La ville de River Falls dans les Rocheuses va vivre une semaine pénible. Meurtres, tueur en série et secrets honteux vont rythmer ces sept jours.
Ce thriller américain est signé d'un écrivain français. Alexis Aubenque, libraire de formation, est un passionné de littérature de genre. Au Fleuve Noir il a lancé la saga « L'empire des étoiles », feuilleton de science-fiction rendant hommage aux grands récits populaires, du Seigneur des anneaux à, Star Wars. Avec « Sept jours à River Falls », il tâte du thriller US, avec un certain brio, on se laisserait presque prendre. En fait le bat blesse un peu dans les premières pages. Les personnages mettent du temps à s'imposer et certaines allusions, trop typiquement européennes, laissent un arrière-goût de boisson non alcoolisée voulant rivaliser avec un bon whisky. Heureusement cela s'arrange rapidement et l'auteur, comme s'il maîtrisait de plus en plus son sujet, abandonnant ses références françaises, se coulant dans la peau d'un écrivain américain, nous embarque dans une semaine pleine de sang, de violence et de rebondissements.
Violées et torturées
Durant le prologue, deux jeunes frères intrépides, voient un homme jeter dans un lac proche de River Falls, les corps de deux jeunes femmes, violées et torturées. Les gamins paniquent. Prennent la fuite. Le plus âgé des deux frères est assassiné par le tueur, l'autre laissé pour mort dans un trou dans la forêt. C'est en cherchant les enfants que le shérif Mike Logan tombe sur les corps des deux jeunes femmes. Cette découverte, le lundi, jette l'effroi dans cette petite ville des Rocheuses située à plusieurs dizaines de kilomètres de Seattle. Mike Logan va lancer tous ses hommes à la recherche de ce tueur en série qui n'a pas hésité à assassiner froidement un garçonnet pour protéger son secret. Il recevra le renfort de Jessica Hurley, profileuse de son état et ancienne petite amie de Logan.
En parallèle de l'enquête classique, l'auteur nous plonge dans l'intimité de Sarah Kent, étudiante d'une vingtaine d'années de River Falls. Elle connaissait bien les deux victimes. Elles viennent de la même ville. Elles s'étaient perdues de vue depuis leur arrivée à River Falls, il y a deux ans. Mais Sarah venait de recevoir une lettre de ses anciennes copines. Elles voulaient la revoir. Un rendez-vous était même proposé. Dans un bar. Le dernier endroit où les deux jeunes filles ont été vues vivantes.
Mystérieux Donald
Alexis Aubenque dans ce thriller multipliant les fausses pistes, pimente son intrigue de plusieurs secrets qu'on devine mais dont il réserve la découverte pour le final. Quelles étaient les relations entre Sarah et ses deux anciennes copines ? Pourquoi Logan a plaqué Seattle et sa petite amie du jour au lendemain sans explication ? Qui est le flic qui renseigne la presse locale ? Certains notables ont-ils des choses à se reprocher dans cette ville qui semble si proprette sur elle ?
Et puis il y a Donald. Quelques courtes scènes en flashback, généralement distillées en fin de journée, nous en apprend un peu sur cet être déviant. Comme sa première journée de chasse avec son père, alors qu'il n'était qu'un jeune adolescent. Il vient de blesser un cerf : « Donald fut fasciné par cet animal en train de mourir. Il lui semblait lire la peur dans les yeux du cerf. Donald était certain que cet animal avait conscience de sa mort prochaine. Donald serra ses mains sur la crosse, il n'avait pas envie que ce moment s'arrête. Une émotion toute nouvelle l'avait envahi. » Le tueur, très discret, mystérieux, ne révélera son identité que dans les ultimes scènes, les deux derniers jours, au cours d'un week-end en forêt de Sarah et ses amis étudiants, entre « Délivrance » et « Shining ». Les secrets finissent toujours par être percés...
« Sept jours à River Falls », Alexis Aubenque, Calmann-Lévy, 16,90 €
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