samedi 25 juillet 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Tourisme agraire


Le tourisme autour de l'agriculture a mis du temps à s'imposer dans certains départements très ruraux. Aujourd'hui le vacancier en mal d'authenticité en a pour son argent. Les plus concernés optent pour le gîte à la ferme. Comme dans un vieux film de Georges Rouquier (« Farrebique », chef-d'œuvre du documentaire), on assiste aux travaux quotidiens des hôtes, de la traite des vaches aux moissons en passant par la collecte des œufs dans la basse-cour. Œufs dégustés le lendemain matin au petit-déjeuner arrosés de lait cru au goût incroyablement différent de celui des grandes surfaces. D'autres formules existent. Un peu plus didactiques et, il faut bien le dire, attrape-touristes. Lors de notre séjour dans ce département verdoyant du centre de la future grande région, nous avons failli visiter les allées du plus grand marché aux bestiaux du coin. Failli seulement. Deux événements nous en ont dissuadés.
La semaine précédente, un bovin s'est échappé de son box, foncé à l'aveuglette et encorné un éleveur qui y a perdu la vie. Le quotidien local a beau préciser que « les touristes naviguent quant à eux dans un espace hautement sécurisé », j'aime trop les animaux pour finir embroché comme un bête matador. L'autre réserve vient de ma femme. Une précédente visite, en ravissantes tennis blanches, s'est mal terminée. Si au début le sol est immaculé, rapidement elle s'est retrouvée à patauger dans de la paille imbibée d'urine et de bouse. Les chaussures n'y ont pas survécu. L'authenticité c'est bien joli, mais uniquement chaussé de bottes en caoutchouc.

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