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dimanche 8 octobre 2023

BD - Gauchistes manipulés en prévision du "Grand soir"


Ceux qui trouvent les députés de La France Insoumise un peu trop extrémistes devraient réviser leur histoire de France contemporaine. Notamment les années 70 et 80, quand l’extrême gauche ne siégeait pas au Parlement mais battait le pavé, attaquait les banques et enlevait les symboles du grand capital.

En suivant le parcours militant de trois jeunes militants de la Gauche Prolétarienne, Philippe Richelle et Pierre Wachs (scénario et dessin) redonnent vie à cette période où les idéaux et le désir du Grand Soir (la révolution ouvrière triomphe comme en Chine populaire) ont donné l’envie à certains d’utiliser la violence.


On apprend surtout dans ce roman graphique en noir et blanc que ces idéalistes ont beaucoup été manipulés par la police gaulliste et les renseignements généraux. Certaines actions ont directement été fomentées dans les cabinets ministériels, pour affaiblir le Parti communiste trop proche du pouvoir puis discréditer ces mouvements qui prenaient un peu trop d’ampleur dans les couches populaires.

Au final, si certains militants ont abandonné leurs idéaux et ont simplement profité d’une vie simple de gentils bourgeois, d’autres ont franchi la ligne jaune et multiplié les actions spectaculaires, basculant dans le terrorisme pur et dur d’Action Directe. Une BD très documentée (comme toujours avec Philippe Richelle), au style graphique épuré pour mieux faire passer cette ambiance un peu vintage du siècle dernier.

« Le grand soir », Glénat, 200 pages, 25 €

dimanche 9 octobre 2022

De choses et d’autres - Le jeu de l’étiquette

Êtes-vous de droite ou de gauche ? Question légitime au siècle dernier, elle semble moins d’actualité en ce XXIe siècle. Pourtant dans une société numérique de plus en plus binaire, il est toujours important de savoir où on se situe. Et aussi où se situent les autres.

On a tous dans notre entourage des amis qui se prétendent mordicus de gauche mais qui agissent comme des capitalistes rompus à toutes les pratiques d’optimisation fiscale ou des gens de droite qui sont généreux et écoutent France Inter du matin au soir.


Dans mon cas, en me lisant quotidiennement, vous pourriez penser que je suis de gauche, mais sachez que mes écrivains préférés font partie de ce que la critique a nommé les Hussards (Nimier, Blondin et Laurent), pas spécialement renommés pour leur critique sociale.

Alors pour en avoir le cœur net j’ai découvert un site qui permet de savoir. Pas vous ou moi, mais les objets du quotidien. Obnubilé par l’humour de Bruno Le Maire, successeur de Fernand Raynaud au niveau des punchlines datées, j’ai demandé la couleur politique du col roulé. De droite bien évidemment, de même que la cravate et la chemise. Pour être de gauche il faut porter un pull avec un pantacourt et un caleçon. Le slip, lui, est définitivement de droite.

Quitte à se moquer des politiques, autant aussi tirer sur les écolos. Alors, le barbecue, c’est un truc de mec, mais de droite ou de gauche ? De droite définitivement. Pourtant les grillades et les frites sont de gauche selon l’intelligence artificielle dénuée d’estomac qui classe à droite choucroute et andouillette.

Et pour finir, j’ai osé questionner le site sur la presse. Comme pour un interrogatoire sous détecteur de mensonges, je teste la machine. Le Figaro : droite. Libération : gauche. Le Monde : de gauche et de droite. OK, je peux poser la question finale et définitive : L’Indépendant ? A vous de trouver la réponse.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le mercredi 19 octobre 2022

lundi 17 janvier 2022

De choses et d’autres - 20 ans et des poussières

 

On n’apprend pas toujours de nos erreurs. La preuve avec cette candidature de Christiane Taubira annoncée samedi. L’élue guyanaise, en 2002, était déjà sur la ligne de départ. Elle a récolté un peu plus de 2 % des voix.
Des poussières me direz-vous. Certes, mais ces 2 % auraient largement suffi à Lionel Jospin pour passer devant Jean-Marie Le Pen et se retrouver au second tour face à Jacques Chirac.
Une division fatale à la gauche plurielle qui avait pourtant toutes les chances de l’emporter tant le bilan du Premier ministre socialiste de cohabitation était bon. 20 ans après, la multiplication des candidatures à gauche va donc précipiter une nouvelle fois le camp progressiste dans une déprime carabinée.



Tout le monde le dit, mais les candidats continuent à se multiplier. Pas comme des petits pains, plutôt comme de la mauvaise herbe qui envahit tout le champ empêchant la récolte. Ce ne sont plus des territoires en jachère mais des champs de mine condamnés pour des décennies.
Il y a cependant une grosse différence avec 2002, la gauche n’a plus aucune chance de l’emporter en 2022. La candidature de Christiane Taubira n’aura aucune influence sur le scrutin. Juste des poussières, comme en 2002, mais qui ne manqueront à personne de son camp cette fois.
Alors au point où en est la gauche, je ne vois plus qu’une solution, qui est d’ailleurs revendiquée par quelques purs et durs : Lionel Jospin doit lui aussi se déclarer candidat : quitte à rejouer 2002, autant conserver le même casting.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 17 janvier 2022

 

mardi 24 janvier 2017

De choses et d'autres : c'est petit

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Il est toujours plus facile de taper sur les faibles, les petits. Après la primaire de la droite et les moqueries incessantes contre Jean-Frédéric Poisson, le phénomène se répète pour la gauche. Cible privilégiée Jean-Luc Bennhamias malmené par certains intervieweurs chargés d’animer les débats. Un mordant journalistique étrangement absent quand Manuel Valls prenait la parole.
Même « politique » dimanche lors du vote. Un journaliste chargé de couvrir le vote à Marseille twittait, très ironique, une dizaine de minutes après le début du dépouillement : « Suspense au bureau où Jean-Luc Bennahmias a voté : son bulletin toujours pas sorti... » Reste qu’au final, le leader de Force démocrate a remporté plus de voix que Jean-François Copé, arrivé bon dernier des deux consultations avec seulement 12 750 voix contre 16 172 au plus bas score des primaires citoyennes.
Sylvia Pinel pour les radicaux de gauche a elle aussi eu droit à quelques sarcasmes. Notamment lors de la publication des résultats de l’outre-mer, l’Agence France presse se permettait une dépêche au titre plus ironique qu’informatif à cause des points de suspension : « Sylvia Pinel arrive en tête... à Saint-Pierre et Miquelon ». Si facile de se gausser d’un « petit » territoire et d’une « petite » candidate. Et pourtant avec 31 703 voix, la vice-présidente de la région Occitanie a quasi doublé le score de 2011 alors que Valls a obtenu moitié moins que Hollande. Mais l'ancien Premier ministre reste un « grand », pas encore tombé de son piédestal.
(Chronique parue le 24 janvier en dernière page de l'Indépendant) 

samedi 4 mai 2013

Billet - Une année normale pour le président

Je me souviens de l'emballement médiatique après la tirade - l'anaphore exactement - de François Hollande en plein débat sur son « Moi, président... » C'était il y a un an. Sur internet restent des traces. Et des sites ont éclos récemment pour établir un comparatif entre promesses et décisions. Le gouvernement, discret sur ce premier anniversaire, a cependant publié sur son site internet un document dans lequel il fait le point sur les 60 propositions du candidat. 
Le bilan sans concession est à lire sur d'autres sites beaucoup moins indulgents. Comme bilanduchangement.fr concocté par  « une équipe de jeunes citoyens ayant pris part pour la première fois au vote lors d’une élection présidentielle en 2012. » Toutes les informations sont vérifiées et expliquées. Au total, le site a relevé plus de 291 promesses diverses et variées. Au bout d'un an, 40 sont accomplies et 27 en cours. Au rayon échec, 17 pastilles rouges comme l'impossibilité à faire passer la pilule du non cumul des mandats auprès des caciques socialistes ou le gel du prix des carburants. On constate également une bonne part de mauvaise foi quand le site estime que François Hollande n'a pas tenu sa promesse après avoir affirmé « Moi, président, je constituerai un gouvernement paritaire, autant de femmes que d'hommes. » Depuis la démission de Jérôme Cahuzac ce n'est effectivement plus le cas. Les femmes ministres sont majoritaires. Mais est-ce véritablement un échec ?  

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.