Affichage des articles dont le libellé est loyer. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est loyer. Afficher tous les articles

vendredi 23 février 2024

Tous dérangés les personnages des âmes fendues ?


Xavier Bétaucourt le scénariste et Jean-Luc Loyer le dessinateur de l’album Les âmes fendues ne sont pas malades. Par contre ils sont allés à la rencontre de ces hommes et femmes que l’on cache, les malades mentaux, notamment les milliers de personnes diagnostiquées schizophrènes. Une BD reportage où le duo a passé plusieurs journées au centre hospitalier Camille Claudel en Charente.

Là, ils ont discuté et partagé, en toute indépendance, avec les soignants et les malades. Des témoignages forts, des deux côtés. Une nouvelle foi on prend conscience combien le système de santé français est à bout de souffle. Suppression de postes, démotivation des anciens, manque d’envie chez les jeunes, bureaucratie triomphante…

Les problèmes sont connus mais rien, depuis des années, n’est fait pour redresser la barre. L’album est aussi passionnant quand les auteurs donnent la parole aux schizophrènes. Ils racontent ces voix qu’ils entendent dans leur tête, leur paranoïa galopante, ces hallucinations horrifiques.

Et ceux qui s’en sortent, après des années de traitement. Preuve que l’engagement de quelques-uns, notamment les bénévoles de l’association Profamille, continue de sauver des existences.

« Les âmes fendues », Steinkis, 128 pages, 22 €

mercredi 13 janvier 2016

BD : Grandeur et misère du commerce


bétaucourt,loyer,auchan,futuropolis,nord
Dans la veine du reportage dessiné, Xavier Bétaucourt et Jean-Luc Loyer proposent avec “Le grand A” une plongée dans les coulisses d’un hypermarché. Et pas n’importe lequel : les plus vieux, le plus grand de la région Nord. A comme Auchan. Le directeur a donné carte blanche aux auteurs pour dresser le “portrait” de ce mastodonte de la vente. Les auteurs ont eu l’idée de ce roman graphique en dédicaçant dans cette « ville dans la ville » et en discutant avec les employés. Ces derniers sont souvent mis à contribution. Ils racontent comment le magasin est devenu le poumon économique de la région. Plus qu’un simple pourvoyeur d’emplois, mais un véritable symbole de progression sociale. Mais loin d’être une monographie à la gloire de la société, “Le grand A” est aussi une radiographie de l’évolution du commerce. Comment les marchés se sont implantés dans les villes. Puis les commerces ont pris le dessus durant de longs siècles avant d’être détrônés depuis peu par les centres commerciaux en périphérie. Une analyse sociologique et économique du phénomène explique à la perfection comment le combat était perdu d’avance par des petits commerçants trop frileux. À l’opposé, le directeur du Grand A voit à plus long terme. Et puis cette BD devient, par la force des choses, une explication sur la montée du Front national dans la région, la plus grosse ville à proximité du centre commercial étant Hénin-Beaumont, tombée aux mains de Steve Briois aux dernières municipales.
« Le grand A », Futuropolis, 20 euros

jeudi 11 septembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : À chacun ses phobies

thévenoud, phobie administrative, loyer, explusion, impots
"Phobie administrative". Ce Thomas Thévenoud est une mine. On regretterait presque son passage éclair au gouvernement, il aurait animé la chronique durant des semaines avec ses dérives maladives.
Le Canard Enchaîné révèle qu'en plus de ne pas remplir ses déclarations de revenus (cause de son éviction au bout de 9 jours !), le député socialiste a également omis de payer son loyer durant plusieurs années... Et pour se justifier, il explique, sérieux comme un pape, souffrir d'une "phobie administrative". Franchement, jamais un homme politique ne s'est moqué à ce point ouvertement des Français.
Sur le fond, je le comprends. Moi non plus je n'aime pas la paperasse. Lundi j'ai reçu mon avis d'imposition. J'ai hésité trois secondes avant de l'ouvrir. La curiosité l'a emporté. Allez savoir, j'allais peut-être avoir une bonne surprise, un trop perçu... Hélas, comme à chaque fois que je joue au loto, caramba, encore raté. Pour pallier cette fameuse "phobie", les différentes administrations ont inventé des outils pratiques comme les mensualisations (pour mes impôts) et les prélèvements automatiques (pour mon loyer).
Je l'avoue, dans le passé, j'ai parfois zappé un loyer par négligence (notamment quand j'étais célibataire). Un mois. Mais pas deux. Mes propriétaires savaient me relancer sans délai. Thomas Thévenoud, lui, est parvenu à rester plusieurs années sans payer. Ni risquer l'expulsion.
Une seule explication plausible : son propriétaire est atteint lui aussi de "phobie administrative" pour ne pas réclamer, lettres recommandées avec accusé de réception à l'appui, les sommes en souffrance.
Chronique "De choses et d'autres" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant.