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lundi 9 novembre 2015

BD : La bible ou l'épée, choix crucial pour "Le maître d'armes"


Toutes les guerres ont pour origine la religion. Une évidence qu'il ne faut cesser de rabâcher aux générations futures. En vain malheureusement, les conflits se multipliant un peu partout dans le monde. Actuellement les chiites et les sunnites se mènent un combat à mort au Moyen Orient. Comme pour faire oublier le conflit entre Juifs et Palestiniens à quelques centaines de kilomètres de là. En Europe, nous sommes souvent enclins à donner des leçons mais notre histoire prouve que ces querelles de paroisse ont également provoqué des milliers de morts au fil des siècles. Prenez la fin du Moyen Age. Le clergé catholique règne en maître absolu. Mais quelques croyants ne se reconnaissent plus dans cette religion qui donne tout à une petite minorité. Ce sera la Réforme, début du protestantisme. Dans « Le Maître d'armes », écrit par Xavier Dorison et dessiné par Joël Parnotte, ont découvre les prémices de cette sanglante répression. A la base, des érudits veulent que la parole de Dieu soit directement accessible par tous. Enlever l'intermédiaire des religieux. Pour cela il suffit de traduire la Bible en « vulgaire », nom donné au français compris par la majorité. Rien de bien méchant à priori. Mais cette volonté d'éclairer le peuple ne passe pas auprès de ceux qui ont le pouvoir. Le véritable personnage principal de cette longue BD est la traduction de la bible. Gauvin de Brême, médecin érudit, réformiste, vient de finir son manuscrit. Il doit maintenant le faire parvenir en Suisse où il sera imprimé et largement diffusé. Mais les sbires du clergé le pourchassent. Dans les montagnes du Jura, il va demander l'aide de Hans Stalhoffer, ancien maître d'armes du roi François 1er. Une course poursuite en plein hiver, dans la nature implacable. Si le récit fait la part belle à la prise de conscience de certains hommes et femmes, il montre aussi dans toute son horreur (les dessins de Parnotte sont parfois d'une extraordinaire violence) les exactions d'autres soldats, toujours plus cruels et intransigeants, au nom d'un Dieu qui n'est plus du tout miséricordieux. Une histoire qui se répète, sous d'autres latitudes et pour d'autres raisons, mais à la base le problème est le même : la volonté d'un petit nombre de contraindre la majorité à ne pas penser par elle-même

« Le maître d'armes », Dargaud, 98 pages, 16,45 euros

mardi 27 avril 2010

BD - Famille bretonne


Quatrième et dernier tome (du moins du premier cycle) de la série relatant les mésaventures de la famille des Porphyre. Une famille maudite sur cette lande bretonne. 

Un récit très romantique, se déroulant au 18e siècle, écrit par Balac, est mis en images par Parnotte, dessinateur réaliste hors-pair à classer parmi les « grands », entre Hermann et Giraud. Soizik, Konan et Gwemon sont bloqués dans la grotte secrète abritant le trésor du vieux Porphyre. 

Ces trois, tous descendants du vieux grigou, vont devoir affronter bagnards en cavale, pieuvre géante et naufrageurs. Sans oublier la belle Hermine, une guerrière prête à tout pour retrouver un médaillon. Embruns et vent de trahison soufflent sur cette BD.

« Le sang des Porphyre » (tome 4), Dargaud, 13,50 €

jeudi 5 mars 2009

BD - Les Porphyre, une famille tourmentée


Hyacinthe Porphyre a semé la terreur et la mort durant toute son existence. Ce naufrageur breton a mal fini. Pendu haut et court. Il laisse une veuve enceinte. Elle sombre dans la folie, tuant le dernier rejeton de cette sombre lignée. Du moins c'est ce que tout le monde croit. En fait, il resterait deux fils Porphyre, Konan et Gwémon. 

Le premier revient au village après des années de bagne. Le second a vécu caché, avec sa mère, dans les ruines de la propriété familiale. La violence des Porphyre va revenir sur le devant de la scène car tous cherchent à s'approprier le trésor du vieux Hyacinthe. Une meute déchaînée à laquelle se joint des bagnards évadés, des villageois rancuniers et une donzelle, noble et arrogante. 

Ce mélodrame imaginé par Balac permet à Joël Parnotte, le dessinateur, de coucher sur papier une splendide côte bretonne, sauvage et tout aussi violente que la population qu'elle abrite. Un troisième tome qui n'est pas avare en révélations sur les véritables filiations des uns et des autres.

« Le sang des Porphyre » (tome 3), Dargaud, 13,50 €  

mercredi 14 novembre 2007

BD - La Bretagne de feu et de sang

La folie et la vengeance sont omniprésentes dans cette série écrite par Balac et mise en images par Parnotte. Dans une Bretagne du 17e siècle, encore indécise entre les anciennes croyances (l'Ankou...) et le christianisme, c'est une véritable tragédie qui se déroule sous les yeux admiratifs du lecteur tant les dessins de Parnotte sont puissants et fluides. 

Une BD qui a un double effet. Dans un premier temps, en feuilletant l'album, on admire les images et compositions. Puis on se plonge dans le récit et on est passionné par cette histoire de famille. Les Porphyre, après des décennies de naufrages provoqués, ont enfin payé pour leur crimes. Le père a été pendu haut et court alors que Konan, le plus âgé des fils, est envoyé au bagne. A 7 ans. Des années plus tard, Konan est de retour en Bretagne. Il est à la recherche du trésor des Porphyre. 

Mais il n'est pas seul à revenir sur ces terres de passion. Hermine de Rotheneuf veut sa vengeance elle aussi. Elle n'hésite pas à tuer froidement qui ose se mettre sur son chemin. 

Une série révélation de ces deux dernières années. Balac prouve que la Bretagne est une source d'inspiration inépuisable et Parnotte s'affirme comme un Marini (dessinateur du Scorpion) en puissance.

"Le sang des Porphyre", Dargaud, 13 €