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mardi 22 août 2023

Rentrée Littéraire - Peintres enquêteurs de la Renaissance


Passé le 15 août, arrive, telle une déferlante, les premiers titres de la rentrée littéraire. Découvrez dès aujourd’hui dans votre librairie préférée ce roman très brillant de Laurent Binet sur le milieu des peintres florentins au XVIe siècle.

Loin de l’encyclopédie barbante, Perspective(s) (Grasset, 288 pages, 20,90 €) se présente sous forme d’un roman policier épistolaire. Tout débute par une lettre de Giorgio Vasari, peintre, architecte et conseiller du Duc de Florence, à Michel-Ange, exilé à Rome. Il lui demande de revenir pour l’aider dans l’enquête sur l’assassinat de Jacopo da Pontormo, retrouvé mort devant sa fresque un poignard planté dans le cœur. Circonstance aggravante, un portrait de la fille du Duc, nue, le sexe offert, est découvert près du cadavre. Une toile qui va servir aux opposants du Duc.

Un vrai roman, avec rebondissements, fausses pistes, courses-poursuites et actes de bravoure. Sans oublier une réflexion sur l’art et son évolution : « La perspective nous a donné la profondeur. Et la profondeur nous a ouvert les portes de l’infini » écrit Michel-Ange Déjà lauréat du Goncourt du premier roman en 2010, Laurent Binet, avec ses peintres enquêteurs, devrait faire partie des favoris pour le Goncourt 2023.

vendredi 30 décembre 2022

BD - L’énigme Roland Barthes

Mais qui a tué Roland Barthes ? Et surtout qui lui a dérobé la formule secrète de la septième fonction du langage ? Le roman de Laurent Binet se transforme en une BD savante dans cette adaptation par Xavier Bétaucourt et Olivier Perret. 

Les auteurs (qui se mettent en scène), racontent donc l’enquête du commissaire Bayard, flic à l’ancienne, aidé par Simon Herzog, jeune sémiologue spécialiste des travaux de Barthes. 

Entre érudition et humour, on croise au fil des pages Michel Foucault, Philippe Sollers, BHL, Giscard et même Mitterrand juste avant son élection. 

« La septième fonction du langage », Steinkis, 23 €

lundi 22 décembre 2014

Cadeaux de Noël : trois beaux livres marqués BD

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Écrite par Pierre Dubois, émérite elficologue barbu, « L'effroyable encyclopédie des revenants » fait suite à celle présentant les fantômes. La différence est infime, mais essentielle pour ce spécialiste de l'étrange et du surnaturel. Ces 230 pages à la mise en page particulièrement soignée, sont richement illustrées par Carine-M et Elian Black'Mor. Pleines planches en couleurs (essentiellement du rouge et du noir) ou dessins à l'encre de Chine s'intégrant dans les textes, ces « horreurs » sont paradoxalement très belles. Cette encyclopédie peut aussi se picorer par petits bouts. La table des matières donne les thèmes abordés et la liste des contes repris dans ces pages, comme « La chasse maudite », « L'auberge du Larzac » ou « Le revenant de la bouteille », hilarant récit de la mort et des obsèques de Toine, pilier de bar, fainéant et grand amateur de beuverie. Sa mort est consécutive à une bagarre avec une brouette malotrue : il finit noyé dans une fosse à purin... Alors il est revenu hanter ses copains de bistrot car « Ivre, mort et ivre mort, c'est bonnet blanc et blanc bonnet ».
« L'effroyable encyclopédie des revenants », Glénat, 39,50 €
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Gothique et violent, ce conte mélange habilement bande dessinée classique et récit littéraire. Hubert en a écrit le scénario, Gatignol donné vie graphiquement aux personnages. L'action se déroule dans une vallée isolée. Des géants y règnent en maîtres. Le plus grand d'entre eux, le roi, bafre en compagnie du reste de sa famille. Au menu : des humains. Crus ou cuits. De géants, ils sont devenus ogres. La reine, après avoir accouché de triplés dégénérés, est de nouveau enceinte. Mais au lieu de mettre au monde un fort et gros bébé qui lui aurait déchiré les entrailles, elle donne naissance à un petit avorton. Le roi lui ordonne de l'avaler sur le champ. Elle fait semblant et confie Petit à sa tante pour qu'elle l'élève dans le plus grand secret. Qui sont ces ogres ? D'où viennent-ils ? Petit va-t-il détrôner son père ? Toutes ces questions rythment les 150 pages qui peuvent se lire comme une simple BD ou un beau livre richement illustré.
« Petit », Soleil, collection Métamorphoses, 26 €
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Les Bidochon retournent au musée. Le couple des Français très moyens imaginé par Binet semble pourtant totalement imperméable à la beauté. Certes, mais quand il pleut, un musée est bien pratique pour pique-niquer à l'abri. Il suffit de dégotter une toile dans le style du « Déjeuner sur l'herbe » de Manet pour que l'illusion soit parfaite. Le grand écart est absolu mais très amusant. Binet, par ailleurs excellent peintre, a donné l'occasion à ses personnages de commenter vingt toiles exposées à Caen et Lyon. Tous les styles sont représentés, de « Vénus et Adonis » de Cornelis Van Haarlem au « Canapé » d'Antoni Tapies. Les œuvres sont reproduites pleine page, en vis-à-vis du dessin en noir et blanc de Binet. Ensuite, Patrick Ramade et Pierre Lacôte détaillent la vie de l'artiste, explicitent la peinture et la replacent dans son contexte historique. Voilà comment Raymonde et Robert Bidochon vont vous donner envie d'aller faire un tour dans ces deux musées. Non pas pour manger un sandwich au saucisson devant le « Coucher à l'italienne » de Jacob Van Loo, mais admirer ces chefs-d'œuvre de la peinture européenne, toutes époques confondues.
« Un 2e jour au musée avec les Bidochon », Fluide Glacial, 25 €

vendredi 24 juin 2011

BD - Kador, le toutou des Bidochon en intégrale chez Fluide Glacial


Avant de dessiner les incroyables déboires des Bidochon, Binet s'était essayé à la BD animalière. Enfin, façon de parler puisque son héros, Kador, le chien des fameux Bidochon, était un érudit, placide, aimant lire Kant et s'interroger sur le sens de la vie. 

Le contraste avec ses maîtres, Robert et Raymonde, fait un effet bœuf. Ces histoires complètes parues à la fin des années 70 dans Fluide Glacial sont reprises dans une intégrale petit format de 200 pages réunissant les quatre albums parus précédemment. On peut y découvrir un Binet au trait très minutieux, détaillant plus les personnages et décors qu'il simplifie au fil des années, leur donnant une force caricaturale exponentielle. 

Une redécouverte à ne pas manquer, surtout si l'esprit « bidochonesque » vous est cher.

« Kador » (intégrale), Fluide Glacial, 14 € 

mardi 7 septembre 2010

BD - Le progrès made in Bidochon


Ils vous ont fait rire une bonne partie de l'été, au quotidien, dans les pages de Centre Presse et de Midi Libre (mais pas de l'Indépendant...). Les Bidochon sont de retour, dans le 20e album de leurs aventures domestiques. Cette fois, ils tentent d'apprivoiser le progrès. Pas Internet (au centre du précédent album) mais de ces petites inventions qui promettent de nous changer la vie et qui se révèlent au final des gadgets peu pratiques, voire totalement inutiles. 

Christian Binet, avec son talent habituel d'observation, nous décrit notamment un petit déjeuner d'anthologie où Raymonde, avant de déguster un œuf carré, chauffe ses pantoufles au micro-ondes. Hilarante également l'histoire autour de la balance qui parle. Cette série humoristique frappe toujours juste. Et même si la caricature est grosse, on se surprend parfois à se reconnaître (un petit peu) dans un des deux Bidochon. 

Cela reste la force essentielle de cette BD qui fait rire toutes les générations. A la fin de l'album, ne manquez pas les remerciements de Binet aux objets cités, de l'estimateur électronique au parasol bronzant.

« Les Bidochon » (tome 20), Fluide Glacial, 10,40 € 

lundi 29 septembre 2008

BD - De l'utilité du net... même pour les Bidochon


Un ordinateur, un fournisseur d'accès à internet et ça y est, les Bidochon viennent « d'entrer de plain-pied dans le modernisme », dixit Robert. Raymonde en est moins persuadée, se demandant à quoi cette nouveauté va réellement servir. Binet lui ne doute pas que cette invention du XXe siècle va surtout lui permettre de fourmiller d'idées de gags tant l'univers des Bidochon et celui du net est opposé. 

En neuf chapitres d'une progression et l'une logique implacables, il va revisiter tous les classiques des premiers pas sur la toile mondiale, avec la touche Bidochon. Traduction des termes anglais à l'emporte-pièce (quand cela ne marche pas, Robert téléphone à « Line, la chaude », alias hot line, qui rend Raymonde très suspicieuse), ensuite vont arriver les premiers emails, essentiellement des spam qui donnent l'impression à Robert de discuter avec des pharmaciens américains, des ministres africains et un haut responsable de Vuiton. 

Ce dernier d'ailleurs trahira sa confiance en faisant une descente sur son compte en banque. Sans oublier le virus qui s'invite dans le salon : très encombrant pour les Bidochon, hilarant pour les lecteurs.

« Les Bidochon » (tome 19), Fluide Glacial, 9,95 € 

mercredi 8 août 2007

BD - Petits tracas à la Binet

Binet, délaisse parfois les Bidochon pour régler leur compte à des quidams basiques, ils n'ont rien d'exceptionnel, bref on pourrait se reconnaître parfaitement dans ces portraits acidulés. Huit histoires courtes indépendantes les unes des autres avec quelques personnages qui reviennent en cours de récit, mais tous sont présents pour un épilogue, explosion finale de ces impondérables bien malheureux. 

Parmi la galerie de portraits, Yvette Caspani est une mère désespérée. Son fils Loïc est trop gros. Il doit suivre un régime. Le docteur lui conseille de lui donner régulièrement des légumes. Mais les résultats ne sont pas concluants. Normal car pour faire avaler à Loïc haricots verts et carottes râpées Yvette utilise un drôle de chantage : « Tu auras des frites après ! Mais tu manges d'abord ton régime ! »

Demandeur d'emploi désespéré, directeur de cantine confronté à un problème de « colimorphes thermotolérants » découverts dans la nourriture, secte s'invitant à un conseil municipal : ces tranches de vie se dégustent avec gourmandise jusqu'au bouquet final, cerise sur le gâteau. 

("Impondérables", Fluide Glacial, 9,25 €)