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jeudi 24 mars 2016

DVD : Le club des curés ripoux


Au Chili, dans une vaste maison face à l'océan dans une petite ville de province, la vie s'écoule sereinement entre prières et entraînement d'un lévrier de compétition. Quatre anciens curés et une sœur vivent retirés, cloîtrés, oubliés de tous. Dans ce lieu secret, la hiérarchie catholique cache des prélats recherchés par la police pour pédophilie et autres crimes répréhensibles.

L'arrivée d'un nouveau prêtre va menacer l'édifice. Il a été suivi par une de ses victimes. Il vient l'apostropher sous ses fenêtres. La honte et le remords sont trop forts, il se suicide dans le jardin. Ce n'est pas l'enquête policière qui menace ce "club" d'un genre particulier mais un jésuite chargé d'évaluer le fonctionnement de la maison. Avec la mission de la fermer et de remettre les fautifs à la justice. Signé Pablo Larrain, ce film est d'une rare actualité. Comme en France récemment, l'Église est suspectée de "protéger" ces religieux aux vies dépravées et qui font tant de mal dans leur entourage. La réalisation, sobre et sombre, donne un sentiment d'oppression extrême. Un film coup-de-poing qui, tout en dénonçant, donne un point de vue original sur ce scandale. En bonus, un long entretien du réalisateur chilien, le meilleur et le plus politique de ces dernières années.
"El Club", Wild Side Vidéo, 19,99 euros.

lundi 20 juillet 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Quand les vacances clochent

La plage ? Non merci. Quand vient le temps des vacances, certains habitants du Sud (dont je fais partie), plutôt que de rejoindre la horde des adorateurs du triptyque sable, mer, bronzage, cherchent calme et tranquillité. Telle une vache se trompant de sens de transhumance, j'ai pris la direction du Nord, vers cette France rurale et verte, où les arbres poussent droit, non contrariés par la tramontane. Des amis nous ont proposé de passer une semaine dans leur résidence secondaire, un presbytère rénové dans un hameau niché entre les vallons au cœur de la future région Midi-Languedoc-Pyrénées-Roussillon. Qui dit maison de curé, dit église. Arrivés à bon port, on se gare à l'ombre du clocher. Situé à exactement dix mètres de notre chambre. Une église aux vitraux lumineux, toit de lauzes parfaitement entretenu et murs récemment ravalés. Par chance, les paroissiens locaux ont totalement oublié de réparer le déclencheur du tintinnabulement des cloches à chaque heure. Nous avons pris conscience de notre chance à midi quand un bedeau mécanique a lancé la farandole. Etonnant comme ce bruit si naturel depuis des siècles devient agressif pour nos oreilles cependant habituées à bien pire en ville. Impression confirmée par le concert d'aboiement des chiens du village, perturbés eux aussi par ces cloches incongrues. Quand l'un d'eux se met à hurler à la mort l'évidence s'impose : cette église ne sert plus qu'à célébrer les enterrements des derniers et rares habitants permanents de ce bout de France en voie de désertification.

samedi 25 août 2012

Billet - Restaurer, tout un art mis à mal dans une église espagnole

Magie du net, le barbouillage d'une mamie espagnole octogénaire vient peut-être de donner naissance à une nouvelle école de peinture !

Tout commence dans l'église de Borja en Espagne. Une paroissienne, désolée de voir une peinture murale du Christ se détériorer, décide de la restaurer. Le résultat est catastrophique. Le visage de Jésus semble peint par un enfant de 5 ans. « La pire restauration de tous les temps » titrent les journaux espagnols, repris dans le monde entier.

Dans un premier temps, tous se gaussent. Puis cette restauration donne des idées. Et chacun de transformer son œuvre préférée. Le visage « made in Borja » inonde le net. C'est laid, mais tellement présent que l'œil s'habitue. En quelques jours, l'initiative de cette grand-mère, totalement dénuée de talent mais pleine de bonne volonté, fait boule de neige. Une page Facebookvient de voir le jour.

Deux écoles s'affrontent. La première prend le tableau original et y met un autre visage, de célébrité généralement. En opposition, l'autre ne garde que le visage du Christ (celui dessiné par l'octogénaire) et le colle sur d'autres œuvres mythiques. L'effet est saisissant. La Joconde perd son sourire, les participants de la Cène se ressemblent tous, le Cri de Munch devient un dessin d'humour... Une vague de fond énorme, la mode pourrait devenir une école.

Et dans la vraie vie ? Jamais le village de Borja n'a accueilli autant de touristes !

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant ce samedi. 

samedi 2 juin 2012

Billet - Des psaumes en podcast


L'église catholique est en pointe sur l'utilisation des nouveaux médias. Après les prières sous forme de tweets, voici les psaumes en podcast. Au lieu de faire votre jogging avec le dernier tube de Lady Gaga dans les oreilles, pourquoi ne pas transpirer en écoutant des textes sacrés dits par des comédiens, Michael Lonsdale en tête.

Le premier psaume a été mis en ligne lundi, lendemain de Pentecôte, sur le site « psaumedanslaville.org ». Une initiative que l'on doit aux dominicains de Lille. Le comédien Michael Lonsdale, apparu récemment dans le film "Des hommes et des dieux", pose une voix profonde sur quelques notes de hang, cet instrument de musique inventé en 2000. Il comporte sept ou huit notes dont une fondamentale.

L'idée est venue de réunir comédiens, joueur de hang et psaumes, l'an passé au Festival d'Avignon, après une prestation du comédien Jean-Damien Barbin, professeur au conservatoire de Paris. S'ils s'inscrivent, les internautes reçoivent directement dans leur boîte électronique, trois fois par semaine, le podcast du psaume, ainsi que la méditation d'un prédicateur. Au total, 150 psaumes ont été enregistrés. La moitié ne font pas l'objet d'interrogations philosophiques : dans ce cas, les internautes peuvent laisser leurs propres commentaires sur le blog du site. Précurseurs, les dominicains de Lille s'étaient déjà distingués en proposant depuis dix ans de suivre une retraite « interactive et multimédia » à l'occasion du carême.

(Chronique "ça bruisse sur le net" parue le vendredi 1er juin en dernière page de l'Indépendant)