Affichage des articles dont le libellé est ruines. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est ruines. Afficher tous les articles

lundi 19 février 2024

« Porcelaine sous les ruines » : Thé, amour et fantasy

 Alors que la Terre est submergée par la pluie, deux « génies » aux pouvoirs oubliés se retrouvent et s’aiment dans des champs de thé. Une romance fantastique signée Ada Vivalda.


De moins en moins de lecteurs, de plus en plus de lectrices. Même pour des genres plus pointus comme la fantasy. Et des lectrices qui aiment que la romance s’invite dans ce monde féerique de dragons, magie et sortilèges. Pour accueillir ce genre spécifique, les éditions Gallimard viennent de créer Olympe. Une collection qui propose Porcelaine sous les ruines de l’autrice française Ada Vivalda.

Dans un futur pas si éloigné que cela de notre présent, le dérèglement climatique a fait des ravages. Montée des eaux partout, transformant de vastes continents en poussière d’îles. L’action du roman se déroule sur ce qui reste de l’Irlande. Un archipel nommé Hibernia et dirigé par Lady Alba Whitmore. Hibernia est le garde-manger de Cymru, ce qui reste de la Grande-Bretagne. Les relations sont tendues et le conseil de Cymru dépêche sur place Lethan Alcor. Il devra négocier avec Alba et tenter de lui extorquer le secret qui permet à ses paysans de conserver une très bonne rentabilité.

Dans ce monde humide, où la technologie n’existe plus, la rencontre entre les deux est électrique. Car Alba, qui est un génie, immortelle mais chassée de son pays et privée de ses pouvoirs, est irrésistiblement attirée par Lethan.

Ce dernier, habile politique, sait séduire, mais a un but secret inavouable. Alba désire absolument préserver son peuple et lutte donc contre Lethan et ses propres sentiments. Car elle sait que « les gens qui s’adorent eux-mêmes ont le don de susciter l’adoration des autres. » Sur fond de complot politique, de trahison et de résilience des deux personnages principaux, le lecteur (la lectrice dans la majorité des cas), va suivre la lente évolution amoureuse de ce couple que tout semble opposer mais qui en réalité s’attire irrésistiblement. Car pour Lethan, Alba « ne possédait pas le charme facile de ses habituelles conquêtes, tout en courbes et en sensualité. Cette femme-là, songea Lethan, avait une beauté d’impératrice. »

« Porcelaine sous les ruines » d’Ada Vivalda, Olympe, 400 pages, 23 €

 

mardi 21 mars 2023

De choses et d’autres - Patrimoine en péril


Le loto du patrimoine a décidé des sites régionaux qui seront aidés en 2023. Pour l’Occitanie, le choix s’est porté sur le pont aqueduc d’Ansignan dans les Pyrénées-Orientales. Il y a urgence car un diagnostic récent prouve que cet édifice doit rapidement être consolidé. Sinon, ce sont des siècles d’histoire locale qui s’effondreront d’un coup d’un seul.

Ne croyez pas que je sois trop pessimiste, car un récent fait divers prouve que ce scénario catastrophe est malheureusement très plausible. La semaine dernière, dans le paisible village de Saramon dans le Gers, sur le coup de 7 heures du matin, un terrible bruit alerte les 800 habitants.

Un fracas fait trembler le cœur de ce bourg pittoresque. Rapidement, les secours se rendent sur place et découvrent que la Tour Saint-Victor, accolée à l’église, vient de s’effondrer. Un monument datant du XIe siècle, surélevé à deux reprises et qui présentait depuis quelques années des signes de faiblesse.

Interdite au public par chance, la tour a projeté des blocs de pierre tout autour de la place, détériorant quelques maisons mais ne blessant personne. Un effondrement qui serait peut-être dû à la sécheresse de ces dernières années. Mais le diagnostic devra sans doute être affiné avant d’en tirer des conclusions.

La Tour Saint-Victor aurait elle aussi eu bien besoin d’un coup de pouce du Loto du Patrimoine. Mais c’est trop tard. Dans les Fenouillèdes aussi il fait chaud et de plus en plus sec. Les vignerons changent de cépage pour passer le cap. Le pont aqueduc lui aussi devra se renforcer avec les millions du Loto du Patrimoine s’il veut voir la fin de ce siècle.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant 20 mars 2023

vendredi 24 juillet 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - La tour du rêveur

Nichée au fond du vallon, elle émerge des arbres, majestueuse. Une tour surmontée de verdure, dernier vestige d'un château en ruines. Visible depuis la petite route qui mène au hameau homonyme, elle m'a tapé dans l'œil par sa majesté et son faîte de buissons. Je n'ai qu'une envie : la voir de plus près. Il faut deviner, entre ronces et orties (mes mollets garderont quelques jours les traces de la balade), le début du chemin qui mène à sa base. Après l'asphalte brûlant, place à la fraîcheur de la sente qui serpente vers le petit torrent dont on devine le gargouillis tout en bas. Chênes et châtaigniers à la pente et masquent l'édifice. Un mur écroulé, un bout de rempart, me voilà enfin nez à nez avec elle. J'enjambe une ficelle, de celles qui servent à lier les bottes de foin, fais semblant de ne pas voir le panneau « propriété privée » et pénètre dans l'édifice par une ouverture dans la muraille effondrée. Haute de 30 mètres, la tour semble encore très solide. Le rez-de-chaussée donne par deux ouvertures sur le vallon. Vue à pic, calme et repos. Les graffitis sur les murs oscillent entre banale obscénité et déclaration d'amour. Mon imagination va plus loin. Lorsque le château était habité, que des gardes surveillaient les environs à l'affût d'envahisseurs. Je reste là à rêver quelques minutes. Je fais le plein d'images, de sensations, un peu déçu de ne pouvoir monter plus haut. Car si mon esprit est leste à s'envoler dans les siècles passés, mon corps, lui, m'empêche d'escalader ces murs de pierre branlants. La tour gardera une part de mystère. Ce n'est sans doute pas plus mal.