samedi 29 août 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : De l'art de rebondir

Nicolas Sarkozy a souvent été accusé durant son quinquennat (et même avant, quand il était ministre de l'Intérieur) de profiter du moindre fait divers pour imposer une nouvelle loi sécuritaire. La pratique semble avoir fait des émules. A droite comme à gauche. Après l'attentat déjoué dans le Thalys, Alain Vidalies, ministre des Transports, a secoué son propre camp en demandant plus de contrôles dans les gares, quitte à promouvoir le « délit de sale gueule » quand il déclare préférer « qu'on discrimine effectivement pour être efficaces plutôt que de rester spectateurs. » Je serais barbu et basané, j'éviterais de voyager durant les prochains mois... Dans la même veine, Valérie Pécresse, tête de liste « Les Républicains » aux régionales en Île-de-France veut que les policiers conservent leur arme de service en rentrant chez eux. Surtout s'ils prennent le métro ou le RER. On ne va quand même pas laisser le rôle de héros aux Américains experts en combat à mains nues. Cette initiative risque bien évidemment de faire exploser les statistiques de suicides de fonctionnaires de police, mais la prévention implique parfois quelques dommages collatéraux. L'art de rebondir sur un fait divers n'est pas l'apanage des politiques français. Mercredi, quelques heures après le meurtre en direct de deux journalistes d'une télévision locale, la Maison Blanche a appelé le Congrès à légiférer pour mieux encadrer la vente et l'utilisation des armes à feu (une bonne idée en l'occurrence). La technique de la récupération de l'émotion légitime a de beaux jours devant elle.

Aucun commentaire: