lundi 20 juillet 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Quand les vacances clochent

La plage ? Non merci. Quand vient le temps des vacances, certains habitants du Sud (dont je fais partie), plutôt que de rejoindre la horde des adorateurs du triptyque sable, mer, bronzage, cherchent calme et tranquillité. Telle une vache se trompant de sens de transhumance, j'ai pris la direction du Nord, vers cette France rurale et verte, où les arbres poussent droit, non contrariés par la tramontane. Des amis nous ont proposé de passer une semaine dans leur résidence secondaire, un presbytère rénové dans un hameau niché entre les vallons au cœur de la future région Midi-Languedoc-Pyrénées-Roussillon. Qui dit maison de curé, dit église. Arrivés à bon port, on se gare à l'ombre du clocher. Situé à exactement dix mètres de notre chambre. Une église aux vitraux lumineux, toit de lauzes parfaitement entretenu et murs récemment ravalés. Par chance, les paroissiens locaux ont totalement oublié de réparer le déclencheur du tintinnabulement des cloches à chaque heure. Nous avons pris conscience de notre chance à midi quand un bedeau mécanique a lancé la farandole. Etonnant comme ce bruit si naturel depuis des siècles devient agressif pour nos oreilles cependant habituées à bien pire en ville. Impression confirmée par le concert d'aboiement des chiens du village, perturbés eux aussi par ces cloches incongrues. Quand l'un d'eux se met à hurler à la mort l'évidence s'impose : cette église ne sert plus qu'à célébrer les enterrements des derniers et rares habitants permanents de ce bout de France en voie de désertification.

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