mardi 3 mars 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Enfoirés de paternalistes

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Il est de ces chansons, incarnations parfaites de l'air du temps. Jean-Jacques Goldman excelle dans le genre. Compositeur de l'hymne des restos du cœur au moment du lancement de l'association de Coluche, il récidive cette année.
En 1986, il faisait chanter aux Enfoirés, "Aujourd'hui, on n'a plus le droit ni d'avoir faim, ni d'avoir froid. Dépassé le chacun pour soi. Quand je pense à toi, je pense à moi." Succès immédiat et personne pour protester. Trente ans plus tard, le ton change résolument. La chanson "Toute une vie" est établie sur le contraste entre une chorale de jeunes et celle des Enfoirés. Les premiers s'indignent "vous aviez tout : liberté, plein-emploi. Nous c'est chômage, violence et sida." Réponse, à la limite du discours réactionnaire, à tout le moins très paternaliste : "Tout ce qu'on a, il a fallu le gagner, à vous de jouer, mais faudrait vous bouger."
Véritable clash intergénérationnel, le message porté par cette chanson serait mal compris selon ses interprètes. La mise en scène du clip place les mauvais jeunes, fainéants et individualistes face aux bons artistes, solidaires et payant de leur personne pour aider les pauvres. Non seulement le propos est réducteur à outrance, mais en plus, comme l'a souligné le site BuzzFeed, on a plus l'impression d'entendre la profession de foi de l'UMP que l'héritage de Coluche.
Alors à choisir, je vous conseille plutôt d'acheter l'excellent disque de reprises des chansons de Jean Ferrat avec Marc Lavoine, Dionysos, Thiéfaine ou Cali qui revisite "La Montagne".

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