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jeudi 27 juin 2024

BD - Controversé Pierre de Coubertin

Même si c'est en France, à Paris, que sont organisés les Jeux olympiques en cet été 2024, les références à Pierre de Coubertin sont rares. C'est pourtant cet aristocrate qui dès la fin du XIXe siècle avait réinventé cette manifestation sportive, la transformant en gigantesque compétition mondiale. Celui qui a popularisé la formule « Le plus important n'est pas de gagner mais de participer » est tombé dans les oubliettes.

La faute à ses errances politiques et positions réactionnaires longtemps combattues par les réformateurs et humanistes.

Xavier Bétaucourt, le scénariste, a eu la difficile tâche d'expliquer comment cet homme, qui a tant fait pour l'amitié entre les peuples et les nations, a souvent été complètement à côté des progrès de la société. Il était pour des jeux, mais uniquement avec des hommes. Et sans les pays de ce qui allait devenir le tiers-monde. Une sorte de caricature de ce que Hitler rêvait pour ses JO de 36 à Berlin.

Ces positions rétrogrades, racistes et humiliantes pour plus des deux tiers de la planète, suffisent largement pour donner raison à la plus bornée des adeptes du wokisme. Pierre de Coubertin était d'un autre temps, celui des nations blanches, pures, colonisatrices, persuadées d'avoir toujours raison, d'être le modèle ultime et supérieur de la civilisation.

Des positions intenables de nos jours, ce qui explique l'effacement progressif du baron Pierre de Coubertin de l'histoire sportive mondiale. Cette BD, dessinée par Didier Pagot, permet au lecteur de comprendre pourquoi.  
« Pierre de Coubertin, entre ombre et lumière », Steinkis, 112 pages, 20 €

vendredi 23 février 2024

Tous dérangés les personnages des âmes fendues ?


Xavier Bétaucourt le scénariste et Jean-Luc Loyer le dessinateur de l’album Les âmes fendues ne sont pas malades. Par contre ils sont allés à la rencontre de ces hommes et femmes que l’on cache, les malades mentaux, notamment les milliers de personnes diagnostiquées schizophrènes. Une BD reportage où le duo a passé plusieurs journées au centre hospitalier Camille Claudel en Charente.

Là, ils ont discuté et partagé, en toute indépendance, avec les soignants et les malades. Des témoignages forts, des deux côtés. Une nouvelle foi on prend conscience combien le système de santé français est à bout de souffle. Suppression de postes, démotivation des anciens, manque d’envie chez les jeunes, bureaucratie triomphante…

Les problèmes sont connus mais rien, depuis des années, n’est fait pour redresser la barre. L’album est aussi passionnant quand les auteurs donnent la parole aux schizophrènes. Ils racontent ces voix qu’ils entendent dans leur tête, leur paranoïa galopante, ces hallucinations horrifiques.

Et ceux qui s’en sortent, après des années de traitement. Preuve que l’engagement de quelques-uns, notamment les bénévoles de l’association Profamille, continue de sauver des existences.

« Les âmes fendues », Steinkis, 128 pages, 22 €

dimanche 2 avril 2023

BD - Le Ferry entre le Nord et l’Angleterre

Autre histoire de rock (voir entrée précédente) dans Le Ferry. Encore des rêves de lycéens. Mais loin du Japon, plus près de l’Angleterre, terre promise de ces petits Français qui ne jurent que par le punk. Fin des années 70, l’apparition des Sex Pistols et des Clash transforme la vie de quatre potes de lycée. Voilà la musique qu’ils aiment, celle qu’ils ambitionnent de jouer devant des foules en délire. Un petit groupe, de grandes ambitions et puis le réel reprend le dessus. La routine, le quotidien, la vie sociale balaient le futur radieux.

Le scénario de Xavier Bétaucourt est habilement construit entre souvenirs et réunion du présent entre nostalgie et espoir. Des quatre membres du groupe, ils ne sont que trois à se retrouver à l’hôpital au chevet de Rose. Ils tentent de comprendre pourquoi Max, le bassiste n’est pas présent. Max parti quelques mois plus tôt pour l’Angleterre, bien décidé à vivre de sa musique malgré les abandons de ses amis. Max, le père de la petite fille de Rose qui vient de naître.

Une discussion animée entre soins (Rose a accouché par Césarienne), tétée et dégustation de cacahuètes avec du rock en fond sonore. Certains cherchent des excuses à Max, d’autres ne comprennent pas cette fuite. Et de refaire l’histoire en 100 pages dessinées par Thierry Bouüaert au dessin faussement sale mais très recherché, déjà vu dans Fluide Glacial et auteur complet du Style Catherine chez Bamboo.

Une superbe histoire d’amitiés au final, doublée d’une romance à la fin plus positive que les tubes punk de l’époque.
« Le ferry » de Xavier Bétaucourt et Thierry Bouüaert, Delcourt Mirages, 17,50 €

vendredi 30 décembre 2022

BD - L’énigme Roland Barthes

Mais qui a tué Roland Barthes ? Et surtout qui lui a dérobé la formule secrète de la septième fonction du langage ? Le roman de Laurent Binet se transforme en une BD savante dans cette adaptation par Xavier Bétaucourt et Olivier Perret. 

Les auteurs (qui se mettent en scène), racontent donc l’enquête du commissaire Bayard, flic à l’ancienne, aidé par Simon Herzog, jeune sémiologue spécialiste des travaux de Barthes. 

Entre érudition et humour, on croise au fil des pages Michel Foucault, Philippe Sollers, BHL, Giscard et même Mitterrand juste avant son élection. 

« La septième fonction du langage », Steinkis, 23 €

mercredi 27 avril 2022

BD - La vie après un AVC


Il suffit parfois de moins d’une minute pour que la vie bascule. Bruno Cadène, journaliste à France Culture le sait parfaitement. Ce 6 février 2017, après une journée de boulot, il rentre chez lui et à peine arrivé, est foudroyé par un AVC. Il sera sauvé par l’intervention de son épouse mais garde de graves séquelles. Tout le côté droit paralysé, incapable de parler. 


Il mettra 3 années pour reprendre son boulot (à mi-temps thérapeutique), 36 mois de souffrances racontés sans pincettes par Xavier Bétaucourt (un ami scénariste), et Olivier Perret, dessinateur. Les moments de désespoir, n l’envie d’abandonner, les tensions avec la famille, l’épuisement des séances de travail, les progrès toujours trop lents : remonter la pente est un marathon qui semble ne jamais prendre fin. 

« Silence radio », Delcourt, 15,95 €


lundi 25 avril 2022

BD - Cauchemars insulaires


Conçu comme une histoire complète, l’album L’île oubliée devient finalement une série face au succès de cette histoire fantastique. Un couple avec deux adolescentes, dérive en Méditerranée sur son voilier. 

La famille se retrouve prisonnière d’une île où les rêves sont impossibles. Bétaucourt au scénario et Antista au dessin tentent de retrouver la magie du début. C’est un peu moins convaincant, plus délayé. Reste que les déboires de Mia et Eve plairont aux plus jeunes et les dessins colorés et très beaux les feront longtemps rêver.

« L’île oubliée » (tome 2), Jungle, 12,95 €

mardi 29 mars 2022

BD - Enfance en deuil


Joli album sur le deuil chez les enfants superbement dessiné par Elodie Garcia. Le scénario est de Xavier Bétaucourt qui prouve la diversité de ses inspirations. Nao a 10 ans. En vacances chez son grand-père, ce dernier meurt subitement d’une crise cardiaque. 


La maman de Nao tente de le consoler en lui racontant comment elle a surmonté la perte de sa sœur jumelle quand elle était enfant. Un voyage onirique au pays de l’ombre, où elle a affronté des spectres pour retrouver un peu de lumière dans sa vie.

« Le silence de l’ombre », Jungle, 15,95 €

dimanche 24 mai 2020

BD - L’autre affaire Dreyfus, aux USA



En 1915, aux USA, ce ne sont pas les combats en Europe qui faisaient réagir le peuple mais le procès Léo Frank. Cet industriel d’Atlanta était accusé d’avoir violé et tué une de ses jeunes employées, Mary Phagan. Il crie son innocence comme quelques années plus tôt le capitaine Dreyfus en France. Mais ses origines juives vont le desservir. 

Dans ce sud pas encore remis de la guerre de Sécession, les investisseurs du Nord, souvent juifs, sont considérés comme les profiteurs de la défaite. L’autre suspect du meurtre de Mary, 14 ans, est un balayeur noir, alcoolique et bagarreur. 



Mais il a compris que sa chance pour s’en sortir est de charger le patron. Juges, procureur et membres du jury populaire après un procès de plusieurs semaines condamnent Léo Frank à la peine de mort. Mais après de nombreux recours, la peine est commuée en réclusion criminelle à perpétuité. L’album de BD signé Xavier Bétaucourt (scénario) et Olivier Perret (dessin) débute dans la nuit du 17 août 1915. Un groupe de notables prend d’assaut la prison et emmènent Léo Frank. 

Au petit matin, après un second procès sommaire, il est pendu à un arbre dans une clairière. Léo Frank, certainement innocent après de nouvelles enquêtes dans les années 80, a d’abord été condamné à mort, puis gracié et finalement assassiné en toute impunité. 

Ce faits divers, qui a à peine un siècle, montre combien les USA sont parfois un pays où la violence, l’invective et le racisme ont encore de beaux jours devant eux. Redécouvrir l’histoire de Léo Frank c’est aussi comprendre comment aujourd’hui encore, certains jouent de ces antagonismes pour asseoir leur pouvoir.

« Ils ont tué Léo Frank », Steinkis, 18 € 

mercredi 13 janvier 2016

BD : Grandeur et misère du commerce


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Dans la veine du reportage dessiné, Xavier Bétaucourt et Jean-Luc Loyer proposent avec “Le grand A” une plongée dans les coulisses d’un hypermarché. Et pas n’importe lequel : les plus vieux, le plus grand de la région Nord. A comme Auchan. Le directeur a donné carte blanche aux auteurs pour dresser le “portrait” de ce mastodonte de la vente. Les auteurs ont eu l’idée de ce roman graphique en dédicaçant dans cette « ville dans la ville » et en discutant avec les employés. Ces derniers sont souvent mis à contribution. Ils racontent comment le magasin est devenu le poumon économique de la région. Plus qu’un simple pourvoyeur d’emplois, mais un véritable symbole de progression sociale. Mais loin d’être une monographie à la gloire de la société, “Le grand A” est aussi une radiographie de l’évolution du commerce. Comment les marchés se sont implantés dans les villes. Puis les commerces ont pris le dessus durant de longs siècles avant d’être détrônés depuis peu par les centres commerciaux en périphérie. Une analyse sociologique et économique du phénomène explique à la perfection comment le combat était perdu d’avance par des petits commerçants trop frileux. À l’opposé, le directeur du Grand A voit à plus long terme. Et puis cette BD devient, par la force des choses, une explication sur la montée du Front national dans la région, la plus grosse ville à proximité du centre commercial étant Hénin-Beaumont, tombée aux mains de Steve Briois aux dernières municipales.
« Le grand A », Futuropolis, 20 euros

lundi 28 juillet 2014

BD - A fond les manettes


Pour le commun des mortels, le terme « Hayabusa » ne signifie pas grand chose. Par contre, tout motard qui se respecte a une admiration sans borne pour ce modèle de moto. Une Suzuki surpuissante, première moto commercialisée capable de dépasser le 300 km/h. Will, le héros de cette série écrite par Xavier Bétaucourt et dessinée par Laurent Astier, possède une Hayabusa. Une moto idéale pour aller vite et se faufiler en ville. Raison pour laquelle un gang de braqueurs de bijouteries l'utilise systématiquement. La dernière attaque tourne mal. Un autre motard tente de s'interposer. Les voyous l'abattent. 
Sa sœur, Emma, motarde elle aussi, croit retrouver le tueur quand elle croise la route de Will. Voilà comment ces deux, que tout oppose, vont finalement faire cause commune. Elle pour venger son frère, lui pour se disculper auprès des autorités. En 48 pages pleines de pétarades et de virages à la corde, les auteurs plantent un décor classique et moderne. Classique dans l'intrigue, moderne dans le matériel utilisé. De la bonne BD d'aventure, avec un dessin d'Astier ressemblant de plus en plus au trait de Jijé, période Valhardi.

« Angles morts » (tome 1), Paquet, 13,50 €

mardi 24 juillet 2012

BD - Firewall : lutte contre un virus informatique très agressif


Dans un monde où la technologie est chaque jour plus performante, le terrorisme pourrait évoluer lui aussi vers une dématérialisation du risque. C'est la base du scénario de Firewall, nouvelle série écrite par Xavier Bétaucourt et dessinée par Jean-Jacques Dzialowski. La Louve est une organisation mafieuse très active sur les nouvelles technologies. S'offrant les services des meilleurs pirates informatiques, ces terroristes du 3e type mettent au point un virus numérique capable de s'attaquer directement au cerveau en passant par les relais de téléphonie mobile. Pour tenter de les arrêter, l'agence Firewall forme un duo improbable composé d'une informaticienne de 25 ans et d'un militaire en fin ce carrière spécialisé dans les missions secrètes en milieu ennemi. Tout les oppose et les premiers pas seront tendus, leur seul point commun étant d'être aussi têtu l'un que l'autre. Dessin réaliste bien mis en page (Dzialowski a été formé à l'école des comics), suspense haletant et personnages attachants : Firewall a tout de la bonne BD d'été. Et le tome 2 est annoncé pour fin août.

« Firewall » (tome 1), Bamboo, 13,90 €

mercredi 12 décembre 2007

BD - "Sergent Mastock", le pire des GI's


Les éditions Bamboo sont trop souvent réduites aux séries comiques sur les métiers, Profs, Fonctionnaires et autres Gendarmes. Mais à côté de ce filon, un peu surexploité c'est vrai, d'autres séries humoristiques plus originales tentent de se faire une place. Et certaines valent véritablement le détour comme ce Sergent Mastock du duo Hennebaut Bétaucourt. 
La couverture donne le ton, pastiche d'un comics à la gloire de l'armée américaine. L'action se passe en 1942 dans le Pacifique. Une section a pour mission de libérer des soldats US prisonniers des Japonais. Mais pour atteindre la prison, il faudra traverser toute une île. Une expédition placée sous de mauvais auspices quand les soldats remarquent dans leurs rangs Jim O'Hara, d'origine irlandaise et surtout roux, très roux. 
La poisse va donc durement frapper la section et à l'arrivée, ils ne seront pas très nombreux pour attaquer les Japonais. La caricature est féroce. Les Blancs sont des ploucs idiots et violents, le seul Noir de la section peu différent. Un Indien, Bison Malin, se révélera plus expert en crèmes hydratantes pour le visage qu'en pistage. Sans oublier Jim, Roux, naïf, véritable calamité mais incroyablement chanceux. Un premier tome bidonnant. Reste à réussir à se renouveler pour le second volume...
"Sergent Mastock", Bamboo, 9,45 €