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dimanche 15 mars 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Nom de nom

Pour changer, le plus simple reste à ne modifier que la façade. Les apparences, réputées trompeuses, le sont encore plus dès lors qu'il s'agit de politique. Depuis son élection à la tête de l'UMP après le psycho-drame entre Fillon et Copé puis le scandale Bygmalion, l'urgence pour Nicolas Sarkozy consiste à repeindre de blanc immaculé une structure quelque peu souillée. Tout en menant une réforme en profondeur, il lance le chantier du nouveau nom. Exit l'UMP, place aux « Républicains ». 
Le Journal du Dimanche révèle le processus du brainstorming pour en arriver à ce résultat. Premier étonnement, l'agence de publicité qui a travaillé sur les recherches l'a fait à titre gratuit. Voilà qui change des pratiques de Bygmalion. Avec eux, tout était toujours très cher, même quand les études, séminaires ou rencontres s'avéraient totalement virtuelles. Deuxième surprise, enfin un parti ose s'affranchir de l'acronyme. PS, PC, UDI, Modem ou FN : tous sont restés fidèles aux sigles comme au bon vieux temps de la SFIO ou du RPF. Les Républicains ne se cachent pas derrière une lettre, même si les premiers logos en circulation font flamber le R dans des tons tricolores. 
Tout serait parfait sans les éternels chicaneurs. Ceux qui regrettent que le terme républicain soit surtout associé à la droite américaine en opposition aux démocrates. Et puis moi, en tant que journaliste amené à imaginer un titre court et percutant, une fois placé « Républicains » il me reste moins de place qu'avec le bref UMP. Et gare à la solution de l'abréviation, un simple accent différencie les « Répus » et des « repus »...

mardi 3 mars 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Enfoirés de paternalistes

Il est de ces chansons, incarnations parfaites de l'air du temps. Jean-Jacques Goldman excelle dans le genre. Compositeur de l'hymne des restos du cœur au moment du lancement de l'association de Coluche, il récidive cette année.

En 1986, il faisait chanter aux Enfoirés, "Aujourd'hui, on n'a plus le droit ni d'avoir faim, ni d'avoir froid. Dépassé le chacun pour soi. Quand je pense à toi, je pense à moi." Succès immédiat et personne pour protester. Trente ans plus tard, le ton change résolument. La chanson "Toute une vie" est établie sur le contraste entre une chorale de jeunes et celle des Enfoirés. Les premiers s'indignent "vous aviez tout : liberté, plein-emploi. Nous c'est chômage, violence et sida." Réponse, à la limite du discours réactionnaire, à tout le moins très paternaliste : "Tout ce qu'on a, il a fallu le gagner, à vous de jouer, mais faudrait vous bouger."
Véritable clash intergénérationnel, le message porté par cette chanson serait mal compris selon ses interprètes. La mise en scène du clip place les mauvais jeunes, fainéants et individualistes face aux bons artistes, solidaires et payant de leur personne pour aider les pauvres. Non seulement le propos est réducteur à outrance, mais en plus, comme l'a souligné le site BuzzFeed, on a plus l'impression d'entendre la profession de foi de l'UMP que l'héritage de Coluche.
Alors à choisir, je vous conseille plutôt d'acheter l'excellent disque de reprises des chansons de Jean Ferrat avec Marc Lavoine, Dionysos, Thiéfaine ou Cali qui revisite "La Montagne".

jeudi 11 décembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : UMPitreries

François Hollande doit jubiler. Le retour de Nicolas Sarkozy sur le devant de la scène politique lui donnera autant d'occasions de se faire oublier. La machine médiatique est ainsi faite. Le "bashing" (mot phare de l'année 2014) oscille comme la mode : en perpétuel renouvellement.
Exit les critiques sur la présidence molle, le problème des frondeurs ou les coups bas de Valérie Trierweiler. Deux ans après sa défaite, Sarkozy revient au centre de toutes les attentions. Il s'attendait (trop) visiblement à être accueilli en sauveur d'une France en pleine déliquescence, il apparaît comme le nouvel homme à abattre, tout juste bon à remettre un peu d'ordre à l'UMP. Et encore...
Après avoir fait les yeux doux à la droite dure, hostile au mariage pour tous, il nomme au poste de numéro 2 NKM, la plus bobo des élues de droite. Laurent Wauquiez, autre jeune loup de l'UMP, est numéro 3 sur le papier. Dans les faits, comme l'a raconté Libération, le député de Haute-Loire s'installe dans le bureau du numéro 2. Premier arrivé, premier servi... Quelques heures plus tard (elle a certainement pris du retard au brunch), NKM découvre l'imposture, fulmine et finalement récupère son bien après force éclats de voix.
Voilà comment, une semaine après le vote pour désigner le nouveau patron du parti, Sarkozy le rassembleur se retrouve déjà à tenter de gérer une guerre ouverte qui s'annonce sans pitié entre ses deux principaux lieutenants...
Pourtant, la solution est simple comme bonjour : tout le monde dans un open space et plus de jaloux.

dimanche 7 décembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Un chèque et j'oublie tout

« Je vous ai apporté un p'tit chèque. Parce que les fleurs c'est périssable. Puis les chèques c'est trop impec. Bien que les fleurs soient plus présentables. Même quand elle ne valent pas un kopec. Mais je vous ai apporté un p'tit chèque. » J'imagine bien Nicolas Sarkozy, inspiré par sa femme, interpréter cette nouvelle version des « Bonbons » de Jacques Brel au comité directeur de l'UMP. Le tout nouveau président a donc soldé ses dettes. Un chèque de 363 615 €. Soit 72 tonnes de fraises tagada pour se faire pardonner les errements financiers de sa campagne de 2012.

Vous en connaissez beaucoup vous des patrons qui payent de leur poche les dettes de leur entreprise ? Généralement ils se contentent de vendre une partie des actifs, ou d'emprunter à la banque. Le problème c'est que l'UMP n'a plus beaucoup d'actifs. A moins de mettre sur e-bay les militants à jour de cotisation. Mais à part le Front National (qui lui, a renfloué ses caisses avec de l'argent russe), personne n'est véritablement intéressé par ces spécimens « d'homo uhemepiens ». Certes ils sont dociles, mais restent un peu trop attachés à leur ancien maître. Le paiement de cette dette, pour anecdotique qu'elle soit, montre bien la mentalité de celui qui avait promis de changer. Il a remboursé à l'euro près la pénalité infligée par l'État. Il aurait pu arrondir à 370 000, histoire de compenser à minima le préjudice moral infligé au parti. Mais visiblement, ce qui est valable dans l'arbitrage Tapie (45 millions obtenus pour ce même préjudice), ne l'est pas pour le parti d'opposition. Logique : le payeur n'est pas le même... 

samedi 28 décembre 2013

DE CHOSES ET D'AUTRES - Stagiaires d'avenir

En politique, tout est bon pour faire parler de soi. Edouard Josse, 22 ans, jeune loup UMP de Lyon, en fait un peu trop. Les rédactions locales reçoivent un communiqué annonçant sa nomination au cabinet de Jean-François Copé, président du parti d'opposition. Belle promotion pour ce fer de lance de la Manif pour tous en Rhône-Alpes. Certains journalistes ont quand même la mauvaise idée de vérifier l'information. Et découvrent que cette « nomination » n'est en fait qu'un stage à partir du 1er juin... Certes, c'est tout à l'honneur d'Edouard Josse d'accepter de débuter au plus bas. Encore faut-il le reconnaître...
Il est d'autres stagiaires plus prometteurs. Joey Hudy, jeune Américain maniant les mathématiques comme d'autres leurs manettes de jeux vidéo, vient d'être recruté par Intel, le leader mondial des microprocesseurs, l'intelligence des ordinateurs. Simple stagiaire car il n'a que 16 ans. Mais si la loi américaine autorisait Intel à faire travailler des enfants, Joey aurait certainement bénéficié d'un CDI avec salaire annuel à cinq zéros. Le PDG d'Intel a découvert Joey à la Maison Blanche au cours de la présentation au président Barack Obama de son canon à air comprimé en PVC... On y voit le président US pomper frénétiquement, tel un Shadok, pour propulser une guimauve sur un mur de la Maison Blanche.
Joey a décroché un premier stage à Intel, mais il risque de céder aux appels des sirènes des fabricants d'armes dans peu de temps. Et là, on ne parlera plus de guimauve !


Chronique "De choses et d'autres" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant

lundi 3 juin 2013

Billet - A Paris, même les pigeons votent

Paris, ses monuments, son prestige, sa mairie... Que ne ferait-on pour devenir le premier édile de la plus belle ville du monde ? (La modestie est un concept inexistant dès que l'on franchit le périphérique) Tricher par exemple. La primaire organisée par l'UMP s'est transformée en quelques heures en une foire d'empoigne délirante où ne manque que l'intervention de l'inénarrable Cocoe (commission de contrôle des élections)  pour remporter le Gérard de « On veut faire croire qu'on est moderne, mais on reste des buses sur internet ». Nathalie Kosciusko-Morizet avait pourtant un atout secret dans la manche : son frère est le fondateur de PriceMinister, le site de vente entre particuliers. Elle n'a pas su l'utiliser. Au contraire c'est le grand rival, eBay, qui a permis à des internautes irrévérencieux de mettre aux enchères un « vote UMP pour la primaire ». Quasiment gratuit puisqu'il suffit de composer « un poème pro-UMP contre l'adresse email "jetable" permettant de voter de manière sécurisée (évidemment !) pour le candidat ou la candidate de votre choix. » D'autres se sont amusés (et l'ont fait savoir) à voter plusieurs fois, voire au nom de quelques célébrités. Visiblement les 3 euros à débourser ne s'avèrent pas dissuasifs. Un journal d'extrême-droite a même titré en une « Pour 3 euros, payez vous NKM ! » appelant clairement à fausser le résultat.  Quel que soit le verdict de la primaire ce soir, au final, le grand et unique perdant sera le vote électronique par internet. Dommage.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.

lundi 20 mai 2013

Billet - La question façon UMP

 

L'interactivité est une des forces d'internet. L'internaute, pour tout et n'importe quoi, est mis à contribution. Les sondages se multiplient comme des petits pains. Des pains au chocolat dans le cas de l'UMP. Sur son site, le parti de droite a ouvert une rubrique « Question de la semaine ». Il s'agit d'interroger les Français sur l'action du gouvernement de François Hollande. Une leçon pour tous les apprentis sondeurs qui cherchent à savoir comment orienter des réponses. Cette semaine, l'UMP demande on ne peut plus sérieusement : « En augmentant massivement les impôts, dépenses publiques et cotisations, en étranglant les entreprises, en supprimant la défiscalisation des heures supplémentaires, François Hollande est-il responsable de l'aggravation de la crise ? » Et en remontant le temps, on découvre que toutes les questions sont de cet acabit.
Résultat, ils sont nombreux à se moquer du parti de Jean-François Copé sur Twitter sous le hashtag #FabriqueUnSondageUMP. Le genre de question qui contient déjà la réponse. « Hollande étant le pire président de l'histoire du monde entier, Sarkozy vous manque-t-il rien qu'un tout petit peu ? » est le faux sondage le plus partagé.

Mais le plus comique dans l'affaire, c'est le résultat du  véritable sondage sur la responsabilité du président dans l'aggravation de la crise. Hier, ils étaient 91 % à répondre... non. 

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant. 

vendredi 16 décembre 2011

Billet - Participons, élisons... La présidentielle se prépare sur internet

La prochaine élection présidentielle, plus que la précédente, se jouera en partie sur internet et notamment sur les réseaux sociaux. Si le PS était en pointe il y a 5 ans, l'UMP compte bien rattraper son retard. La boîte à idées est ouverte. Pour le grand bonheur des observateurs critiques, toujours à l'affût de l'initiative kitch ou de la fausse bonne initiative participative. Ce n'est que le début, mais on ne doute pas que la campagne virtuelle accouchera de quelques perles mémorables.

Premier exemple avec cette page intitulée « incitons-les à débattre ». Elle est proposée sur le site officiel du parti dirigé par Jean-François Copé. L'UMP vous suggère de « tweet-clasher » les candidats, autrement dit les mettre dans l'embarras en les questionnant sur des sujets qui fâchent. Cela semble être un bel exemple de participation démocratique, mais une fois le candidat sélectionné, surprise, vous vous retrouvez avec un QCM (questionnaire à choix multiples). Plus d'initiative personnelle, juste la possibilité de répéter, tel un perroquet, les arguments de l'UMP pour contrer les propositions de gauche ou d'extrême-droite. Un peu limité question participation active...

Pire, au parti socialiste, le site internet sert aussi à financer la campagne. Il y a même une boutique en ligne. Mais qu'aurait fait Jaurès s'il avait su qu'acheter un parasol (65 euros, sans le socle) ou une boule à neige (15 euros) aiderait à porter un socialiste au pouvoir ?