mercredi 22 juillet 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Faune locale

Le marché nocturne, en plus de thésauriser les calories pour l'hiver prochain, favorise les rencontres. Soit dans les files d'attente (les glaces au lait cru et bio ont un succès bœuf), soit simplement en mangeant. Les immenses tablées favorisent la convivialité. Nous avons pris place au côté d'un couple de Britanniques venus décompresser le temps d'une soirée. Avec ce délicieux accent des anglophones vivant depuis longtemps en France (la « Birkin's touch ») monsieur, chapeauté de blanc, explique qu'il est artiste. Il vient d'apposer la touche finale à son exposition estivale dans le village. Nous n'avons pas le temps de l'interroger sur son style de prédilection qu'une amie le salue bruyamment. Moins chantant, l'accent pointu est estampillé Paris. La dame, depuis peu à la retraite, passe à présent tout l'été dans sa résidence secondaire. « Depuis quand êtes-vous arrivés ? Quand repartez-vous ? Vous passerez dîner à la maison ?» Les questions sonnent aussi faux qu'un « Excusez-moi » lors d'une bousculade dans le métro parisien. Arrive une Américaine volubile. On devine plus d'authenticité, voire d'intéressement, quand la Parisienne demande si elle s'est enfin décidée à acquérir « quelque chose » dans la région. « Toujours pas. On a préféré l'Andalousie, beaucoup moins chère. On attendra de vendre notre maison de Nashville pour acheter ici... ». Malgré (ou à cause de) l'ambiance, la crise financière mondiale me revient en pleine face à la pensée de ces autres migrants économiques d'un tout autre acabit. 

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