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jeudi 9 avril 2020

Opération rangement des livres



Opération rangement durant le grand confinement. Pourquoi ne pas profiter du temps libre pour classer votre bibliothèque ? Ou si vous êtes un maniaque de l’ordre, de la revisiter pour en redécouvrir les perles oubliées ?
Pour l’opération classement, rien de tel que des conseils de pros. Non le métier d’expert en classement de livres n’existe pas, mais les gros lecteurs peuvent vous donner quelques tuyaux. Vous les trouverez en grande partie dans le livre « Et vous, vous les rangez comment vos livres ? » de Nicolas Carreau paru en début d’année à la Librairie Vuibert. Le journaliste d’Europe 1 anime chaque semaine « La voix est livre », magazine culturel au cours duquel il se rend chez une personnalité et discute avec elle des titres de sa bibliothèque et de son agencement. On entre ainsi dans l’intime de Clémentine Célarié, Jeanne Cherhal, Bruno Solo, Costa-Gavras, Douglas Kennedy, Jul, Enki Bilal ou Valérie Damidot. Des profils très différents pour quasiment autant de bibliothèques. Avec cependant une constance : le désordre.


 Rares sont les invités de l’émission qui ont des rayonnages parfaitement rangés, bénéficiant d’un ordre précis, une cohérence. Souvent, ces amoureux des livres, ont tendance à les stocker un peu partout. L’animateur débute souvent la visite par l’entrée de la maison ou de l’appartement qui n’échappe pas à la montagne de volumes des autres pièces. David Abiker, journaliste radio lui aussi et auteur de quelques romans dans sa jeunesse a cette réflexion : « le livre c’est un élément de décoration aussi. Ils tapissent les murs un peu comme un papier peint ou une frise. La bibliothèque a donc une fonction de stockage mais elle est aussi décorative, comme dans beaucoup d’intérieurs bourgeois aujourd’hui. » 
Sur l’aspect physique des bibliothèques, le plus calé et exigeant reste Bruno Solo. Nicolas Carreau, est ébloui par sa « bibliothèque incroyable. Circulaire ! » Le comédien d’expliquer qu’il n’y a pas de mur d’angle dans son salon mais un « demi-cercle. J’ai demandé à un menuisier de me fabriquer une bibliothèque qui épouserait cette forme particulière. Et ça a été très compliqué. […] Je crois que c’est l’objet, le meuble que je préfère. » Côté écrivain, il avoue être « dingue de Pérec. Si j’avais été écrivain, j’aurais aimé écrire comme Queneau ou Pérec. »
Ce bouquin permet aux lecteurs de découvrir ainsi les préférences des uns et des autres. On sera surpris par exemple que Dave, le chanteur, s’il est devenu célèbre grâce à une chanson sur Proust, préfère lire Paul d’Ivoi, un écrivain contemporain de Jules Verne totalement oublié. « Ce sont des livres d’aventure, presque des livres pour ados ou éternels adolescents comme moi. »
Alors si durant le confinement vous décidez de faire un peu de rangement dans votre bibliothèque, prévoyez large en termes d’amplitude horaire. Car trop souvent, on redécouvre des livres oubliés qui finalement semblent passionnants. Sans parler de toutes les lectures de notre jeunesse, véritables machines à remonter dans le temps. Bon rangement et bonne lecture !

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Le hasard fait bien les choses, parfois…

Quand on ne sait plus quoi lire et que l’on a une bibliothèque importante, il reste le lancer de dé. On laisse au hasard de décider du prochain titre à lire. Cela permet de changer de registre et parfois de faire de belles découvertes. On lance un premier dé déterminer la rangée (de 1 à 6) puis on en lance deux autres pour choisir le livre (un 4 et un 5 donnent le 9e roman à partir de la gauche). Selon ce principe voici les titres tirés au sort pour illustrer ce papier.
Rangée 3 livre 4 : Un nommé Peter Karras. Lu en 2000 lors de sa parution en France chez Murder Inc (éditeur qui n’existe plus), ce polar de George Pelecanos est toujours disponible en poche chez Points.
Rangée 5 livre 12 : La machine, chef-d’œuvre de René Belletto lu en 2006 dans une version revue pour Folio. Un mélange de polar et de fantastique sur l’échange d’identité.
Rangée 2 livre 2 : L’Empire des étoiles (tome 2). Cette saga de science-fiction est une œuvre de jeunesse d’Alexis Aubenque au Fleuve Noir. On y découvre la vie dans une dans une fédération galactique regroupant 250 mondes habités, certains encore médiévaux, d’autres très futuristes. J’avais lu à l’époque, en 2006 les trois premiers. J’en ai cinq. Me manquent les quatre derniers. Un jour peut-être…

lundi 26 juin 2017

Poches : faites votre choix dans ces thrillers



La petite ville de River Falls est le lieu idéal pour les amoureux de la nature. Mais quand des randonneurs découvrent le corps d’une jeune fille, la peur s’empare des habitants. Tout juste réélu au poste de shérif, Mike Logan veut éviter un nouveau meurtre. Avec sa compagne la profileuse Jessica Hurley, il s’intéresse à la troupe du Big Circus. Grand retour du héros d’Alexis Aubenque dans une enquête inédite.
➤ « Retour à River Falls », Milady, 7,90 €


Alors que le compte à rebours de l’extinction de l’Église catholique aurait commencé, à Paris, Antoine Marcas, le commissaire franc-maçon, assiste à la mise aux enchères d’un sarcophage du Moyen Âge. Un sarcophage unique au monde, car il contient selon le commissaire-priseur, les restes d’un… vampire. Giacometti et Ravenne viennent également de signer chez Lattès « Conspiration », nouvelle aventure de Marcas.
➤ « L’empire du Graal », Pocket, 8,50 €


Claude Izner revient avec le premier opus d’une nouvelle série de romans à suspens dans le Paris des années folles et des boî- tes de jazz. Jeremy Nelson, jeune pianiste américain passionné de jazz, vient tirer le diable par la queue dans la capitale, à la recherche de ses origines. « La femme au serpent », suite de cette première aventure de Jeremy Nelson vient de paraître, en grand format, toujours chez 10/18.
➤ « Le pas du renard », 10/18, 7,80 €

vendredi 18 juillet 2008

Thriller - Lourds secrets américains révélés par Alexis Aubenque

La ville de River Falls dans les Rocheuses va vivre une semaine pénible. Meurtres, tueur en série et secrets honteux vont rythmer ces sept jours.

Ce thriller américain est signé d'un écrivain français. Alexis Aubenque, libraire de formation, est un passionné de littérature de genre. Au Fleuve Noir il a lancé la saga « L'empire des étoiles », feuilleton de science-fiction rendant hommage aux grands récits populaires, du Seigneur des anneaux à, Star Wars. Avec « Sept jours à River Falls », il tâte du thriller US, avec un certain brio, on se laisserait presque prendre. En fait le bat blesse un peu dans les premières pages. Les personnages mettent du temps à s'imposer et certaines allusions, trop typiquement européennes, laissent un arrière-goût de boisson non alcoolisée voulant rivaliser avec un bon whisky. Heureusement cela s'arrange rapidement et l'auteur, comme s'il maîtrisait de plus en plus son sujet, abandonnant ses références françaises, se coulant dans la peau d'un écrivain américain, nous embarque dans une semaine pleine de sang, de violence et de rebondissements.

Violées et torturées

Durant le prologue, deux jeunes frères intrépides, voient un homme jeter dans un lac proche de River Falls, les corps de deux jeunes femmes, violées et torturées. Les gamins paniquent. Prennent la fuite. Le plus âgé des deux frères est assassiné par le tueur, l'autre laissé pour mort dans un trou dans la forêt. C'est en cherchant les enfants que le shérif Mike Logan tombe sur les corps des deux jeunes femmes. Cette découverte, le lundi, jette l'effroi dans cette petite ville des Rocheuses située à plusieurs dizaines de kilomètres de Seattle. Mike Logan va lancer tous ses hommes à la recherche de ce tueur en série qui n'a pas hésité à assassiner froidement un garçonnet pour protéger son secret. Il recevra le renfort de Jessica Hurley, profileuse de son état et ancienne petite amie de Logan.

En parallèle de l'enquête classique, l'auteur nous plonge dans l'intimité de Sarah Kent, étudiante d'une vingtaine d'années de River Falls. Elle connaissait bien les deux victimes. Elles viennent de la même ville. Elles s'étaient perdues de vue depuis leur arrivée à River Falls, il y a deux ans. Mais Sarah venait de recevoir une lettre de ses anciennes copines. Elles voulaient la revoir. Un rendez-vous était même proposé. Dans un bar. Le dernier endroit où les deux jeunes filles ont été vues vivantes.

Mystérieux Donald

Alexis Aubenque dans ce thriller multipliant les fausses pistes, pimente son intrigue de plusieurs secrets qu'on devine mais dont il réserve la découverte pour le final. Quelles étaient les relations entre Sarah et ses deux anciennes copines ? Pourquoi Logan a plaqué Seattle et sa petite amie du jour au lendemain sans explication ? Qui est le flic qui renseigne la presse locale ? Certains notables ont-ils des choses à se reprocher dans cette ville qui semble si proprette sur elle ?

Et puis il y a Donald. Quelques courtes scènes en flashback, généralement distillées en fin de journée, nous en apprend un peu sur cet être déviant. Comme sa première journée de chasse avec son père, alors qu'il n'était qu'un jeune adolescent. Il vient de blesser un cerf : « Donald fut fasciné par cet animal en train de mourir. Il lui semblait lire la peur dans les yeux du cerf. Donald était certain que cet animal avait conscience de sa mort prochaine. Donald serra ses mains sur la crosse, il n'avait pas envie que ce moment s'arrête. Une émotion toute nouvelle l'avait envahi. » Le tueur, très discret, mystérieux, ne révélera son identité que dans les ultimes scènes, les deux derniers jours, au cours d'un week-end en forêt de Sarah et ses amis étudiants, entre « Délivrance » et « Shining ». Les secrets finissent toujours par être percés...

« Sept jours à River Falls », Alexis Aubenque, Calmann-Lévy, 16,90 €