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lundi 12 décembre 2016

Fred Hidalgo raconte 30 années d’amitié avec Jean-Jacques Goldman

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Il se présente comme un « faiseur de chanson ». Pas compositeur, ni parolier. Encore moins interprète. Jean-Jacques Goldman est un simple « faiseur de chanson ». Mais le meilleur. Depuis des années. Devenu vedette un peu par hasard, il a longtemps été considéré comme un simple voire vulgaire « chanteur à midinettes ». Fred Hidalgo, créateur du mensuel spécialisé « Paroles et musique », avoue ne pas avoir immédiatement accroché aux premiers tubes. « On était plus Balavoine, voix grave » explique-t-il. Mais quand la grande presse se déchaîne contre ce chanteur dont leur fille, adolescente, leur rabâche les oreilles, il se décide à lui consacrer un dossier. « Je découvre un personnage intéressant et cultivé » se souvient celui qui va finalement devenir ami avec le chanteur et entreprendre une longue correspondance de 30 ans entre réflexions professionnelles sur le milieu et choses de la vie quotidienne. C’est cette matière qu’il a utilisée pour écrire de longs passages de son « Jean-Jacques Goldman confidentiel » paru le mois dernier. « Nous avons fait un vrai travail journalistique, avec longue interview, témoignages de proches et analyses des chansons. » Résultat Jean-Jacques Goldman apprécie et sera toujours fidèle à Fred Hidalgo et ses aventures de presse (création de Chorus après la fin de Paroles et Musiques). Au point qu’en 2005, lors d’une longue interview à Marseille, le chanteur qui n’est plus remonté sur scène depuis fin 2002 et n’a pas sorti de nouvel album glisse à Fred sa décision d’arrêter sa carrière. Définitivement. Un « J’arrête » qui a beaucoup fait parler à l’époque.
■ Cap vers Londres
Seule concession, « JJG » continue les Enfoirés, donnant de son temps à l’organisation du spectacle au point que parfois il dort carrément dans la salle lors des répétitions. Mais même ça c’est trop. Touché par la polémique de l’an dernier sur la nouvelle chanson des Enfoirés (presse et réseaux sociaux l’accusent d’être réactionnaire), il abandonne l’œuvre chère à Coluche. Fred Hidalgo revient longuement sur cet épisode dans le livre. Par contre il n’y a pas la décision de Goldman de quitter Marseille pour aller habiter à Londres. Encore une fois le journaliste défend la star. Pas d’exil fiscal selon lui, c’est une idée ridicule, simplement « il veut que ses trois filles soient bilingues, il désire s’éloigner des Enfoirés en 2017 et surtout vivre dans un pays où il peut se balader en tout anonymat. » Continuer cette nouvelle vie qu’il s’est choisie en 2002, de père disponible et présent, d’époux attentionné. D’homme normal en résumé. Loin de la gloire et de la célébrité qu’il n’a jamais désirée.
 ➤ Fred Hidalgo a également publié « La mémoire qui chante », livre sur une cinquantaine de chanteurs francophones qui comptent (dont Cali ou Jordi Barre) en vente sur son site sicavouschante.over-blog.com


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Une chanson par titre de chapitre
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Le pavé de 560 pages de Fred Hidalgo sur Jean-Jacques Goldman est construit autour de chapitres qui ont tous pour titre le nom d’une chanson. Même le titre est inspiré d’une composition, « Confidentiel » dans l’album « Non homologué » paru en 1985. De « A nos actes manqués » à « Une autre histoire », ce sont les 30 années de relation professionnelle et d’amitié que l’ancien journaliste raconte. Toujours à la première personne, de façon très subjective. « Il faut que je m’implique, je suis incapable de faire autrement » explique Fred Hidalgo, sommité dans le monde de la chanson française. Ça tombe bien, Jean-Jacques Goldman, avare de confidences, n’a pas voulu collaborer directement à la rédaction du livre. Tout en faisant une entière confiance à l’auteur qui a puisé dans la longue et ininterrompue correspondance (sans oublier les interviews officielles) pour décrypter les grandes étapes de sa carrière. Notamment quand il annonce son intention de ne plus faire de scène. Ni de sortir d’album. De se donner une seconde chance d’élever les enfants de sa seconde épouse. Modeste et normal, telle est l’image de Jean-Jacques Goldman qui ressort de cette biographie lumineuse.
● Jean-Jacques Goldman confidentiel » de Fred Hidalgo, l’Archipel, 23 €

lundi 17 août 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Le triomphe des oubliés


Goldman, Sy, Veil et Renaud. Le quatuor des personnalités préférées des Français selon le Journal du Dimanche se distingue par la discrétion des lauréats. Rien ne sert de multiplier les sorties médiatiques ou de s'exposer dans les journaux people pour être apprécié. Jean-Jacques Goldman, très largement en tête, brille par sa retraite discrète. Pas de disques depuis des années, encore moins de concerts. Cette année il s'est contenté de composer une chanson pour les Enfoirés. Il se fait oublier et paradoxalement tout le monde pense à lui... Idem pour Simone Veil. Voix appréciée et écoutée du centre-droit, elle a surtout compté durant la présidence de… Giscard. Son dernier poste au gouvernement remonte à 1995. 
Sarkozy, en couverture de Paris Match, en short de bain, bras-dessus bras-dessous avec Carla en bikini, devrait en prendre de la graine. Il n'est que 40e... Induite par son impopularité du moment, Hollande n'obtient qu'une lointaine 50e place, malgré ses congés très discrets.. Omar Sy, second, surfe toujours sur le succès d'Intouchables. Il a pourtant déserté l'Hexagone depuis deux ans pour faire carrière aux USA. 
Encore plus symptomatique la quatrième place de Renaud. Le chanteur n'est plus que l'ombre de lui-même. Il se bat depuis des années contre son addiction à l'alcool. Dans son cas, on espère que ce soutien du public lui redonnera l'envie de refaire surface. Il se serait remis à écrire et envisage de retourner en studio. Si en plus il a la bonne idée de redevenir caustique, il quittera rapidement ce classement fort consensuel. C'est tout ce qu'on peut lui souhaiter.    

mardi 3 mars 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Enfoirés de paternalistes

Il est de ces chansons, incarnations parfaites de l'air du temps. Jean-Jacques Goldman excelle dans le genre. Compositeur de l'hymne des restos du cœur au moment du lancement de l'association de Coluche, il récidive cette année.

En 1986, il faisait chanter aux Enfoirés, "Aujourd'hui, on n'a plus le droit ni d'avoir faim, ni d'avoir froid. Dépassé le chacun pour soi. Quand je pense à toi, je pense à moi." Succès immédiat et personne pour protester. Trente ans plus tard, le ton change résolument. La chanson "Toute une vie" est établie sur le contraste entre une chorale de jeunes et celle des Enfoirés. Les premiers s'indignent "vous aviez tout : liberté, plein-emploi. Nous c'est chômage, violence et sida." Réponse, à la limite du discours réactionnaire, à tout le moins très paternaliste : "Tout ce qu'on a, il a fallu le gagner, à vous de jouer, mais faudrait vous bouger."
Véritable clash intergénérationnel, le message porté par cette chanson serait mal compris selon ses interprètes. La mise en scène du clip place les mauvais jeunes, fainéants et individualistes face aux bons artistes, solidaires et payant de leur personne pour aider les pauvres. Non seulement le propos est réducteur à outrance, mais en plus, comme l'a souligné le site BuzzFeed, on a plus l'impression d'entendre la profession de foi de l'UMP que l'héritage de Coluche.
Alors à choisir, je vous conseille plutôt d'acheter l'excellent disque de reprises des chansons de Jean Ferrat avec Marc Lavoine, Dionysos, Thiéfaine ou Cali qui revisite "La Montagne".

samedi 15 mars 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Ode politique à Balkany sur un air de Goldman

Jean-Jacques Goldman n'est pas du genre à se laisser récupérer politiquement. Engagé auprès des Restos du cœur depuis toujours, il a dû s'étouffer en entendant les membres du comité de soutien à Patrick Balkany, maire sortant de Levallois-Perret, candidat à sa réélection, entonner le refrain d'un clip à sa gloire. Lesquels ont légèrement modifié les paroles de la chanson « Tu es de ma famille ». Jean-Jacques Goldman a obtenu le retrait de la vidéo des plateformes de streaming. Une victoire salutaire, pas forcément sur le plan politique mais surtout acoustique. Les militants UMP chantent effectivement comme des casseroles. Ce qui ne détonne pas tellement dans le paysage de Levallois-Perret, connaissant la batterie de cuisine que le couple (Patrick et Isabelle) traîne derrière lui depuis 1995. A la base, ce clip était « une surprise » des militants pour les Balkany et seulement pour eux. C'était sans compter sur les fuites inévitables. Parmi les couplets, tous dignes d'une chanson de propagande pro gouvernementale en Corée du Nord, on relève ce passage : « Tu as l'âme d'un conquérant (…) On baissera jamais les bras et tu tomberas pas, parce qu'on a trop besoin de toi. »
Mettre la campagne en musique, mieux vaut le laisser aux professionnels. Les chansonniers par exemple, qui ont certainement en stock deux versions des « Petites femmes de Pigalle » de Serge Lama, l'une avec Hidalgo et l'autre avec NKM. Quant à Sarkozy, pas candidat (pas encore exactement...), il fera son retour sur la mélodie du « Téléphone pleure» de Claude François.