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mardi 21 mars 2023

De choses et d’autres - Patrimoine en péril


Le loto du patrimoine a décidé des sites régionaux qui seront aidés en 2023. Pour l’Occitanie, le choix s’est porté sur le pont aqueduc d’Ansignan dans les Pyrénées-Orientales. Il y a urgence car un diagnostic récent prouve que cet édifice doit rapidement être consolidé. Sinon, ce sont des siècles d’histoire locale qui s’effondreront d’un coup d’un seul.

Ne croyez pas que je sois trop pessimiste, car un récent fait divers prouve que ce scénario catastrophe est malheureusement très plausible. La semaine dernière, dans le paisible village de Saramon dans le Gers, sur le coup de 7 heures du matin, un terrible bruit alerte les 800 habitants.

Un fracas fait trembler le cœur de ce bourg pittoresque. Rapidement, les secours se rendent sur place et découvrent que la Tour Saint-Victor, accolée à l’église, vient de s’effondrer. Un monument datant du XIe siècle, surélevé à deux reprises et qui présentait depuis quelques années des signes de faiblesse.

Interdite au public par chance, la tour a projeté des blocs de pierre tout autour de la place, détériorant quelques maisons mais ne blessant personne. Un effondrement qui serait peut-être dû à la sécheresse de ces dernières années. Mais le diagnostic devra sans doute être affiné avant d’en tirer des conclusions.

La Tour Saint-Victor aurait elle aussi eu bien besoin d’un coup de pouce du Loto du Patrimoine. Mais c’est trop tard. Dans les Fenouillèdes aussi il fait chaud et de plus en plus sec. Les vignerons changent de cépage pour passer le cap. Le pont aqueduc lui aussi devra se renforcer avec les millions du Loto du Patrimoine s’il veut voir la fin de ce siècle.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant 20 mars 2023

vendredi 18 septembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Télé d'outre-tombe

Le groupe NRJ postule à l'obtention nouvelle fréquence sur la TNT pour lancer Nostalgie TV, déclinaison en images de la radio du même nom. Faire du neuf avec du vieux semble la grande mode en ce moment.
Semaine exemplaire avec quatre émissions en prime time entièrement consacrées au passé. Les "rétrospectives" ont commencé mardi avec un nouvel épisode du "Monument préféré des Français" sur France 2 présenté par Stéphane Bern, expert es naphtaline. Le même Bern jouera la vedette samedi soir, toujours sur France 2 pour une spéciale "Sauvons nos trésors" dans le cadre des journées du Patrimoine. La chaîne publique ne paraît pas craindre l'overdose de ruines.
Démarche quasi identique sur D8, mais au lieu de reliques en pierres, ce sont des morts qu'on porte au pinacle. Ce soir, grand retour de Jean-Luc Delarue en prime time. Pas d'humour noir dans cette affirmation, juste la présentation objective du documentaire-hommage intitulé "Jean-Luc Delarue, trois ans déjà." Et dès le lendemain rebelote, toujours sur D8, dans le genre hommage à ces stars mortes trop jeunes avec "Grégory Lemarchal, la fureur de vivre".
W9 et TMC ne sont pas en reste avec, samedi soir, le combat fratricide entre l'émission anniversaire du Top50 et le documentaire "Génération Star Academy". Peter et Sloane contre Jenifer...
À moins que ces programmes ne soient chamboulés par Guy Béart, dont l'annonce du décès est tombée au moment ou j'écrivais ces lignes.

vendredi 12 avril 2013

Billet - Fortune virtuelle en BD ou bitcoins

Déclarer son patrimoine ? D'accord, mais il existe des moyens pour dissimuler sa fortune. Entre l'or et les liasses de billets cachées sous le matelas de grand-mère, une bonne partie de notre richesse peut être occultée.
Laurent Wauquiez, par exemple, a trouvé d'autres valeurs refuges. Il déclare être propriétaire d'un appartement à Paris et d'une maison au Puy-en-Velay. Il oublie sa collection de BD. Dans une interview au site ActuaBD.com en 2010, il confie : « Il est rare qu’il se passe une semaine sans que j’aille dans mon magasin de BD acheter dix à vingt albums. ». Sortons la calculette. En moyenne, il achète donc 15 albums par semaine, soit 780 par an. S'il a cette habitude depuis 15 ans (il en a 38),  sa bibliothèque compte 11700 BD. Quand on sait que la valeur moyenne équivaut à 12 euros, sa collection représente un capital de 140 400 euros. Loin d'être négligeable... 
Encore plus juteux, le placement en bitcoins. Cette monnaie virtuelle imaginée par des informaticiens se veut totalement autonome des marchés financiers et des états. En 2010, un programmateur italien achète une pizza pour 10 000 bitcoins. Soit environ 41 dollars. Depuis quelques semaines ce moyen de paiement théorique a vu sa cote exploser. Aujourd'hui, la même pizza, en argent sonnant et trébuchant, dépasse le million d'euros.
Reste à savoir si un seul ministre, assez visionnaire, a investi ses indemnités en bitcoins. S'il existe, qu'on lui donne immédiatement le ministère des Finances ! La dette de la France sera effacée en deux mois.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant. 

mardi 29 mai 2012

BD - Pilote Tempête, quand la BD de science-fiction était publiée dans les quotidiens français


On l'a oublié aujourd'hui mais durant de longues décennies, la bande dessinée avait droit de cité dans les quotidiens français. De Varly Edition, dans sa collection BDTrésor, propose un éclairage savant signé François Membre sur une de ces séries, aujourd'hui tombée dans l'oubli, mais qui a passionné des milliers de lecteurs de 1955 au milieu des années 70.
Pilote Tempête, Storm Pilot dans sa version originale néerlandaise, est l'oeuvre de J. Henk Sprenger. Il livrait quotidiennement un strip de trois cases avec un long texte descriptif en dessous. Cette matière première, publiées dans des dizaines de journaux en France et en Belgique, a été remaniée pour en faire des histoire complètes et cohérentes, avec simplement des bulles pour les dialogues.
Pilote Tempête sera le héros de la revue Spoutnik, des éditions Artima, durant 34 numéros de 1950 à 1960. La parution cesse plus par manque de matière première que par désintérêt du public. Spoutnik (comme Météor, son prédécesseur) est aujourd'hui très recherché par les collectionneurs de comics des années 50.
Le dossier de François Membre retrace toute la carrière de ce fougueux pilote de chasse, transformé en astronaute après son enlèvement par des extra-terrestres. Il vivra des aventures dans la plus pure tradition du space-opéra, avec monstres hostiles, bébêtes envahissantes et risque de destruction de la race humaine. Si les premiers épisodes font un peu penser à Flash Gordon, les suivants se démarquent en introduisant des personnages secondaires plus consistants et des intrigues plus humaines.
Les 50 pages sont richement illustrées de dessins extraits des strips de Sprenger. Un dessin réaliste très correct, loin des bandes bâclées servant souvent à boucher des trous dans des quotidiens peu exigeants.

« Pilote Tempête » de François Membre, De Varly édition, 20 euros

mercredi 17 octobre 2007

BD - Inspecteur Saboum : du vieux Chakir


La collection Patrimoine BD exhume des œuvres qui parfois n'ont jamais eu la chance d'être publiées en album. C'est le cas de cette aventure de l'inspecteur Saboum de Jean Chakir, parue initialement dans l'hebdomadaire Bayard entre septembre 1959 et septembre 1960. Une page par semaine avec systématiquement un rebondissement dans la dernière image pour tenir en haleine les jeunes lecteurs de cette revue catholique. 

Saboum est un policier, toujours affublé de lunettes noires, intrépide et plein de bon sens. Il se rend dans le sud de la France pour tenter de découvrir l'identité d'un homme amnésique retrouvé grièvement blessé au fond d'un ravin. Saboum, à partir d'un tout petit indice va remonter la piste, d'un hôtel du Pays basque, au port de Bordeaux en passant par une ferme isolée au cœur de la forêt landaise. 

Courses poursuites (403 Peugeot contre Simca Aronde...), bagarres, abordage en mer, fusillades : cela bougeait beaucoup à l'époque dans les BD. Chakir n'avait pas encore trouvé son propre style (Tracassin dans Pilote quelques années plus tard) et faisait de la ligne claire un peu rigide. Presque une oeuvre de jeunesse en espérant que quelqu'un se penchera sur ses BD plus personnelles et parfois très étonnantes (L'Insulaire).

("L'inspecteur Saboum", Glénat, 20 €)