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samedi 10 février 2024

BD - Jean Van Hamme : dernières précisions sur XIII et nouvelles illustrées

Jean Van Hamme est un grand scénariste. Presque à la retraite, 85 ans, il signe pourtant un XIII Mystery très attendu par les fans et un recueil de nouvelles cruelles. Et ses personnages continuent d’exister comme Jones sous la plume de Yann et TaDuc. 


Traquenards et sentiments pour XIII


Jean Van Hamme a porté beaucoup de soin à tricoter avec cohérence la saga de XIII. Des albums aux multiples rebondissements qui ont permis à William Vance d’obtenir cette reconnaissance méritée. Les fans, par millions, se sont passionnés pour cette quête d’identité sur fond de complot mondial et d’espionnage. Et certains regrettaient les rares lacunes dans le récit. Des petits trous noirs qui sont désormais en partie comblés.


Jean Van Hamme a accepté de reprendre sa copie et d’imaginer des récits courts pour éclairer les zones d’ombre ou résoudre de petits mystères. Ce 14e album de la série XIII Mystery est l’œuvre de plusieurs dessinateurs. Un collectif au générique prestigieux. La séquence d’ouverture est de Jigounov, le repreneur de la série principale. On retrouve ensuite Joël Callède, Philippe Xavier (pour un retour au Costa Verde avec Maria et El Cascador), Henriet lève le voile sur la jeunesse de Lullaby et sa première rencontre avec Jones, Jones essentielle dans la survie de XIII, histoire dessinée par Gontran Toussaint.

Enfin Mikaël revient sur l’histoire d’amour entre Betty et le duc Armand de Préseau. L’ensemble ne vaut pas un véritable album de XIII mais donne furieusement envie de lire ou relire la saga.

En bonus, quelques auteurs donnent leur version de l’univers, de Boucq à Bertail en passant par Colin Wilson, Ayumu Minegishi, Guérineau ou le Catalan Jordi Lafebre.

Jean Van Hamme dans le texte


Avant d’être le scénariste connu, Jean Van Hamme a écrit des romans. C’est là qu’est né Largo Winch. Un écrivain prolifique qui aimait les nouvelles. Noires et cruelles. Ce sont quelques-uns de ces textes oubliés qu’il a proposé à quelques dessinateurs d’adapter en BD.

Un recueil donnant une autre image de Van Hamme. Moins épique et héroïque, plus malicieuse et intimiste. Comme cette première histoire dessinée par Aimée de Jongh. Un romancier, vit de sa plume depuis des années. Il fait dans le polar gore. Il écrit, donne le manuscrit à sa femme qui le tape à la machine. Il ne se relit jamais. Encore moins une fois imprimé. Une seule chose importe, la nouvelle histoire. Cela dure des années et puis un jour il découvre une vérité qui l’ébranle. Il faut toujours se méfier de son entourage.

Ce condensé du talent de Van Hamme est magnifié par Bazin, Bertail, Efa, Durieux, Munuera, et Djief. Des histoires à picorer au gré de ses humeurs.

Jones vole de ses propres ailes


De la saga de Jones, plusieurs personnages secondaires ont émergé au fil du temps. Cela a donné l’occasion à des auteurs d’imaginer la vie d’avant de ces figures imaginées par Van Hamme et Vance. On a eu droit à la Mangouste, au colonel Amos ou Betty Barnowsky dans la collection XIII Mystery.

Jones, la belle amoureuse de l’intrépide XIII a droit à une trilogie. Écrite par Yann (décidément roi de la reprise après Spirou et Thorgal) et dessinée par TaDuc, l’enfance de Jones la montre SDF dans le ghetto de Chicago, recrue de l’US Navy et surtout sœur de Marcus, militant pour les droits des minorités. Ce dernier, dénoncé par sa petite sœur alors qu’il fomentait un attentat, est prisonnier depuis une dizaine d’années. Il parvient à s’échapper avec deux militants de la cause indienne.

Avec eux, il va défier le gouvernement américain. Un sacré dilemme pour la jeune Jones, fougueuse, impétueuse, experte en maniement des armes à feu mais encore trop fleur bleue.

Le premier tome de cette trilogie, en plus de mettre en avant une des figures les plus appréciées de la série, permet à Yann d’aborder plusieurs sujets très politiques, de la lutte armée des minorités aux USA en passant par les dégâts psychiques chez les vétérans du Vietnam.

« XIII Mystery » (tome 14), Dargaud, 64 pages, 13,95 €

« Miséricorde », Dupuis, 96 pages, 16,95 €

« XIII trilogy, Jones » (tome 1), Dargaud, 48 pages, 13 €

vendredi 19 janvier 2024

Bande dessinée - Les armes sont de sortie

Seconde sélection des westerns dessinés parus en cette fin 2023. Avec sans doute les trois meilleurs albums du moment : The Bouncer, Undertaker et Gunmen of the West.


Bouncer à l’épreuve

À la fin du précédent album, le lecteur a laissé le Bouncer, ce manchot taciturne, presque heureux et apaisé. Il riche, a des amis, une femme qu’il aime et une affaire prospère à Barro City. Mais c’est mal connaître Jodorowski, le scénariste, qui va rapidement apporter du noir dans ce tableau enchanté. Cela arrange Boucq, le dessinateur, qui excelle quand la tension est au maximum.

Les problèmes arriveront par l’intermédiaire de l’or ramené du Mexique. L’armée américaine vient le récupérer. Un détachement commandé par le colonel Carter, héros de la guerre, reconnaissable grâce à son œil de verre. Ensuite tout s’enchaîne rapidement. La fièvre de l’or… Bouncer va voir la mort frapper tout ce qu’il aime.

Le titre de ce 12e album, Hécatombe, est tout sauf mensonger. Une histoire au long cours, de 144 pages, planches d’une grande beauté et expressivité signée par un François Boucq qui est depuis quelque temps au niveau des plus grands, de Giraud à Hermann.


Undertaker retrouve Rose

Autre dessinateur de western qui vaut largement ses grands anciens : Ralph Meyer. Installé à Barcelone depuis quelques années, il poursuit les aventures graphiques de Jonas Crow, l’Undertaker ambulant, un croque-mort qui se déplace de ville en ville avec son corbillard et son animal de compagnie si symbolique : un vautour.

Jonas qui déprime sérieusement. Il a perdu la trace de la femme qu’il aime, Rose Prairie. Quand il reçoit une lettre de la petite d’Eden City au Texas, signée de sa belle, il reprend espoir. Patatras, si Rose a disparu, c’est pour retrouver… son mari, Mister Prairie, médecin. Et si elle a besoin de Jonas, c’est pour une sépulture particulière : celle du bébé d’une femme qui veut avorter.

La première partie de ce nouveau cycle toujours écrit par Xavier Dorison plante le décor : Texans arriérés, folie religieuse, envie de lynchage. L’Ouest sauvage légendaire, celui où les armes font office de code civil.


Haut les flingues !

Nouvelle livraison d’histoires courtes peaufinées par Tiburce Oger et illustrées par de grands dessinateurs. Cette fois il raconte le destin de quelques gunmen, ces hors-la-loi qui ont fait parler la poudre.

Certains très connus comme Billy The Kid (illustré par Bertail), d’autres plus anonymes comme la redoutable Black Evil (dessins de Vatine) à l’improbable Mary, vedette d’un cirque, pendue en place publique pour meurtre bien qu’elle soit… un éléphant.

« Bouncer » (tome 12), Glénat, 144 pages, 24,95 €

« Undertaker » (tome 7), Dargaud, 64 pages, 16,95 €

« Gunmen of the West », Bamboo Grand Angle, 112 pages, 19,90 €. Il existe une édition luxe en noir et blanc de 120 pages à 29,90 €


vendredi 25 février 2022

De choses et d’Autres – Le mini pape de François Boucq, héros d'une bande dessinée

La personnalité du pape est toujours passée au crible, par les évêques, avant son élection. Par contre, dans cet album de BD signé François Boucq, ils ont complètement oublié de prendre en considération sa taille. En plaçant Pie 3,14 à la tête de la Chrétienté, ils ont, en fait, donné les clés du Vatican à un nain qui plus est avec l’esprit d’un enfant de 8 ans.

Sa papamobile est une smart et pour passer incognito dans les rues de Rome, rien de tel qu’une poussette. Ces histoires courtes, parues dans Fluide Glacial, marquent le grand retour de Boucq, dans le registre de l’humour. Dessinateur réaliste du Janitor ou du Bouncer, illustrateur de procès, il revient à ses premières amours, avec une verve et une imagination inépuisable.

Le petit pape Pie 3,14 raconte la vie d’aujourd’hui, avec quelques piques en direction des véritables religieux quand il remercie, depuis le balcon du Vatican, les « croyantes, croyants, transgenres et toutes les autres sortes ». Un pape si disponible qu’il se déclare à l’écoute 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Il suffit de composer le numéro vert 3 14 16…

« Le petit pape Pie 3,14 », Fluide Glacial, 12,90 €  

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le samedi 19 février 2022

lundi 3 décembre 2012

BD - Retour du Bouncer, le manchot justicier de Boucq et Jodorowsky



Trois ans d'attente. Trois ans sans avoir de nouvelles du Bouncer, ce héros manchot imaginé par Jodorowsky et Boucq. Du western pur et dur, avec poussière et sueur. Le justicier est de retour chez Glénat après 7 premiers tomes aux Humanoïdes Associés. « To Hell » débute par un massacre. Pretty John, fils du directeur du pénitencier de Deep-End, arrive en ville pour récupérer un condamné. 
Avec son escorte, il va dans le saloon et déchaîne son sadisme sur des prostituées. Le barman et sa femme, une Indienne, interviennent. Pretty John les assassine. Bouncer est chargé par les autorités de la ville de le ramener pour qu'il soit jugé. Mais ce fou, bossu et arborant un chapeau de femme, se réfugie chez son père. Comment le Bouncer va-t-il capturer un homme déjà derrière les murs d'un pénitencier ? Le western ultime à ne pas manquer.
« Bouncer » (tome 8), Glénat, 14,95 €


jeudi 3 juillet 2008

BD - Bouncer et la veuve noire


Bouncer, le manchot, ne se destinait pas à une carrière à la Blueberry. Jodorowsky (scénario) et Boucq (dessin) pensaient plutôt à une série terminée en deux tomes. Simple, juste l'occasion de montrer l'Ouest américain dans toute son exagération. Le succès aidant, un second cycle a vu le jour, en trois albums. 

Et c'est aujourd'hui un troisième cycle qui débute. « La veuve noire » est une riche propriétaire qui semble vouloir faire le bien de la ville de Barro City. Ses ambitions sont tout autres. Bouncer lui est toujours dans son bar. De gardien il est devenu patron. Toujours aussi bon tireur, il n'hésite pas à jouer d ela gâchette. Pour relancer l'intérêt du lecteur, Jodorowsky a imaginé une nouvelle galerie de personnages. 

Tous plus réussis les un que les autres. De la prude institutrice avançant masquée à la fille du vieil indien alcolique, sauvée du viol par Bouncer en passant par un incroyable tueur, Axe-Head. Ce colosse a une hache enfoncée dans le crâne. L'enlever le tuerait. Et ses maux de tête lui déclenchent de redoutables accès de violence. 

Une histoire passionnante servie par un dessin de plus en plus abouti. Boucq est définitivement l'égal des plus grands.

« Bouncer » (tome 6), Les Humanoïdes Associés, 12,90 € 

jeudi 29 mars 2007

BD - Rions macabre avec Boucq

Le Grand Prix de l’Humour Noir a été décerné, le mois dernier, à François Boucq pour son album www.la-mort.fr, paru chez Fluide Glacial. Logique quand on sait que son héroïne, loin d’être pulpeuse, est au contraire squelettique. La mort est donc l’héroïne de ces histoires courtes toutes plus absurdes les unes que les autres. On y aborde le problème de l’intégration des jeunes dans les cimetières, des dégâts de la télévision chez les macchabées, de la place de l’homosexualité dans l’évolution de l’Homme ou de l’utilité des tueurs en série dans le business des pompes funèbres. Boucq laisse libre court à ses délires, avec des personnages aussi caricaturaux que sur les couvertures des San-Antonio qu’il signe régulièrement.

www.la-mort.fr, Fluide Glacial, 9,95 euros

mercredi 13 décembre 2006

BD - La vengeance impitoyable du Bouncer


White Elk aura presque attendu toute sa vie pour se venger. Le vieil indien va faire payer à 6 hommes blancs le massacre de sa tribu. A la place, ils ont construit Barro City, ville typique du far west où Bouncer est chargé de faire respecter l'ordre dans le saloon. Dans les premières planches de ce 5e et à priori dernier album de la série de Jodorowsky et Boucq, la foule tente d'empêcher la pendaison d'un meurtrier. Le bourreau est une femme. Derrière sa voilette de veuve noire, elle sait se faire respecter. Bouncer n'est pas insensible à son charme viril. Mais la nuit, l' Indien revient et il tue. Pourchassé, il ne devra son salut qu'au Bouncer... son fils. Violente, épique, tragique, grandiose : une série devenue incontournable. 
« Bouncer », éditions des Humanoïdes Associés, 12,90 euros

BD - Bouncer et vengeance

White Elk aura presque attendu toute sa vie pour se venger. Le vieil indien va faire payer à 6 hommes blancs le massacre de sa tribu. A la place, ils ont construit Barro City, ville typique du far west où Bouncer est chargé de faire respecter l'ordre dans le saloon. Dans les premières planches de ce 5e et à priori dernier album de la série de Jodorowsky et Boucq, la foule tente d'empêcher la pendaison d'un meurtrier. Le bourreau est une femme.

 Derrière sa voilette de veuve noire, elle sait se faire respecter. Bouncer n'est pas insensible à son charme viril. Mais la nuit, l' Indien revient et il tue. Pourchassé, il ne devra son salut qu'au Bouncer... son fils. 

Violente, épique, tragique, grandiose : une série devenue incontournable.

« Bouncer », éditions des Humanoïdes Associés, 12,90 euros