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jeudi 30 mars 2023

De choses et d’autres - S’endetter ou lire, faut choisir


En tant que lecteur compulsif, toujours prompt à défendre cette saine activité culturelle qu’est la lecture, pas si chère au final au prorata du nombre d’heures occupées intelligemment, j’ai découvert une publicité pour le moins choquante.

Pour un organisme de crédit à la consommation, deux petits schémas explicatifs reviennent sur la situation financière et ses conséquences d’un Français lambda. Première séquence. « Il aurait dû se passer ça : ma télé qui me lâche + le loyer à payer = je vais lire un livre ». Mais dans un second temps, face à ce bad karma de la lecture comme seule solution pour occuper ses soirées, le client potentiel (et futur endetté) peut se réjouir : « Ma télé qui me lâche + le crédit à la consommation = à moi les séries ! »

Franchement, alors que le CNL et le ministère de l’Éducation organisaient la semaine dernière la grande opération du quart d’heure de lecture, cette publicité semble assez lunaire et très à côté de la plaque. Opposer un livre et la télévision, c’est comme si on devait choisir entre l’œil droit ou le gauche. Désolé, ça ne marche pas comme ça.

Pour parfaitement voir ce qui nous entoure, deux yeux sont nécessaires. De même, difficile de se cultiver sans piocher un peu dans tous ce qui est proposé. Un film, un livre, une série, une chanson… Alors quitte à s’endetter avec un crédit au taux trop souvent prohibitif, autant en profiter un maximum. D’accord pour acheter une nouvelle télé et s’abonner à une plateforme, mais achetez aussi des livres, allez au cinéma.

Par contre, avec la télévision, méfiance face à certaines émissions de talk-show en direct. La culture et elles, c’est comme la lecture et le crédit à la consommation : une grande incompréhension.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le jeudi 16 mars 2023

dimanche 20 novembre 2022

Gastronomie - L’arrière-cuisine est à savourer

Bernard Thomasson est l’ami des grands chefs. Il suit depuis des années ces virtuoses des fourneaux. Une expertise qu’il a transformée en beau livre avec L’arrière-cuisine. Il y raconte les trucs des meilleurs. Des portraits de 25 chefs français avec, comme de bien entendu, des recettes qui vont avec. 

Parmi les signatures, Gilles Goujon, qui « dès son arrivée à Fontjoncousse dans l’Aude, et malgré les difficultés, s’attache à mettre en valeur le terroir qui l’entoure. » Et pour vous donner l’eau à la bouche, plongez dans la recette du paleron de veau en blanquette.

« L’arrière-cuisine », Herscher/Franceinfo, 25 €

mardi 14 décembre 2021

Livre de témoignages - Écoutez ces femmes


Longtemps, les femmes n’ont pas eu le droit à la parole dans nos sociétés. Depuis quelques siècles elles sont plusieurs à avoir osé dire tout haut ce qu’elles pensaient. Anna Russel, journaliste américaine, a sélectionné plusieurs discours de ces femmes « dont les discours résonnent » encore de nos jours. 

Il y a beaucoup de féministes en provenance des USA mais aussi quelques personnalités françaises comme Marie Curie ou Gisèle Halimi mais surtout Simone Veil dont le discours sur la loi sur l’avortement à l’assemblée nationale en 1974 est en partie repris.

« À voix haute ! », Hugo Images, 21,95 €

vendredi 24 avril 2020

Sant Jordi aussi est resté chez lui


Hier, 23 avril, partout dans le monde on a fêté la Sant Jordi devenue Journée mondiale du livre et du droit d’auteur depuis 1995 sous l’égide de l’Unesco. Pour la première fois cette Sant Jordi n’a pas donné lieu à de multiples rencontres entre les auteurs et leurs lecteurs, entre les éditeurs et les futurs écrivains, entre les roses et les passionnés de mots. Non, la Sant Jordi 2020 c’était à la maison, avec les livres qu’on a sous la main et peu de fleurs, confinement oblige.

Une tradition qui a cependant continué à exister sur les réseaux sociaux. On a vu fleurir les roses sur les profils Facebook ou Twitter de tous ceux qui aiment la lecture ou ont des racines catalanes. Les conseils de lectures, déjà très présents sur le net, se sont démultipliés pour une journée. Et puis il y a des initiatives plus construites et travaillées comme celles proposées par le réseau des bibliothèques de Perpignan. Temples de la lecture, ces bibliothèques, ainsi que toutes celles de l’agglo, sont fermées au public depuis le début du confinement strict. Mais très rapidement il a été proposé à tous les habitants des 36 communes composant l’agglomération Perpignan Méditerranée un abonnement de deux mois gratuits. Il suffit de remplir un formulaire en ligne pour ensuite avoir accès à l’ensemble des données du réseau disponible à l’adresse internet resolu.net. Au programme soutien scolaire, presse et films en VOD, sans oublier évidemment une large sélection de livres au format numérique.

Enregistrement des mots  de confinés

Les bibliothèques de Perpignan qui pour cette Sant Jordi enfermée ont demandé à tous les lecteurs acceptant de jouer le jeu de participer à deux opérations. La première, consistait à réaliser une œuvre dessinée sur le thème de « Sant Jordi combat le coronadragon ! »

Les photos des dessins ont été publiées sur la page Facebook de l’organisme de même que celles illustrant la seconde opération : « Affichez-vous avec votre livre du moment, votre livre préféré, le livre qui a changé votre vie, pour notre galerie de portraits de lecteurs : ‘Un livre, un auteur et moi’.» Pilule et André, les célèbres clowns, ont été les premiers à présenter leurs livres préférés dans un montage de quatre photos reflétant leur joie de vivre. L’ensemble des contributions a également été mis en ligne hier.

N’oublions pas que dès le début du confinement, les bibliothécaires, en plus de trouver quantité de bonnes solutions pour passer le temps intelligemment, ont demandé aux auteurs en herbe de participer à l’opération « Mots de confinés ». « Nous vous proposons de nous envoyer un texte, un petit « billet » : maux confinés, mots de confinés, anecdotes… parlez-nous de vous, expliquent les bibliothécaires.  Ou bien rêvez un « Et après ! », imaginez « une bibliothèque sans lecteurs », racontez-nous « des lecteurs sans bibliothèque »… inventez ! » Résultat ce sont 50 enregistrements qui sont disponibles sur la chaîne soundcloud du réseau, des textes courts, sorte de mémoire de cette période de confinement permettant de savoir comment vous le vivez, le subissez. Une matière première qui devrait être très utile pour les futurs chercheurs qui se pencheront sur cette période si étrange de notre histoire. Avec on l’espère le bout du tunnel le 11 mai prochain. Les habitués des bibliothèques pourront de nouveau chercher de la lecture directement dans les rayonnages.

jeudi 9 avril 2020

Opération rangement des livres



Opération rangement durant le grand confinement. Pourquoi ne pas profiter du temps libre pour classer votre bibliothèque ? Ou si vous êtes un maniaque de l’ordre, de la revisiter pour en redécouvrir les perles oubliées ?
Pour l’opération classement, rien de tel que des conseils de pros. Non le métier d’expert en classement de livres n’existe pas, mais les gros lecteurs peuvent vous donner quelques tuyaux. Vous les trouverez en grande partie dans le livre « Et vous, vous les rangez comment vos livres ? » de Nicolas Carreau paru en début d’année à la Librairie Vuibert. Le journaliste d’Europe 1 anime chaque semaine « La voix est livre », magazine culturel au cours duquel il se rend chez une personnalité et discute avec elle des titres de sa bibliothèque et de son agencement. On entre ainsi dans l’intime de Clémentine Célarié, Jeanne Cherhal, Bruno Solo, Costa-Gavras, Douglas Kennedy, Jul, Enki Bilal ou Valérie Damidot. Des profils très différents pour quasiment autant de bibliothèques. Avec cependant une constance : le désordre.


 Rares sont les invités de l’émission qui ont des rayonnages parfaitement rangés, bénéficiant d’un ordre précis, une cohérence. Souvent, ces amoureux des livres, ont tendance à les stocker un peu partout. L’animateur débute souvent la visite par l’entrée de la maison ou de l’appartement qui n’échappe pas à la montagne de volumes des autres pièces. David Abiker, journaliste radio lui aussi et auteur de quelques romans dans sa jeunesse a cette réflexion : « le livre c’est un élément de décoration aussi. Ils tapissent les murs un peu comme un papier peint ou une frise. La bibliothèque a donc une fonction de stockage mais elle est aussi décorative, comme dans beaucoup d’intérieurs bourgeois aujourd’hui. » 
Sur l’aspect physique des bibliothèques, le plus calé et exigeant reste Bruno Solo. Nicolas Carreau, est ébloui par sa « bibliothèque incroyable. Circulaire ! » Le comédien d’expliquer qu’il n’y a pas de mur d’angle dans son salon mais un « demi-cercle. J’ai demandé à un menuisier de me fabriquer une bibliothèque qui épouserait cette forme particulière. Et ça a été très compliqué. […] Je crois que c’est l’objet, le meuble que je préfère. » Côté écrivain, il avoue être « dingue de Pérec. Si j’avais été écrivain, j’aurais aimé écrire comme Queneau ou Pérec. »
Ce bouquin permet aux lecteurs de découvrir ainsi les préférences des uns et des autres. On sera surpris par exemple que Dave, le chanteur, s’il est devenu célèbre grâce à une chanson sur Proust, préfère lire Paul d’Ivoi, un écrivain contemporain de Jules Verne totalement oublié. « Ce sont des livres d’aventure, presque des livres pour ados ou éternels adolescents comme moi. »
Alors si durant le confinement vous décidez de faire un peu de rangement dans votre bibliothèque, prévoyez large en termes d’amplitude horaire. Car trop souvent, on redécouvre des livres oubliés qui finalement semblent passionnants. Sans parler de toutes les lectures de notre jeunesse, véritables machines à remonter dans le temps. Bon rangement et bonne lecture !

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Le hasard fait bien les choses, parfois…

Quand on ne sait plus quoi lire et que l’on a une bibliothèque importante, il reste le lancer de dé. On laisse au hasard de décider du prochain titre à lire. Cela permet de changer de registre et parfois de faire de belles découvertes. On lance un premier dé déterminer la rangée (de 1 à 6) puis on en lance deux autres pour choisir le livre (un 4 et un 5 donnent le 9e roman à partir de la gauche). Selon ce principe voici les titres tirés au sort pour illustrer ce papier.
Rangée 3 livre 4 : Un nommé Peter Karras. Lu en 2000 lors de sa parution en France chez Murder Inc (éditeur qui n’existe plus), ce polar de George Pelecanos est toujours disponible en poche chez Points.
Rangée 5 livre 12 : La machine, chef-d’œuvre de René Belletto lu en 2006 dans une version revue pour Folio. Un mélange de polar et de fantastique sur l’échange d’identité.
Rangée 2 livre 2 : L’Empire des étoiles (tome 2). Cette saga de science-fiction est une œuvre de jeunesse d’Alexis Aubenque au Fleuve Noir. On y découvre la vie dans une dans une fédération galactique regroupant 250 mondes habités, certains encore médiévaux, d’autres très futuristes. J’avais lu à l’époque, en 2006 les trois premiers. J’en ai cinq. Me manquent les quatre derniers. Un jour peut-être…

jeudi 25 février 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Et Louane ouvrit un livre...

Fan de musique française, regardez bien le prochain clip de Louane, la jeune chanteuse devenue célèbre après son rôle dans 'La famille Bélier'. Si tout se passe bien, elle va faire un truc incroyable. Vous n'en croirez pas vos yeux ! Louane va prendre un livre, l'ouvrir et le lire. Oui, vous avez bien lu, lire un livre !
Louane ambassadrice de la bonne littérature ? Arrêtez de rêver ! Le fin mot de cette séquence est beaucoup plus prosaïque. Son Et de toute manière, si dans son prochain clip Louane approche un bouquin, sûr que ce titre-là je ne le lirai pas.premier album s'est vendu à plusieurs milliers d'exemplaires, et ses clips inondent les chaînes musicales et YouTube.
Des millions de vues. Un argument en béton pour la maison de production de la jeune chanteuse déterminée à rentabiliser sa pouliche. Le pot aux roses a été dévoilé par l'éditeur 'Aux Forges de Vulcain'. Il a reçu une proposition commerciale tellement extravagante qu'il a décidé de la rendre publique. Pour 25 000 euros HT, le Label de Louane propose que dans son clip, la chanteuse "lise à l'image le livre de votre choix lorsqu'elle voyage par exemple. Une intégration naturelle et prescriptrice, appuyée par un plan serré sur votre livre pour garantir la reconnaissance du titre."
Un simple placement de produit ? Non, un livre n'est pas un produit comme les autres. On peut montrer une certaine marque de voiture ou de céréales dans un clip. Mais un livre, dans la grande majorité des cas, reste un bien culturel qui ne se place pas comme une marque textile ou de lessive.

mardi 3 novembre 2015

Nom : Rampling, prénom : Charlotte

Ceux qui espèrent découvrir les secrets de la vie de Charlotte Rampling peuvent passer leur chemin. L'actrice anglaise, résidant en France depuis des années, a définitivement abandonné l'idée d'écrire ses mémoires. Pourtant elle en aurait à raconter sur le cinéma mondial elle qui a tourné avec les plus grands, de Visconti à Boisset en passant par Lumet ou Woody Allen. Mais le secret est une des caractéristiques de cette actrice racée et élégante. Aussi quand l'écrivain Christophe Bataille l'approche pour parler littérature, souvenirs, confidences, il sait que ce ne sera pas de tout repos. Mais il sait écouter, et surtout comprend que s'il fait un livre avec Charlotte Rampling, ce ne sera pas sur elle, mais avec elle. Résultat "Qui je suis" s'apparente plus à un long poème, à deux voix, richement illustré de photos de famille, quand la petite fille du militaire anglais découvrait la France des années 50. Il y a pourtant quelques passages où elle se dévoile. Comme la découverte des archives de sa mère ou les débuts sur scène avec sa grande sœur, Sarah. Sarah omniprésente dans ces pages, comme si Charlotte voulait se réconcilier avec la grande absente de sa vie.
"Qui je suis", Grasset, 15 €.

mercredi 27 mai 2015

BD - Un petit livre, des vies


Au fil des albums, Jim s'impose de plus en plus comme le scénariste de ces histoires plantées dans la triste réalité, mais merveilleuses de tendresse et de justesse. Après « Une nuit à Rome » ou « Héléna », il poursuit la veine de la romance improbable avec ce « Petit livre oublié sur un banc ». Camélia, dans un parc public, découvre un livre sur un banc. Abandonné par son propriétaire selon la technique du « bookcrossing ». 
Mais la jeune femme trouve dans ce roman des petits mots, comme s'ils s'adressaient directement à elle. Elle va entreprendre une correspondance avec ce mystérieux lecteur. Dans le second tome de cette histoire dessinée par Mig, elle tombe des nues. Une autre femme reçoit le même genre de messages. Jalouse, elle va tout faire pour découvrir qui se cache derrière le livre. Un écrivain ? Un mari infidèle ? Un pervers ? Toutes les solutions sont envisageables. 
Avec une rare science du coup de théâtre, Jim va alterner espoir, désillusion et sérénité. Une BD qui donne envie de partager ses lectures, sans arrière-pensées.

« Un petit livre oublié sur un banc » (tome 2), Bamboo Grand Angle, 13,90 €


samedi 16 mai 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - L'archipel des gourdes

Rien de tel qu'un petit scandale pour relancer une carrière chancelante. Nabilla, reine des gourdes, manquait de consistance. Un coup de couteau et un mois de prison plus tard, la bimbo nunuche prend du galon tendance racaille. Après le scandale, son avocat annonce sa mise en retrait de la vie people.

Chassez le naturel, il revient au galop. Non seulement elle se remet en couple avec l'homme qu'elle a tenté de trucider, mais elle annonce la prochaine publication d'un livre-événement. Comme le fait perfidement remarquer un Twittos, « Nabilla va sortir un livre qui fera du bruit. Un disque, quoi... »
Sans rire, il me tarde de découvrir ce témoignage poignant (le cas de le dire) sur la triste condition des femmes en prison. En comparaison, L'archipel du Goulag de Soljenitsyne ou Le condamné à mort de Jean Genet passeront pour pipi de chat. Amnesty International va gagner une fervente militante de la défense des droits de l'Homme. Mais à quoi peut bien ressembler un livre de Nabilla ?
J'imagine déjà le chapitre où elle explique sa douloureuse rééducation de la marche... sans talon. « Tombée quatre fois en arrière aujourd'hui. Marre d'être naine. » Le plus dur, l'obligation de dormir la nuit. « Trop crevée. Pire qu'un jetlag entre Los Angeles et Monaco. » Je cauchemarde presque face au succès assuré du bouquin. Les Français, après s'être précipités sur les secrets d'alcôve distillés par Valérie Trierweiler, dévoreront avidement le « livre » de Nabilla dont la qualité littéraire atteindra certainement les sommets de sa distinction naturelle.

dimanche 15 mars 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Tsunami de célébrations

Le 20 mars ne sera pas une journée comme les autres. En plus de l'éclipse partielle du soleil, vous aurez la possibilité de célébrer neuf journées internationales. Sous forme de devinette, retrouverez-vous les thèmes de ces jours particuliers ?
Alors que le café passe, je n'oublie pas de me brosser les dents frénétiquement (1). Je délaisse exceptionnellement les tartines beurrées pour tremper un petit gâteau coloré, granuleux et moelleux à la forme arrondie (2). Mon plaisir est intense, idéal pour débuter cette journée (3). Direction une jardinerie pour y acheter quelques plants d'aster. Ces jolies fleurs, judicieusement placées près du potager, remplissent parfaitement leur rôle, comme le souligne l'action célébrée traditionnellement la veille du printemps (4). Au retour, je fais une halte dans un square et abandonne sur un banc un exemplaire de "La guerre des Boutons", un de mes romans préférés. Il sera certainement adopté par un lecteur occasionnel (5) et finira peut-être de l'autre côté de l'Atlantique, au Québec (6). A midi, salade et radis au menu. Il est temps de tester le régime vegan (7).
Revenu à la maison, avant de sortir à une soirée costumée, je raconte une histoire à mon petit-fils avant qu'il ne s'endorme (8). Pour une fois je délaisse mon déguisement de Dark Vador pour me mettre au goût du jour et enfile les ailes de ce mignon passereau, le plus commun en France (9). Oui... mais si on danse ?
Solutions : Le 20 mars est journée internationale du 1 : hygiène dentaire, 2 : macarons, 3 : bonheur, 4 : alternative aux pesticides, 5 : livre voyageur, 6 : francophonie, 7 : alimentation sans viande, 8 : conte, 9 : moineau.

mardi 23 décembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Le fric du net

zoella, livre, blog, beautéLes détracteurs du net se délectent de cette histoire. Depuis quelques années, une certaine célébrité est promise à de jeunes blogueurs inventifs. Parmi cette meute de nouveaux visages, Zoella est une des plus célèbres en Angleterre. Mignonne, superficielle et marrante, elle distille ses conseils beauté à travers des vidéos qui franchissent régulièrement le million de vues. Au début, sa franchise a assuré son succès. Puis ce sont les placements produits qui ont gonflé son compte en banque. De blogueuse vidéo, elle s'est transformée en publicité perpétuelle incontournable. Déjà, à ce stade, la jeune Zoella devient beaucoup moins sympathique pour ceux qui, comme moi, n'aiment pas le mélange des genres. Cela n'a pas empêché une maison d'édition de tenter (et réussir) un gros coup avec la vedette du net. Zoella publie son premier roman « Girl online » et le vend à des centaines de milliers d'exemplaires. La success story reste quand même un peu louche. Faire risette devant une caméra est assez éloigné de la rédaction d'un livre de 80 000 mots. Certains soupçonnent l'intervention d'un « nègre ». Et ils trouvent même son nom, Siobhan Curham, qui s'est déjà illustrée dans ce genre de littérature. Zoella s'indigne. Pas longtemps... elle reconnaît avoir reçu de « l'aide ». En gros, elle a vaguement décrit les personnages, le reste n'est que le travail d'une équipe de « ghostwriters ». A l'arrivée, la littérature ne sort pas gagnante de l'aventure. Un signe supplémentaire pour craindre que le net, par certains de ses excès, se transforme en fossoyeur de l'écrit.     

mercredi 24 septembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : associations hétéroclites

alcool, livre, politique, film, cinéma
Au gré de mes pérégrinations sur le net, je tombe sur ce blog assez génial associant livres et alcools. Un lecteur averti publie une photo pour chaque livre lu. Par exemple, le remarquable roman "Ecrits fantômes" de David Mitchell (chez Points) est à savourer avec le goût d'une Torra, bière corse parfumée à l'arbouse. Certains livres vous percutent à tel point qu'ils ne nécessitent pas d'alcool. "La conjuration des imbéciles", chef d'œuvre de John Kennedy Toole, ne supporte que du jus de clémentine.
Ces idées d'associations sont déclinables à l'infini. Il suffit de choisir deux catégories suffisamment riches pour s'ouvrir de nouveaux horizons. Par exemple, cinéma et politique, un film et un politicien. Les choix pour François Hollande : "Les parapluies de Cherbourg" ou le guilleret "Chantons sous la pluie". Les racines ibériques de Manuel Valls le destinent naturellement à "Matador" de Pedro Aldomovar.
Dans l'opposition, vu la conjoncture, Nicolas Sarkozy me fait immédiatement penser, retour oblige, à ce film français des années 80 avec Jerry Lewis en vedette : "Par où t'es rentré, on t'a pas vu sortir ?". Alain Juppé s'accommoderait bien d'un film avec Schwarzenegger. Pas pour leurs musculatures, assez peu comparables, mais pour le côté "Je suis une star, terminés les seconds rôles".
Cécile Duflot, tant par son apparence que son caractère, ferait une remarquable "Hulk" française. Mais le mieux loti reste DSK. Il a droit à son propre film inspiré de ses démêlés judiciaires
En bonus, le bêtisier du film de Philippe Clair :

mercredi 25 septembre 2013

BD - Livre sacré imaginé par Mangin et Servain


La science-fiction et même la fantasy, tout en distrayant les lecteurs avides de mondes nouveaux, permet aussi de se questionner sur quelques sujets philosophiques majeurs. Exemple avec la seconde partie du « Livre de Skell » de Mangin et Servain. La scénariste est très claire : « Je parle de religion dans mes albums pour me demander ce qui pousse un individu à la laisser guider sa vie. » 
Dans le monde imaginaire de Skell, les prêtres ont tout pouvoir. Mais une femme se lève et va renverser les idoles. La libération après l'aliénation. Beaucoup trop manichéen pour Valérie Mangin. Attendez-vous à une sacrée surprise dans les dernières pages.

« Le livre de Skell » (tome 2), Soleil Quadrants, 13,95 €

jeudi 4 avril 2013

BD - "Pacifique", tout un océan à lire


A la fin de la seconde guerre mondiale, nombre de sous-marins allemands, privés de commandement, ont continué un combat inutile. Pacifique de Trystam et Baudy raconte les derniers ronds dans l'eau d'un U-boat nazi. Lassitude de l'équipage, folie du commandant : tout est réuni pour que la crise éclate. C'est l'arrivée d'un nouveau radio, à peine sorti de l'adolescence, qui va tout déclencher. Il a dans son bagage un livre interdit. Un roman qui fait rêver, éveille les consciences. Cette BD, format à l'italienne, flirte avec le fantastique. Un huis clos oppressant, des couleurs angoissantes : tout pour transformer cette dernière plongée en long cauchemar.
« Pacifique », Casterman, 15 €

samedi 29 septembre 2012

Billet - Les AFOL, adultes fans de Lego®, ont leur bible

AFOL comme « Adult fan of Lego® ». Ils sont de plus en nombreux dans le monde ces hommes et ces femmes incapables de délaisser les petites briques colorées de leur enfance. Totalement accros à ces jouets, ils bâtissent de véritables chefs-d’œuvre avec les milliers de pièces accumulées dans leur jeunesse. Et se retrouvent sur le net ou dans des clubs.
Ces passionnés disposent désormais d'une « bible », un superbe ouvrage sorti en librairie ce jeudi. «Culture Lego® », aux éditions Muttpop (29,90 €) propose sur 300 pages l'analyse de ce phénomène. De la création de l'entreprise au Danemark aux usages robotiques, le tour d'horizon est large et exhaustif. Vous aurez même droit aux premiers plans de la brique, ses dimensions et son secret pour permettre de s'emboîter aisément. Le chapitre des records est impressionnant. La tour la plus haute culmine à 31 mètres et la statue de Sitting Bull est la plus grande : 7,6 mètres de haut et 1,5 million de briques. Le succès de Lego® est dû aussi à son côté indémodable et évolutif. Et le jeu est passé dans la culture populaire. Il est la vedette de bandes dessinées, de films d'animation, permet de recréer des tableaux de maîtres ou des scènes de films cultes.
Sur Internet, les groupes de discussion se multiplient, des logiciels facilitent la construction. Des robots en Lego® fonctionnent, il existe même une imprimante 3D. Ce beau livre, richement illustré, vous donnera l'envie de replonger dans votre caisse de briques ou sera le cadeau parfait pour l'AFOL qui s'ignore.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue en dernière page de l'Indépendant ce vendredi.


mardi 7 février 2012

Roman - "Attachée" d'Isabel Fonseca : à la croisée du sexe et des sentiments

Le personnage principal de « Attachée », roman d'Isabel Fonseca, remet en perspective sa vie sentimentale et sexuelle après des années de mariage.

Une vie rêvée. Jean, 46 ans, mariée depuis 20 ans à Mark, mère de deux grandes filles autonomes, a tout pour être heureuse. Journaliste freelance, elle vit dans un petit paradis tropical, loin de l'agitation de New York, sa ville de naissance et Londres, celle où elle a rencontré Mark. Devenue une plume dans la presse féminine, ses chroniques de vulgarisation médicale remportent un réel succès. Mark, à la tête d'une agence de publicité, gère ses affaires à distance depuis leur maison-bureau perchée sur les coteaux de Saint-Jacques, une petite île de l'océan Indien. Le début du roman d'Isabel Fonseca est presque trop bucolique. Ce sont des petits signes discrets qui laissent apparaître des fissures dans la vie de Jean. Comme une envie d'autre chose, des regrets tardifs.


Vues sur la maîtresse
Tout bascule quand le facteur apporte le courrier hebdomadaire. Entre les colis de livres, une lettre adressée à son mari. Intriguée par l'écriture, Jean l'ouvre et découvre, stupéfaite, une lettre enflammée d'une certaine Giovana, la maîtresse de Mark. Elle a une réaction très anglo-saxonne. Pas de cris ni se scandale. Simplement elle note le mot de passe d'une messagerie privée réservée à leurs échanges et va se transformer en voyeuse de la trahison de son mari. Jean va découvrir les jeux sexuels très osés de son mari avec cette pulpeuse Italienne.
Après des mois de silence et de souffrance, Jean décide de rentrer en Angleterre pour soigner ce qu'elle croit être un cancer naissant. La seconde partie du roman quitte les paysages luxuriant de Saint-Jacques pour la grisaille londonienne. Là, Jean prendra la décision de quitter Mark, sans jamais oser lui dire. Et c'est elle qui, la quarantaine rayonnante, va le tromper pour une aventure d'un soir. Sans lendemain, mais intense. 
Isabel Fonseca, dans ce roman d'une grande finesse, fait le portrait d'une femme intelligente et cultivée, bloquée personnellement dans une normalité induite par la fidélité. Cette réflexion sur le temps qui passe, comme les amours et la passion, explore toutes les facettes de la psychologie de Jean. Mère, épouse puis enfant quand elle se retrouve, au final, au chevet de son père mourant, dans un hôpital de New York. Une vie remplie mais qui, parfois, semble bien creuse. 

« Attachée » d'Isabel Fonseca, Éditions Métailié, 21 €