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mardi 6 août 2024

Un document - Quand les champions étaient des dieux

Depuis quelques jours, les Jeux Olympiques cannibalisent l’actualité. Avant de céder aux sirènes de l’exploit sportif, plongez dans ce livre instructif et inédit sur les premières olympiades, du temps des Grecs et des Romains, avant Pierre de Coubertin.

Pascal Charvet et Annie Collognat reviennent sur ces jeux particuliers et les champions, déjà adulés par les foules tels des dieux. Comme Mélankomas de Carie, pugiliste, champion car expert en esquive. Ses adversaires, lassés de frapper dans le vide, ont tous abandonné avant le fin du combat.

« Quand les champions étaient des dieux », Libretto, 272 pages, 10,50 €

mercredi 3 juillet 2024

Science-fiction - Sportifs du futur et « Olympiades truquées »

Tous dopés ! Et en plus ce sont des clones qui participent aux Jeux Olympiques de ce futur proche imaginé par Joëlle Wintrebert.

Paru dans une première version en 1980, puis remanié en grande partie en 1988, Les Olympiades truquées, roman d’anticipation de Joëlle Wintrebert, ressort dans la jolie collection « Les Poches du Diable » des éditions gardoises Au Diable Vauvert.

Devenue depuis une des autrices majeures du genre en France, Joëlle Wintrebert aborde de nombreux sujets devenus depuis centraux dans l’actualité quotidienne, de la problématique du genre en passant par la surveillance à outrance des adolescents. Il y est aussi question de dérèglement climatique puisqu’une partie de l’intrigue se déroule à Narbonne Plage, station balnéaire devenue fantôme depuis que la Méditerranée s’est transformée une mer empoisonnée.

Le père de Sphyrène, nageuse qui va participer aux prochains Jeux Olympiques, est un ancien viticulteur de la Clape. Il s’est reconverti dans le sauvetage de la mer et la culture de posidonies. « Lorsque la mer était calme, on pouvait voir dans sa transparence retrouvée les mulets, rascasses, blades et jusqu’aux minuscules cabassons réensemencés à partir des fermes marines frétiller autour des grandes feuilles de posidonies. »

La partie purement sportive du roman raconte comment des entraîneurs, aidés d’apprentis chimistes, mettent au point des produits pour décupler les forces des athlètes. Et terminé la sélection naturelle. Les meilleurs sont tous des clones de clones. Qui signent de juteux contrats pour dupliquer leurs gènes. « Footballeurs massifs et basketteurs à la carte, deux mètres vingt garantis. »

Mais comment trouver sa place dans la société quand on sait que l’on n’est pas véritablement humain ? C’est aussi ce qui pousse Maël, fille d’un psychologue, à fuguer. Elle a été clonée à partir des gènes de sa mère. Et le père espère ainsi faire passer, dans quelques années, Maël de fille à nouvelle épouse. Joëlle Wintrebert démontre brillament les dérives d’une société où l’homme semble perdre les dernières miettes de son Humanité.

« Les Olympiades truquées » de Joëlle Wintrebert, Au Diable Vauvert, 352 pages, 9,50 €

jeudi 27 juin 2024

BD - Controversé Pierre de Coubertin

Même si c'est en France, à Paris, que sont organisés les Jeux olympiques en cet été 2024, les références à Pierre de Coubertin sont rares. C'est pourtant cet aristocrate qui dès la fin du XIXe siècle avait réinventé cette manifestation sportive, la transformant en gigantesque compétition mondiale. Celui qui a popularisé la formule « Le plus important n'est pas de gagner mais de participer » est tombé dans les oubliettes.

La faute à ses errances politiques et positions réactionnaires longtemps combattues par les réformateurs et humanistes.

Xavier Bétaucourt, le scénariste, a eu la difficile tâche d'expliquer comment cet homme, qui a tant fait pour l'amitié entre les peuples et les nations, a souvent été complètement à côté des progrès de la société. Il était pour des jeux, mais uniquement avec des hommes. Et sans les pays de ce qui allait devenir le tiers-monde. Une sorte de caricature de ce que Hitler rêvait pour ses JO de 36 à Berlin.

Ces positions rétrogrades, racistes et humiliantes pour plus des deux tiers de la planète, suffisent largement pour donner raison à la plus bornée des adeptes du wokisme. Pierre de Coubertin était d'un autre temps, celui des nations blanches, pures, colonisatrices, persuadées d'avoir toujours raison, d'être le modèle ultime et supérieur de la civilisation.

Des positions intenables de nos jours, ce qui explique l'effacement progressif du baron Pierre de Coubertin de l'histoire sportive mondiale. Cette BD, dessinée par Didier Pagot, permet au lecteur de comprendre pourquoi.  
« Pierre de Coubertin, entre ombre et lumière », Steinkis, 112 pages, 20 €

mardi 25 juin 2024

BD - Jesse Owens, fuite victorieuse

Dans quelques jours ils seront des dizaines à rêver de victoire sur la piste d'athlétisme du Stade de France. Les Jeux Olympiques font de belles histoires. Gradimir Smudja l'a bien compris, lui qui vient de sortir un roman graphique sur la vie de Jesse Owens.

Le dessinateur d'origine serbe, réfugié en Italie depuis le début des années 80, est surtout connu pour des récits très poétiques et oniriques. Comment dès lors se frotter à la pure biographie ? Pour lui il suffit de donner le rôle de narrateur à un chat noir, Essej, musicien de jazz de son état, meilleur ami du petit Jesse Owens.

Car avant de faire fouler au géant de l'athlétisme la piste de Berlin en 1936, quand il remporte quatre médailles d'or sous les yeux horrifiés d'un Hitler vert de rage, Gradimir Smudja va raconter ce qui a donne des ailes à Jesse Owens. Et ses rêves de gloire sont directement issus de ses pires cauchemars.

Jesse a toujours eu l'impression d'être au mauvais endroit, au mauvais moment. Enfant, il court pour échapper à un jars agressif ou un bouc caractériel. Ensuite, il galopera pour échapper aux tueurs du Ku Klux Klan, aux policiers, aux milices blanches... Une fuite qui le conduira directement à la victoire. Un grand du sport mondial, mais qui sera rejeté par une partie de cette Amérique encore profondément raciste et ségrégationniste.

A son retour, après le triomphe de Berlin, Roosevelt, président, ne le recevra pas à la Maison Blanche. Il faudra attendre les années 70 pour que Gérald Ford lui remette la Médaille de la Liberté, plus haute décoration des USA.

Cette belle vie, remplie de gloire, passage très symbolique d'esclave à champion pour toute une partie de la population américaine, donne l'occasion à l'artiste d'origine serbe de signer des planches d'une incroyable beauté. Certaines, pleine page, voire sur des double pages, devraient faire saliver des galeristes en mal de peintures de qualité et bourrées de personnalité.

« Jesse Owens, des miles et des miles », Futuropolis, 128 pages, 24 €
 

mercredi 21 février 2018

Cinéma : "Moi, Tonya" ou le monde impitoyable de la glace

LE FILM DE LA SEMAINE. La vie tumultueuse de la patineuse artistique Tonya Harding sur grand écran



Elles sont sublimes, virevoltent sur la glace, sont l’incarnation de la beauté et de la grâce. Les patineuses artistiques, de tout temps, ont symbolisé la parfaite adéquation entre vitesse et virtuosité. Quand une certaine Tonya Harding a commencé à briller sur les patinoires des USA, le monde fermé et sélect de cette discipline olympique a frémi.


Tonya est puissante, rapide et d’une rare dextérité dans les figures les plus compliquées. De la graine de championne. Seul problème : c’est une fille du peuple, aux manières peu appréciées par les jurés, confits dans leurs certitudes d’une autre époque. Il faut qu’elle place la barre très haut (elle est la première Américaine à réaliser un triple axel), pour gagner sa place dans l’équipe olympique. Un conte de fée. Pas tout à fait car Tonya Harding a dû endosser le costume de sorcière, devenant une des femmes les plus détestées des USA.

■ Enfant brimée

Ce destin incroyable est devenu un film sous la baguette de Craig Gillespie. Et pour interpréter Tonya, il a trouvé l’actrice idéale avec Margot Robbie. Même si elle fait un peu plus que l’âge de la vé- ritable Tonya au moment des faits, elle a parfaitement retrouvé les attitudes et manières de cette fille rustre, issue d’un milieu modeste. Pas gâtée par la vie. Un père absent, une mère d’une rare méchanceté, qui a parfois levé la main sur cette fillette si gracile sur des patins.

Devenue adulte, Tonya a continué dans les brimades en se jetant dans les bras du premier venu, Jeff (Sebastian Stan) surnommé Moustache et lui aussi avec la main leste. Malgré cet environnement hautement hostile, Tonya arrive au sommet. Mais dans sa lutte contre l’autre vedette US de la discipline, Nancy Kerrigan, elle va recevoir l’aide de son mari et de ses amis bras cassés. Au début il fallait l’intimider par des lettres. Cela se transforme en agression avec cassage de genoux… La police fait rapidement le lien et Tonya est accusée d’avoir fomenté l’agression.

Entre interview post-agression et reconstitution de la vie de Tonya, le film oscille du tragique au comique. Un biopic, parfois hilarant donc, mais assez spécial car tous les protagonistes sont encore de ce monde. Dont Tonya Harding qui a validé le scénario et qui dé- sormais est retirée dans une petite ville, presque incognito, se consacrant à son fils.

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Deux bras cassés et une mère ignoble

Le film sur Tonya Harding est relativement indulgent envers la patineuse. Talentueuse. Personne ne le conteste. Colérique. Une évidence. Mais pas si méchante que cela au final. En retraçant son enfance, elle est décrite comme une enfant malheureuse, manquant d’amour, ne s’accomplissant que sur ses patins à glace.


La seule et grande faute de Tonya Harding aura été de mal s’entourer. D’abord de sa mère, méchante, carrément ignoble. Interprétée par une méconnaissable Allison Hanney, LaVona Harding est la mégère type. Elle a fait fuir le père de Tonya et ne cesse de rappeler à sa fille qu’elle est nulle et que sans son argent, jamais elle n’aurait pu arriver à ce niveau. Mauvaise pioche aussi quand Tonya tombe amoureuse de Moustache.


Ce dernier, entouré d’amis d’une bêtise crasse, sera condamné à de la prison ferme pour l’agression de Kerrigan. Une idée de Shawn, mythomane absolu, obèse et prétentieux, vivant chez ses parents et se prétendant expert en contre-espionnage. Un rôle en or pour Paul Walter Hauser, de loin le plus comique (et pourtant parfaitement réaliste) de cette histoire rocambolesque.



➤ « Moi, Tonya » biopic de Craig Gillespie (USA, 2 h 00) avec Margot Robbie, Allison Janney, Sebastian Stan

mercredi 10 août 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Piques olympiques (3/3)

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Pas folichons ces Jeux olympiques de Rio. Du moins pour les plus cocardiers des supporters tricolores. Après trois jours de compétition, la France plafonne à la 27e place avec seulement une médaille d'argent obtenue par les nageurs. Au même niveau que l'Azerbaïdjan, la Mongolie ou la Corée du Nord. Et loin derrière des nations pourtant beaucoup moins peuplées comme le Kosovo, la Hongrie ou la Belgique qui a déjà deux médailles, dont une en or, à son tableau d'affichage.
Un bilan pas fameux, même s'il va forcément évoluer. Reste que certaines nations sont d'ores et déjà inatteignables. Je ne parle pas de la Chine ou des USA mais des rivaux européens classiques comme l'Italie qui capitalise déjà 9 trophées.
Tout demeure cependant relatif. Le français râleur va s'en donner à cœur joie contre cette délégation qui cherche de fausses excuses pour expliquer ses défaites (mauvais maillots en tennis, concurrents dopés en natation, arbitres partiaux au judo...). Mais alors que doivent penser nos voisins allemands ? La première puissance économique et sportive de l'union européenne, au bout de trois jours de compétition, n'est pas monté une seule fois sur le podium. Il semble loin le temps des deux nations séparées par un mur, remportant titres sur titres.
Car à l'heure où j'écris ces lignes (mardi 14 h), l'Allemagne affiche un zéro pointé qui, s'il avait été d'actualité en France, aurait pour le moins provoqué la démission du gouvernement. Ainsi va la vie. Du pain et des jeux. Mais surtout des victoires pour flatter l'orgueil national.

mardi 9 août 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Piques olympiques (2/3)

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Dans le registre déception, qu'y a-t-il de pire : se blesser une semaine avant le départ vers Rio ou pendant la compétition ? La première mésaventure est arrivée à une pongiste française, qualifiée pour le tournoi féminin mais qui a eu la mauvaise idée de se casser le coude en faisant du VTT.
Les accidents pendant l'épreuve font partie de l'enjeu. Rien à dire après la chute de la cycliste néerlandaise Van Vleuten. En pleine descente finale, elle fonce en tête vers la victoire. Un virage mal négocié et la voilà à terre, assommée net après un soleil. Mais en réalité la pire déception reste de terminer quatrième. La « médaille en chocolat » qui n'existe pas. Julian Alaphilippe, cycliste français, est le premier des tricolores à avoir dû se contenter de cette place invisible. Chez les femmes, après la chute de Van Vleuten, l'Américaine Abbott a cru à la victoire jusqu'à 150 m de l'arrivée. Doublée par trois boulets, elle a tout perdu...
Pas d'honneur ni de médaille sur le moment, mais par le passé certains ont récupéré des breloques de bronze après enquête de la patrouille antidopage. En 2000 à Sydney, Marion Jones remporte trois médailles d'or en sprint. Mais sur les tablettes, après avoir avoué s'être dopée aux stéroïdes, elle a dû rendre ses trophées. Deux Jamaïcaines, classées quatrièmes du 100 et 200 m, ont officiellement remporté, des années plus tard, des médailles de bronze méritées.
Donc si on a raison d'être déçu de terminer quatrième, il subsiste toujours un petit espoir de monter sur le podium. Il suffit d'être patient.

lundi 8 août 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Piques olympiques (1/3)

jeux olympiques, rio2016, blessure, maillots, mladenovic, liban, israël, Samir Aït-SaïdDébutés la semaine dernière, les Jeux olympiques devraient être la grande fête du sport et de l'amitié. En réalité, la compétition sportive est aussi l'endroit où il se passe des choses pas très nettes. A chaque jour son lot de piques olympiques.
Les femmes, selon la croyance populaire, seraient particulièrement attentives à leurs tenues vestimentaires. La tenniswoman nordiste Kristina Mladenovic s'est lâchée sur Twitter après sa défaite en double féminin dès le premier tour. La faute à "l'incompétence" de la fédération française de tennis. Une bête histoire de liquette. Les maillots fournis par le staff n'étaient pas de la même couleur. Interdit par le règlement. Mladenovic a puisé dans sa réserve personnelle pour rhabiller sa partenaire. Mais pour cacher les sponsors, elle a dû le porter à l'envers. De quoi déstabiliser les sportives les moins coquettes.
Des petites anecdotes de ce type, il y en aura des dizaines, chaque athlète a son histoire et celle de son pays, difficile à porter parfois. Qui génère par exemple des tensions entre Libanais et Israéliens pour une histoire de bus à prendre ensemble. La paix se rétablit sur les stades, pas encore dans les transports publics.
Mais le pire de ces JO, pour l'instant, ne vient pas des sportifs. Ce sont les sites internet à l'affût de sensationnel qui méritent un carton rouge. A grand renfort d'adjectifs (horrible, terrible, affreuse) pour qualifier la blessure et attirer les clics, ils passent en boucle la double fracture ouverte tibia péroné du gymnaste français Samir Aït-Saïd. Des images choc dont on se serait bien passé.

jeudi 31 mars 2016

Cinéma : La glissade de "Good luck Algeria"

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Tiré d'une histoire vraie, le film de Farid Bentoumi avec Sami Bouajila raconte l'incroyable épopée d'un Algérien pour se qualifier aux Jeux olympiques d'hiver en ski de fond.



Parfois, les meilleurs sujets de films se trouvent à notre porte. Quand Farid Bentoumi, jeune cinéaste d'origine algérienne, veut se lancer dans la réalisation de son premier long-métrage de fiction, il ressort l'incroyable aventure vécue par son propre frère quelques années auparavant. En 2006, Noureddine Maurice Bentoumi a participé aux Jeux olympiques de Turin sous la bannière algérienne. Ce skieur de fond, loin d'avoir les performances de Martin Fourcade, a pourtant suscité intérêt médiatique et enthousiasme national pour sa performance. Car avant de s'élancer sur la piste italienne, il a dû lutter pour réaliser les minima lui ouvrant les portes de l'Olympe. Le film de Farid Bentoumi va un peu plus loin. Outre le portrait de cette famille d'immigrés encore partagée entre nouvelle vie en France et reste de la famille, il y met une bonne dose d'économie avec à la base la volonté d'une petite PME française de sauver son activité.
Stéphane (Franck Gastambide), ancien champion de ski de fond français, a créé sa propre marque de matériel. Du haut de gamme, fabriqué avec soin par des professionnels. À la tête de l'entreprise, Samir (Sami Bouajila), un ingénieur, fils d'émigré algérien. Après quelques années florissantes, la crise et la concurrence obligent la petite société à voir plus grand. Ils signent un contrat de sponsoring avec un skieur suédois. À la clé des médailles aux prochains JO et une sacrée publicité. Poussé par sa fédération, le champion revient sur sa signature. À terme, c'est la faillite de la boîte.
Neige et oliviers
Stéphane a alors l'idée de trouver un remplaçant. Ce sera Samir. Pour la bonne et simple raison qu'il est Algérien et qu'il pourra représenter son pays. Avec une belle histoire en plus à raconter par les médias. Samir, acculé, accepte et se lance dans un entraînement effréné. Mais le chemin est long avant d'atteindre les minima imposés.
Un peu trop linéaire et classique, le film se déroule entre superbes paysages enneigés des Alpes et champs d'oliviers en Algérie. Car Samir, pour obtenir l'aval de sa fédération doit se rendre en Algérie. Il y retrouvera ses cousins, restés au bled pour vivre simplement de la culture des oliviers. Un choc de civilisation qui constitue le véritable intérêt du film. Entre cette société ancestrale et le jeune chef d'entreprise beaucoup plus Français qu'Algérien, c'est rapidement l'incompréhension. Au final on se retrouve face à un "feel good movie" un peu trop aseptisé.
Par manque de temps, le réalisateur fait l'impasse sur certaines problématiques qui auraient mérité plus de profondeur comme la corruption en Algérie ou la condition des femmes. L'émotion est quand même au rendez-vous, avec quelques rires grâce à Franck Gastambide et Bouchakor Chakor Djaltia, l'interprète de Kader, le père de Samir, toujours entre naïveté et tendresse.
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Franck Gastambide : un acteur est né

good, luck, algeria, gastambide, bentoumi, ski, jeux olympiques, algérieDans le second rôle du film de Farid Bentoumi, on retrouve Franck Gastambide, un chauve qui va faire de plus en plus parler de lui. Étonnant parcours de ce natif de Melun, dont la formation de base est le dressage de chiens. Il découvre le milieu du cinéma sur le tournage des "Rivières pourpres". Enthousiaste, il devient un professionnel recherché. Et petit à petit il va quitter sa spécialisation pour faire l'acteur. Ce sera l'aventure du "Kaïra Shopping" pour Canal + en 2009 transformé en film qui fera près d'un million d'entrées en 2012.
Devenu comédien à temps complet, il se risque dans des rôles plus dramatiques comme pour "Enragés" et "Made in France" ou comique dans "Good Luck Algeria". Surtout, il récidive à la réalisation. Mais sans ses potes Kaïras cette fois, en tournant "Pattaya". Une comédie complètement barrée à base de boxe thaïe et de nains. Il écrit, réalise et interprète le premier rôle du film phénomène de ce printemps. Un banlieusard amateur de musculation pour ressembler à... Vin Diesel. Un énorme éclat de rire, toujours à l'affiche et qui remplit les salles (1,7 million d'entrées en quatre semaines d'exploitation...).
Après ce carton au box-office, il faudra désormais compter avec cet acteur et ce metteur en scène passionné.

mardi 14 août 2012

Billet - Grosse fatigue après les Jeux de Londres

Les Jeux Olympiques de Londres sont terminés. Enfin. Ces 15 jours m'ont épuisé. Nager, courir, pédaler, sauter, ramer... même vautré dans son canapé, ça use.

Je l'avoue, comme beaucoup de travailleurs munis d'un ordinateur doté d'une connexion internet, j'ai honteusement délaissé mon labeur pour zapper sur les canaux de FranceTV. Le matin, notamment, rien de tel qu'une partie de beach volley féminin pour voir la vie du bon côté. Souvent, tout est une question d'angle de vue. Quelques gros plans judicieux et toute la beauté du sport ne peut que vous sauter aux yeux. Ce n'est cependant pas vrai pour tous comme l'a démontré un port-folio du journal Metro. Les shorts très amples des basketteuses ne font pas le poids face aux mini bikinis des volleyeuses...

Épuisé aussi à force de tester les doodles de Google. Le moteur de recherche s'est mis aux couleurs de Londres, offrant de minis jeux très addictifs. J'ai brillé au basket, malgré mes 1 m 70. Par contre le 110 mètres haies m'a provoqué une crampe... aux doigts.

A l'heure du bilan, paradoxalement, la star des JO sur les réseaux sociaux n'aura pas été un sportif. Les exploits de Bolt et Phelps n'ont pas pesé lourd face à Nelson Monfort. Le polyglotte (plus glotte que poli tant il coupe la parole aux interviewés) a fait l'unanimité contre lui. Son compte parodique sur Twitter est à mourir de rire. En traducteur fou il accommode même les noms de ses victimes : mais qui sont donc Ronald Money, Christopher Lemaster ou Delphine Thesoft ?

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant ce lundi. 

samedi 4 août 2012

Billet - Le Bookfighting peut-il devenir sport olympique ?


Les jeux olympiques, symboles de paix entre les nations par excellence, offrent paradoxalement à leur programme nombre de sports de combats voire d'armes tout court (épée, pistolet, carabine et arc...) De tous temps, les hommes inventent sans cesse des « armes par destination ».

Yves Duranthon, plasticien orléanais, publie à la rentrée « The Bookfighting Book », manuel pratique d'un sport venu de nulle part. Sur un terrain genre balle au prisonnier, deux combattants s'affrontent en se jetant des livres à la tête.
Sur son site de « post-littérature et sport de combat », l'auteur en détaille la philosophie : « Les livres eux-mêmes ne sont pas produits pour le combat, c’est une dernière chance qui leur est donnée avant le pilon. Les mots qu’ils contiennent vont briller à nouveau et les idées aussi belles et généreuses qu’ils renferment voler une dernière fois dans les airs… »
Dans les faits, le jeu s'avère assez violent. Les duellistes sont casqués, protégés par un plastron et une coquille. Un livre, même de poche, lancé avec efficacité peut occasionner des dégâts. Et des études scientifiques ont prouvé qu'il peut être projeté plus de 25 fois avant d'être complètement disloqué. L'occasion pour un gros pavé sirupeux à souhait de la collection Harlequin de prendre sa revanche sur le best-seller de Stéphane Hessel. Dans ce cas précis, 400 pages de niaiseries provoquent plus de dégâts que les 30 pages d'indignation du Résistant français.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant ce vendredi.