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jeudi 30 mars 2023

De choses et d’autres - S’endetter ou lire, faut choisir


En tant que lecteur compulsif, toujours prompt à défendre cette saine activité culturelle qu’est la lecture, pas si chère au final au prorata du nombre d’heures occupées intelligemment, j’ai découvert une publicité pour le moins choquante.

Pour un organisme de crédit à la consommation, deux petits schémas explicatifs reviennent sur la situation financière et ses conséquences d’un Français lambda. Première séquence. « Il aurait dû se passer ça : ma télé qui me lâche + le loyer à payer = je vais lire un livre ». Mais dans un second temps, face à ce bad karma de la lecture comme seule solution pour occuper ses soirées, le client potentiel (et futur endetté) peut se réjouir : « Ma télé qui me lâche + le crédit à la consommation = à moi les séries ! »

Franchement, alors que le CNL et le ministère de l’Éducation organisaient la semaine dernière la grande opération du quart d’heure de lecture, cette publicité semble assez lunaire et très à côté de la plaque. Opposer un livre et la télévision, c’est comme si on devait choisir entre l’œil droit ou le gauche. Désolé, ça ne marche pas comme ça.

Pour parfaitement voir ce qui nous entoure, deux yeux sont nécessaires. De même, difficile de se cultiver sans piocher un peu dans tous ce qui est proposé. Un film, un livre, une série, une chanson… Alors quitte à s’endetter avec un crédit au taux trop souvent prohibitif, autant en profiter un maximum. D’accord pour acheter une nouvelle télé et s’abonner à une plateforme, mais achetez aussi des livres, allez au cinéma.

Par contre, avec la télévision, méfiance face à certaines émissions de talk-show en direct. La culture et elles, c’est comme la lecture et le crédit à la consommation : une grande incompréhension.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le jeudi 16 mars 2023

jeudi 30 juillet 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Sacré plan bis, Yanis


Savez-vous comment on appelait en argot londonien de la fin du XIXe siècle un tricheur aux dés ? Une récente lecture (Le magicien de Whitechapel, de Benn, Dargaud) m'a fait découvrir qu'ils répondaient au sobriquet de « Grecs ». Décidément les inventeurs de la démocratie, s'ils ont dominé le bassin méditerranéen il y a plus de 2000 ans, ont beaucoup perdu de leur prestige. Oublions la triste époque des colonels, quand une dictature militaire restait la meilleure garantie contre le risque communiste... Assimiler les Grecs à des tricheurs paraît un peu exagéré, même si les récentes révélations sur le « plan B » de Yanis Varoufakis, ancien ministre des Finances grec, confirme cette impression. Quand on n'a plus d'argent pour miser, la raison veut que l'on déclare forfait. 
Pas Varoufakis qui en bon « Grec » (dans le sens tricheur) a imaginé un audacieux tour de passe-passe. L'idée de base consiste à pirater le logiciel de l'administration fiscale grecque. L'objectif, créer des comptes parallèles qui ne fonctionnent pas en euros, mais en « euros bis ». Une nouvelle monnaie virtuelle (pour ne pas dire de singe), mais une monnaie quand même, reconnue par l'État grec. Varoufakis, qui n'a jamais caché sa passion pour le rock, semble également avoir de grandes capacités à imaginer des intrigues dignes des meilleurs thrillers. Au chômage depuis son éviction du gouvernement, je lui suggère de se reconvertir dans l'écriture. Jean Van Hamme vient d'annoncer son intention de se retirer des aventures de Largo Winch, le milliardaire frondeur. Varoufakis devrait postuler. Il a déjà la moitié du prochain scénario...  

vendredi 12 avril 2013

Billet - Fortune virtuelle en BD ou bitcoins

Déclarer son patrimoine ? D'accord, mais il existe des moyens pour dissimuler sa fortune. Entre l'or et les liasses de billets cachées sous le matelas de grand-mère, une bonne partie de notre richesse peut être occultée.
Laurent Wauquiez, par exemple, a trouvé d'autres valeurs refuges. Il déclare être propriétaire d'un appartement à Paris et d'une maison au Puy-en-Velay. Il oublie sa collection de BD. Dans une interview au site ActuaBD.com en 2010, il confie : « Il est rare qu’il se passe une semaine sans que j’aille dans mon magasin de BD acheter dix à vingt albums. ». Sortons la calculette. En moyenne, il achète donc 15 albums par semaine, soit 780 par an. S'il a cette habitude depuis 15 ans (il en a 38),  sa bibliothèque compte 11700 BD. Quand on sait que la valeur moyenne équivaut à 12 euros, sa collection représente un capital de 140 400 euros. Loin d'être négligeable... 
Encore plus juteux, le placement en bitcoins. Cette monnaie virtuelle imaginée par des informaticiens se veut totalement autonome des marchés financiers et des états. En 2010, un programmateur italien achète une pizza pour 10 000 bitcoins. Soit environ 41 dollars. Depuis quelques semaines ce moyen de paiement théorique a vu sa cote exploser. Aujourd'hui, la même pizza, en argent sonnant et trébuchant, dépasse le million d'euros.
Reste à savoir si un seul ministre, assez visionnaire, a investi ses indemnités en bitcoins. S'il existe, qu'on lui donne immédiatement le ministère des Finances ! La dette de la France sera effacée en deux mois.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant.