?


Ralph Meyer, Belge installé en Catalogne, ne s’inspire cependant pas des paysages méditerranéens l’entourant pour planter le décor de sa série Undertaker que l’on peut cataloguer dans le genre western. Au contraire, dans le 4e album « L’ombre d’Hippocrate », suite et conclusion de « L’ogre de Sutter Camp », il n’y a que froid, humidité et forêts. Le héros, Jonas Crow, croque-mort itinérant, ancien soldat nordiste, se retrouve face à un de ses pires cauchemars. Quint, chirurgien, fou en liberté, maniant la psychologie et le chantage aussi bien que ses bistouris et sa scie à amputer, a enlevé Rose, cette femme que Jonas ne voudrait pas aimer. Il va pourtant tenter de la retrouver, de tuer Quint même si son alliée de circonstance, une Chinoise dure au mal est plus philosophe que son aspect de petite femme boulotte le laisse penser. Xavier Dorison déroule son intrigue, multipliant les coups fourrés dans les décors grandioses de ces Rocheuses désertes et hostiles. Décors magnifiés par Ralph Meyer, particulièrement à l’aide dans ces compositions minérales et organiques.
➤ « Undertaker » (tome 4), Dargaud, 13,99 €

jeudi 9 février 2017

BD : Undertaker, la renaissance du westernt

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Après un tome 2 se passant exclusivement dans une mine désaffectée au cœur du désert (sorte d’hommage à Blueberry), Jonas Crow, l’Undertaker met le cap au Nord vers l’Oregon, là où la civilisation prend fin. Ce croque-mort, accompagné de son vautour apprivoisé, se lance sur les traces de l’ogre de Sutter Camp, un chirurgien derrière qui se cache un redoutable tueur en série. Jonas n’est pas seul, il a gagné dans ses précédentes aventures deux associées : la jolie nurse britannique mais très torturée Rose, et Madame Lin, une Chinoise qui cache bien son jeu (experte en armes et redoutable en négociations pécuniaires). Changement de décors pour Ralph Meyer, le dessinateur de la série écrite par Dorison. Forêts humides, boue, petit village et surtout beaucoup de sang sur la piste du « méchant ». Rose sera une proie de choix pour ce sadique d’anthologie. Une des meilleures séries de ces dernières années, qui réinvente le western et rencontre un immense succès tout à fait mérité.
➤ « Undertaker » (tome 3), Dargaud, 13,99 €


mardi 30 août 2016

BD : mythologie indienne

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Comment puiser dans la mythologie pour renouveler le western ? Xavier Dorison, scénariste d'Ulysse 1781 a trouvé la solution. Le héros, un mercenaire téméraire, est chargé de convoyer à travers les montagnes de cette Amérique du Nord encore sous la coupe des Anglais un bateau sur roues. Mais son équipage s'aventure dans une vallée maudite et il doit affronter un Wendigo, esprit sacré indien incarné dans un géant. Dessiné par Hérenguel, le second tome de cette série prometteuse est presque entièrement consacré au combat entre Ulysse et le monstre. Beaucoup d'action et des décors gigantesques dans ces 50 pages se terminant par un double rebondissement, pour Ulysse mais également pour sa femme, restée en ville et convoitée par d'infâmes soldats britanniques.
« Ulysse 1781 » (tome 2), Delcourt, 15,50€


mardi 23 août 2016

BD : "Red Skin", une héroïne en rouge vif


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Capitalistes numérotez vos acabits, « Red Skin », la justicière communiste débarque aux USA. Écrite par Xavier Dorison et dessinée par Terry Dodson, cette série entre humour et glamour, brocarde les histoires de superhéros et les bondieuseries américaines. Red Skin c'est Véra Yienikof, espionne au service de l'URSS à la fin des années 70. Envoyée en mission en Californie, elle doit favoriser la signature du traité de désarment Salt. Sa couverture ? Assistante d'un réalisateur de films pornographiques. Un rôle loin de déranger la belle soviétique qui, en dehors de siroter de la vodka, aime particulièrement faire l'amour où et quand et avec qui elle veut. Sur son chemin se dresse Le Charpentier, catholique intégriste. Un combat homérique l'oppose donc à la justicière communiste armée d'un marteau et d'une faucille. Ce récit plus savant qu'on ne le croit, bénéficie des dessins de Dodson, expert en jeunes femmes dénudées pour le plaisir des yeux de ses nombreux lecteurs esthètes (et un peu salaces...).
« Red Skin » (tome 2), Glénat, 14,50€

lundi 9 novembre 2015

BD : La bible ou l'épée, choix crucial pour "Le maître d'armes"


Toutes les guerres ont pour origine la religion. Une évidence qu'il ne faut cesser de rabâcher aux générations futures. En vain malheureusement, les conflits se multipliant un peu partout dans le monde. Actuellement les chiites et les sunnites se mènent un combat à mort au Moyen Orient. Comme pour faire oublier le conflit entre Juifs et Palestiniens à quelques centaines de kilomètres de là. En Europe, nous sommes souvent enclins à donner des leçons mais notre histoire prouve que ces querelles de paroisse ont également provoqué des milliers de morts au fil des siècles. Prenez la fin du Moyen Age. Le clergé catholique règne en maître absolu. Mais quelques croyants ne se reconnaissent plus dans cette religion qui donne tout à une petite minorité. Ce sera la Réforme, début du protestantisme. Dans « Le Maître d'armes », écrit par Xavier Dorison et dessiné par Joël Parnotte, ont découvre les prémices de cette sanglante répression. A la base, des érudits veulent que la parole de Dieu soit directement accessible par tous. Enlever l'intermédiaire des religieux. Pour cela il suffit de traduire la Bible en « vulgaire », nom donné au français compris par la majorité. Rien de bien méchant à priori. Mais cette volonté d'éclairer le peuple ne passe pas auprès de ceux qui ont le pouvoir. Le véritable personnage principal de cette longue BD est la traduction de la bible. Gauvin de Brême, médecin érudit, réformiste, vient de finir son manuscrit. Il doit maintenant le faire parvenir en Suisse où il sera imprimé et largement diffusé. Mais les sbires du clergé le pourchassent. Dans les montagnes du Jura, il va demander l'aide de Hans Stalhoffer, ancien maître d'armes du roi François 1er. Une course poursuite en plein hiver, dans la nature implacable. Si le récit fait la part belle à la prise de conscience de certains hommes et femmes, il montre aussi dans toute son horreur (les dessins de Parnotte sont parfois d'une extraordinaire violence) les exactions d'autres soldats, toujours plus cruels et intransigeants, au nom d'un Dieu qui n'est plus du tout miséricordieux. Une histoire qui se répète, sous d'autres latitudes et pour d'autres raisons, mais à la base le problème est le même : la volonté d'un petit nombre de contraindre la majorité à ne pas penser par elle-même

« Le maître d'armes », Dargaud, 98 pages, 16,45 euros

samedi 11 avril 2015

BD - "Undertaker" ou l’or du croque-mort


Pas facile de s’imposer dans l’univers du western. Passer après des génies comme Jijé, Gir ou Hermann pourrait en décourager beaucoup. Visiblement cela n’a pas arrêté Ralph Meyer qui a relevé le défi. Avec brio. Il anime cette nouvelle série écrite par Xavier Dorison avec qui il a déjà conté les aventures du Viking Asgard. Jonas Crow n’a pas d’ami. Il voyage seul dans le désert de l’Ouest américain à la recherche de travail. Il en trouve souvent car son domaine de prédilection est en pleine expansion : la mort. Jonas est croque-mort. 
Il vient d’adopter un vautour et se rend dans une petite ville minière à la demande d’un certain Joe Cusco. Ce dernier est le propriétaire de l’exploitation qui fait vivre toute la communauté. Malade, il n’entend pas souffrir longtemps. Il engage Jonas pour qu’il l’enterre dès le lendemain dans sa première mine, celle où il a trouvé le plus de pépites d’or. Pour ce qui est de mourir, il a une fiole de poison qui agrémentera parfaitement l’énorme gâteau aux amandes qu’il entend déguster à la fin de son ultime repas. Mais Joe, avant de quitter ce monde si dur, va également ingurgiter toute sa fortune en or pour être enterré avec elle... L’histoire se déroule sur plusieurs plans. Il y a l’intrigue principale sur la convoitise de l’or du mort, les questions autour du passé de Jonas, une critique sociale de la condition des mineurs et pour couronner le tout une jolie Anglaise pour échauffer les esprits de tous les mâles. 
Passionnant et plein de suspense, cet album vaut aussi (et surtout) pour le dessin de Ralph Meyer. Son nom peut sans problème être ajouté aux trois “maîtres” cités en début de chronique.
« Undertaker » (tome 1), Dargaud, 13,99 euros

dimanche 22 mars 2015

BD - L'odyssée aux Amériques


Illustrant le proverbe qui prétend que ce sont dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes, Xavier Dorison s'est ouvertement inspiré de l'Odyssée pour écrire le scénario de sa nouvelle série. Il a transposé les 12 travaux d'Ulysse dans l'Amérique de la fin du 18e siècle, quand l'Angleterre voyait cette riche colonie se révolter et acquérir son indépendance. Ulysse McHendricks, originaire d'Écosse, a fait fortune en distillant du whisky au bord d'une rivière du nouveau monde. Mais la guerre d'indépendance l'a contraint à prendre les armes. Cela fait des années qu'il combat les tuniques rouges anglaises. Il vit l'aventure aux commandes d'un navire qui a la particularité d'être monté sur roues et d'être tracté par 12 pur-sangs. 
Dans cette première aventure dessinée par Éric Hérenguel, il doit rejoindre son domaine pour tenter de sauver sa famille. Il prend un raccourci et se retrouve prisonnier d'une vallée hantée par un manitou, un esprit indien sans pitié. Une des plus belles réussites de ce début d'année.

« Ulysse 1781 » (tome 1), Delcourt, 14,95 €

mardi 7 octobre 2014

BD : Mutins des tranchées

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En 1917, cela fait déjà trois ans que les soldats français se font trouer la peau dans les tranchées. Le moral des troupes est au plus bas. Les gradés, bien au chaud à l'arrière, se moquent du désespoir grandissant des Poilus. La révolte gronde. Elle prend la forme d'une pétition. Un texte pour que le peuple connaisse la réalité du front. Cette histoire, en partie authentique, est écrite par Dorison et Herzet, deux des plus brillants jeunes scénaristes actuels. Le premier a Long John Silver ou WEST à son actif, le second s'est révélé dans La branche Lincoln. Pour dessiner cette histoire entre cavale dans la campagne bucolique et scènes d'horreur sous les obus, ils ont fait confiance à Cédric Babouche. C'est son premier album, mais c'est déjà un grand professionnel. Passé par l'école d'art Olivier de Serres à Paris, il est professeur de BD et d'animation à l'école Émile Cohl. Ses illustrations en couleurs directes, un peu impressionnistes, apportent beaucoup à l'ambiance du récit.

« Le chant du cygne » (tome 1), Le Lombard, 14,99 €

samedi 23 février 2013

BD - Chasse au Krakken pour Asgard et Seiglind

Asgard Pied-de-fer, le chasseur de Krakken, accepte de défier un serpent géant terrorisant une partie des mers du Nord. A la fin de la première partie de cette BD écrite par Nury et dessinée par Meyer, le lecteur est quasi persuadé que le monstre est mort. Dès les premières pages du second tome, il revient, blessé et encore plus agressif. Un combat définitif s'engage avec les survivants. 

Dans la neige, les eaux glacées, les fjords sauvages, Asgard et la belle Seiglind vont lutter contre les éléments et le serpent-monde. 60 pages d'une rare tension. La preuve est faite que la BD, loin d'être un média immobile, peut parfaitement retranscrire le mouvement avec quelques traits judicieusement placés dans une mise en page dynamique.  Mieux que du cinémascope !    

« Asgard » (tome 2), Dargaud, 13,90 euros 

dimanche 14 octobre 2012

BD - Trafics d'armes du futur dans "Seigneurs de guerre" chez Glénat



Dans un futur très proche, en 2020 exactement, les Balkans sont de nouveau en feu. Belgrade se relève difficilement d'une guerre civile entre Serbes et minorité hongroise de la région de Voïvodine. Après le massacre des troupes d'un dictateur, le chef de la rébellion s'est réfugié dans la ville de Novi Sad. Les soldats de l'ONU ont rétabli le calme, mais ont quitté le pays par manque de budget. 
En 2020 ce sont des sociétés privées qui assurent la sécurité de certaines zones protégées. « Seigneurs de guerre », série écrite par Guillaume Dorison, raconte cette évolution de la sécurité mondiale. Kali, une petite société tente de gagner des parts de marché. Pour convoyer des médicaments et vivres pour des associations humanitaires, Kali embauche Stéphane Marik, le pilote d'un Méka, ces chars d'assaut d'un nouveau genre et quasi invincibles. 
Dessinée par Poli et Hostache, avec des décors de Haillot, cette série réaliste oscille entre violence, politique et futurisme. Efficace, elle laisse beaucoup de zones d'ombres dans ce premier tome, rendant l'attente de la suite encore plus forte...  
« Seigneurs de guerre » (tome 1), Glénat, 13,90 €


mardi 24 avril 2012

BD - "Mary Kingsley" : une vie d'exploratrice chez Glénat


Nouvelle collection pour les éditions Glénat. « Explora » entraîne les lecteurs dans le sillage des grands découvreurs de notre planète. Des BD dépaysantes et pleines d'aventures. Deux titres pour l'inaugurer : « Magellan » et « Mary Kingsley ». Si le navigateur est mondialement connu, le parcours de l'exploratrice anglaise est plus discret. Après une enfance sage et les dix premières années de sa vie d'adultes à s'occuper de sa mère malade, Mary Kingsley a profité de la mort de ses parents pour partir en Afrique noire.

Seule, en robe victorienne et protégée du soleil par une élégante ombrelle, elle va s'enfoncer dans la forêt équatoriale du Congo. Elle vivra avec les Fangs, une tribu de cannibales. Elle en tirera des livres qui seront des succès de librairie. Dix années durant elle les défendra, étudiera leurs coutumes et tentera de sauver leur civilisation.

Cette vie d'aventure est dessinée par Julien Telo sur un scénario de Mathieu et Dorison. Un dossier historique élaboré par Christian Clot complète la BD.

« Mary Kingsley », Glénat, 14,50 € 

lundi 22 novembre 2010

BD - La véritable histoire de Julius

Série mythique des années 2000, « Le troisième testament » s'offre une cure de jouvence en suivant les premiers pas de Julius, le prophète oublié de Samarie. Si Dorison est toujours au scénario, Alex Alice s'est contenté du storyboard, laissant le dessin final à Robin Recht. Trente années après la mort du Christ, la Palestine est toujours sous la coupe des Romains.

A leur tête le général Julius Publius Vindex. Il est cruel, massacrant Juifs et Chrétiens comme on sort soin chien. C'est au sein de cette dernière « secte » qu'il va recruter un homme, calme et non-violent, factotum qui lui permettra de conquérir le pouvoir. Mais son plan échoue par la faute de sa fille et il se retrouve prisonnier, avec le Chrétien, dans des mines de souffre. C'est là que le général sans cœur va se transformer en prophète.

 Passionnant, même si l'histoire des religions ne vous intéresse que très moyennement.

« Le troisième testament » (tome 1), Glénat, 14,99 €

samedi 20 juin 2009

BD - Le réveil de Megan dans le tome 5 de WEST


Après deux cycles permettant de bien présenter les membres de WEST (une sorte de police gouvernementale non officielle), les auteurs se lancent dans un nouveau dyptique centré autour du chef, Morton Chapel et de sa fille, Megan. A New York, au début du siècle dernier, Kathryn Lennox tente de faire sortir Megan d'une léthargie de 15 ans. La jeune femme est dans cet état depuis que son père a tué sa mère. Selon Morton Chapel, sa femme était possédée par un démon, Seth. Lennox, psychiatre formée par Freud ne croit pas à cette histoire fantastique. 

Pourtant elle devra revoir sa copie quand Megan va s'enfuir de l'asile où elle était enfermée et semer la terreur en compagnie d'un mystérieux compagnon. 

Dorison et Nury, les scénaristes, semblent décidés à faire radicalement évoluer l'équipe de WEST. Rien ne sera plus jamais comme avant. Seule constante : le dessin de Rossi, léger, précis et faisant de plus en plus appel à la couleur directe.

« WEST » (tome 5), Dargaud, 13,50 €

 

mardi 16 juin 2009

BD - Taillefer à la guerre


Plus le temps passe et plus la guerre de 14/18 inspire les scénaristes français de bande dessinée. Après Tardi et Morvan, c'est Xavier Dorison qui propose sa vision de ce grand affrontement. Tout en dénonçant cette immense boucherie, il donne un tour plus fantastique à sa série, « Les Sentinelles », dessinée par Enrique Breccia. 

Quelques savants, s'appuyant sur les progrès de la mécanique, ont greffé à des soldats volontaires des membres d'acier. Reste à trouver une source d'énergie. Ce sera Gabriel Féraud qui mettra au point une pile au radium. 

Il pourra la tester en devenant Taillefer, sorte d'Ironman de l'armée française, très efficace pour enfoncer les lignes allemandes. Les deux premiers tomes paraissent simultanément.

« Les Sentinelles » (tomes 1 et 2), Delcourt, 14,95 euros 

jeudi 13 novembre 2008

BD - Huis clos maritime au temps des pirates


En préambule, les auteurs de cette série maritime expliquent que « cet ouvrage ne prétend pas être une suite de l'Ile au trésor, mais un humble hommage à cet immense chef-d'oeuvre qui ne cesse de nous émerveiller depuis notre enfance ». Xavier Dorison et Mathieu Lauffray ont donc imaginé la suite de la vie mouvementée du pirate Long John Silver. Il est une nouvelle fois à la poursuite d'un trésor. Celui de Lord Byron Hastings qui a découvert, au coeur de l'Amazonie, la cité de Guyanacapac. Sur le navire qu'il a affrété, Silver a placé quelques-uns de ses hommes pour intervenir le moment voulu. Mais rien ne se déroule comme prévu. 

Une tempête venant en plus bousculer les plans des différents protagonistes. Dans cet album, on apprécie l'esprit de la piraterie, le personnage de Silver et surtout celui de Vivian Hastings, belle garce prête à tout pour tirer son épingle du jeu. Sans oublier les dessins de Lauffray, sombres et violents.

« Long John Silver » (tome 2), Dargaud, 13 €