vendredi 24 juillet 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : La tour du rêveur

Nichée au fond du vallon, elle émerge des arbres, majestueuse. Une tour surmontée de verdure, dernier vestige d'un château en ruines. Visible depuis la petite route qui mène au hameau homonyme, elle m'a tapé dans l'œil par sa majesté et son faîte de buissons. Je n'ai qu'une envie : la voir de plus près. Il faut deviner, entre ronces et orties (mes mollets garderont quelques jours les traces de la balade), le début du chemin qui mène à sa base. Après l'asphalte brûlant, place à la fraîcheur de la sente qui serpente vers le petit torrent dont on devine le gargouillis tout en bas. Chênes et châtaigniers à la pente et masquent l'édifice. Un mur écroulé, un bout de rempart, me voilà enfin nez à nez avec elle. J'enjambe une ficelle, de celles qui servent à lier les bottes de foin, fais semblant de ne pas voir le panneau « propriété privée » et pénètre dans l'édifice par une ouverture dans la muraille effondrée. Haute de 30 mètres, la tour semble encore très solide. Le rez-de-chaussée donne par deux ouvertures sur le vallon. Vue à pic, calme et repos. Les graffitis sur les murs oscillent entre banale obscénité et déclaration d'amour. Mon imagination va plus loin. Lorsque le château était habité, que des gardes surveillaient les environs à l'affût d'envahisseurs. Je reste là à rêver quelques minutes. Je fais le plein d'images, de sensations, un peu déçu de ne pouvoir monter plus haut. Car si mon esprit est leste à s'envoler dans les siècles passés, mon corps, lui, m'empêche d'escalader ces murs de pierre branlants. La tour gardera une part de mystère. Ce n'est sans doute pas plus mal.

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